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  • Samarcande 3

    Samarcande 3

    Une petite échappée en dehors de Samarcande va nous permettre d’apprécier plus tranquillement les charmes de la campagne environnante. Pour cela nous prenons la direction d’Ourgout. Au retour un arrêt est prévu dans une fabrique de papier artisanale et une fabrique de tapis.
    Comme le beau temps est revenu , nous partons dès huit heures afin de ne pas succomber à la chaleur déjà naissante.
    Nous roulons une trentaine de kilomètres et en approchant d’Ourgout nous observons quelque chose d’inconnue pour nous. Toutes les branches des mûriers ont été coupées, afin d’apporter des feuilles aux vers à soie, dans Les magnaneries alentour.
    En son temps , il devait se produire la même chose dans les basses Cévennes du côté du Vigan.
    Nous terminons notre trajet en buttant sur les premiers reliefs et la voiture doit escalader des chemins qui, s’ils n’étaient larges, pourraient être qualifiés de muletiers. Le transport asinaire étant encore fréquent ici, cela ne pose pas beaucoup de problèmes.
    Nous descendons de voiture pour visiter un sanctuaire , dont la particularité a été d’abriter une salle de classe sous un arbre. Et quand je dis sous un arbre , je ne parle pas comme de rendre la justice sous un arbre, mais bien entre les racines d’un très vieil arbre. La surface disponible est évaluée à 21 m2!!!

    La visite de l’atelier de papier se fait sur le chemin du retour. Nous reprenons les branches de mûriers maintenant dépourvues de feuilles, et dont de petites mains s’activent à retirer l’écorce . Cela se retire très facilement ,ne nécessitant aucun outillage particulier. Ces écorces sont mises à macérer huit heures dans de l’eau. Ensuite elles sont pilonner par des marteau actionnés par un axe lui même mu par une roue à aubes.
    Tout cela donne une bouillie qui tamisée sur des formes , va aboutir à une feuille de papier très solide. Pour preuve on fabrique avec les feuilles ainsi obtenues ,des vêtements , dont on me dit qu’ils peuvent être lavés .

    Nous repartons et prenons la direction d’une fabrique de tapis.
    Pour une fois , on peut penser qu’une partie des tapis proposés à la vente sont fabriqués sur place. Il y a une trentaine d’ouvrières. Je crois avoir compris comment on fait la différence entre un tapis fait main , chaque brin de laine est attaché séparément,et un tapis fait machine.
    On comprend mieux aussi pourquoi un tapis fait main ne peut pas être bon marché.
    Retour à Samarcande pour déjeuner.
    Puis nous poursuivons vers un lieu nommé Chah-i-Zinde, appelé l’avenue des mausolées.
    Ici rien de grandiose comme ce que j’ai essayé de décrire hier, mais au contraire des lieux d’une taille beaucoup plus mesurée , et un travail de décoration des plus raffinés
    C’est un peu à l’écart des lieux les plus touristiques et comme c’est aussi un lieu de pèlerinage, cela confère à cet endroit un calme et une quiétude particulièrement reposants. Les gens que nous croisons sont très aimables et insistent pour nous figurions sur leurs photos de famille ou avec leurs amis pour les plus jeunes. Quelques minutes plus tout nous avons été interpellés par un groupe de trois jeunes étudiantes qui voulaient savoir d’où venions nous , ce que nous pensions de l’Ouzbékistan, depuis combien de temps nous étions là et bien d’autres questions.

    J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de ces estrades/tables /sièges particuliers que l’on trouve dans les restaurants locaux, et le chauffeur de ce matin m’a donné le nom en ouzbeque, qui traduit en français donne «  quatorze jambes » . En général on s’y assied en tailleur . Je n’ai pas besoin de vous dire combien de convives peuvent participer au repas, la division se complique pour vous s’il y a plusieurs unijambistes, mais nous admettrons que ce cas est rare.

    Les expériences culinaires sont renouvelées deux fois par jour et ce soir s’était très moyen. C’était un restaurant à touristes et la carte était courte. Pour changer un peu, j’ai pris des chachliks ( brochettes de viande) Ce n’était pas une bonne idée . Pour compenser, j’ai pris une baklava, elle était moins bonne de celles que j’ai déjà goûté .
    Demain ce sera beaucoup mieux, à n’en pas douter.

    Pierre.

  • Samarcande 2

    Samarcande 2

    Surprise ce matin, le temps est couvert et nettement plus frais. La seule que nous puissions redouter serait la pluie et pour le moment elle n’est pas d’actualité.
    Ce qui est d’actualité aujourd’hui c’est une visite des monuments emblématiques de Samarcande.
    Et comme nous logeons à deux pas du Registan, nous commençons par là.
    C’est un ensemble de trois médersas bâties autour d’une esplanade carrée .
    Celle de gauche ( ouest ) , médersa d’Ullug Beg construite en trois ans et achevée en 1460 est la plus ancienne et la mieux construite car elle a résisté aux différents séismes.
    Ullug Beg , un successeur de Tamerlan, fut réputé pour avoir enseigné les mathématiques, la théologie, l’astronomie et la philosophie. Il faut donc voir ici plus une université qu’une école au sens contemporain.
    Les deux autres médersas , sont postérieures de deux siècles, mais ont plus souffert des outrages du temps. L’une d’elles, Chir Dor, les lions, présente sur sa façade de magnifiques lions ( en réalité, des tigres) , des gazelles et deux visages, sensés illustrer le soleil. Tout cela bravant les règles de l’Islam . Il y eut des époques où les règles connaissaient des aménagements.....
    Les décors de ces bâtiments, tant intérieurs qu’extérieurs sont de toute beauté. Les murs sont donc recouverts de mosaïques au ton principalement bleu et vert, à l’exception de la medersa Tilla Kari, qui signifie « couverte d’or » , mais ce sont les murs et le plafond qui sont dorés, l’effet est saisissant.
    Les coupoles , elles sont turquoises.
    La medersa l’Ullug Beg est flanquée de quatre minarets , eux aussi entièrement décorés de mosaïque, qui ont la particularité de ne pas être totalement verticaux.
    À l’intérieur du bâtiment, des cellules , modestes, pour les élèves , un peu plus confortables pour les professeurs. Ces dernières sont équipées d’un petit foyer pour faire du feu, les élèves devant se contenter d’un brasero.
    Les cellules du Rez de chaussée sont maintenant transformées en échoppes où sont vendus aux touristes des objets de provenance très diverses, ce qui n’exclut pas des productions locales.
    Dans l’une d’elle , un commerçant se présentant aimablement comme ethnologue, nous a fait une large présentation de produits réputés locaux et notamment de suzani, broderie au fil de soie, utilisant encore aujourd’hui des thèmes zoroastriens ,cette religion ayant été extrêmement bien implantée avant l’arrivée de l’Islam. À la différence de cette dernière les décors utilisent beaucoup de représentations animales et les éléments fondamentaux, le feu, le ciel..( pour ceux qui cinq minutes de temps libre, une petite recherche sur Wikipedia....)

    Après avoir arpenté ce magnifique ensemble , nous repassons à notre chambre car nous sommes trop légèrement vêtus .
    Ceci fait nous prenons la direction du mausolée de Gour -E- Amir, où repose Timur et ses fils. Timur, pour nous c’est Tamerlan .
    Ce mausolée est coiffé d’une coupole cannelée bleu azur de toute beauté et l’intérieur est tapissé d’une décoration d’une finesse et d’une précision vraiment extraordinaire.
    Après avoir navigué à des hauteurs artistiques insoupçonnées, par nous, nous dirigeons vers la ville russe, pas forcément la soviétique , mais celle que dans les années 1880 -1900 les russes s’étaient aménagée et rappelant leurs décors familiers.
    Tout d’abord le quartier est isolé du reste de la ville sur son flan sud est par une très large avenue largement boisée. Puis pour compléter le tableau un très vaste parc pour combattre les poussières de la steppe. Vous arrivez alors dans une zone de bâtiments en plain pied ,très coquets , sur de larges avenues, opportunément interdites à la circulation. Et franchement il ne faut pas une imagination débordante pour imaginer les calèches issues de la littérature russe de cette période .
    Mais au delà de cette immersion, nous parcourions ces avenues dans l’espoir d’y trouver un restaurant qui serait à la fois dans l’esprit des lieux et dans notre budget. Mais la nostalgie n’est pas bonne conseillère, et nous ne trouvâmes rien qui répondit à seulement un critère.
    En traversant le parc évoqué plus haut , nous avions aperçu , et il faut le dire, dédaigné , quelque chose qui semblait être un restaurant. Et contre mauvaise fortune , nous faisons bon cœur et nous dirigeons dans cette direction. Et je pense que la chance nous a sourit. En effet nous avons pu profiter d’un des derniers établissements soviétiques.
    Très vaste salle carrée , hauteur de plafond cinq/ six mètres , aucun élément décoratif, à l’exception de trois téléviseurs écran plat , sacrifice à la modernité.
    Élément assez courant dans les restaurants ici, un lavabo permettent de se laver les mains dès l’entrée dans le hall, ici dans la salle à manger.
    Grand bar à droite. Une quarantaine de tables alignées comme pour la parade de la Place Rouge. Pas de menu, même pas de photos. Si vous ne comprenez pas ce qu’on vous dit, les entrées sont sur le bar , disposées sur petites assiettes. Plats de résistance, poulet ou kebab. Desserts, j’ai cru comprendre que c’étaient des glaces industrielles.
    Pour un dimanche , trois tables occupées , dont une par une vieille bande de copains septua/octogénaires qui devaient avoir là leurs habitudes.
    Comme nous avons quand même l’estomac dans les tallons , nous prenons trois entrées , du concombre sous deux versions et des rouleaux d’aubergines autour de carottes râpées et concassée de tomates.
    Comme le reste ne nous tentait pas plus que cela nous décidons d’en rester là et payons environ quatre euro pour cette expérience.

    Nous reprenons notre pérégrination et alors que nous n’avions pas fait trois cents mètres nous tombons sur une pâtisserie très branchée. Dans la mesure où n’avions pas fait de folies gustatives dans les trente-six minutes précédentes, nous rentrons.
    Une jeune femme nous accueille dans un anglais excellent , nous détaille les produits proposés et s’enquiert d’où nous venons...
    Changement de planète en dix minutes !!

    Une partie de l’après midi fut consacré à la mosquée BIbi Khanoun épouse chinoise de Tamerlan. Monument grandiose , 41 mètres au sommet de la coupole et décors en mosaïque multicolore , toujours à base de vert, bleu et du liant plus ou moins clair selon les bâtiments .

    Le temps,plus que maussade, allié à un vent bien frais , nous a convaincu de prendre un dîner correct. Donc potage au choux, plov avec un riz presque translucide et baklava comme dessert. Le tout avec une Pilser. Retour à l’empire.
    Je vous prie de m’excuser d’avoir abuser de votre temps.

    Pierre