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  • Ryphusan

    Le refuge de Ryphusan
    L’avantage de cet arrêt dans cette auberge , c’est qu’en plus du dîner roboratif , c’est aussi un petit déjeuner qui pourrait être du même tonneau, à la nuance près que nos estomacs ne sont pas calibrés pour cela. Nous nous sommes forcés, ce qui nous a donné l’occasion de goûter le hareng sous plusieurs préparations et nous avons ainsi pu apprécier le hareng à l’aigre doux.
    7h30 ayant sonné , nous partîmes joyeusement à l’attaque de cette nouvelle journée . Qui impliquait d’abord de retourner vers les 1100 m, ce que nous fîmes d’un bon pas, puis de redescendre vers les 950, puis de remonter un peu moins haut.
    Comme vous avez sûrement à l’esprit l’expression « montagnes russes » je vous rappelle que tout au nord de la Norvège, cette dernière a une frontière commune avec la Russie.
    À ce petit jeu, nous venons côtoyer la route nationale et le train en un lieu appelé Kongsvold, situé à 887 m. Ici se situe un hôtel extrêmement chic , répertorié au Guide Michelin et titulaire d’un nombre de diplômes faramineux. Comme il était 10h30 , et qu’il était indiqué sur le document affiché à l’entrée que le service du petit déjeuner se terminait à 10 h, nous n’étions pas dans bonne tranche horaire. Je rentre à pas de loup dans ces pièces magnifiques et trouve attablé un couple, qui se tourne vers nous, les propriétaires, qui me confirme que c’est trop tard, mais si nous voulons passer, par l’extérieur, dans un salon à côté , nous pourrions espérer un café . Nous nous exécutons et nous voici dans un superbe salon, lambrissé, beau mobilier, photo de personnalités ayant fait halte ici.
    Un garçon prévenant nous apporte sous peu deux belles parts de gâteau , nous nous étions servis le café nous même ( en réalité une seule tasse , le Thermos étant quasi vide).
    Evelyne ,bonne fille, me propose un billet de 100krn (10€) pour régler. En réalité j’ai payer avec ma carte , il fallait plus de deux fois et demie la somme aimablement proposée.
    Mais nous avons vu clairement l’intérieur un bâtiment aristocratique norvégien .
    Nous repartons néanmoins satisfaits, à l’attaque de la seconde partie de la journée.
    Et en fait le plus difficile commence, car la vallée , à cet endroit, est très étroite et encaissée. Dans un premier temps, nous y restons néanmoins mais sur un véritable chemin pour les chèvres , nécessitant une grande attention . Encore un gué pour lequel il faut se déchausser. Jusqu’ici nous montions et descendions , ce qui probablement nous faisait avancer , mais nous laissait à une altitude constante.
    Puis un moment le chemin change de direction et quitte cette vallée par une ascension vraiment éreintante. Alors que nous avions rejoint ce matin la zone sylvestre , nous voici de nouveau dans une zone dénudée , avec un ciel bas et un vent du nord particulièrement peu agréable .
    Nous sommes sur plateau de nouveau vers les 1100 m, mais à la différence d’hier où nous surplombions des activités humaines , rien de cela ici. Une sorte de toundra sans âme qui vive, surtout sans direction évidente et donc une nécessité absolue de trouver et de suivre le balisage.
    Nous traversons de nouvelles zones marécageuses, et sommes griffés par cette végétation rabougrie que nous sommes contraints de traverser car leur présence est synonyme d’un peu plus de fermeté pour poser le pied.
    Avant de nous engager dans cette partie , nous vivons pris soin de réserver une chambre dans un camping. À 16 h , il était clair que c’était mission impossible de rallier cet endroit.
    Le vent du nord était maintint bien fort et ralentissait notre progression et c’est donc avec une certaine difficulté que nous passâmes devant le panneau 1313m l’altitude la plus élevée de notre parcours.
    Sur cette partie du parcours, le dégel printanier vient tout juste de débuter et l’on a l’impression de marcher sur moelleux d’une moquette.
    J’attire votre attention sur le fait que Trondheim , n’est qu’à quelques petites centaines de kilomètres du cercle polaire arctique.
    Lorsque vous avez enfin atteint le point haut , vous n’avez qu’une hâte c’est de voir la descente se dessiner devant vous . Et bien là pas du tout , un virage , puis un autre , mais pas de descente..
    Enfin sur le coup de 18 heures , la descente montre enfin le bout de son nez , puis s’accélère .
    À 18h30 , nous sommes devant le refuge de Ryphusan.
    Nous avions bien envisagé de nous arrêter ici, mais sur notre documentation, il était indiqué que le règlement devait se faire par virement. N’étant pas équipé ce logiciel appelé ici, Vipps, qui permet des virements instantanés.
    Sur place un panneau indicatif nous informe que l’on peut, aussi, régler en espèces , ce qui ne nous pose aucun problème.
    Nous ouvrons la porte et trouvons un couple d’allemands de nos âges en train de préparer son dîner. Salutations et interrogations de circonstances.
    Pour info, l’année dernière , à la époque, ils avaient dû renoncer en raison de l’enneigement, et ils avaient pris le train.
    Chauffage, alimentation de secours, équipement remarquable. Eau à prendre dans le torrent , ce dernier assurant la production électrique . 10 couchettes . Un tronc sert à recevoir le prix de la nuitée et les sommes relatives à la ponction faite sur le stock alimentaire.
    Soirée et nuit imprévues mais combien appréciée .

  • Hjerkinn

    Hjerkinn, à l’auberge de jeunesse

    Ce fut une journée un peu folle que cette journée.
    Tout d’abord comme nous savions qu’elle allait être particulièrement longue , nous partîmes aux aurores , 5h.
    Le profil du parcours était le suivant: 500 m, 1200 m, 900 m, 1200m 1000 m.
    Le temps était plutôt clément , alors que depuis deux jours les uns et les autres nous annonçaient des horreurs.
    Nous allons traverser un plateau d’altitude placé en grande partie sous la sauvegarde du parc national de Dovre ou Dovrefjell. Celui-ci est quasiment contiguë d’un autre grand parc créé il y a 60 ans , le parc de Rondane.

    Il faisait bien sur déjà grand jour lorsque nous partîmes.
    Le paysage était celui d’une campagne cultivée , l’élevage était consacré aux bovins, nous croisâmes même le camion de ramassage au moins aussi matinal que nous .
    Puis au fur et à mesure que nous élevions les quelques exploitations que nous rencontrâmes se consacrent aux ovins, quand ces derniers ne sont pas en liberté ( conditionnelle) dans les espaces qui semblent de pacage libre , mais ce n’est qu’une impression.
    Nous poursuivons notre ascension et plus nous montons, plus les arbres et autres végétaux rabougrissent.
    Bientôt il ne reste plus que quelques bouleaux rachitiques et des conifères nains.
    Ce parc de Dovre est installé sur une cuvette d’altitude qui forme en quelque sorte un château d’eau. Cela est dû , d’une part aux neiges dont il est abondamment recouvert et d’autre part aux pluies qui tombent sur ce relief.
    Nous arrivons bien évidement par le sud du massif et le soleil de printemps à fait fondre, cette année l’essentiel des neiges. Le sol regorgeant d’eau, elle suinte de toutes parts et nous passons une partie de nos efforts a contourner ces espaces spongieux avec de succès relatifs.
    En nous approchant du point le plus haut de cette partie, la seule végétation se résume en des lichens blancs et efflorescents , faisant penser à du chou fleur, en plus joli, vous l’avez compris.
    Une fois franchit ce point haut, on découvre , au centre de ce qui n’est un cratère une succession de lacs, créant un biotope particulièrement favorable aux oiseaux.
    Comme nous traversons cette cuvette , en ayant perdu environ deux cents mètres nous sommes confrontés en plus des ruissellements divaguant, à de véritables petites cascades et de gros ruisseaux qui viennent alimenter les lacs .
    Nous avons ainsi franchi des dizaines de gués en sautant d’une pierre à l’autre, parfois en ne sautant pas aussi gaiement que l’expression pourrait le laisser entendre.
    Et puis assez vite un premier gué où il n’est pas du tout question de sauter, mais bien de se déchausser , de pendre ses chaussures à son cou et de se jeter à l’eau. De l’eau qui était encore de la neige dix ou vingt mètres plus haut.
    De l’eau jusqu’au mollet et des pierres parfois plates et compréhensives, parfois moins. Pas de chance les services compétents ont déposé sur une des rives une passerelle métallique qui devrait être installée prochainement.
    Un quart d’heure plus tard’, l’opération se répète, mais entre temps l’eau n’avait pas eu le temps de chauffer.
    Nos pique niquons à une sorte de point mendiant de cette espace, une ferme qui accueille des pèlerins et les sportifs qui ne manquent pas de venir ici.
    Mais oasis qui nous aurait bien convenu , nous avait informé de sa réouverture prévue le l’a demain du jour de notre passage, nous obligeant à cette étape très longue.
    Nous poursuivons notre chemin sous un soleil radieux ce qui. Est enchantement.
    Et voici que se présente un troisième gué. Les deux premiers avaient des rives assez franches et on savait où on mettait les pieds. Là, c’était un peu different, car la petite rivière coulait au milieu des herbes , tout en inondant copieusement les rives. Et donc , nous nous déchaussâmes de nouveau et partîmes dans les herbes, puis le lit de la rivière .
    Une dernière technique pour franchir un gué c’est le pont de neige. Autan dire qu’à cette époque de fonte, c’est risqué mais bien tentant et on se laisse tenter. On ne peut s’empêcher de penser à ceux qui passeront demain ou un peu plus tard et qui se risqueront , à tort.
    Enfin une technique pour traverser de vastes étendues de prairies inondées , c’est celle connue en cas d’alta acqua à Venise., à savoir une succession de planches soient posées à même le sol ou sur de petits pilotis.
    Et terminer cette magnifique journée ensoleillée, une erreur de parcours qui a bien dû nous coûter 2,5/ 3kms.
    Le responsable de l’auberge de jeunesse dont nous étions apparement les seuls clients, ne nous attendait plus,mais nous nous comptions bien sur le dîner et le petit déjeuner . Mais c’est vrai que nous étions crevés après 14 heures sur le chemin.