Chili

Chili, Bolivie, Pérou .

Voici notre nouveau projet pour cette année 2015.

Par quel mystérieux cheminement cette destination s'est elle imposée à nous? 
Plusieurs sources à ce désir d'Amérique du sud .

Tout d'abord  la découverte à travers des lectures et des expositions  de la relation entre la Bretagne, et plus particulièrement Saint Malo, et le Chili. 

Cela commença par la visite, il y'a trois ou quatre ans, d'une exposition dans la petite ville de Saint Thélo dans les Côtes d'Armor. Celle ci  est l'épicentre de la zone historique de la culture  et du tissage du lin dans l'ouest. Et à cette occasion j'avais appris que cette dernière activité , à son apogée , c'est à dire à la fin du XVII eme siècle , était largement tournée vers l'exportation à travers ,notamment, le port de Saint Malo.
Plus tard , j'ai découvert , grâce à un petit livre de Peter Meazey  sur l'histoire de St Malo, que le port de la cité corsaire a tenu la première place des ports français. J'y ai donc retrouvé l'information sur l'exportation des toiles de lin, avec la précision que les négociants de toiles de Vitré, à travers des maisons de commerce établies à Cadix, visaient entre autres la côte pacifique de l'empire  espagnol , très mal défendue par un pouvoir espagnol sur le déclin .

Et c'est enfin Eugène qui parachève la mise au cap  au sud ouest. 
Eugène est le grand père d'Evelyne et il fut pendant trois ans , autour des années 1920, cap- hornier ,sur un quatre mats dénommé "La Seine"' dédié au commerce entre l'Europe et le Chili. Il participa ainsi aux derniers feux de l'aventure du salpêtre chilien. 
Ce produit naturel , utilisé pour l'agriculture et les explosifs, fut remplacé ,suite à des découvertes faites par des chimistes allemands, par d'autres produits fabriqués en Europe, mettant fin en quelques années à ce trafic maritime.  
La disparition très  rapide de cette activité figea les villes minières chiliennes qui sont devenues ainsi  des villes fantômes . Ces dernières sont donc les ultimes  traces de ce commerce.
Nous parlerons plus tard de la fraise, fruit du Chili, qui a un lien botanique très fort avec la Bretagne. 

Voici tracé à grands traits l'arrière plan historique de ce voyage . 

Pour ce qui concerne le présent , les indicateurs sont au vert pour un départ le samedi 14 février .
Le sac , toujours trop lourd , ne pourra pas être allégé, car si sur la cote, le temps sera des plus cléments, voire même carrément chaud , nous serons , sur la route de la Bolivie, à des altitudes de 4000 mètres et plus. 
Il faut donc considérer le froid nocturne et peut être diurne  et pour cela une épaisseur supplémentaire, même fine, doit être envisagée.
Autre inconnu, le mal des montagnes . Nous avons déjà randonné à 2500 mètres , mais au dessus c'est l'inconnu.
Pourrons nous nous livrer à notre petit délire favori , à savoir nous offrir des étapes pédestres . Cela risque d'être très limité. Pour ce qui concerne le Chili , ce pays s'étend sur plus de quatre mille kilomètres du nord au sud!!
Notre modeste objectif concerne uniquement la zone entre Santiago du Chili et le nord du pays , mais représente quand même deux mille kilomètres . Nous avons déjà réalisé cela en soixante jours, mais en Europe, c'est à dire dans une région où la densité de la population offre une ville ou un bourg tout les trente/quarante kms. Là bas les étapes font vite trois/quatre cent kms!!!
Le guide du Routard recommande d'ailleurs à ceux qui se déplacent en voiture de ne jamais rater une pompe à essence ...
En Bolivie et au Pérou les distances sont du même ordre, mais avec l'altitude en plus. Donc si nous ne sommes pas "cuits" nous nous contenterons de randonnées circulaires autour d'un site ou d'un village......le reste du déplacement se fera en autocar, mode de transport inexistant en France déjà décrié et pourtant si pratique et efficace.

Je viens de réserver une chambre pour les deux premières nuits . Il ne nous reste plus qu'à fermer nos sacs et à prendre le chemin de la gare, car quelque soit le voyage , il nécessite un premier pas....

Pierre