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  • Kyzart

    Kyzart

    Je vous ai quitté hier soir sur une pluie battante.

    Ce matin est soleil est radieux et nous prenons notre petit déjeuner avec la voûte bleue au dessus de nos têtes.
    Et comme dans les bons westerns, le bivouac se fait à proximité du point d’eau. Et qui dit point d’eau , dit point bas.

    Notre première action est de traverser pour une ultime fois la rivière . Le niveau de l’eau à ,me semble t’il, encore baissé , ce qui devrait faciliter le franchissement. Je remets les chaussures prévues pour cela , me jette à l’eau, et oubliant mes belles réflexions de la veille sur le passage en biais pour aborder une rive ferme, je m’engage sur la rive en face.
    Elle paraissait belle et sans mystère . Elle fut traîtresse au possible, m’enfonçant dans la vase jusqu’à la cheville . Evelyne , en épouse fidèle me suivit, et obtint le même résultat.

    Le programme de la journée prévoit que nous changions de vallée pour retrouver la voiture. Pour cela nous devons gravir 600 mètres de dénivelé, sous le beau soleil . Dans cette zone il n’y a pas de route , uniquement des chemins muletiers. Des pauses sont nécessaires pour permettre au palpitant de retrouver un rythme à peu près normal.
    Après plus de deux heures d’effort , nous rejoignons une piste carrossable, puis plus loin une petite ferme. Cela serre un peu les tripes quand on observe , rapidement, le dénouement de ces bergers. Loin de tout, ils sont tributaires des gens de passage.
    Nous poursuivons notre descente et retrouvons Kanas qui a préparé le couvert.
    Elvira se charge de confectionner la salade composée . Mais à peine à table , le ciel se charge de gros nuages gris foncés, et quelques petites gouttes commencent à tomber. Maintenant le tonnerre donne de la voix. Il tourne autour de nous, et à la bonne idée d’attendre que nous ayons replié les éléments du pique-nique pour accélérer la cadence.
    Remis en route , nous faisons de même.

    Voyant la pluie tombée , Talant vient à notre rencontre .
    Le cavalier nous rejoint et nous transférons le contenu des bâts dans la voiture.

    Nous terminons cette descente dans le plus grand confort et nous atteignons la quatre voies. Nous poursuivons vers l’est pendant un petit moment avant d’obliquer vers Naryn puis rapidement de nouveau vers Kochkor.

    Nous nous arrêtons trente minutes à Kochkor pour faire des courses et reprenons la route pour Kyzart
    Talant nous explique les règles applicables ici , en raisons du passage des transhumances. Les espaces ne sont pas clos, en cas d’accident avec un animal, le conducteur est responsable et les agriculteurs ne doivent pas semer avant la date indiquée, sinon les dégâts causés par le passage des troupeaux seraient à leurs charges. Mais les troupeaux ne doivent pas rentrer avant la date ultimes des récoltes. Ce système n’est pas défavorable aux agriculteurs, car au delà de l’ameublissement du sol, il permet la livraison gratuite de tonnes de déjections animales que les dizaines de troupeaux qui passeront à l’aller et au retour chaque année, fertilisant ainsi les sols.
    Et effectivement nous voyons de nombreux troupeaux se diriger vers les « jailoo « ,pâturages d’été.
    Nous arrivons à Kyzart, où nous allons passer la nuit. Ce sont des particuliers qui nous reçoivent .
    Nous sommes à la campagne et ce village s’étend dans la vallée alluviale aux pieds des montagnes. La maisonnée est de plain pied, et des travaux d’agrandissement sont en cours.
    Ici l’hiver est très rude et pour pallier cet inconvénient, il y a un poêle rond encastré dans le mur, rayonnant ainsi simultanément dans deux pièces .
    En outre ici le tapis est roi. Il se trouve évidement par terre parfois sûr plusieurs épaisseurs, mais également sur les murs où ils servent d’éléments décoratifs mais aussi pour l’isolation.

    Autre élément dépaysant, un système de bain russe. Une petite pièce déjà bien chauffée qui sert de vestiaire, puis vous rentrez dans la pièce de bains proprement dite. La chaudière à bois procure une eau brûlante et une bassine d’eau froide. Vous avez le choix de vous asperger avec un instrument qui ressemble à une casserole, avec l’eau chaude , puis l’eau froide. Où vous pouvez utiliser une cuvette pour obtenir un liquide plus conforme à nos standards. L’eau coule sur le sol en ciment et disparaît.
    Cela peut sembler de prime abord un peu rustique, mais cela répond complètement à son objet.

    Pour le dîner la maîtresse de maison avait confectionné des raviolis, sous forme d’aumônières. C’était très bon.

  • La rivière Konorchoc

    La rivière Konorchok .La rivière blanche.

    Nous quittons la famille qui nous a reçu , non pas à l’heure du laitier, mais à celle du collecteur de lait. Il a une citerne, pas bien grande, sur le plateau de sa camionnette et il va , par la piste, de yourte en yourte, récupérer le précieux liquide blanc. L’ainée des fillettes est allée lui faire signe, pour qu’il monte jusqu’ici.
    Comme la veille, nous étions un peu descendus, notre première tâche est de regagner l’altitude perdue. Maintenant que nous sommes un peu rodés cela se fait sans aucune difficulté.
    Nous progressons sur un plateau et le rythme est alerte. Nous avions été informés que c’était la journée des gués, nous étions vêtus en conséquence.

    Et voici le premier.

    Nous sommes sur un plateau de terres rouges et le torrent charrie sa dose de limon ocre et comme dans le secteur où nous sommes la fonte des neiges est déjà avancée, les bords morts sont envahis de boues rouges et les bords vifs sont marqués par une marche un peu haute aussi bien pour descendre dans l’eau que pour en sortir.
    Le premier franchissement se fit donc avec circonspection , d’autant plus que l’on ignorait à quelle température de l’eau il fallait s’attendre.
    Nous approchons, nous jaugeons le caractère vaseux des rives et supputons le relief du lit en fonction des remous.
    Il faut bien se décider et nous décidons .
    L’eau n’était pas si froide que craint et la profondeur des plus raisonnables.
    Et comme notre parcours consistait à descendre le canyon, rien que le matin nous avons été amenés à franchir le cours d’eau une douzaine de fois.
    En short et avec des chaussures adaptées que l’on avait été encouragé à prendre , les traversées suivantes se sont déroulées avec beaucoup plus d’allant.
    Avec l’heure du pique-nique arrive la pluie. Rien de sévère , mais des gouttes qui finissent par mouiller quand même. Nous trouvons refuge sous les frondaisons des arbustes se trouvant opportunément là.
    Malgré les circonstances un peu défavorables, un repas sympathique est servi.
    La pluie ne cesse pas pour autant, mais ses caprices sont très variables.
    Nous poursuivons notre progression dans le Colorado kirghize. Nous reprenons nos changement de rives. La pluie commence à rendre la poussière de laterite particulièrement collante aux chaussures et finalement les passages dans l’eau d’un inconvénient sont devenus un avantage car cela permet un nettoyage des semelles et parfois plus.
    Nous arrivons au confluent de notre rivière rouge et d’une rivière blanche,qui ne traverse probablement que des zones rocheuses. C’est d’ailleurs elle qui va nous fournir notre eau, après, quand même une pastille de Micropur.

    Kanas, le cavalier et Madé , le guide assistant, nous ont précédé pour monter les tentes sur un promontoire qui surplombe les deux torrents.(tentes qui nous avaient été livrées la nuit précédente par Talant, car l’endroit où nous sommes, étant totalement inaccessible en voiture )
    Comme nous avons retrouvé un rythme très satisfaisant, nous arrivons un peu avant 16 h, ce qui permet le service du thé, servi sous une pluie battante, digne d’une mousson.

  • La rivière rouge

    Kyzyl-Suu. ( Au milieu de nulle part, en français ) La rivière rouge

    Comme convenu Talant vient nous chercher à huit heures. Il est accompagné par Elvira qui sera notre guide pendant cette randonnée et par un jeune homme , nommé Madé.

    C’est le grand départ mais nous prenons néanmoins la voiture pour quitter Bishkek. Nous quittons la ville par une belle route à quatre voies, dont Talant nous dit qu’elle a été construite par les chinois.
    Nous roulons vers l’est et à notre droite la chaine Kirgiz Ala-Too barre l’horizon avec ses sommets qui dépassent les 4500 m et qui sont encore à ce jour bien enneigés.
    De la quatre voies nous passons à une route à deux voies et progressivement le bitume se fait plus rare. Et puis il n’y en a plus. D’ailleurs nous quittons cette départementale où la vitesse n’était pas limitée à 80 k/h, pour un chemin de terre et très vite Talant passe la voiture en quatre roues motrices. Tout cela représente environ 200 kms.
    Nous arrivons sur une petite plate-forme où nous attend un cavalier dénommé Kanas et deux juments dont une est accompagnée de son jeune poulain.
    Le matériel est sorti du véhicule pour être placé dans un double grand sac formant un sorte de bat souple. Celui de la jument sans cavalier est équipée d’un bat plus large, celle qui supporte Kanas, en porte un plus léger .
    Nous laissons Talant reparti vers Bishkek, et prenons le chemin.
    L’altitude de départ est de 1600 m et aujourd’hui, nous avons 600 m de dénivelé positif à franchir et 300 mètres à perdre.
    Il est dix heures vingt.
    C’est une chose de savoir que l’on va affronter un dénivelé de 600 m, et cela en est une autre de les grimper.
    Quand les coefficients sont raisonnables cela ne se passe trop mal, mais que les pentes se raidissent cela devient franchement difficile . Il est vrai que nos repas précédents n’étaient pas particulièrement adaptés et j’ai regretté de ne pas avoir pris des sucres lents sous forme de pâtes.
    La pause est prévue à 13 heures , la difficulté de la pente, notre manque d’entraînement pour cette année et l’heure tardive du déjeuner faisaient que j’étais déjà lessivé.
    Le déjeuner arrive enfin, le cavalier et Madé nous avaient devancé. Le repas était prêt .
    Du saucisson, du fromage, du pain ,du concombre, des tomates,des nectarines des bananes et du chocolat eurent vite fait de nous refaire une santé.
    Nous repartons et la pluie s’invite dans la partie, mais cela n’est ni violent ni durable, et très vite le soleil revient.
    Comme nous continuons de grimper, nous arrivons dans les prairies d’altitude et les yourtes sont maintenant visibles sur les versants opposés.
    Des troupeaux de vaches paissent de ci de là et nous apercevons près des habitations les bidons en attente de ramassage.
    Les chevaux, eux ,vivent leur vie à l’écart , chaque groupe sous la direction d’un étalon.
    Mais, la modernité rejoint aussi, les montagnes kirghizes, avec des constructions en parpaings pour l’estive.
    Les dénivelés sont moins importants et nous en profitons pour herboriser avec Elvira.
    Nous arrivons sur le lieu de la nuit. Aujourd’hui grand luxe, ce sera la yourte. mais sur place, le cavalier qui à déposé les paquets, nous informe que les tentes indispensables pour demain sont restées dans le coffre de toit de la voiture.
    C’est une famille qui nous accueille, des grands-parents et deux fillettes l’une d’une douzaine d’années l’autre de trois ans. Les voyageurs de passage leur assurent un revenu de complément