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  • Hamar

    Hamar

    Nous quittons notre gîte en nous rendons compte que les propriétaires ne sont toujours pas là. Evelyne me dit que le vendredi est le jour de la beuverie et que , peut être... je ne puis accorder crédit à une telle perfidie.

    Quoi qu’il en soit nous partons sous un ciel gris et temps frais. Un thermomètre aimablement installé à l’extérieur de notre dernier sweet home indiquait 7°.
    La pluie de la nuit n’était pas décidée à nous quitter définitivement et la cape était toujours sur nos épaules.
    La contrainte des hébergements en nombre limité et nos propres souhaits d’une date de retour déjà programmée, nous obligent à un rythme soutenu, mais nous aurions pu espérer une montée en puissance un peu plus progressive. Mais les circonstances font même que nous sommes en avance sur notre tableau de marche.
    Mais cela tape un peu dans le capital.
    Par chance nous avons aujourd’hui une étape de 22/23 kms , ce qui nous a fait arriver sur le coup de midi.
    À quelques kilomètres de l’arrivée nous longeons un golf et le chemin nous amène vers le club house. Comme sacrifier ici au rite du café du matin relève de l’exploit , nous ne ratons pas cette occasion pour obtenir cette boisson chaude qui dans les circonstances présentes offre un supplément de chaleur et nous fait boire ce qui est une nécessité parfois un peu oubliée .
    En sortant de cet établissement, nous tombons sur d’autres pèlerins , un allemand et une néo-zélandaise, vivant en Allemagne, et qui si nous avons bien compris , ont fait connaissance depuis Oslo....
    Comme nous cheminions au même rythme, nous avons fait le reste du chemin en échangeant souvenirs et espoirs . Et quand nous lui avons dit que nous avions fait la Francigena , il n’en revenait pas , c’est nous dit-il, son ambition suprême.
    Nous nous sommes quittés dans Hamar, nous n’étions pas hébergés au même endroit .
    Pour une récupération la plus complète possible nous avons pris une chambre à l’auberge de jeunesse, ce qui offre un confort appréciable, restauration sur place et wifi, ce qui me permet de faire partir les pages écrites ces derniers jours mais restées bloquées en forêt ...

    Nous nous offrons ainsi un récurage complet et un après midi à flemmarder sur notre lit et à établir le planning des trois /quatre jours suivants .

    Voici l’heure du dîner qui est servi sur place , ce que nous apprécions toujours énormément. Pour fêter dignement cette bougie supplémentaire, je prends un plat de bœuf avec des pommes rissolées ( ou approchant) et Evelyne une pizza sur laquelle je plante ( fictivement) une bougie. Le tout arrosé pour chacun d’une pression de 50 cl. Vous savez sûrement que ce n’est pas pour l’ivresse , mais pour favoriser l’élimination des toxines, ce dont nous avons bien besoin.

    Le dîner étant à 18h30 , cela m’a laissé un peu de temps avant de tomber dans les bras de Morphée.
    PierreL

  • Stange

    Stange 25 kms au sud de Hamar.


    Déjà la veille au soir le vent avait chassé les nuages et le ciel était limpide. Ce matin était tout à fait radieux , mais nous allons nous apercevoir , alors que nous sommes royalement à 420 mètres d’altitude que cette belle nuit cachait une gelée que nous n’attendions pas trop.
    Pour vous donner une idée du climat ici, les muguets sont à peine en fleur .
    Puisque j’en suis au rayon botanique , nous marchons pendant des kilomètres dans des champs de myrtilliers, entrecoupés de framboisiers et de des groseilliers . Bien évidement si parfois les fruits sont un peu formés , la récolte n’est pas pour demain.
    Donc nous partons à 7 h, pour profiter de celle belle journée qui s’annonce.
    Depuis hier midi nous sommes au milieu d’un massif forestier et à part le hameau où se trouvait notre hébergement, nous n’avons pas rencontrer âme qui vive. Certes une grande partie du parcours se fait sur des pistes forestières et qu’en cas de problème une voiture passerait peut être , mais un bon tiers se fait sur des sentiers étroits et surtout piégeux car très humides , de nombreux gués pas toujours faciles à passer si l’on souhaite ne pas trop se mouiller les pieds. Dernière difficulté, de nombreux arbres sont couchés en travers et comme la saison a peine commencé , il n’est pas sur qu’ils aient été signalés .
    Nous finissons par quitter ce massif montagneux et forestier, pour revenir sur les bords du lac Mjosa ( pour les norvégiens le O est barré.)
    Comme nous sommes maintenant en fin de matinée , il fait une douce température.
    Nous arrivons à Tangen, heureusement dotée d’un supermarché. Dans les gîtes que nous croisons , les repas du soir ne sont pas assurés et comme ce sera le cas de ce soir , il faut prévoir le pique-nique du midi et le repas du soir , qu’il faudra ajouter dans le sac.
    Comme le gîte est nouveau, il n’est pas répertorié sur notre guide, mais nous l’avons trouvé sur le listing de l’organisation du parcours. Pour plus de sûreté , je téléphone pour m’assurer de notre nuit à l’abri.
    La propriétaire, lors de la réservation, m’avait informé qu’elle ne serait pas avant 5 h, mais qu’un banc au soleil nous ferait patienter.
    C’est finalement le maître de maison qui nous accueille à l’heure dite. Nous accueille est mot un peu fort, car intellectuellement il nous paraissait un peu sortir de la forêt.
    Il nous montre le chalet , en bois bien sur, qui va nous abriter. Une quinzaine de mètres carrés et meublé sommairement, un petite table , deux chaises, un poêle un lit, deux fauteuils confortables. En principe il y a l’électricité, mais pour le moment elle ne fonctionne pas. Toilettes sèches à vingt mètres, l’eau idem , mais pas tout à fait dans la même direction. Et douche possible à l’extérieur avec un seau.
    Pour pouvoir avoir de l’eau chaude pour un potage en sachet, j’ai allumé le petit poêle et vingt minutes plus tard l’eau était bouillante et il faisait, en prime, très bon dans le chalet.

    À quelques détails près , un petit paradis.
    Après notre dîner, je voulais avoir un nouveau contact pour régler l’hébergement et obtenir le tampon sur la credenciale, mais le patron était parti et nous étions seuls sur l’exploitation.

  • Granerud, Sannfredstun

    Granerud.

    Depuis plusieurs heures la pluie n’a pas cessé de tomber et nous partons donc d’emblée avec la cape.
    Aujourd’hui, ici, c’est aussi un jour férié et donc les commerces ne sont pas ouverts à l’exception des stations-service . Et des services , elles en proposent. Un peu comme celles que l’on rencontre sur nos autoroutes. La première fois pour faire nos courses de la journée et la suivante pour un complément de petit déjeuner.
    Mais il pleut toujours. Pas une pluie violente , mais continue.
    Nous arrivons à la maison envisagée. Elle est située absolument en pleine forêt , seule à des kilomètres à la ronde. Elle est déjà occupée par un allemand qui a préparé un feu qui commence à prendre. Comme il est 15h40 , nous décidons de poursuivre jusqu’à le prochain hébergement (5 kms) et après dix minutes de progression nous croisons deux jeunes filles qui ont eu du réseau et nous informent que ce que nous visons est plein et archi-plein. Nous n’avons cure de l’information et nous continuons. La progression est difficile car entre les rochers, les montées et descentes et les endroits inondés, ce n’est pas une partie de plaisir.
    Heureusement la pluie a cessé.
    Nous finissons par arriver au lieu dit, mais la maîtresse de maison nous confirme que c’est plus que plein. Mais dans les occupants, il y deux étudiants de Toulouse qui font leur stage de fin d’étude ici et qu’avec eux il y a une possibilité de négociation. Sinon elle nous propose de nous emmener en voiture au prochain hébergement.
    Je vais donc voir les deux garçons et leur explique que nous cherchons juste un bout de plancher.
    Voyant des compatriotes en difficulté, ils nous acceptent dans leur chambre . Evelyne qui était restée dehors vient saluer les deux garçons. Pendant que je commençais à gonfler le premier matelas, l’un d’eux arrive et nous dit que la vision que donnait Evelyne les a effrayé et qu’ils sont allés négocier avec la propriétaire de se voir confier une pièce « réservée » marque de confiance accordé du fait de leur qualité de stagiaire depuis deux mois , cela ayant largement contribué à ce changement de régime. Donc nous retrouvons à deux dans cette chambre avec chacun un vrai lit.
    Ce n’est pas encore ce soir que nous dormirons à la belle étoile.