Luc
Bien que nous fussions toujours au dessus du barrage de Naussac, nous n'en vîmes rien , car le brouillard était bien dense. Mais une carte météo entr'aperçue hier , laissait espérer une amélioration , qui vint effectivement.
Nous descendîmes des hauteurs du plateau du Velay, pour atteindre Langogne, porte du Gevaudan. C'était jour de marché et donc une certaine animation régnait en centre ville. Nous déambulons entre les étals pour acquérir le nécessaire pour notre pique nique et arrivons sur les halles, monument emblématique de la ville.
Nous allons voir également l'église romane du 12 eme siècle . L'effet conjugué de la couleur trés sombre de la pierre et d'ouvertures encore moins nombreuses que dans le roman classique rendent la présence de quelques néons ,anachoniques mais indispensables.
Nous quittons Langogne et , nous retournant en passant le pont sur un petit ruisseau, nous apercevons une plaque apposée sur un mur, ainsi qu'une petite statue . Nous faisons dix mètres en arrière pour lire que c'était la maison des lépreux de Langogne, appelés dans cette partie de la France "cagot (s). La statue les représente traditionnellement accroupis et une main enserrant les genoux l'autre demandant l'aumône.
Nous repartons d'un bon pas sur un chemin qui regroupe deux itinéraires. Le notre , le chemin de Stevenson et un autre qui s'appelle la Rigordane, ou chemin de Saint Gilles. Cette voie qui relie LePuy à St Gilles en Languedoc , abbaye réputée , était la seule, au haut moyen âge, qui assurait une continuité sur le sol français. En effet la rive gauche du Rhône ne faisait pas alors partie de notre beau pays!!
St Louis pris cette route pour rejoindre Aigues Mortes afin de rester sur territoire français. Route aussi du commerce et à ces différents titres, route qui cherche l'efficacité , rechigne aux sommets et aspire à la ligne la plus droite possible.
Comme la notre musarde et batifole , pour le moment, entre haute Loire et Allier, nous croisons et recroisons cet autre itinéraire .
Apres Langogne , nous pénétrons dans le Gevaudan. Aujourd'hui encore on peut comprendre la terreur qu'inspira la fameuse "Bête " . Plateau plus ou moins marécageux , habitat dispersé, et terreurs en tous genres pour des populations peu éduquées ....
Ceci étant nous avons vu aussi une Bête , même deux, jamais vu auparavant , deux lamas dans un grand parc ...
Nous piqueniquons sur un amas de roches, qui elles aussi , devaient bien , lors des nuits sans lune , effrayer les petites bergères un peu éloignées de leur domicile.
Apres trente kms , nous arrivons à Luc. Pour ce faire nous devons une nouvelle fois quitter le plateau pour retrouver le fond de la vallée , exercice toujours périlleux lorsque vous êtes fatigués.
Ce soir , nous sommes hébergés en chambre d'hôte repas compris. Ces personnes ont tenu à nous faire gouter les productions ou recettes locales
Ce fut délicieux et bien arrosé.
Pierre
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Pradelles
Pradelles
Je vous le dit nettement , il a fait aujourd'hui un temps déplorable : de la pluie plus ou moins forte toute la journée et une température des plus fraiches . A midi , il ne faisait pas plus de 9 degrés . Il vrai aussi qu'à l'exemption de notre point de départ, nous fûmes toujours entre 1000 et 1200 m. Pour une deuxième journée de marche , nous ne sommes pas encore aguerris et les muscles sont un peu raides.
Nous avons traversés le plateau du Velay, que je pensais couvert de prairies et au contraire nous avons longés de nombreuses parcelles où les céréales poussaient hardiment .
Un réseau assez dense de chemins , souvent empouzzolanés ( peut être un néologisme inventé en cours de route) permet une progression satisfaisante , en effet ce matériau permet une infiltration quasi immédiate de l'eau et donc elle disparait pour nous permettre de marcher sur un sol qui semble sec.
Nous traversons quelques villages dont souvent la caractéristique principale est la proportion très élevée de maison à vendre.
Au passage de " Charbonniers", nous apercevons un four banal ,en très bon état . Ce genre d'équipement est caractéristique de cette région. Il s'agissait en l'espèce d'un bâtiment de plain pied mesurant environ 3 m sur 4 .
En entrant une grande pièce avec table et banc , qui devait permettre d'attendre à l'abri et au chaud. Sur le mur du fond, l'ouverture du four. Celui-ci procurant outre la chaleur nécessaire à la cuisson du pain, un confort certainement apprécié par les villageois venus cuire leurs pains et simultanément payer l'impôt .
La pluie ne cessant pas , nous essayons de marcher d'un bon pas, même si nous n'avons pas, après deux jours de marche, le bon rythme.
A l'approche de Pradelles, nous apercevons au loin de barrage et le lac de Naussac. Cette retenue d'eau permet de réguler les niveaux de l'Allier
Nous finissons par arriver au terme de notre étape. Si comme nous pourrons le constater un peu plus dans l'après midi, la bourgade a quelques beaux restes, cela ne suffit absolument pas à assurer un minimum de prospérité .
La seule activité qui semble assurer sa subsistance est le transport médicalisé !
L'hôtelier est tout ce qu'il y a de prévenant et au cours du diner nous retrouvons un randonneur, belge, que nous avons vu dans les cents premiers mètres de notre périple , au Puy
Pierre
Ps : pour les plus jeunes lecteurs, le four et autres installations banales, appartenaient au seigneur du coin et les habitants avaient l'obligation de se servir , ici , du four. Mais bien sur ce n'était pas à prix coutant , il y avait une taxe , qui allait dans les recettes seigneuriales. Une sorte de TVA avant l'heure. -
Goudet
Goudet
Petit retour à hier soir, pour vous dire que, n'étant pas de purs esprits, nous sommes allés diner en ville.
Nous aurions pu nous contenter d'un des nombreux restaurants exotiques du Puy, couscous, pizzas ou crêpes , mais non, nous voulions de l'authentique du vrai , en un mot, du ponot. Ce dernier mot ne vous est pas familier, comme c'est étrange , cela signifie qui est du Puy.
Après une petite déambulation , nous trouvâmes un restaurant qui servait une " cocotte ponote " . Mesdames et messieurs à vos crayons ou à vos copier/coller! Une cocotte( le plat) un pilon de canard confit, de la saucisse et poitrine fumée le tout sur un large lit de lentilles ( du Puy, bien sur) vous faites cuire au four et servez avec un petit vin du pays.....
Voulant compléter notre documentation, un topoguide et un exemplaire de " Voyages avec un âne dans les Cévennes" nous attendîmes l'ouverture de la maison de la presse.
On peut écrire sans crainte d'être démenti que la région est vallonnée .
Je pense que nous avons gravi environ 900 mètres de dénivellé et comme le terme de notre étape d'aujourd'hui ,Goudet, se trouve à 28 kms du Puy, on peut affirmer que ce fut une belle étape .
Nous passâmes par Le Monastier sur Gazeille, point de départ de R.L.Stevenson et de son ânesse Modestine. La cité a bien honoré l'événement, mais a minima, alors que je suis sur que l'essentiel des touristes qui passent par là, y viennent grâce à lui.
Nous visitames l'abbatiale locale qui est sous la protection de St Théofrède. Si vous connaissez de futurs jeunes parents qui souhaitent éviter de faire porter à leur progéniture le même prénom que l'affreux du 6 eme , voici une option qui assurera une exclusivité lors de son entrée en CP.
Nous croisâmes en cours de route un chemin dédié au souvenir de St François-Régis qui oeuvra dans le Velay et le Vivarais à rapprocher les communautés catholiques et protestantes après la révocation de l'édit de Nantes. Il fut à l'origine de la création des "bouillons" qui sont les ancêtres des Restos du coeur. Quid novi sub sole, comme disait ma concierge!
Si hier les champs de la Beauce étaient jaunes des colzas, ici les prairies sont inondées du jaune des pissenlits, à tel point que nous avons vu une prairie avec une trentaine de ruches. Ce ne fut d'ailleurs pas les seules fleurs du jours. Violettes , coucous , pulmonaires, épines noires,et bien d'autres fleurs dont j'ignore le nom , nous ont égayé le chemin.
Peut être du fait que nous sommes en début de saison, mais les riverains sont fort aimables et nous souhaitent un bonne route ou échangent avec nous quelques mots.
Plus haut je disais , belle étape, fraiche le matin , bien ensoleillée à midi, sous un orage , grêle, pluie et tonnerre, en cours d'après midi, pour terminer avec un soleil revenu.
28 kms pour une première journée c'est suffisant, dans la mesure où l'arrivée au village s'effectue par une descente relativement forte et ravineuse faite de pierres qui roulent et où la fatigue peut vous faire glisser ou chuter à tout instant.
A Goudet , nous nous sommes arrêtés à l'hôtel de la Loire. C'est le seul, mais cela m'empêche pas un accueil très aimable. En conséquence , nous vous le recommandons.en outre notre guide indique que l'hôtelier est le descendant de celui qui accueilli R.L.S