Revel
Je commence ce billet assis sur les marches de l'hôtel. C'est le charme des hôtels où nous descendons que d'avoir des modes de gestion de pères de famille et dans cette partie de la France vers 16 heures , les pères de famille vaquent à diverses occupations , pendant que le client observe ce qui se passe autour de lui. Et Revel est une ville intéressante de ce point de vue, mais nous y reviendrons .
Ce matin départ de Castres par un temps clair. Premier arrêt au marché pour compléter notre repas de midi .
Puis nous nous lançons dans une étape qui se révélera être de 34 Kms au compteur de madame , le seul qui compte.....
Cela faisait déjà quelques temps que nous n'avions pas eu l'occasion de nous tester sur ce type de distance. Sur 20/25kms on peut éprouver un peu de fatigue en cas de relief , mais la fatigue des articulations et des tendons , des échauffements divers et éventuellement douloureux, n'apparaissent pour nous qu'au delà de trente kms.
L'examen est moyennement réussi . Il convient d'être attentif dans la phase "repos et soins " pour effacer autant que possible les séquelles de la journée , afin de ne pas accumuler des petites douleurs mal soignées.
En cours de route , nous sommes accompagnés par une dame et son chien. Nous devisons aimablement avec elle pendant deux kms, puis nos routes se séparent.
La campagne est maintenant très différente. Finies les côtes et les descentes périlleuses . Un léger vallonnement permet d'éviter la monotonie et favorise une agriculture plus riche. On peut en avoir une preuve dans la dimension des parcelles qui sont ici de bonne taille.
J'ai une nouvelle plante à ajouter à l'herbier. Et je vous propose de jouer pour trouver quelle est cette plante.
Quand j'ai travaillé en Haute Normandie, c'était la première fois que je la voyais, entre Dieppe et Rouen.
Puis j'ai travaillé dans le Nord et là ,on m'a dit qu'il y avait que dans cette région qu'elle poussait bien!
J'arrive en Bretagne et je découvre que cette plante a fait la richesse de plusieurs territoi
Et donc aujourd'hui dans le Tarn, je revois sur une parcelle immense, les petites fleurs bleues
Oui , j'ajoute la fleur de lin à notre herbier virtuel
L'architecture aussi a évoluée en deux jours. Plus de lauzes et de maisons austères , place aux tuiles canal et aux belles maisons cossues aux larges proportions, même si leur rôle peut être essentiellement agricole.
Nous finissons par arriver à Revel. Nous méconnaissions totalement cette citée , mais elle a beaucoup à offrir .
Ce sont ses halles qui frappent le visiteur. Elles sont l'épicentre de la cité fondée sous le règne du roi Philippe VI de Valois selon de principe de la bastide. (Fondation ex-nihilo de cité , plan de ville au cordeau, parcelle identique pour chaque habitant...)
Ces halles ont des dimensions impressionnantes : Elles couvrent une surface de 1521 m2,soit un carré 39 x39 m et sont portées par 79 piliers de chêne .
La place où se situe les halles est aussi carrée et des arcades sont sur les quatre côtés. Galerie du levant, du couchant, du nord et du sud.
Le second élément intéressant de cette ville est son musée du bois et de la marqueterie . Cette dernière activité à été "lancée " ici au milieu du 19 ème siècle par un monsieur Monoury et entre les deux guerres plus de cent quarante ateliers fonctionnaient dans la région.
Comme les activités requérant beaucoup de main d'oeuvre très qualifiée , les beaux jours sont passés et seuls les rois du pétrole sont encore capable de passer commandes pour des produits qui ne correspondent plus véritablement à l'air du temps. Ceci dit le musée , que nous avons vu dans le cadre de la Nuit des musées présente des outils des techniques et des réaliserons de toute beauté.
Pierre.
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Castres
Castres
Je pense que ceux qui nous suivent , et qui ont, bien naturellement , des difficultés à nous situer sur une carte, seront ravis de savoir que nous sommes arrivés à Castres. Car si même si vous n'avez qu'une idée assez vague de l'endroit où cela se situe, la première carte de France venue vous permettra de nous situer. Chercher dans le sud, sur une ligne Montpellier-Toulouse.
Comme hier la température était bien fraiche sous les effets conjugués de l'altitude et du ciel clair. Mais tout cela est sans effet sur le pélerin , sinon que de lui faire accélèrer le pas.
Nous en finissons avec les bois et ce fut un festival de chevreuils, quatre au compteur aujourd'hui, ce qui nous a permis pour la première fois d'entendre aboyer un chevreuil. Vive la randonnée .
Dans notre herbier, je veux rajouter une fleur que nous voyons depuis plusieurs jours, mais dont le nom m'échappait, et c'est bien difficile de parler de quelque chose dont on ne connait pas le nom. Mais ce matin, le neurone endormi s'est réveillé , et je peux vous parler de l'ancolie, fleur bleue dans la nature et qui , sans dire qu'elle pullule sur le chemin, s'est trouvée à de nombreuses reprises sous nos yeux.
Partis tôt pour etape raisonnable nous pûmes poser nos sacs en tout début d'après midi et consacrer quelques heures à flâner dans les rues de Castres.
Premier objectif, voir le musée Goya, qui participe à la réputation culturelle de la ville. Pour un prix dérisoire on peut accéder à une intéressante synthèse de la peinture espagnole, des oeuvres du XV eme siècle, jusqu'à Picasso. Puis un tour à la cathédrale baroque Saint Benoit, qui ne vaut pas le détour, mais c'était en face du musée !
Puis nous flânons dans les rues et sur les bords du Tarn avec ses maisons de tanneurs, ce qui fait un décor tout fait particulier.
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Le Reclot
Le Reclot, après Anglès
Nous sommes à la dernière étape en altitude pour cette partie du voyage,
Celle ci se déroulant sur un plateau parsemé de quelques reliefs, nous pûmes avancer bon train.
Lorsque nous quittâmes l'auberge, nous fûmes un peu surpris de trouver les prés, situés dans les vallons, couverts d'une bonne gelée blanche. En effet les nuages de la veille avaient fini par se dissoudre pour laisser place à un ciel clair.
La région que nous traversons est vraiment magnifique, avec ses reliefs apaisés et couverts de forêts aux arbres centenaires.
Des exploitants travaillent pendant que nous passons. Bien sur, nous avons un peu le coeur serré de voir ces géants de la forêt tomber sous les coups des bucherons. Mais comme nous sommes également admiratifs devant de belles charpentes ou de beaux meubles, il faut se faire une raison, et laisser les hommes travailler dans l'ombre.
Par monts et par vaux nous progressons et nous traversons encore une fois nombre de gués .
Nous croisons un magnifique menhir. Je n'ai pas eu encore l'occasion de vous parler de cet aspect du paysage et de la présence humaine. Depuis plusieurs jours nous sommes encouragés par des panneaux d'information à nous dérouter pour aller voir dolmens , menhirs ou peintures rupestres, qui témoignent d'un peuplement très ancien. Mais nos contraintes propres de piétons limitent notre capacité à nous écarter du chemin....
Les champs deviennent un peu plus nombreux et dans l'un d'eux nous avons pu observer un chevreuil qui avait décidé de rester de marbre. Bien qu'il fut un peu loin, cela nous laissa le loisir de l'observer.
Tout ceci nous mène à Anglès , où nous découvrons une alimentation, tout droit sortie du "Bonheur des Dames " le roman de Zola.
Pour la premiere fois depuis plusieurs jours il fait un temps suffisamment agréable pour que nous puissions pique-niquer dans les bois.
A l'approche du gite , nous pénéttrons dans une zone où le maquis local, le Corps Franc du Sidobre , aidé par des renforts américains parachutés depuis Alger, ont pu, le 11 août 1944,faire prisonniers un nombre considérable d'allemands (+ de 2000) en garnison à Castres et quelques dizaines d'autres qui tentaient de remonter vers le nord depuis le Roussillon.
Le bois où les combats ont eu lieu ont été baptisés par les habitants du secteur ,le "bois américain" en souvenir de ces combats.
Nous apprenons en lisant les fiches didactiques implantées le long du chemin que la ferme du Reclot, où nous serons hébergés ce soir , était le quartier général du maquis de la région.
En effet nous voyons, en arrivant, deux plaques apposées sur le mur de la propriété et rappelant ces faits d'armes.
Ce gite étant le seul dans cette partie du chemin, nous y retrouvons un couple de suisses alémaniques, une allemande et une belge qui fait le chemin depuis Menton, ce qui nous permis de tenir un petit Conseil de l'Europe au cours du diner.
Pierre