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Paùl

Paul

Nous étions venus jusqu'au paradis des randonneurs et il était temps pour nous de mettre  un pied devant l'autre.

Nous prîmes la route de l'est pour quitter Porto Novo. C'est une route qui a été ouverte récemment (entre cinq et dix ans ) . Les routes anciennes sont pavées de petits blocs de basalte, la route moderne  est bitumée. 
Nous avions prévu de marcher jusqu'à 'Pontinha de Janela (22 kms) ce qui semblait,pour un premier jour, quelque chose d'acceptable.
Ce qu'il a de trés bien ici, c'est le trafic automobile est trés restreint  à l'exception de l'heure d'arrivée ou de départ des ferries.  Donc pas de problème avec le cheminement sur la route. Les premières difficultés surgissent avec le vent, qui nous a semblé s'intensifier avec la course du soleil. Il a été face à nous pendant le deux tiers du parcours. Pas un petit zéphyr , non une vraie brute soufflant entre 70 et 90 kms/heure, faisant parfois de la progression un réel combat, par exemple, quand,en plus , la pente se fait réellement sentir. A titre d'exemple, nous fîmes 5 kms la première heure , 3,5 kms la seconde.
Pour couronner le tout, un très beau soleil, nous accompagnait.
Habituellement pour me garantir du soleil, je porte un bob. J'ai failli le perdre à l'occasion d'une bourrasque. Il commençait à s'éloigner et je n'ai eu la chance de le récupérer que grâce à une courte et imprévue accalmie du vent.
J'ai dans mon attirail de randonneur , un objet , sorte de col roulé amovible , très utile lorsqu'il fait froid. J'ai donc enfilé ce col , puis remonté une partie arrière sur le sommet de ma tête . Je n'ai pas effrayer grand monde,cette zone étant quasiment désertique .
Les initiateurs de cette route ne se sont pas encombrés de détails et ils ont fait au plus efficace. Ce qui ne retire rien à la beauté des paysages, mais par contre ajoute des saignées dans la montagne. Ce n'est pas vertigineux, mais déjà très spectaculaire. 
L'ile est entièrement volcanique, mais cela néanmoins une grande diversité de roches. Basalte, pouzzolane , grès et par endroit des roches sédimentaires sous marines soulevées à l'occasion d'une éruption. Ces tranchées faites pour les routes offrent donc aux géologues en herbes de magnifiques coupes, où l'on peut suivre des veines ondulantes de couleurs variées . Pour les gourmands cela fait penser à un gigantesque gâteau marbré. Nous avons vu aussi des veines verticales . Quel spectacle!

Progressivement nous commençons à marcher vers le nord, toujours en suivant la cote. Les pentes se font plus fortes, mais les terrains un peu moins arides. Les chèvres se multiplient et les vaches apparaissent. 
A l'occasion d'un virage, nous apercevons des plantes dressées , mais très sèches . Un petit chemin quitte la route et se dirige vers une construction , qui pourrait, peut être ,être l'habitation de l'agriculteur. J'emprunte le dit chemin vers un groupe de personnes que j'aperçois maintenant devant la maison.
Un homme fait quelques pas dans ma direction. Nous nous saluons. Je tente de lui demander de quelle plante , il s'agit. Probablement pas habitué à croiser quelqu'un venir lui poser ce genre de question, il me répond en m'indiquant la direction de Janela .
Je réitère ma question et elle est alors comprise .
On me dit qu'il s'agit de maïs et on m'en montre quelques épis . Il y en a des noirs , des rouges et des jaunes. Mais ils sont bien plus petits que ceux que nous croisons dans nos campagnes. On me dit également que la saison des pluies est à la fin de l'automne et qu'ils sont alors semés . Et mi février , ils sont  murs et déjà récoltés.  Cela m'a rappelé ce que j'avais vu au Pérou .

Nous reprenons la route accompagné par un homme qui se trouvait dans le groupe qui venait de nous accueillir. Je vous disais hier , la place incroyable du français dans ces iles. La personne en question , nous désignant les montagnes, nous dit qu'ici les "les roches sont volcaniques" !!!!!!

Nous poursuivons notre route et arrivons à proximité d.un promontoire où en 1880 un phare avait été installé. Il surplombe fièrement la mer de plus d'une centaine de mètres . Dans la mesure où nous abordons maintenant la partie nord de l'ile , rien ne retient la puissance des flots, et des vagues puissantes viennent frapper la cote , générant  une écume impressionnante. Malheureusement pour ce phare, aujourd'hui , nul trafic aux abords de l'ile, et ce sympathique bâtiment de la fin du XIX eme siècle est à l'abandon . 
Seuls les vandales se sont intéressés à lui.
Et au sol, nous avons pu trouver quelques morceaux de verre d'une telle épaisseur qu'ils ne peuvent provenir que de la lentille. Bien triste fin pour un tel ouvrage.

Du promontoire du phare , nous distinguons très bien le village où nous avons prévu de faire  étape: Pontinha de Janela.
Notre guide ne mentionnait aucun hébergement à Janela . Mais il ne faut pas s'arrêter à ce type d'arguments , mais il faut reconnaitre que les ressources de ce village sont très restreintes .
 Nous devons nous résoudre à poursuivre notre route jusqu'à Vila das Pombas, partie balnéaire de l'agglomération de Paùl . Encore six kms.

La première impression de cet endroit est une vue saisissante d'un bougainvillée dans les teintes mauves, qui court pendant une vingtaine de mètres sur le flan d'un colline . Je l'avais vu depuis assez longtemps, mais je ne pouvais imaginer que se fut une plante qui décora de façon si spectaculaire l'arrière plan du village.

Nous visons en premier l'hôtel de l'endroit , 21 chambres, pas une de libre.
Nous nous rabattons sur une guest house cachée au fond d'un jardin luxuriant, qui fort heureusement pour nous, avait encore une chambre de libre. 

Nous étions passés devant une petite salle, que j'hésite à qualifier de restaurant, mais qui promettait une cuisine familiale et locale.  Ce fut d'ailleurs l'occasion de manger du manioc, vaut mieux tard que jamais.  Comme l'établissement ne se trouvait pas sur la rue , mais après le porche , nous fûmes les seuls clients du soir. Mais tous ceux qui sont allés ailleurs ont bien eu tort, car ce fut délicieux et incroyablement bon marché. Rhum compris, la bouteille à la disposition du client, mais nous n' en abusâmes pas!!


Pierre

Commentaires

  • Ola,
    J'arrive enfin à lire vos aventures!! Le Cap Vert, rien que cette évocation me rappelle une époque où nous nous étions intéressés à cette destination, mais pour une toute autre raison que la vôtre !! Je vois que vous avez enfin eu l'occasion de déguster du manioc !!! alors vous avez trouvé ça comment ?? Sous quelle forme l'avez vous goûté ??
    Je continue ma lecture .....
    Bises

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