Montale

Montale , banlieue SE de Piacenza,  lundi 10 septembre

A ce moment du chemin vous avez un choix à faire, non pas stop ou encore, bien que....mais vais je passer le Po en bateau ou par la route? en l'occurence un pont à l'entrée de Piacenza (Plaisance en français )

Et ceux qui nous connaissent un peu ,savent que nous ne sommes pas à une expérience près , nous optons bien sur pour la marine italienne. Il fallait commander le bateau , ou du moins le navigateur la veille, ce qui fut fait.  Nous avions rendez vous avez Danilo à 9 h à l'embarcadère . 

A 8h30 , accompagné de Jean Paul , nous étions devant le fleuve et à peine cinq minutes après notre arrivée , le bateau se présente. Si pendant les WE de la saison estivale un bateau pouvant prendre à son bord un trentaine de personnes assure un service de promenade, là il s'agit bien de faire passer des pietons de l'autre côté. Le bateau est donc une sorte de hors bord qui peut prendre 5/6 passagers maximum ,  Danilo aux commandes. Traversée des plus paisibles, le fleuve étant à cet endroit déjà très ralenti.

Une fois de l'autre côté, Danilo a voulu mettre un coup de tampon sur notre crédentielle , puis nous faire remplir son livre de passage. Et enfin nous raconter quelques histoires savoureuses, dans un français très correct, en éreintant différents personnages ou organisations de la Via Francigena. Bref à ne pas manquer, même si vous n'avez pas le pied marin, et il faut pouvoir consacrer une demi heure après le passage, pour le palabre, mais très sympathique. 

Nous repartons et nous séparons de notre ami Jean Paul qui a son propre rythme.

Nous arrivons à Plaisance pour l'heure du déjeuner et trouvons une table à l'ombre, il fait encore 34° aujourd'hui. Afin de nourrir le blog, je dois chercher un café avec WIFI et ce n'est pas encore chose très courante en Italie. Nous nous dirigeons vers l'office du tourisme pour avoir ce renseignement. On me dit que l'office est équipé, je n'en pas vu mention.

La vacation effectuée , je suis abordé par une personne sensiblement plus âgée que moi et qui me demande en italien quelque chose à propos de son smartphone. Je lui réponds que je ne parle pas italien, pensant que l'argument était l'arme fatale.  Pas de chance, il parle un français impeccable . N'ayant moi même pas de téléphone portable, j'ai été bien en peine pour lui trouver la solution à son problème .

Nous reprenons notre route en arpentant les rue de Plaisance à photographier les plus belles façades, les plus beaux porches, les plus belles grilles et puis vous devez arrêter , à regret. L'Italie est un beau pays....

Notre hébergement de ce soir étant à la périphérie , nous devons retraverser les boulevards circulaires, les zones où se trouvent les concessions automobiles et les grandes surfaces en tous genres.  C'est ce que nous n'aurons pas à faire demain. Mais comme toujours  la fin de journée apporte son lot de surprises. Alors que pensions être trois à occuper ce sympathique accueil pèlerins de la paroisse San Pietro, qui donnait d'ailleurs directement sur l'église , trois autres personnes se présentent , un allemand et deux français. Pas de problème le gite est prévu pour sept. Nous allons diner tous ensemble. Pierre

Ce n'est ni Charon ni le Styx, mais Danilo pour le passage du Po

la demeure de Danilo

Le design italien à travers les ages

Orio litta

Orio Litta , dimanche 9 septembre.

Si vous cherchez cette petite bourgade, elle se trouve, sur rive gauche du Po  à 25 au NE de Piacenza.

En raison du dimanche ce n'était pas possible d'avoir le petit déjeuner avant 8 h, ce qui signifie un départ vers 8h25 , au plus tôt. Mais bon, c'est dimanche et l'étape était indiquée comme plutôt courte.

Nous quittons notre nouvel ami, qui termine tranquillement son thé . Les plaines alluviales du Po finissent par être un peu monotones . Aujourd'hui , le maïs a remplacé le riz, les plantations de peupliers sont toujours aussi nombreuses, et les petits villages sont bien calmes le dimanche. En arrivant à proximité d'Orio Litta, j'ai vu que cette bourgade dépendait de Lodi. Il me semble que s'est le lieu d'une bataille de Bonaparte qui débouchera sur le traité de Campo-Formio. Vous citant cela de mémoire , pour ceux à qui cela réveille de vieux souvenirs, il est préférable de vérifier dans un dictionnaire.

Et malgré ce rappel historique,  les villes touristiques sont peu nombreuses, donc l'hébergement est l' occasion de rencontrer de situations originales. Aujourd'hui nous sommes accueillis dans une ancienne grange bénédictine , bien évidement restructurée, où quatre lits sont à la disposition des pèlerins pour une somme modique , douches et toilettes comprises.. Un petit troquet de village assurant la partie restauration.

Nous arrivons un peu fatigués car le soleil brille toujours avec ardeur et constance. Et notre ami Jean Paul, qui soit disant ne faisait plus que de courtes étapes et encore, en prenant son temps, nous accueille ,  déjà douché et changé. Petit mystère. En fait , non. Il a pris la route nationale en début de matinée, à un moment où notre itinéraire nous faisait faire un grand détour . En partant diner, nous faisons un petit tour dans le village. Comme nous échangeons nos remarques architecturales avec Evelyne, un consommateur assis du bon coté du mur (à l'ombre) remarque que nous parlons français, nous demande si nous sommes français et insiste pour que nous prenions un verre avec lui. Il s'avère qu'il s'agit d'un marocain qui a déjà travaillé en France. Nous discutons 30 minutes avec lui, mais nous sommes attendu par Jean Paul dans un autre établissement " La Vecchia Osterria sulla via Francigena"

L'accueil y est particulièrement aimable, les prix des plus attractifs et ils sont équipés d'Internet depuis 8 jours, mais pas de  WIFI !  Et ils possèdent un tampon particulier pour marquer votre passage. Pierre

Deux vues du chateau de Chignolo Po

Belgoioso

Belogioioso, samedi 8 septembre

Notre (mes) aventure de la veille ayant été plus que compensée par l'accueil de notre hôtelier et de toute sa famille, puisqu'après le diner nous avons été invités à prendre la grappa avec le patron et à tenir une conversation en italo-français avec sa mère et sa femme.

A cette occasion, il nous explique que cette année le riz ne sera pas beau. En effet il a fait beau trop longtemps sans pluie et que le grain au lieu d'être bien rond est tout maigrelet, sans amidon et donc le risotto de l'année à venir sera moins savoureux .

  Mais comme il n'est de bonne compagnie qui ne se quitte, à 7 heures nous sommes en route. Évidemment nous ne sommes plus à 25 kms de Pavie , mais à 17.nous projetons donc notre horizon plus loin. Vers 8h30 , nous nous arrêtons dans un petit village pour sacrifier à la tradition du café. Ici le café local est servi extrêmement serré et pour avoir quelque chose de buvable par  nos gosiers , il faut commander un "americano".  Alors le café de "base" est servi avec un petit pot d'eau chaude destinèe à allonger le café italien. Et pour la première fois, un cabaretier nous a refusé ce crime de lèse café!

Nous arrivons à Pavie vers les 10h30, passons sur ce pont incroyable, puisque couvert comme le Ponte Vecchio de Florence, mais là, ce pont , relativement récent , reconstruit en 1951, est ouvert à la circulation automobile ( hors camion)

Nous allons à la cathédrale , pas moyen de trouver une porte par laquelle entrer!! Nous flânons dans les rues de cette ville universitaire, prenons un verre , puis un repas rapide, entrons dans une église à l'architecture rare, où en pratique tout est sous le dôme . Très peu d'espace pour les fidèles .

Belogioioso est 16,5 kms, il faut repartir, non sans s'être assuré de notre hébergement , le samedi et le dimanche, c'est une précaution qu'il vaut mieux prendre. nous arrivons sans encontre à 16h30, mais je n'avais pas noté que l 'hôtel ne re-ouvrait qu'à 18h, et nous attendons sagement sur un banc en face l 'établissement .

La vie en général et le chemin en particulier sont plein de rencontres inattendues. J'avais pensé avoir terminé ce compte rendu, lorsque nous sommes descendus diner. A peine sommes nous assis , un autre client s'installe et l' hôtelier qui   parle très bien le français se charge de dire que nous faisons aussi la Francigena . Jean Paul  se joint donc à nous pour diner. Nous passons une très agréable soirée à échanger nos impressions et nos expériences . Il est parti en avril, mais a été victime du spleen de la troisième semaine  ( c'était sa première grande randonnée ) ainsi que de fortes douleurs lombaires. Et comme à ce moment là, il traversait sa région , il décida de suspendre l'expérience , le temps de se reconstruire. Chose faite, il est reparti de Besançon .

Note à l'attention de Monique et Jean -Pierre: nous avons ainsi retrouvé le pèlerin en si mauvais état que vous nous aviez décrit et nous avons , en choeur, chanté vos louanges.... Pierre.

Le pont couvert de Pavie

Cette eglise si particulière (dont malheureusement je n'ai pas noté le nom..)

Nous n'avons pas l'habitude de voir les olives dans cette présentation