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  • Quelques kms au sud de Wiarton

    Quelques kms au sud de Wiarton

    Owen Sound marque l’entrée de la péninsule de Bruce, mais avant de quitter cette petite cité, quelques mots encore , puisque ce matin , nous l’avons traversé de part en part.
    Il s’agit donc d’un port et celui-ci est entouré de silos à blé énormes, mais cela semble être sa seule activité. Les progrès de la productivité autour du chargement des bateaux a dû réduire les besoins en main d’œuvre car
    cela se ressent même en ville ou la vacance commerciale m’a semblé importante.
    L’Histoire locale raconte qu’au temps des pionniers , fin 19 eme, un certain carrefour était occupé dans ses quatre coins par des maisons où les pensionnaires féminines étaient particulièrement prévenantes avec les messieurs. En réaction les ligues de bonnes vertus et la hiérarchie des différents clergés représentés en ville décidèrent de construire en réponse à cette provocation, quatre églises au quatre coins du carrefour suivant.
    Nous avons bien vu les quatre églises , mais rien au carrefour précédent, mais peut être l’heure n’était pas propice...
    Comme nous arrivons dans des endroits un peu à l’écart , c’est dans ces régions que les peuples autochtones ont été relégués. Comme la perception des choses a considérablement changé ces derniers temps, les autorités déploient des programmes sociaux dans leur direction et nous avons vu en ville plusieurs bâtiments destinés à recevoir ces services et leurs bénéficiaires.

    Notre cauchemar quotidien de l’hébergement est amplifié le samedi qui limite encore l’éventuel choix . Cette fois ci encore , pas question de suivre le chemin à la lettre, mais de tracer une route la plus tranquille possible pour rejoindre la chambre que nous avons déniché.
    Aujourd’hui encore nous sommes passés dans des espaces où l’écoulement des eaux se fait difficilement et a donc une forte tendance à stagner. Beaucoup d’arbres morts, mais d’autres tentent leur chance, des roseaux en grand nombre et des grenouilles. Nous avons décrété chez nous que le mot coassement était le plus approprié pour décrire le son émis. Ici , je ne connais pas le mot, mais le son émis par ces batraciens est très différent, essayez quelque chose comme » tching » , vous serez pas loin.
    Bien que je n’y soit jamais allé, mais cela correspond aux descriptions faites des bayous louisianais ou du Mississippi.
    Lors de la réservation de la chambre , l’établissement se vantait de faire restaurant, mais sur place, il n’en est rien. La gérante, un charmante petite indienne ( des Indes ) nous explique qu’on peut se faire livrer des pizzas.
    Bon, nous allons expérimenter cela aussi , faire livrer son repas à l’hôtel.

  • Owen Sound

    Owen Sound


    Ce matin, en consultant une fiche mise à la disposition des clients dans la salle du petit déjeuner , nous en apprenons plus sur l’histoire de cette maison qui approche du siècle et demi.
    A l’origine , elle fit construit par un homme entreprenant qui cumulait les fonctions administratives, de la tenue du bureau de poste à la capacité à enregistrer les licences de mariage. Il devait certainement savoir lire , écrire et compter....
    Puis , elle servit d’hôtel pendant une longue période où des investissements structurels exigeaient la présence dans la région d’un personnel nombreux venu de l’extérieur.
    Puis une longue période de déclin et la reprise à la fin du siècle dernier.

    Nous quittons définitivement la vallée de la Beaver et de ses turbulents tributaires
    A propos de castors , je vous invite à aller consulter l’article qui leurs est consacré sur Wikipedia , où vous apprendrez , en autres choses, qu’ils ont été parfois parachutés pour procéder à des repeuplements

    Nous traversons une région superbe , mais vraiment peu peuplée, uniquement des agriculteurs et les exploitations sont vastes, cela donne donc une densité très faible
    Malgré tout nous croisons des hameaux, un carrefour, le cas échéant une église et son pasteur et quelques maisons. Et c’est comme cela que nous avons découvert «  the hamlet of Massie » et du coup nous avons enrichi notre vocabulaire d’un mot archi-connu, et qui fait voir le héros d’un œil différent.

    Si via-Michelin ne dit pas de bêtises, nous aurions parcouru 40 kms en 8h05 minutes ce qui me semble encore correct pour des gamins de notre âge, temps auquel il faut rajouter 45 minutes de pauses diverses.

    Afin de ne pas allonger le parcours inutilement, j’avais choisi le premier hôtel que nous rencontrions en arrivant. Et comme la plus part de ces hôtels n’offrent pas d’autres prestations que la chambre, une fois arrivé, pour le dîner , soit vous reprenez votre véhicule soit vous vous faites livrer une pizza ou quelque chose de similaire.
    Il fallut donc reprendre la route pour aller dîner en ville, ce qui nous a offert un petit supplément de 2,5 kms, plus le retour

    Un dernier mot : Owen Sound.
    Owen est le nom d’un amiral de la flotte britannique.
    L,origine de sound semble plus étrange . Dans les langues scandinaves, un sound est un chenal et c’est bien ce à quoi ressemble la liaison de la ville avec le large. Mais les plus téméraires et aventuriers de mes lecteurs qui auront poussé jusqu’à la découverte de l’archipel des îles Chaussey auront noté que le chenal qui coupe en deux l’archipel s’appelle sur place le Sound , probablement un héritage des vikings qui devaient faire relâche dans ce coin retiré.

    Pierre

  • Rocklyn

    Rocklyn

    Cette nuit a encore été copieusement arrosée , mais cette fois ci nous étions à l’abri.
    La dernière fois que vous n’avez lu, je vous avais laissé sur un souci d’hébergement. Dans la mesure où si nous suivons le Bruce trail, le vent nous porte aussi. Et en acceptant un peu plus de ceci et un peu moins de cela et en reprenant les différentes bases de données, à savoir Canadian B&B, Booking.com et les « Amis du Bruce Trail «  , nous avons jusqu’à maintenant toujours réussi à trouver un toit.

    En nous levant ce matin, nous avons constaté que la Beaver avait bien grossi des pluies de cette nuit et l’eau était devenue bien turbide. Même les oies évitaient de mettre les palmes dans l’eau. C’est dire...

    Comme la recherche évoquée plus haut avait abouti à un compromis qui faisait que le cocktail du jour se composait 90% de Bruce Trail et 10% de route pour atteindre notre hébergement, le plaisir de la randonnée primerait sur la progression .

    Mais tout d’abord, nous devons rejoindre le chemin et pour cela gagner la crête du coteau soit environ 180 mètres de dénivelé , sur une route parfaitement rectiligne, clairement construite par des ingénieurs qui n’avaient jamais utilisé un cheval, mais seulement de puissants moteurs à explosion. La pente était tellement forte que les très rares véhicules que nous avons croisé descendaient à 20/25 km/h . Il nous a fallu quatre micro-pauses pour atteindre le point haut.

    Une fois sur le plateau, nous avons retrouvé le chemin et avons entamé une superbe randonnée dans les sous bois.
    Les pluies récentes et abondantes avaient rendu tout cela très humide.
    A un moment donné le chemin plonge de six/ huit mètres à la verticale. Une échelle des plus rudimentaires, en bois a été accrochée à la paroi .
    Je demande pendant un instant au temps de suspendre son vol, afin de me préparer à me jeter dans le vide. Je ne me lance surtout pas , mais au contraire y vais à reculons, ce qui reste un moyen des plus ordinaires pour des descendre une échelle .
    Une fois en bas nous reprenons notre marche.
    A plusieurs reprises nous devons franchir des gués. Avec les pluies récentes les petits rus s’imaginent en torrents et s’ingénient à nous rendre le franchissement délicat.
    Nous croisons quelques personnes dont le responsable, bénévole, de cette section du chemin. BieN entendu c’est l’occasion d’engager la conversation sur le chemin et il nous demande si nous avons vu des arbres en travers .
    Nous lui répondons que non, mais apparemment ce n’est pas ce que lui a rapporté un «  auditor «  passé la veille. Mot prononcé en anglais, mais même sans un accent particulièrement marqué, mais dans ce contexte, nous lui disons que nous ne comprenons pas ce dont il parle . Mais comme il était passablement bilingue, il nous redit le mot en français « auditeur » qui est donc quelqu’un qui vient auditer le chemin.
    Nous repartons après que nous l’ayons remercié lui et toutes les personnes qui participent à la réalisation et la maintenance du trail. Avant cela il nous avait laissé sa carte de visite au cas où nous aurions besoin de quelque chose..
    Au bout de quatre heures nous sortons de la forêt, pour accéder à notre hébergement.
    Rocklyn, essentiellement un carrefour, quatre stops, quatre maisons, celle où nous sommes qui fait aussi débit de glaces (34 parfums ), dans l’angle opposé un général store, sur la fin; quelques biscuits maison, des friandises industrielles bourrées de sucres, des plats préparés dans le congélateur et différentes marchandises dont on se demande qui peut venir les chercher ici
    Dans les deux autres angles du carrefour deux maisons particulières, fatiguées elles aussi, mais au charme préservé par la végétation qui les entoure, voire les masque en partie. Quelques maisons supplémentaires forment à peine un hameau, malgré la présence d’une petite école.
    Puis les routes se perdent en lignes droites dans un horizon infini de champs et de bosquets
    Notre hôtesse débitant des glaces une clientèle variée s’arrête pour en acquérir , du grand père avec sa petite fille ,au biker au crâne rasé et en veste de cuir, et nous !!

    Puis nous remontons dans la chambre , et pendant près de trois heures essayons de combiner une étape de 40 kms demain vendredi, une étape samedi de 30 kms pour en faire une toute petite dimanche, la pluie étant de nouveau annoncée pour ce jour là . L’exercice est d’autant moins facile, qu’à ce moment de la journée , nous ne sommes plus spécialement lucide....