Trogir
Cela aurait pu être une belle balade, mais cela ne l'a pas été totalement.
Nous démarrons joyeux à 5h45 , le soleil n'est pas encore levé, mais il s'en faut de peu.
Comme vous savez en quel cauchemar nous tenons la "Jadranska Magistala "que nous appellerons dorénavant JM, notre objectif N° 1 était de concevoir un parcours ne l'empruntant pas.
Notre objectif N° 2 était d'aller jusqu'à Trogir ce qui faisait par l'arrière pays environ 25kms.
Le départ est néanmoins marqué par des cotes à 15% sur plusieurs kilomètres
Mais pendant trois heures tout va pour le mieux, nous enchainons petites routes, pistes cyclables pour VTT, puis retour à une petite route jusqu'à un certain patelin.
Je demande confirmation au seul habitant du village de moins de 70 ans présent à cet instant. Il me répond tout en me donnant une info qui va se révéler très déstabilisante .
"A trois kms, prenez la route de droite" . A ce carrefour , nous sommes perplexes, les indications présentes semblent contradictoires, avec celle de notre
carte'
Nous prenons quand même cette via bianca, mais aller droit dans un pays de collines n'est pas chose facile, quand vous ne pouvez vous baser sur un point fixe indiscutable. Le chemin semble aller trop à l'ouest , vous cherchez à compenser vers l'est à la première occasion.
Les chemins semblent de moins en moins utilisés. Nous croisons une bergère croate.
Elle ne parle ni l'anglais , ni le français, mais semble connaitre quelques bribes d'allemand.
Je crois comprendre deux choses dont une me parait très sensée .
La première , en tournant le bras dans la direction que nous empruntions, elle dit" nicht"
ce que j'ai fait semblant de ne pas comprendre. La seconde chose dont elle s'est inquiétée , était de savoir si nous avions de l'eau en quantité suffisante, et là la réponse était "oui"
Nous poursuivons et les chemins deviennent de plus en plus impraticables, car impratiqués. Nous sommes toujours dans une région de parcelles closes de mur
ettes et maintenant laissées à l'abandon . Dans ces reliefs karstiques, de gros morceaux de roches parsèment les champs, mais par moment il faut quand même poser les pieds dans des espaces herbus dont on ne saisis pas qui sont les occupants naturels. Ma théorie est que si l'on fait du bruit, et l'on en fait toujours en marchant avec un gros sac à dos sur les épaules , les reptiles de tous poils iront se faire voir ailleurs. Mais cette théorie n'est admise par l'ensemble de l'équipe . Les précautions additionnelles ralentissent la progression.....
Il nous faut gravir le sommet d'un petit relief, car l'espoir d'un nouveau chemin praticable se trouve forcement sur l'autre versant.
Pénible à monter , pénible à descendre, sous une chaleur qui commençait sérieusement à se faire sentir, cela à duré de 10h30 à 11h30, mais pour parcourir peut être 1,5 ou 2kms.
Et catastrophe , pour sortir de ce piège , le sort nous renvoie sur la JM , mais très loin de Trogir (13kms)..
Il nous faudra trois heures de marche sur cette nationale, chauffée par le soleil et encombrée d' une circulation encore intense, même si nombre de vacanciers prennent la route du nord.'
A un moment, je souhaite remplir une gourde, pour ne pas être en manque. Celle ci étant vide, elle était en fait chaude . La personne qui me l'a remplie, a pris soin de bien faire couler l'eau afin que l'ensemble reste buvable quelques minutes.
A 15h15 un peu au bout du rouleau, nous décidons de terminer les 5 kms manquants en car, ce qui est bcp moins fatiguant .
A Trogir, l'animation est encore grande , les touristes très nombreux. Il fa
ut dire que le site est vraiment remarquable. Ile microscopique, reliée au continent par un pont et à une autre ile ,un peu plus grande, elle 
doit pratiquement tout à Venise.
La richesse de son patrimoine et son excellent état de conservation lui vaut une reconnaissance de l'UNESCO.
Son seul véritable problème aujourd'hui est l'aéroport de Split qui se trouve juste derrière et transforme la petite citée du 14/15 eme en homologue des villes d'Orly ou de celles proches de Roissy.
Pierre