Gênes, la fin
Pour une belle fin , rien ne remplace un cimetière . Surtout que Gênes en offre un superbe à ses habitants et accessoirement à ses visiteurs.
Les cimetières étant rarement en centre ville , nous primes le bus pour rejoindre le génois. Le guide nous le recommandait , trois étoiles au guide, ce n'est pas à la portée de n'importe qui !
Évidement il est immense et comme il est installé à flanc de colline , ceci lui confère donc un caractère vallonné assez rare, et comme de plus il est très boisé, on pourrait assez facilement, dans certaines parties , se croire dans un parc. Si l'immense majorité des tombes ont l'humilité de la modestie, quelques "grands hommes " et quelques familles n'ont pas su que dans la mort nous étions assez égaux... Et cela donne des monuments impressionnant de vanité. Mais rares sont les tombes de plus d'un siècle qui ne manifestent pas des signes d'abandon. Les enfants certes , les petits enfants peut être, mais les arrières petits enfants quel liens affectifs ont ils avec leurs ancêtres?
Apres un déambulation de près de deux heures dans ces collines du souvenir et de la culture locale, nous rentrons à pied.
Apres un dernier déjeuner totalement local , c'est à dire qui débute par un plat de pâtes : cette fois ci des trofies au pesto (ce sont des petites pâtes longues de trois cms env un peu plus grosses au milieu) puis nous avons poursuivi par une assiette de anchois grillés , dégustes avec les doigts, vin et café.
Il nous avait été conseillé de prendre un des nombreux ascenseurs qui transportent les génois vers les hauteurs. Outre que cela vous amène sur des balcons où vous saisissez en un coup d'oeil panoramique une grande partie de la ville et de la baie, mais de plus ce moyen de transport est totalement silencieux et les alentours de la "station" sont d'un calme admirable.
Nous dévalons une dernière fois les escaliers pour aller visiter près du port une église qui était toujours fermée lors de nos passages précédents. Et elle a une petite histoire qu'il convient de rapporter. Les commanditaires , de riches marchands redoutaient pour eux et leurs familles , l'épidémie de peste qui rodait. Ils avaient fait le voeux de construire cette église si tout se passait bien et ce fut le cas. Et comme à Gênes le terrain est extrêmement rare et qu'ils étaient d'abord des commerçants , ils ont construit l'église, il ne saurait être question de se dédire , au dessus de leurs boutiques, comme l'on voit de façon banale des boutiques au rez de chaussée d'immeubles d.'habitation.
Un dernier Spritz sur le Porto Antico pour profiter du soleil revenu
Demain à la première heure , nous entamons le chemin du retour.
Pierre
-
-
Gênes, la JOURNEE des musées
Gênes, la journée des musées
Ce matin , nous avions rendez vous pour une visite guidée de la vieille ville et nous fûmes à l'heure avec dix autres personnes.
Globalement et quelque soit l'endroit , nous n'avons jamais été déçu par ces conférences - promenades et ce fut une fois encore très agréable et instructif.
La conférencière attira notre attention sur les caractéristiques des rénovations en cours ou sur la façon dont les génois , pris entre une impécuniosité tenace et une réputation d'être réticents à sortir son argent, font pour néanmoins préserver leurs magnifiques palais.
Tous ne pouvant etre transformer en musées , certains trouvent une nouvelle jeunesse dans l'utilisation par une banque. Et le terme "nouvelle jeunesse" est parfaitement approprié , car beaucoup de leurs propriétaires initiaux étaient banquiers aux 16 & 17 eme siècle. Les palais les moins chanceux ont été convertis dans le prêt à porter !! Spectaculaire de trouver des colonnes de marbres et une statue immense d'Hercule terrassant l'Hydre au milieu du magasin plutôt bas de gamme.
La même chose pour une supérette Carrefour , mais sans la statue.
La conférencière nous indique également que compte tenu de l'extrême étroitesse des rues de la vieille ville, le prix des appartements peut énormément varié dans un même immeuble en fonction de l'étage.
Au 1er il n'y a' jamais de soleil , alors qu'au quatrième ou cinquième étage cela est beaucoup plus lumineux.
La vieille ville ne possède que deux rues droites, la plus ancienne, a été créé dans le cadre de ce que l'on pourrait appeler un lotissement, les familles patriciennes ne voulant plus cohabiter avec le petit peuple dans le vieux Gênes. Donc une rue droite , quasiment composée uniquement de palais dont les porches se faisaient face afin que l'on puisse apercevoir réciproquement jardins et patios. Autre particularité la totalité de ces palais ont leurs escaliers à l'ouest. Les visiteurs venant généralement l'apres midi , il y faisait ainsi , un peu, moins sombre. Dans cette rue, la rue Garibaldi , se trouvent trois musées plus impressionnant par le volume des pièces et des espaces de réception que par la nature des choses présentées .
Si ce matin le temps était incertain , à midi , la question ne se posait plus vraiment , il pleuvait et il ne faisait pas chaud.
Ce fut l'occasion de poursuivre les visites à l'intérieur et là nous allâmes voir une expo consacrée à une manufacture de tapisseries artistiques et d'édition de tissus.
En italien une tapisserie se dit "Arrazo" . Ce mot est dérivé du nom de la ville d'Arras qui avait à la fin du moyen âge , une telle réputation dans ce domaine , qu'il se transforma ici en nom commun. Cette exposition fut l'occasion de constater le réel savoir faire des créateurs italiens dans le domaine textile.
Au cours de la conference du matin, nous avions entendu le plus grand bien du musée de la mer et comme il n'était que 15h30 , nous nous y dirigeâmes.
Il relate dans une trés bonne scénographie l'histoire du port et les différentes étapes de son développement. Il raconte aussi dans le détail la grande époque des galères , la vie à bord , puis comment celles-ci furent supplantées . La marine moderne est également évoquée.
Enfin au dernier étage, se trouve le musée de l'émigration , sujet qui doit beaucoup parler aux italiens, même si leurs ancêtres sont partis il y a bien longtemps. En effet ce mouvement massif débuta vers les années 1865 /1870 pour se terminer dans les années 1950.
Ce musée est la version italienne de celui de New York.
Ici on parle donc des conditions qui ont poussé les gens à partir et chose remarquable, il a été reconstitué une fraction grandeur nature d'un bateau transportant les émigrants. Et sont précisées les conditions de vie des troisièmes classes (2000 personnes en moyenne, une quarantaine en premiere et seconde). Hommes et femmes séparés. Les repas, la promiscuité, et la présence à partir de 1896 d'un minimum de compétence médicale .il existait également à bord , une prison pour les fortes têtes.
Tous ces gens ne partaient pas tous pour les USA . Beaucoup partaient pour l'Argentine ou le Brésil. Au Brésil où l'esclavage venait d'être aboli et où on cherchait de la main d'oeuvre . Mais il semble que la condition de l'italien libre était très proche de celle de l'esclave.
Cette expo rappelle donc que des millions d'italiens allèrent chercher une vie meilleure loin de leur mère patrie. Elle se termine en montrant que c'est l'Italie qui est aujourd'hui une terre d'espoir pour beaucoup de gens venus d'ailleurs.
Pierre -
Gênes
Gênes
Nous aurions pu rester dans les Cinque Terre encore plusieurs jours, mais la proximité de Gênes nous interdisait de ne pas profiter de cette occasion pour faire connaissance.
Pour mémoire , cette ville était à la fin du moyen âge et à la renaissance le grande concurrente maritime de Venise. De plus Christophe Colomb était un enfant de Gênes.
Donc , retour dès potron minet vers la gare,pour prendre un de ces légendaires trains régionaux italiens dont on ne sait jamais réellement quand ils partent , mais surtout quand ils arrivent. Pour vous confirmer ce propos que certains , à juste titre pourraient juger , un peu méprisant, même des italiens se demandaient pourquoi , ce train arrêté en plein trajet depuis vingt minutes , ne se décidait pas à repartir.
Mais tout cela n'est que péripéties et nous arrivâmes à une certaine heure à la gare de Gênes Principe.
Ayant vu sur notre guide qu'il existait une visite de la vieille ville par un conférencier francophone le dimanche, nous nous dirigeâmes vers l'office du tourisme, pour nous faire confirmer cette opportunite demain dimanche ....1 er mai.
Une fois nos sacs déposés à l'hôtel , nous partîmes dans une grande virée dans les ruelles étroites, trés étroites de la vielle ville. Un régal.
Une idée , en passant pour les maires gérant des villes aux ruelles étroites: ici la municipalité achète les plus petites boutiques pour les transformer en zones de collectes des ordures. Ainsi les poubelles ne restent pas des heures, des jours dans les rues et le ramassage doit en être simplifié .
Ceci dit , nous nous enfonçons dans un dédale de rues et ruelles plus animées les unes que les autres, déambulant comme des vrais badauds que nous sommes.
Mais notre premiere destination a été le " mercato orientale" . Si la promesse de produits exotiques incroyables n'a pas vraiment été tenue, la vie , les couleurs , les saveurs et les prix, pour nous extremement raisonnables, étaient bien présents. Les primeurs , les poissons, les viandes et tous les produits liés à la farine, pains et pâtes , étaient sous ces halles.
Évidement cela nous conduisit à une nouvelle étape de notre tour gastronomique: nous inscrivons donc à notre menu , une foccacia au fromage de Recco. C'est délicieux, cela se presente sous la forme d'un double épaisseur de fine de pâte , type pizza, de 15x30 cms , le tout rendu mou par le réchauffage , mais le fromage dégouline de partout et comme c'est prévu pour etre avalé dans la rue, on s'en met un peu partout, y compris sur les lunettes (je sais , je ne suis pas trés habile).
Pour compléter le tableau, nous nous dirigeons à quelques pas de là vers un café-geleteria qui propose une glace génoise appelée "Panera" qui en fait est un entremet glacé au café. Nous avons complété ceci d'un expresso. Je crois qu'il faut préciser qu'ici , quand on veut apprécier son café, il faut avoir l'esprit à son affaire, car il n'y a pas de deuxiéme chance. Une gorgée , une toute petite gorgée et c'est fini. Si la tasse est souvent la même que chez nous , les consommateurs non prévenus pourraient croire que ce qu'il y a au fond de la tasse , n'est que ce qu'il reste d'un service précédent. Et bien non , c'est votre café.
Nous allons maintenant au Palazzo Ducale où se tient une exposition Mucha. C'est peintre n'a rien de génois, mais qui est un artiste emblématique de l'Art Nouveau, période que nous aimons bien tous les deux. Très intéressante expo, dans un cadre somptueux.
Puis nous poursuivons en visitant quelques églises des plus modestes au plus baroques, toutes ornées de tableaux de la Renaissance
Nous terminons sur un Spritz ..
Pierre