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  • Le lac Song Kul 2

    Le lac Song-Kul 2

    Après l’ascension d’hier une journée de repos et d’acclimatation à l’altitude n’est à dédaigner .
    Malgré une température nocturne des plus fraîches , nous avons bien dormi, car nous étions équipés par les propriétaires. Matelas de laine , couette locale et enfin une bonne grosse couverture , sans que nous lâchions pour autant nos propres équipements, sac de couchage et vêtements pour la nuit.

    Comme il n’y avait de programme organisé, mais au contraire une journée libre, le petit déjeuner n’avait de raison d’être servi tôt . Ce sera donc 8h30 et à cette heure le ciel est limpide et la température déjà douce.

    Au bord du lac, a été édifié un mausolée à la mémoire d’un héros kirghize de 20 ans qui a dans une bataille mémorable , en 1847, repoussé des envahisseurs kazakhs. C’est la seule construction visible autour du lac et cela nous a paru un bon prétexte pour une randonnée improvisée . Ici pas de borne kilométrique, éventuellement une indication sur temps nécessaire à cheval...

    Il nous fallut environ une heure pour joindre ce mausolée, seul point fixe dans cette mer de prairies , où les goélands ont été remplacés par des chevaux des vaches ou des moutons .
    Si l’aller avait été fait à bonne allure, la température montante et les paysages magnifiques autour de nous , nous incitèrent à un train de sénateur , prenant même le temps de nous asseoir pour admirer la rive opposée encore enneigée par une petite chute hier soir.
    Retour pour l’heure du déjeuner où l’on nous servit u « Gyan fan « , plat de riz avec une sauce à la viande, accompagné , carottes, navets , aubergines, oignons . Le tout servi avec du thé , qui est d’ailleurs présenté de façon particulière. Une sorte de concentré de thé est préparé dans la théière. Il est donc très fort. Il en est versé dans la tasse du convive une toute petite quantité , puis on allonge le tout avec de l’eau très chaude sortie du samovar.

    Le repas fini, Elvira nous demande une leçon de français à partir du vocabulaire des fleurs que nous avons croisées les jours précédents. Elle note la version française. Elle a souhaité que je reprenne une page du blog que j’avais lu où plusieurs mots lui échappaient.

    Dans la fin de l’après-midi, deux jeunes français, arrivèrent à cheval. Ils font à peu près le même circuit que nous , ce qui nous a permis d’échanger nos premières impressions.
    Encore un dîner excellent à base d’une soupe aux pâtes , la maîtresse de maison est vraiment fin cordon bleu.

    Pierre

  • Le lac Song Kul

    Le lac Song-Kul

    Aujourd’hui une belle journée de randonnée s’offre à nous. Car pour aller au lac Song-Kul, nous devons franchir le col de Jalgyz-Karagai (3200 mètres).

    Nous ne partons pas trop tôt pour ne pas être confrontés à la fraîcheur de l’altitude. Nous avions déjà marché depuis un bon quart d’heure lorsque nous retrouvons les trois jeunes britanniques rencontrés hier en fin d’après midi.
    Nous nous saluons et l’un d’eux me dit que c’est un peu difficile.
    Mais un petit match franco- britannique n’était pas pour me déplaire, mais comme entre Obelix et les romains, il n’y a pas eu de match. Dommage.

    Nous avons 900 mètres de dénivelé à gravir et si au début la fréquentation était plutôt celle des troupeaux qui eux aussi vont au lac Song-Kul.
    Nous en avions vu passer plusieurs ce matin pendant le petit déjeuner et quarante minutes après notre départ nous avions rattrapé les bovins les plus lymphatiques.
    Mais progressivement ce sont les cavaliers/ touristes qui nous rattrapent.
    Les chevaux doivent tenir compte de l’altitude et de la pente.
    Mais également les cavaliers très amateurs qui doivent avoir les muscles endoloris et une pause est bienvenue pour tout le monde.
    Ce qui fait que nous les dépassons à notre tour.
    Elvira semble avoir besoin de souffler, mais dans les 2800/2900, les arrêts sont très frais et nous poursuivons avec son assistant.
    Nous croisons les premières plaques de neige et le vent du col commence à se faire sentir.
    Les différents groupes de cavaliers nous dépassent définitivement et nous arrivons au sommet quelques minutes après eux. Elvira nous a rattrapé.
    Nous sommes au col , 3200 m , il nous aura fallu 2 heures pour y arriver.

    Le lac est maintenant devant nous , dans un décor somptueux, sachant que sur la rive opposée les montagnes bien enneigées culminent à 3850 m.

    Nous entamons notre descente, modeste puisque nous ne sommes que 200 mètres au dessus du niveau du lac.
    Le temps est splendide, seuls quelques nuages blancs ponctuent le décor , en faisant contrepoint au vert des prairies sans fin et au bleu glacial du lac.

    Arès une demi-heure, nous faisons une pause pour un pique-nique sous le soleil. Nous reprenons la route à 13 h , nous arrivions au camp de yourtes.
    Les rives du lac sont une attraction de cette partie du Kirghizistan et cela suscite une fréquentation ( modérée) de touristes et les agences en font un must de leurs programmes.
    Donc ici une quinzaine de yourtes réparties en trois groupes, sans que cette activité ne dénature le caractère pastoral de la vie de nos hôtes .
    Nous avons déjà assisté à la traite des juments, car le cheval reste le compagnon inséparable du kirghize.
    Mais derrière notre yourte , on peut entendre les meuglements des bovins venus passer l’été ici.
    Bien que nous soyons assez loin de tout, ces éleveurs disposent maintenant de pistes nombreuses. En effet les soviétiques ont construit une grand partie de ces pistes car le Kirghizistan leur fournissait viandes et lait en quantité. Et donc pour faciliter cela , ils tracèrent ces pistes qui aujourd’hui sont toujours très utiles pour l’enlèvement du lait. Et pour améliorer la vie des bergers , ils leurs avaient alloué des roulottes que l’Etat déplaçait à la demande. Mais cela coûtait très cher. Donc aujourd’hui plus personne ne déplace plus ces roulottes et elles restent où le dernier mouvement les a laissées.
    Pendant que j’écris arrive l’orage de la fin de l’après midi et il ne fait pas bien chaud.

  • Kilenche

    Kilenché , en français , le tapis fleuri. 2300 m/alt

    Aujourd’hui le parcours est entièrement pédestre.
    Nous quittons la famille qui nous a accueilli et traversons en partie le village. Chaque maison est dotée d’une parcelle de terrain assez vaste , ce qui fait que le village est étendu. La rue dans laquelle se trouve notre hébergement mesure dix mètres de large dont un mètre de chaque côté est enherbé.
    C’est une grande ligne droite , occasionnellement bordée de peupliers, dont le pollen s’imagine en confettis de la mariée.
    Chaque parcelle est délimitée par une clôture de bois ajourée que l’on trouve communément. Elle est plutôt destinée à un jardin potager, car à la grande époque il fallait survivre, et la maxime était : «  on fait semblant de travailler, ils font semblant de nous payer « .
    Les maisons n’ont que rarement l’occasion d’afficher la richesse de leur propriétaire, les toits sont presque toujours en tôle ondulée en fibrociment.

    Nous nous faufilons entre les propriétés, enjambons des ruisseaux ou des canaux destinés à l’arrosage des jardins.
    Un canal plus large que les autres nous oblige à nous déchausser et à traverser pieds nus, les informations reçues nous assuraient la fin des gués.
    Nous passons devant un cimetière et nous nous étonnons auprès d’Elvira de leur nombre , au moins trois dans notre champ de vision, sans compter les mausolées dispersés dans la nature. Elle n’a pas de réponse à notre interrogation, mais il me semble que la place accordée à chaque défunt soit assez large.
    Nous remontons une vallée secondaire parcourue par un petite rivière, qui assure bravement son rôle d’irrigatrice, par le truchement de canaux qui viendront inonder cette vallée de prairies .
    Après le repas nous quittons la vallée pour un vallon qui nous conduit vers la montagne et les jaïloo , pâturages d’altitude très appréciés des éleveurs et bergers.
    Comme nous marchons nos cinq heures quotidiennes, notre musculature retrouve sa tonicité et son efficacité.

    Nous arrivons à Kilenché, l’orage menace. Arrivés à la tente ça dégringole à tout va.
    Mais trente minutes plus tard , la douceur du soleil était de nouveau pour nous.

    Cela nous permet de voir et d’observer le travail et même le ballet des bergers et des troupeaux. À nos pieds coule un ruisseau peu profond , mais un peu large et selon que vous soyez cheval, bovin ou mouton , et même si l’herbe est bien verte sur l’autre rive , le franchissement est plus ou moins facile.

    Les montagnes qui nous entourent ne sont pas si impressionnantes que cela , en dépit du fait qu’elle doivent culminer vers les 3500 m, mais les cimes sont arrondies, leur conférant un caractère aimable. Et de voir les troupeaux surgir d’un vallon ou d’un autre , aseptisés par la distance, confère à ce lieu, pourtant grandiose, un côté bergerie du petit Trianon.

    Le soleil brillant toujours avec ardeur, le pique-nique du soir s’annonce inoubliable.