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  • Capoue

    Capoue

    Je vous dirai dans quelques instants les souvenirs historiques que m’inspirent
    Capoue, mais laissez moi vous conter comment nous y sommes arrivés.

    Depuis que nous nous sommes quittés les choses sont allées un peu de travers.
    Tout d’abord la nuit qui débutait pas mal à été interrompue vers 1 heure du matin, par un feu d’artifice tiré sous nos fenêtres. Pour une fois que l’hôtel où nous descendions était au dessus de notre standard habituel, celui était en capacité d’organiser des mariages ou des conventions d’entreprises. C’était précisément le cas ce soir là, Ferrero / Kinder avait investi l’établissement . Et jusqu’à une heure du matin, rien à dire. Puis ce festival pyrotechnique a démarré. Cela vous casse une nuit.
    Ayant annoncé que nous partirions avant l’heure officielle du petit déjeuner, le réceptionniste nous avait informé que le gardien de nuit aurait des instructions.
    Mais là, c’était presque royal . ( cela ne va pas m’empêcher de réclamer une ristourne sur le prix de la chambre, qu’ils n’ont qu’à facturer à Ferrero)

    Nous partons néanmoins du bon pied . Tout se passe bien pendant cinq kms, moment où nous arrivons à un cimetière. Explication du topoguide pas très claire, nous commettons l’erreur de demandez à une locale, et nous voilà parti dans les collines , dans une direction juste un peu trop au nord du chemin idéal.
    Nous croisons un autobus venant en sens inverse sur lequel je vois qu,il vient de Capoue. Plus tard nous demandons à un livreur de boissons , il nous confirme que c’est tout droit. Mais nous sommes toujours en dehors de la carte dont nous disposons. Nous marchons déjà depuis plus de quatre heures.
    Nous traversons des paysages vallonnés largement marqués par les vignobles , mais composés de petites parcelles. En revanche peu de domaines comme nous les imaginons.
    Nous arrivons à la hauteur d’un groupe d’hommes en train d’installer une clôture autour d’une parcelle. Je lui pose la question simplissime : strada per Capoua ? L’un d’eux , le plus âgé qui a dû pas mal bourlingué , en français : 1km puis à droite.
    Le renseignement se révéla exact, mais le problème, c’est que nous étions à 13h à plus de 25 kms de l’arrivée. Cela devenait compliqué.
    Nous relevons le défi et malgré plusieurs arrêts sous les pins ou dans des bars, les kms défilaient, mais à dose limitée .
    A dix kms du but, je pose la question de l’intérêt’ de s’épuiser. Réponse OK pour le stop. Je choisi un emplacement des plus efficaces, très bonne visibilité , zone de stationnement parfaite. Au bout de dix minutes , bide complet. J’insiste et arrive un bus qui rentre à son dépôt . Il s’arrête, je demande combien pour Capoue, réponse pas très claire pour nous, mais du style on verra plus tard.
    Il nous fait parcourir les dix kilomètres de la mort et nous dépose à l’entrée de Capoue. Il ne nous reste plus qu’a trouver l’hôtel où nous avons réservé ,samedi oblige.

    Oui, alors Capoue?
    Je vais faire appel aux souvenirs des plus anciens et latinistes de surcroît.
    C,est donc l’histoire d’Hannibal, despote à Carthage qui décide , au temps de la république romaine , d’attaquer Rome. En habile stratège , il contourne la Méditerranée occidentale et remonte par l’Espagne, la Gaule et passe en Italie par le col du mont Cenis, avec ses chars d’assaut de l’époque, des éléphants.
    Rien ne le retient , il multiplie les victoires,je me souviens de celle du lac Trasiméne , contourne Rome et permet à ses troupes de se reposer à Capoue. Fin des marches probablement harassantes, une région déjà productrice de vin et certainement des demoiselles à profusion et c’est fini, les romains se sont repris et infligent à Hannibal la défaite finale.
    Des conditions de cantonnement excellentes, même délicieuses et il fût défait par les « délices de Capoue » Expression restée célèbre.

  • Sinuessa

    Sinuessa

    Reprise des étapes un peu plus longues, surtout quand on les rallonge involontairement, mais ceci est une autre histoire....

    Nous quittons aujourd’hui le Latium, une quinzaine de kilomètres après notre départ en franchissant le Garigliano. Je suppose que les chenus se souviennent du nom de ce fleuve et celui qui le porta dans l’histoire , le chevalier Bayard. Quand j’ai lu que les histoires de Martine avaient été réécrites car devenues trop difficiles à lire et à comprendre pour les fillettes de 7/8 ans, on peut admettre que les programmes d’histoire aient été allégés....
    Pour les férus d’histoire , le Garigliano est aussi le point de départ de la ligne Gustav, qui allait de la mer Tyrrhénienne , où nous sommes actuellement, à la mer Adriatique . Au centre de cette ligne se situait le verrou du Monte Cassino, où fut blessé un soldat français , qui ultérieurement , à Melbourne, emporta une médaille d’or en athlétisme, le marathonien Alain Mimoun.

    Pour franchir ce fleuve , vous avez au moins trois possibilités. La plus historique, c’est d’emprunter le Pont Royal Ferdinand datant de la seconde moitié du 18 eme siècle. Premier pont suspendu d’Italie. Mais cela ne sera pas sur l’original. Pour les raisons évoquées ci dessus , les allemands l’avait sacrifié. Il a été reconstruit à l’identique dès la fin de la guerre, mais c’est devenu une sorte d’antiquité dans son genre et il ne sert que pour les piétons deux dimanches par mois.
    Les deux autres ponts sont plus récents et hormis le fait qu’ils sont en usage, n’ont pas d’intérêt particulier, même si nous avons emprunté l’un d’eux !

    Et nous entrons donc dans la Campanie, dont la ville la plus connue est Naples , mais nos pas n’iront pas dans cette direction., nous allons aller vers l’est.

    Nous sommes de nouveau dans une zone de marais aménagés, dont la lisière maritime a fait l’objet d’aménagements immobiliers considérables, mais dont l’usage doit être extrêmement bref. Aujourd’hui 10 septembre tout semble fermé, pas un café d’ouvert et au centre d’une zone d’aménagement les rayons des boutiques encore en activité, sont presque vides. Beaucoup d’immeubles et de villas , clairement bon marché à l’origine , sont dans un état d’entretien qui fait triste à voir. Nous voulions y acheter des sandwiches, nous n’en avons pas trouvés , nous nous sommes rabattus sur du raisin....et une grande bouteille d’eau gazeuse .
    Le descriptif du parcours en français voulait nous faire partir sur un chemin très enherbé le long d’un canal. Franchement, nous n’étions pas chaud. Je ne dirai pas que nous quittons le chemin balisé, il n’y plus de balisage depuis bien longtemps,mais le chemin décrit. Nous nous dirigeons à l’estime dans cette immense zone , royaume des bufflonnes, dont on vante les qualités le long des routes les plus importantes.

    À un certain moment le chemin se poursuit sur la plage. Pourquoi pas ! Mais de petits ruisseaux sortent du marais et se perdent dans la mer.
    Le premier est franchi grâce à une poutre jetée en travers du flot.
    Évidement nous ne sommes pas très impartiaux en matières de plages, mais ce que nous avons parcouru aujourd’hui ne donne pas envie de revenir...entre deux plages privées ,des quasi déchèteries .

    Au second ruisseau, pas de passerelle , donc soit nous déchaussons et attendons d’avoir de nouveau les pieds secs pour repartir, ou nous faisons un petit détour en amont. Pas de chance cette option est condamnée par un verrou, et nous faisons l’erreur d’insister pour remonter vers la source. Supplément probable de trois à quatre kilomètres qui comptent toujours double en fin de journée ,
    Nous finissons par arriver à l’hôtel des thermes de Sinuessa, construit , en petite partie, sur les ruines des thermes antiques. Ici c’est l’eau est sulfureuse , je ne sais quel bénéfice cela apporte, mais l’eau a une odeur bien caractéristique.

    Des lecteurs me pose la question :quels arbres spécifiques voyez vous ?
    Au cours de la traversée il y quelques jours d’un parc naturel des fiches botaniques présentaient les espèces locales. En général ce sont des espèces que nous connaissons dans l’Europe de l’Ouest, mais figurait dans cette présentation le terebenthe , qui est un pistachier dont on prélève la sève au même titre que les pins des Landes. Et dont le sous produit le plus connu est la térébenthine.
    Un autre lecteur: vous ne parlez jamais des baignades. Il faut voir que lorsqu’ on arrive après en moyenne une trentaine de kms , nous sommes crevés et en général , après la douche on a plutôt froid. Dans mon cas je remets des chaussettes pendant une heure. Habituellement, après le dîner le corps a rétabli les équilibres, mais c’est le lit auquel on aspire.

  • Formia

    Formia

    Aujourd’hui c’est une petite étape (23 kms) mais qui fait encore la part trop belle à la SS7.

    En même temps , il faut y voir un hommage aux concepteurs de la voie Appia de la part des aménageurs des temps modernes: on peut faire des rocades , mais entre deux points ne passe qu’une ligne droite, n’était ce au programme de sixième?
    Et il faut reconnaître que quand on nous propose une variante, qui ne peut qu’allonger la distance à parcourir sous un soleil bien chaud, et en première semaine ,nous n’hésitons pas trop et restons sur la ligne droite.

    Mais l’étape d’aujourd’hui nous offre une belle friandise, une belle portion de la voie antica à travers le « parc naturel des Monti Aurunci. »
    Signe d’une réalité incontournable, lorsqu’une construction répond à un objet réel les hommes font ce qu’il faut pour que cela perdure. Et sur cette portion on trouve des dallages d’origine , donc de plus deux millénaires, un pavage de la renaissance et enfin une dernière partie qui date de l’époque bourbonienne , seconde partie du 18ème siècle.
    Sur ce trajet d’environ 4 kms , même si un petit bruit de fond dû à statale 7 se faisait parfois entendre, on avait quand même l’impression d’être seuls au monde, ce qui souvent très agréable.
    La grande époque romaine a bien marqué cette région , et peu avant d’arriver à Formia, se trouve un mausolée dédié à Ciceron, natif du pays et qui a été assassiné en cette ville. Pas une petite pierre commémorative, non ,une tour ronde d’une dizaine de mètre de haut, élevée sur un soubassement carré construit en très gros moellons. Cela ne passe pas inaperçu.

    Dans la vielle ville elle-même nous sommes tombés, un peu par hasard sur le théâtre antique, dont il ne reste que des loges intégrées dans un bâti plus récent 18/19eme , transformant ces loges en autant de balcons le tout sur trois étages . On y distingue toujours très bien encore la courbure de la salle.
    Plus haut, sur une placette en demi cercle, une fontaine débite par deux bouches plus qu’un filet d’eau. Des habitants du quartier, des vieilles femmes , au moment où nous sommes passés. viennent remplir ici des bouteilles de cinq litres pour, je suppose, assurer à moindre coût ,la consommation quotidienne.

    En ressortant dans le cours de l’après-midi, nous avons assisté au ballet des Canadair, un incendie devant se propager dans les montagnes de l’arrière pays.
    Marcher c’est sympa, mais il faut bien se restaurer, le fait de boire beaucoup, indispensable, nous coupe passablement l’appétit. Nous jetons notre dévolu sur un restaurant qui avait l’air de fonctionner plus tôt que les autres. Nous sommes toujours à la recherche de plats de pâtes , qui offrent le double avantage de fournir des sucres lents et d’être un prix raisonnable.
    Nous entrons donc , nous sommes accueillis par une charmante jeune femme qui nous propose d’utiliser le lecteur de QR code pour voir le menu. Nous lui disons que ce que nous avons vu sur le menu affiché dehors nous satisfaisait largement. Elle nous explique que ce qui est affiché n’a aucune réalité et donc ce qui est proposé n’est accessible qu’avec le fameux lecteur.
    Et comme dans cette maison ils étaient tous tri ou quadrilîngues et que c’était très bon, tout se passa très bien. L’Italie comme on l’aime.