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  • Santiago de Compostella

    Santiago de Compostella

    Ce matin , nous aurions dû partir pour une étape de vingt kms afin de nous réserver une dernière randonnée d'une autre vingtaine. D'ailleurs Evelyne m'avait fait retenir une chambre d'hôtel pour mercredi.

    Puis ce matin, au réveil , elle me dit qu'elle avait réfléchi cette nuit et elle pensait que nous pouvions faire une dernière étape de 40,1 kms.
    Comme j'ai appris depuis , très , longtemps qu'il ne fallait pas la contrarier, je lui ai dit que bien sûr , j'étais tout à fait d'accord.

    Et voici comment, nous sommes retrouvés après un voyage à pied de 29 jours à 986 kms de Séville , à Saint Jacques de Compostelle.
    Il faut quand même préciser que les conditions météorologiques furent globalement excellentes et que l'équipage marche à l'unisson .
    Nous avons fait un chemin encore relativement peu fréquenté et en arrivant à Saint Jacques , nous avons retrouvé la totalité des pèlerins venus par tous les chemins, ce qui fait beaucoup de monde.
    Nous avons , bien sûr , fait la queue pour obtenir la " Compostella" le document qui atteste que vous êtes bien parvenu jusqu'ici. Pour moi pas de problème , cela a été une vrai formalité. Pour Evelyne, la personne chargée "d'examiner son dossier" a été très incrédule sur la capacité d'une pèlerine à effectuer ce trajet en si peu de temps.
    C'est clair , ils ne savent pas reconnaître les vrais sportifs......
    La première et dernière fois que nous sommes venus, notre agenda ne nous avait pas permis d'aller jusqu'à la mer. Cette fois ci, nous irons, après avoir pris une journée de repos, que vous voudrez bien nous accorder.

    Pierre

  • Sidella

    Silleda

    Evelyne insiste pour que je vous dise qu'hier soir nous avons bu une bouteille de Vino tinto avec les autres pèlerins et que Francisco, un espagnol parlant un français impeccable nous a ensuite chanté avec sa voix de ténor " Ultreïa " une chanson à la gloire du chemin et des pèlerins .
    Comme les pèlerins venus chercher refuge dans les locaux de l'abbaye étaient peu nombreux, il nous fut facile de convenir d'une heure qui convienne à tous pour sauter du lit. Dans ce type d'endroit les services annexes sont réduits à leur plus simple expression , mais nous eûmes la chance de trouver deux coupelles en verre, qui une fois au micro-ondes , nous servirent de bol pour un premier café .
    La règle implicite est que chacun part de son côté et qu'on ne se fait pas " remorquer" , mais qu'on a plaisir ( ou pas) à se retrouver à l'étape .
    Comme l'étape elle même ne comporte pas de fait saillant, laissez moi vous parler de deux choses observées ces derniers et dont j'ai omis de vois en parler.

    Tout d'abord , il convient de parler des horreos. Il s'agit de constructions qui se trouvent dans les villages et dans lesquelles les agriculteurs stockaient leur récolte de maïs. Cette construction semble assez standardisée . D'abord elle repose sur deux ou plusieurs supports qui surélèvent l'ensemble, afin d'empêcher les rongeurs de venir se régaler . Les côtés sont faits de lattes de bois posées verticalement et de façon disjointe afin d'assurer une bonne ventilation. Le cadre et le sol sont en général en granit. Dans le moindre petit hameau vous en verrez vite une dizaine.

    Une autre chose remarquable par ici , c'est l'utilisation des plaques de granit.
    La plaque classique va faire 50/60 cms de large sur 2 m de long environ . L'épaisseur semblant variable autour de 20 cms. Et cela sert à faire des clôtures, à construire des maisons et aussi à paver les rues . Que ce soit pour les maisons, vous pouvez imaginer ainsi des immenses parpaings, ou pour le pavage des rues , on est un peu chez Gulliver....
    Je ne sais pas trop ce que Google street pourra bien montrer de Silleda, mais cette cité nous a paru bien triste avec ses immeubles de 4 étages en pleine campagne, dont la plus grande gloire est un marché aux bestiaux.
    Un lundi 1 mai, nous avons eu un peu de mal à trouver un endroit pour dîner...
    Pierre

  • Monastere d'Oseira

    Monastère d'Oseira

    La nuit dans une chambre avec 38 personnes, cela vous fait peut être fantasmer , mais quand on l'a vécu , on revient sur terre.
    C'est le problème des grands refuges , c'est la gestion des individualités et même si chacun y met du sien, le résultat est quand même différent d'une chambre d'hôtel aussi modeste soit il.
    On repose peut être , mais dormir est une autre question. Rentrer dans les détails n'a que peu d'intérêt . Le temps qui s'était maintenu au beau ces derniers jours a fait place à un temps très variable.
    D'ailleurs ici, on dit qu'il peut y avoir quatre saisons dans la même journée .
    Nous partons dès sept heures et à peine avions nous parcourus un km qu'il fallait sorti la cape de pluie. Et selon le moment de la journée celle-ci fut un peu utile, très utile et parfois pas utile.
    Hier nous étions arrivés à Ourense par une longue descente d'un dénivelé très agréable . Aujourd'hui, il nous fallait ressortir de la ville, mais des pentes véritablement sévères. À tel point que il était demandé aux cavaliers de descendre de monture dans certaines portions.
    Arrivés au sommet de chemin, nos cuisses et mollets eurent un peu de mal à reprendre une foulée normale.
    Après avoir digéré cet effort, nous progressames régulièrement . Ceci nous amena à 13h45 au monastère d'Oseira. C'est une importante abbaye cistercienne , qui offre un dortoir, dont nous espérons que il sera peu fréquenté.
    Comme il ne faisait pas très chaud et l'accès au dortoir n'est prévu qu'à 15h30, très aimablement on nous apporte de la nourriture et des bouteilles d'eau, puis un moine vient nous chercher sous le porche de l'abbaye pour nous conduire dans une pièce du monastère .
    Cette pièce , un peu chauffée , doit servir lors de la réception de visiteurs de marque. Tableaux aux murs, quelques pièces de mobilier , bibliothèque et vitrines et côté salle à manger une grande table avec chaises et un fauteuil en bout de table. Plafond voûté à au moins cinq mètres de haut, soixante mètres carrés , des murs d'un mètre trente d'épaisseur , difficile de faire monter la température .
    Après une heure, deux autres pèlerins se joignent à nous.
    L'heure venue , on nous dirige vers le dortoir. Même architecture que la salle de réception mais encore plus grande et le poêle minuscule a beau faire des efforts titanesques , la chaleur reste bien basse ici.
    36 lits, comme à Ourense, mais pour le moment nous ne sommes que cinq. Pourvu que cela dure.....c'est une étape intermédiaire , en général peu prisée par les pèlerins , d'autant que sur cette partie , il y avait deux parcours possibles.
    Quand on la chance d'être logé dans un monument historique et que l'on ne paye le prix d'un parador, on peut s'offrir une visite guidée de cette grande et belle abbaye . D'ailleurs sa taille, trois cloîtres !!!, permet de comprendre que tout ceci ne s'est fait en une seule fois, mais au contraire à différentes époques depuis les "éclaireurs" arrivés de Claivaux, jusqu'à un abandon total il y encore quelques décennies . J'attire votre attention, fan de Google , sur les fresques de l'église et les quatre colonnes torsadées de la salle capitulaire.
    Après un dîner léger , le bar ayant été dévalisé par un afflux de touristes imprévus (?)
    nous regagnâmes nos lits , dans cette immense salle.

    Pierre