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  • Enkoji ( 39 ) Sukumo city

    Enkoji ( 39 ) Sukumo city

    Nous espérions ce matin, qu’après quarante heures de pluie sans discontinuer, nous aurions une éclaircie pour repartir du bon pied.
    C’était une idée un peu folle car les prévisionnistes de la météo locale n’étaient guère optimistes au moins pour la matinée. Et les faits leurs ont donné raison.

    C’est donc sous une pluie battante que nous avons quitté cette hôtesse si dévouée aux pèlerins trempés jusqu’aux os.

    Nous avions encore une dizaine de kilomètres à parcourir à rebours de notre chemin aller. C’est à dire jusqu’à ce restaurant où le garçon connaissait le Mont Saint Michel. Nous y faisons une halte et là encore , nous sommes très bien reçus.
    Nous espérions que cette pause-café allait marquer la fin de la pluie. Même pas. Au contraire elle redouble de puissance. Ne pouvant rester là indéfiniment nous repartons en dépit des courroux du ciel.

    Nous avançons bon train, car les circonstances ne sont pas à flâner.
    Cela nous permet quand même de voir , en plusieurs exemplaires , le petit crabe terrestre rouge qui traversait la route.
    Nous trouvons une vieille cabane en bambou pour pouvoir nous restaurer. La pluie étant accompagnée d’une température un peu fraîche , nous avons besoin de reprendre des forces.
    Les tunnels sont les bienvenus pour nous assurer quelques hectomètres au sec, au moins pour la tête.

    Notre hébergement se situe à cent mètres du temple. C’est parfait. Nous repérons notre logis au n° de téléphone sur un panonceau qui traîne un peu au sol. Pourquoi pas. Le standing varie chaque jour.
    Nous sonnons pas de réponse .
    J’avise sous un auvent deux sièges et nous nous y installons. Nous patientons pendant une heure et quart . Une femme finit par arriver. Elle a une habitude assez curieuse et ne nous fait pas entrer. Comme ne parle pas anglais la conversation n’est pas aisée . Mais nous finissons pas comprendre que ce n’est pas chez elle que cela se passe, mais le minshuku , c’est en face !!!

    Nous reprenons nos petites affaires et frappons de l’autre côté de la rue.
    La première impression , qui est souvent la bonne, est pour le moins mitigée.
    La première phrase que nous adresse le propriétaire : » France , corona virus »
    Je lui réponds que cela fait trois semaines que nous sommes au Japon. Cela clos la discussion. Mais il est clair que la pression monte ici aussi. Jusque là , la diffusion était très restreinte, mais elle semble s’accélérer. D’ailleurs c’est le premier hôte, hors hôtel, qui nous reçoit avec un masque.

    L’établissement est vieillot, mais le propriétaire s’est finalement révélé bon gars et nous a fait un dîner excellent et pantagruélique. Et c’est toujours gênant de ne pas pouvoir avaler ce qui nous est proposé.
    Pour le prochain hébergement, il s’est démené, mais aucun particulier n’a pu ou voulu nous recevoir. Nous nous sommes rabattus sur le temple, mais cela fera une étape plus courte qu’envisagée.

    Dans les nouvelles positives, nous avons revu le soleil en fin d’après midi.

  • Tosa-Shikoku 2

    Tosa-Shikoku city 2

    La situation géographique est la suivante: nous sommes arrivés hier soir à l’entrée d’une presqu’île et pour le marcheur randonneur pèlerin , il a le choix de conserver son sac sur le dos comme un escargot, mais aussi faire l’aller et retour en laissant son sac chez son hébergeur. Ce qui est quand même plus confortable.
    Hier comme il pleuvait , nous avons apprécié de ne pas nous engager de trop dans la presqu’île, aujourd’hui il faut faire un aller-retour. (42 kms AR)
    Tout aurait été pour le mieux, si dès les premiers pas , il ne s’était pas mis à pleuvoir. Et pas une petite pluie pour faire joli, non une vraie pluie qui mouille associé à un vent qui décoiffe et vous avez en quelques mots , la situation.
    La maîtresse de maison , habituée aux pèlerins et à leurs souhaits, avait fixé à 5h30 l’heure du petit déjeuner. Et à 5h55 nous étions sur le bitume.
    Pendant les premiers kilomètres les pieds encore au sec et l’optimisme intact , tout va bien et on avance avec détermination.
    Après deux puis trois heures , l’eau transforme vos chaussures en aquarium et le froid à travers l’humidité commence à se faire sentir. Difficile de faire une halte , tout est trempé partout et les rares endroits susceptibles de nous accueillir sont soit fermés définitivement soit par encore ouverts.
    Nous passons par un endroit où un port a été construit, ce qui crée un objet de fixation pour des populations. Un abri, pour le soleil, à été installé. Même si tout est mouillé , nous en profitons pour faire un arrêt , boire une gorgée à la gourde, et nous sustenter quelque peu..
    Comme nous progressons néanmoins vers le cap Ashizuri , très logiquement le vent se renforce et nous oblige, sous les rafales, à nous courber pour avancer.
    Et comme en fait , il n’y avait sur cette route, qu’un point d’intérêt , les pouvoirs publics n’avaient pas juger utile de poser des bornes kilométriques,nous avancions dans le brouillard physique et intellectuel.

    Enfin arrive un panneau, cap Ashizuri un kilomètres. Comme notre temple est à la pointe , la distance doit être la même .
    Dans la mesure où il nous a fallu quatre heures quarante-cinq pour arriver là, je propose à Evelyne de repartir en bus. En consultant les horaires , nous constatons que nous avons vingt minutes pour visiter le temple.
    Nous nous répartissons les tâches, à moi le calligraphe, à Évelyne d’aller déposer un fuda à Kukai, sous les auspices duquel se déroule ce pèlerinage.

    Le bus arrive, je montre au chauffeur l’endroit où nous voulons revenir. Il me fait ok. Il nous faudra une heure quinze pour rejoindre notre sweet home.
    Ici, une particularité du système de payement, vous payez à la sortie. Le ticket ne sert qu’à indiquer votre station de départ. Et vous visualisez le prix qui s’affiche sur un tableau au dessus du chauffeur. À chaque nouvelle station de prix de votre course augmente en général de 100 yens. Il y avait 69 stations possibles sur le tableau.

    Une fois rentrés, nous regardons par la fenêtre , la pluie et la mer se déchaîner , l’eau ruisselle sur les carreaux et un coup d’œil aux prévisions météorologiques ne sont pas favorables pour demain.


    Bien entendu, il convient de prendre nos petites déconvenues pour ce qu’elles sont en regard des difficultés qu’éprouvent des millions de gens à travers le monde , en cette période difficile.

  • Tosa-shimozu city

    Tosa-shimozu city

    Je vous disais hier le plus grand bien de l’hôtel où nous étions cette nuit, dîner japonais mais fait avec raffinement et dans des quantités raisonnables.
    Lors de notre arrivée, il nous avait été proposé deux sorte de petits déjeuners, l’un 100% local, l’autre d’inspiration occidentale. Et toute honte bue, nous avons choisi le second car nous sommes en manque de produits à base de farine de blé , de confiture et de café. Par contre pour le poisson fumé et le choux plus ou moins mariné, une pause était bienvenue.
    De la salle à manger l’on pouvait distinguer à travers les pins les vagues qui déferlaient sur la plage. Les surfeurs que nous avons vu hier soir , étaient soit repartis travailler soit encore au lit, dommage pour eux car les rouleaux étaient bien plus spectaculaires ce matin. Ce ne sont pas les vagues de Waïkiki ou celles de Nazaré, mais celles d’Hossegor dans les bons jours.

    Nous partons néanmoins, et le temps est très incertain, mais il ne nous laissera pas dans l’incertitude bien longtemps et nous sortirons nos capes dans peu de temps.
    Nous traversons la Shimanto river, le plus long fleuve de l’île et pas très loin de l’embauche probablement le plus large, le pont le traversant mesurant 1km.

    Et voici qu’arrive le plus grand, le plus beau, le plus long. Non ce n’est pas la devise des jeux olympiques qui est altius, fortius, citius, ( vérifier l’ordre, je ne suis plus très sûr) . Ce n’est pas non plus ma devise personnelle. Non, c’est les qualificatifs que l’on peut donner au tunnel que nous avons emprunté ce matin.
    1620 mètres le long, pas très loin d’un mile anglais. Cela fait tout de même de l’ordre 22 à 23 minutes sous terre. Il faut éviter de penser qu’un éventuel tremblement de terre nous surprendrait , cela ne serait pas positif. Il vaut mieux se dire que l’on longe une rue dont les boutiques seraient fermées, par exemple. Ou une galerie marchande , car vous êtes à l’abri de la pluie, ce qui un avantage notable !

    On finit par se sortir de tout, même des tunnels, et après quelques centaines de mètres nous arrivons devant un café restaurant très avenant et nous ne résistons pas à nous mettre au sec contre un café.
    La plus part des occidentaux que l’on voit ici sont américains et donc lorsque vous annoncez que vous êtes français , beaucoup de nos interlocuteurs nous disent un ou deux mots en français. Cet aimable serveur n’échappe pas à la règle, mais il va plus loin , car il cherche à savoir de quelle partie de la France, je lui parle du Mont Saint Michel. Là ,tout de suite ,il voit ce dont nous parlons.
    En avait il une connaissance livresque ou l’avait il visité, je ne saurais le dire, et par courtoisie je n’ai pas posé la question.
    Au moment du départ, il nous remet en Osetai deux sachets de bonbons et pâtisserie que nous dégusterons plus tard.

    Sur la route nous croisons maître corbeau qui dans son bec , tenait un crabe.
    Probablement parce que nous ne parlions pas japonais, il,ne s’est pas laissé distraire par un discours enjôleur , et il a continué à déguster sa proie sans se laisser distraire.
    Nous arrivons à destination. Il pleut. Encore.
    Pierre
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