Machu Picchu
Sans parler de but ultime du voyage, en voici le sommet .
Mais commençons par le début.
Nous savions par la lecture et par la rencontre avec des témoins que cette excursion se méritait , mais à ce point?
Soyons clair, le site est sublime et les photos que vous pouvez voir en avant première sur des sites de photos ne sont, en principe, pas truquées.
Les conditions financières d'accès sont en revanche hautement contestables, même s'il n'y a qu'un seul Machu Picchu , il y aussi qu'un seul Tal Mahal, qu'une seule muraille de Chine et j'en passe bien d'autres.
En possession des billets d'entrée , des billets de train pour accéder au site, nous nous levons à 5 h30 , guilleret ou presque pour partir à la gare. Nous laissons nos gros sacs en dépôt à l'hôtel où nous avons passé une partie de la nuit.
Le train. .. Certes il est trés confortable et le service à bord est même , de mon point de vue , superfétatoire , boissons et biscuits, à l'aller comme au retour. La voie longe le rio Urubamba , qui, lui, finira sa route dans le bassin amazonien.
Dans un tout premier temps , nous parcourons une petite plaine alluviale, puis progressivement, la vallée se ressert et nous voici dans un défilé de plus de trente kms, où la rivière contrainte,par les flancs resserrés de la montagne, se transforme en furie, alors que de nombreux tributaires viennent grossir son flux.
Notre petit train , trois wagons automoteurs diesel électrique , se fraie un passage, à coup de tunnels et de voie surplombant les flots. Bien évidemment cette ligne est à voie unique, ce qui contraint encore un peu plus l'allure de notre tortillard. Mais au bout de 1h 40 m , et environ quarante cinq kms, nous voici arrivés à Agua Caliente.
Une mauvaise surprise nous attend encore, il faut prendre un bus pour atteindre le site. La mauvaise surprise ce n'est pas le bus, c'est son cout!
Ramené au km, c'est 100 fois le prix payé pour rentrer à Cuzco. Je reconnais que le véhicule pour monter à Machu Picchu était irréprochable , mais quand même !!
En revanche tout est bien organisé et l'attente minime.
Une fois en haut, les péruviens ont une telle obsession d'un trafic de billets, qu'outre la lecture du code barre imprimé sur le billet , il vérifie que le nom sur le billet correspond bien, au nom du passeport.
Déjà vous êtes sur un éperon rocheux, mais vert. En bas ( 1870 m ) c'est la jungle, chaleur et humidité , mais sur l'esplanade 2430 m, un petit vent bienvenu apporte une sensation agréable .
Evelyne et moi avons un gros défaut . A force de voyager seuls, nous nous imaginons que partout où nous allons , la planète nous appartient, non comme propriétaire , mais comme bénéficiaire . Et.là, bien que le gouvernement limite l'accès à 2500 personnes/jour , les quatre cents premiers mètres sont éprouvants, tant la plupart des gens monte avec difficulté ( nous pouvons nous permettre cette acrimonie maintenant que nos problèmes sont derrière nous )
En conséquence , nous renonçons temporairement à la visite de la " ville" pour nous diriger vers la " porte du soleil ", qui se trouve très au dessus du site, mais à partir duquel on embrasse en un coup d'oeil l'entièreté du site et des montagnes environnantes. Notre petit effort, quand même , est bien récompensé, car il n'y a , au moment où nous arrivons qu'une petite dizaine de personnes présentes . Mais je dois vous avouer notre admiration pour les vingt ou trente grands parents américains que nous avons croisés en montant, d'un âge pourtant avancé ( septuagénaire et plus ) , alors que les beaucoup plus jeunes étaient aux abonnés absents, occupés pour la plupart à se prendre en photos avec en toile de fond , ce site admirable.
La foule étant maintenant un peu répartie sur l'ensemble du site, voire pour les plus matinaux, repartis, nous déambulons parmi les ruelles de la partie urbaine. Il est maintenant midi et le soleil darde ses rayons.
Lorsque nous avons pris les billets de train et que le départ était prévu à 6 h 40 et que le premier train de retour était à 14 h 30 , nous pensions avoir un long temps d'attente. Et bien non! Nous avons pu quand même nous offrir la descente de Machu Picchu à pied, occasion de gouter les fraises des bois des Incas. Ce petit plaisir n 'était au programme d'aucun tour operator.
Retour par ce petit train, évoqué pour l'aller , puis tuk-tuk pour récupérer nos sacs et rejoindre la gare des minibus, ou un chauffeur de taxi non officiel nous propose pour un prix dérisoire de nous transporter jusqu'à la prochaine gare des bus, où compte tenu de notre expérience de formule 1, nous choisissons le bus local, je dis bien local.
Je tire mon chapeau aux mécaniciens automobiles péruviens pour arriver à maintenir ces véhicules en état de rouler.
Et nous arrivons à bon port à Cuzco
Pierre
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Ollantaytambo
Ollantaytambo
Apres avoir dormi comme des loirs dans cette maison ceinte de son jardin extraordinaire, le petit déjeuner nous fut servi dans ce même jardin.
On nous y proposa des oeufs brouillés et un curieux café, qui est présenté sous forme de nectar que l'on allonge avec de l'eau chaude. C'est tout à fait buvable ,après le moment d'étonnement passé.
Nous avions programmé deux visites dans les environs de Urubamba et comme hier, nous avons choisi de nous faire transporter en altitude et de revenir à pied.
Le premier site et le plus éloigné s'appelle Moray. Et il est vraiment étonnant . Au pied d'une haute colline, dans un creux , à été aménagé par les Incas, donc il y a plus de six siècles, un espace d'expérimentations botaniques et culturales. Ce creux, globalement circulaire, est composé de dix terrasses étagées chacunes de deux mètres . Le fond est particulièrement protégé des vents et les températures y sont les plus élevées . On pouvait donc mesurer sur ces terrasses l'adaptation plus ou moins grande de telle ou telle plante ou graine .
Il existe trois de ces " cirques " dont un en parfait état .
On mesure à ce genre d'installation ,le niveau scientifique des Incas.
Le propriétaire du B & B nous avait fourni un plan pour rentrer sans passer par la route et rejoindre le second site admirable de ce secteur.
Et nous arrivons aux Salinas. Oui encore des salines, mais je rappelle aux mémoires courtes que même ici ,au Pérou , tout ce qui nous entoure à 2,3,4 ,5000 m était sous la mer il y a quelques millions d'années.
Donc nous dévalons dans un canyon pour arriver aux salines. Rien à voir avec les Salars d'Uyuni en Bolivie, entendue quasi plate de plus de 100 kms de long.
Ici c'est un ruisseau qui alimente en eau salée des petits bassins , près de quatre mille, accrochés à la pente. Comme notre chemin de retour nous faisait traverser une bonne partie de la saline , nous avons pu en admirer toutes les facettes et toutes les couleurs en fonction de l'assèchement des bassins.
Nous étions de retour à Urubamba à 13h , pour une légère collation, qui fut l'occasion de découvrir la chicha morada. Il s'agit d'une préparation faite à base d'eau de cuisson de maïs violet que l'on a fait bouillir avec de la peau d'ananas et de la cannelle . Servi froid ou chaud sucré. C'est trés bon!!
Comme nous sommes au chapitre des boissons , ici les débits de boissons servant de l'alcool, se signalent à l'attention du public par un drapeau rouge installé sur une grande perche. Aujourd'hui le drapeau à souvent été remplacé par un sac en plastique rouge.
A quatorze heures nous reprenions les sacs que nous avions laissés en dépôt chez notre hébergeur.
Nous primes ce qui s'appelle ici un collectivo pour faire les vingt kms qui nous séparaient de Ollantaytambo.
Ce n'est pas véritablement le dernier village avant l'entrée du site de Machu Picchu, mais c'est celui où l'on peut prendre le train qui nous mènera à bon port et où l'hôtellerie est acceptable.
Comme un français rencontré la veille nous avait donné un tuyau, concernant un prix de chambre, nous allons voir . Pour nous, c'est le prix fort. Nous allons ailleurs et après deux tentatives , toutes ayant comme objectif de trouver un prix raisonnable, nous posons nos sacs chez " La casa de Mamma "
Reste le plus couteux, les billets de chemin de fer. Il existe une voie de chemin de fer, mais trois compagnies. Dans le centre du village, un représentant de Perurail, la compagnie qui veut offrir des services hauts de gammes. Près de 300€ AR pour deux pour 90 kms AR ! Et en plus le vendeur ne prenait pas la carte Visa.
Evelyne souhaite que nous allions jusqu'à la gare pour voir sur place directement auprès des compagnies. Nous avisons le guichet de Incarail . Résultat 230 €. Cela reste du vol en bande organisée , mais je préserve tout de même 70 €, Evelyne saura bien les utiliser.
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Urubamba
Urubamba
Après la très instructive , mais épuisante journée d'hier, nous aspirions à un peu de repos.
Ici le soleil se lève tôt, dès six heures il fait grand jour. Et comme la météo nous est favorable , quand nous allons prendre notre petit déjeuner sur la Place d'Armes, la lumière est bien claire et le flux des véhicules et des piétons encore limité. Comme beaucoup des villes de la cordillère , Cuzco s'étage sur les pentes qui la constituent. Ainsi nous pouvons voir entre les différents clochers du centre ville de cette ancienne capitale de la colonie espagnole, de beaux toits de tuiles dans une remarquable harmonie d'ocres rouges, les murs des bâtiments anciens etant construits avec des blocs de lave .
Notre programme pour les deux jours à venir est donc de nous rapprocher de Machu Picchu qui se trouve dans la Vallée Sacrée à 110 kms de Cuzco.
Souhaitant étant libres de nos mouvements nous optons cette fois organiser notre affaire. Et nous voila d'abord en quête des billets d'entrée dans les sites secondaires qui parsèment la vallée . Un peu de recherche et nous trouvons . Les péruviens qui sont des malins, vendent ces tickets par lots ,un bloc de quatre sites ou un bloc de vingt et un et vous ne pouvez pas acquérir sur place une entrée unique. Ayant lu que le bloc de 21 comportait des sites trés mineurs, nous choisissons le bloc de quatre.
Nous cherchons maintenant un moyen de transport. Au choix le taxi, compte tenu de la distance, trop cher. Reste le mini bus ou le bus dont les prix sont proches. Va pour le premier que nous croiserons et bien que nous ayons et un plan officiel de Cuzco où les lieux de départs sont indiqués, et le Guide, nous n'arrivons pas à trouver. C'est toujours plus loin. Et chacun est de bonne volonté , jusqu'à aller sur le trottoir pour nous montrer la rue à emprunter, vous voyez, là bas , à gauche aux feux.
Urubamba ? Oui c'est ici. Une camionnette taxi est sur le point de partir, nous fait on croire. Je demande le prix de la course . Le vehicule est à moitié plein. Mais en réalité, des acolytes occupent des places qu'ils libèrent lorsqu'un client arrive.
Un quart d'heure d'attente et nous partons.
Et là nous faisons connaissance du cousin de Fernando Alonso, le coureur de formule 1, mais le cousin n'a pas été pris comme coureur officiel et il se venge sur la route de montagne que nous empruntons. Cuzco est à 3400 m et la Vallée Sacrée à 2400m.
Et ce chauffeur fou nous entraine, avec nos dix compagnons d'infortune dans une descente aux enfers. Je comprends mieux pourquoi la moitié , au moins, des passagers, s'était signée au môment du départ.
Nous voici enfin au fond de la vallée et la conduite se calme. L'atmosphère se détend un peu.
Nous arrivons à Urubamba, qui est au deux tiers de route totale. Nous plantons notre tente dans un trés sympathique B & B fleuri à souhaits et dont la chambre qui nous ait proposée possède une fenêtre sur l'exterieur. Nous en rêvions depuis plusieurs jours.
Nous découvrons que la maman du propriétaire est la descendante d'un migrant venu de France, de Romainville , près de Paris, trés précisément. A ce titre , il nous dit qu'il nous fait un prix spécial et elle nous embrasse.
Nous déposons nos affaires et faisons une marche arrière d'une trentaine de kms pour visiter le premier des quatre sites pour lesquels nous avons acquis un billet.
Chose incroyable, nous tombons sur le même chauffeur, qui lui aussi retourne vers Cuzco. Comme il nous reconnait et nous sourit , je lui recommande une conduite apaisée et là il éclate de rire. Néanmoins , nous avons droit à une vitesse raisonnable, non pas pour satisfaire notre demande, mais qu'il est en maraude pour remplir son vehicule et il traverse chaque hameau au ralenti en klaxonnnant pour avertir les éventuels voyageurs de son passage.
Nous arrivons à Pisac, lieu où se trouve une citadelle inca , contrôlant la vallée. Elle se trouve mille mètre, d'altitude, au dessus et à huit kms par la route. Nous décidons de prendre un taxi pour monter. Pour vous donner une idée c'est un château cathare au Pérou . Meme prouesse architecturale dans un décor vert. Car c'est ce qui est le plus frappant ici, c'est que bien que massive , beaucoup plus haute que ce que nous connaissons chez nous , les montagnes sont vertes d'une végétation qui poussent jusqu'à six mille mètres .
Forteresse qui domine la vallée et la contrôle de son nid d'aigle, nous sommes éblouis par le spectacle de ces montagnes et de cette architecture.
Apres cette visite , nous choissons de descendre par le chemin des Incas.
En bas , nous retrouvons le marché. Puis regagnons notre sweet home avec un bus local bien cahotant, mais trés couleur locale.
Pierre.