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  • Calzadillas de los Barros

    Calzadillas de los Barros

    Pour ceux et celles qui nous suivent pas à pas, ce petit village se trouve à 19 kms au sud de Zafra où nous serons demain.

    Comment sommes nous arrivés dans cette petite bourgade? C'est ce que je vais vous raconter.
    Cette nuit j'ai été pris d'une sévère douleur au genou gauche. Je ne voyais pas trop comment cela avait pu advenir, tendinite? Mais c'était plutôt les conséquences qui m'inquiétaient , car nous ne sommes qu'au début de notre randonnée . Je me posais la question de savoir si le Voltaréne ferait de l'effet. Ou s'il n'était pas plus sage de rentrer directement . Je décidais de bouger le moins possible et me rendormi.

    À six heure et demie, Evelyne se lève et cela me sort de ma léthargie . Et je ne ressens rien.
    En fait j'ai un mauvais rêve , lié à une rencontre avec un randonneur qui nous avait dit qu'à cause d'une lombalgie, il était déjà au voltarène.
    Donc tout va bien.
    Nous quittons Monesterio et la campagne est des plus agréables. Le vallonnement est très apaisé et le chemin magnifique. Comme les jours précédents le temps est frais à très frais jusqu'au lever du soleil et il faut attendre au moins dix heures pour pouvoir quitter le dernier petit pull.
    L'idée de départ est de faire escale à Calzadillas, mais comme il s'agit d'un tout petit pays , ce qui n'est pas notre habitude , nous téléphonons pour nous assurer d'une chambre . Pas de réponse au téléphone . Une possibilité existe plus loin, mais il faut faire quatorze kms de plus.
    C'est pourquoi, le matin , nous ne chômons pas et nous plions les vingt premiers kms en quatre heures. Ce qui ne nous empêche pas d'admirer la nature et de prendre en photo un magnifique orchis trônant dans la prairie que nous traversions.
    À l'occasion d'une petite pause, j'entends un craquement en manœuvrant mon sac à dos.
    Déjà hier, j'avais entendu ce bruit ,mais je l'avais mis sur le compte de l'écrasement d'un emballage de biscuits .
    Non, là, plus de doute c'est bien la fixation d'une bretelle de mon sac qui en train de lâcher. Et un sac à dos sans bretelles.....
    Nous repartons et je prends les plus grandes précautions pour me harnacher. Nous sommes samedi, demain nous serons à Zafra qui est une ville importante, mais dimanche et début des festivités de la Semaine Sainte, chose ici, considérable .
    Je n'ai aucune chance de faire réparer facilement .
    Non, il faut trouver , aujourd'hui, à la prochaine étape "officielle" , Fuente de Cantos", soit une couturière équipée d'une machine puissante , ou mieux un cordonnier, dont dans mes souvenirs que l'on l'appelle ici, zapatero .
    Je rentre dans la première boutique que nous croisons, j'explique mon problème et l'on me dirige vers une mercerie. Je ré-explique, et alors la dame me dit que cela n'est pas dans ses compétences . Je lui parle du cordonnier et elle me dit que c'est ce qu'il me faut et m'explique comment le trouver.
    Nous parcourrons les rues de Fuente de Cantos et arrivons devant l'échoppe . Heureusement que j'avais demandé cinquante mètres plutôt car rien ne distinguait l'atelier d'une maison particulière .
    Nous sommes reçus par un artisan sympathique et complaisant qui lâche son travail pour prendre mon sac en charge. Il renforce la partie défaillante . Pendant ce temps là,nous observons son espace de travail orné d'une part ,de superbes chaussures et bottes neuves et d'autre part,de photos, dont certaines dédicacées de toréros certainement célèbres .
    Le travail fini, il nous explique en nous présentant plusieurs cahiers , sur lesquels figurent le contour de pieds , qu'il fabrique à la main ,des chaussures pour les gentlemen dont les photos sont affichées sur les murs.
    Nous le dédommageons de sa peine, et repartons.
    Même si cela était absolument indispensable , cet arrêt nous pris une heure.
    Et donc l'objectif de Calzadillas s'imposait.
    En sortant du village, nous croisons deux attelages asinaires. L'Extremadure est entrée de plain pied dans la modernité, mais le passé meure lentement.
    Comme nous avions vu en route au moins deux publicités vantant les mérites de l'auberge envisagée , cela nous redonnât espoir, d'autant que nous avions constaté que le numéros de téléphone indiqué sur le guide était erroné.
    Nous arrivons devant l'établissement fermé à double tour, mais les tables et chaises sont restées sur la terrasse. Nous y pique niquons.
    Dans le guide , il est aussi question d'un refuge , mais fermé les WE. Mais d'un naturel toujours optimiste , nous nous sommes dit que dans la mesure où l'auberge était fermée ,le gestionnaire du refuge avait pris le relais. Nous montons dans le village pour nous assurer du bien fondé de cette théorie . Pas de trace d'un éventuel refuge, mais par contre une auberge de jeunesse. Cela nous va parfaitement . Nous nous y rendons. Un voisin nous informe qu'elle est fermée . Après lui avoir fait comprendre que notre premier objectif était de pouvoir dormir, il nous dit que l'auberge fonctionnait . Nous lui dîmes notre étonnement . Il prend son téléphone , trouve le propriétaire sur son portable, qui nous donne rendez vous devant son établissement .
    En réalité , et bien que cela ne figure nulle part, la maison n'ouvre qu'à dix neuf heures.

  • Monesterio

    El Réal de la Jara, puis Monesterio
    Nous quittons Almaden , ses cigognes et leur cigogneaux perchés sur le clocher de l'église et sur la cheminée d'une petite usine désaffectée . Hier , elles craquetaient de bon cœur.
    Ce matin , nous ne sommes pas éblouie par la blancheur des maisons, car il fait tout bonnement nuit quand nous partons .
    C'est une expérience que nous devrions pas reproduire. J'avais beau avoir allumé la totalité de la Voie lactée , on voyait difficilement où l'on mettait les pieds et le balisage
    n'était pas visible.
    Une heure à marcher à tâtons.
    Nous progressons toujours dans la sierra del norte (de Andalucia). Toujours beaucoup d'animaux d'élevage dans ces magnifiques prairies agrémentées de légions de chênes verts.
    À l'approche d'El Real de la Jara, apparaît dominant , je crois que l'on peut dire orgueilleusement, une superbe propriété de style mudéjar, construite sur le sommet d'une colline. Le style mudéjar est une fusion du style mauresque avec les canons d'une architecture plus classique venue du nord. Cette alliance donne des œuvres très originales.
    Le guide propose de faire étape à El Real de la Jara, mais même si le chemin est un peu exigeant, cela ne fait que quinze kms depuis le départ !!!
    Il est dix heures et nous prenons un second petit déjeuner .
    Ce petit village marque, ici, la limite nord de l'Andalousie , et pour garder cette frontière , un château fort domine le village.
    À peine plus d'un km du village, nous franchissons un ruisselet et nous trouvons en Extremadure. Nous sommes accueillis par un berger qui entame avec nous une petite conversation. De ce côté ci de la frontière se trouve aussi un château fort, mais dans un état moins glorieux que son voisin d'en face.
    Et le paysage change très progressivement.
    Les chênes verts deviennent un peu moins nombreux et les vertes prairies sont remplacées par des pâturages toujours immenses , mais maintenant colorés en jaune, par des fleurs semblables à des pissenlits, mais plus petits .
    Nous quittons aussi la sierra tout en restant en altitude autour de 700 m.
    Nous finissons par atteindre Monesterio . Nous aurons parcouru au total aujourd'hui 36 kms.
    Cela est un peu éprouvant car nous ne sommes pas encore aguerris, mais le fractionnement des étapes ne facilite pas une montée en puissance harmonieuse . Et j'ai besoin d'une bonne récupération à l'étape .
    La lecture du guide laisse entendre que le relief des jours à venir va s'apaiser.

  • Almaden

    Almaden

    Pas question aujourd'hui de reproduire notre petite plaisanterie d'hier, l'étape au programme fait 30 kms et donc nous avons l'obligation de viser droit.
    Dans la mesure où nous préférons les petits hôtels aux refuges avec dortoirs, nous sommes condamnés à quitter ces établissements sans avoir bénéficier du petit déjeuner qui sont en général proposés vers les huit heures.
    Heureusement , et jusqu'à maintenant nous trouvons un café ouvert à sept heures et nous sommes sur la route un quart d'heure plus tard.
    Cette étape est composée de deux partie bien distinctes. Les quinze premiers kms se déroulent tout simplement sur le bord d'une route départementale , heureusement peu fréquentée . Très légèrement vallonée , elle nous permis de marcher pratiquement à six kms/heure. Ce fut une succession de ces immenses exploitations agricoles appelée ici "dehesa " . Tellement vaste que l'on ne voit pas de bâtiments , seulement une entrée plus ou moins avantageuse, voire parfois un peu pompeuse, composée d'un portail toujours clos et de chaque côté un mur sur lequel est inscrit le nom du domaine.
    Comme hier , très vastes prairies piquetées de chênes verts, et ceintes d'une clôtures sur des kms. Cistes blancs et roses ,genêts , et lavandes apportent à ces paysages bucoliques les notes de couleurs bienvenues.

    Et comme annoncé au quinzième km l'entrée du parc naturel, qui va nous servir de terrain de jeu, pendant aussi quinze kms.
    Donc immense propriété ou l'on retrouve tout ce que nous voyons depuis la route, mais auquel s'ajoute des chênes lièges , des pins et comme nous nous éloignons de la zone littorale et prenons progressivement de l'altitude, les fleurs sont toujours là, mais pour beaucoup , en devenir.
    Personne en vue pendant près de trois heures, pas d'animaux non plus , à l'exception de nombreux oiseaux et pas mal de grenouilles, car l'endroit offre des ruisseaux en quantité , que nous traversons sur des plots en ciment .
    La véritable difficulté se trouve à la fin de l'étape où un raidillon vraiment pentu nous oblige à réduire la foulée .
    Cette partie du chemin passe dans une zone où paissent des bovins. Nous fûmes contraints, par mesure de prudence, de nous écarter , un peu, de notre tracé, car un superbe mâle, était allongé sur le chemin, surveillant d'un œil dédaigneux son harem et sa nombreuse descendance, broutant ou tétant à proximité .
    Quand il faut grimper, il faut souvent redescendre , ce que nous fîmes pour arriver à Almaden.
    Trente kms en moins de six heures, arrêts compris, pour des vieux , cela reste satisfaisant.
    Pierre