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  • Le Martinet sur Auzonnet

    Le Martinet sur Auzonnet

    Avant de quitter l'hôtel tenu par monsieur Abbé, qui est aussi le chef de cuisine, il faut que je vous raconte une petite histoire vraie, bien sur . 
    Je ne sais pas comment nous sommes amenés à lui dire que nous sommes bretons d'adoption. Il nous répond qu'il est originaire d'un village que nous connaissons qui s'appelle Landebia. Un mot en entraine un autre et il nous indique que sa mère tenait un restaurant routier dans cette bourgade. Et il poursuit qu'il se souvient bien de l'époque où celui qui n'était pas alors le plus grand industriel de Saint Malo, venait y déjeuner régulièrement .

    Comme nous étions arrivés à La Vernarède sous la pluie et sans passer par le village, nous voulions consacrer un peu de temps à la rue principale. Les hirondelles volaient bien haut dans le ciel, nous n'avions donc pas de raison de d'être chiche de notre temps.

    Hormis le fait que le ciel bleu nous montait à la tête , malheureusement ce village n'a pas véritablement de traits caractéristiques , si ce n'est ce caractère de village -rue, mais assez courant dans cette région . Certaines maisons sont restaurées , d'autres implorent les passants de faire un petit chèque pour les acquérir , un beaucoup plus gros pour les travaux.
    La Vernarède , n'est pas sur  le chemin. L'hôtelier nous avait bien indiqué une route pour le château de Portes, mais vous nous connaissez un peu, pourquoi faire simple quand on......

    Au plus bas de La Vernarède , je demande au Bar des Amis, sur la place ombragée par les platanes , comment rejoindre le château qui nous surplombe maintenant de 500 bons mètres . Chacun y va de sa bonne galéjade , mais un ancien mineur , qui s'inspire confiance, me donne sa version. 
    Nous partons dans la direction indiquée , et quelques centaines de mètres plus loin, il arrive en voiture pour nous montrer parmi les différentes options qui se présentaient, celle qu'il convenait de suivre. C'était un route forestière construite pour lutter contre les incendies de forêts. Elle était donc large, au revêtement impeccable et au coefficient adapté aux camions de pompiers les plus importants. Mais le prix de toutes ces qualités, fut un allongement très notoire, ce qui ne fut pas du gout de la randonneuse.

    L'objectif de la matinée était donc le château de Portes. Ce château offre plusieurs caractéristiques qui en font un monument remarquable . 
    Tout d'abord une situation stratégique remarquable. Construit sur le col des Portes, il surplombe plusieurs vallées offrant à ses propriétaires une situation militaire, politique  et fiscale de premier ordre . Situé à la confluence de plusieurs provinces, véritable verrou sur la Regordane , il eut également son rôle pendant les guerres de religion. 
    Mais une histoire plus récente vint ajouter un chapitre au roman . La première guerre mondiale, priva la France du charbon des mines du Nord et du Pas de Calais. La pression fut mise sur , entre autres, les mines des Cévennes pour palier cette absence de charbon du nord de la France.
    Cette exploitation très intensive et peut être désordonnée mina, au sens propre, le sous sol de ce secteur. Le village de Portes sera détruit par l'effondrement du sol dans les années trente et reconstruit quelques centaines de mètres plus loin. 

    Le château , lui, ne pouvait pas décemment être déplacé. Mais le même sort que celui du   village , l'attendait . Depuis cinquante ans des bénévoles luttent pour préserver ce monument historique .

    C'était le moment pour nous de reprendre le chemin balisé et un petit panneau fléché nous invitait à prendre une certaine direction. Nous suivîmes le sentier désigné. Le balisage était en réalité assez aléatoire, mais de temps à autre une marque. Puis plus de marque. Le principe de la FFRP , c'est pas de marque= tout droit.
    Nous étions sur un de ces chemins qui servent aux services de lutte contre les incendies et toujours pas de marque.
    Nous arrivons enfin à une patte d'oie et là , il fallait choisir et ce qui me paraissait le plus probable était barré par deux chiens déchainés (à prendre dans les deux sens ) sortant d'un petit mas de montagne en piètre état.
    Et Zorro arriva, ou bien est-ce le dieu  des randonneurs ou plutôt  le propriétaire du mas qui se présenta en voiture.
    Voyant que nous nous posions des questions sur savoir où nous étions et quelle direction prendre, très aimablement , tout en tentant, très difficilement de calmer ses chiens, il nous précisa  deux choses primordiales: continuer sur la ligne de crête , ne jamais être tenté  de tourner à gauche, ce que je n'ai jamais fait de ma vie, mais au contraire , lorsque vous arrivez au petit hameau que vous voyez, la-bas au fond, suivez mon doigt , alors là vous serez au dessus de l'Auzonnet , et probablement du Martinet où vous voulez  aller.
    A force de vocifération , les chiens , tout en nous montrant les crocs, de mauvais gré , nous laissèrent passer.
    Au bout de 500 mètres , coup de chance nous retrouvons nos balises rouges et blanches. Le moral est de nouveau au plus haut. Patatras au bout d'un km, nous constatons que nous sommes , non sur le GR 700, mais sur le GR 44. Le moral est au plus bas, d'autant plus que ce GR , de façon pernicieuse , nous attire à gauche 
    Très vite une barrière sur la droite, demande aux randonneurs de bien refermer la clôture si l'on pénètre . Petite obligation, facile à respecter. Et nous descendons. Au bout de dix minutes nous tombons sur une maison, occupée par des britanniques. Je demande confirmation de ma décision , oui me répond -t elle , mais c'est très loin. Ne tenir aucun compte de ce genre d'affirmation, mais la randonneuse a néanmoins enregistré. Et nous continuons à descendre, mais par des chemins qui en réalité n'ont plus d'usage et sont encombrés d'arbres morts et de végétation de toutes sortes, ce qui n'est pas du gout de tout le monde. 
    Enfin nous arrivons sur une micro route, mais goudronnée , mais toujours sans réellement savoir où nous sommes.
    En réalité , j'avais une petite idée , car Béatrice , la personne chez qui nous allons , m'avait dit qu'elle habitait deux mas plus loin que l'intersection avec cette route. Et que des routes dans ce coin , elles ne sont pas légion .
    Deux heures quinze après avoir quitté le château , nous arrivons à destination, le temps que nous aurions mis si nous étions passés par le chemin classique!!

    Pierre

  • La Vernarède

    La Vernarède 

    Depuis notre passage au col de Thort (1120 m) hier, nous descendons , au sens le plus réel du terme, vers la Méditerranée, mais c'est vraiment depuis Villefort que nous en percevons les conséquences , notamment sur la flore.

    Retour des cistes , des digitales en fleurs, des chênes kermès , ce n'est plus la végétation du plateau, mais bien celle du climat méditerranéen .
    Et comme nous naviguons entre 450 et 600 m nous trouvons également des fruits murs. Donc premières cerises attrapées sur un arbre qui avait eu la bonne idée de pousser une branche vers nous, et surtout premières fraises des bois, mures.   Et pas une ou deux, non , des dizaines. Évidement, c'est doublement délicieux. D'abord ce sont les premières  et en plus ce gout inimitable. Seul inconvénient , mineur, c'est que quand on ramasse des fraises , on n'avance pas!! Mais qu'importe, la gourmandise d'abord.

    Arrêt à Genolhac, village- rue, pour pique niquer . 
    Nous marchons bien, Evelyne étant en voie de résoudre ses problèmes de pieds. Re-fraises.
    Nous poursuivons notre descente et arrivons à Chambogiraud pour prendre un café.
    Depuis quelques heures dèja , nous étions dans une course poursuite avec les orages et nous avions eu jusqu'à maintenant une certaine chance. 
    Mais à  peine avions nous quitté le café qu'un orage d'une violence inouïe s'abat sur la vallée . Eau à seau , grêlons à plusieurs reprises. 
    Dès les premières gouttes nous avions trouvé refuge sous les arcades, modernes, de la mairie. Et pendant une heure quinze, nous assistons au vacarme assourdissant du tonnerre résonnant entre les flancs de la montagne et au déluge de pluie et de grêle , en fonction des épisodes . Cela ne devait pas etre totalement habituel, car un chien est venu trouver refuge entre nos jambes.
    Il nous restait encore cinq kms à faire. 
    Mais franchement quand je voyais les ruisseaux qui se formaient dans les rues de la bourgade, j'imaginais que les sentiers allaient etre transformés en cascade. Nous évoquons avec Evelyne l'idée de poursuivre sur la route. Cela ne m'enchante guère car la route sera encore mouillée et les pneumatiques des voitures projettent l'eau en fines gouttelettes dont nous serons les bénéficiaires. 
    La pluie n'ayant pas totalement cessée , nous étions encore dans les conjectures. L'une d'elles pouvant être de faire du stop.

    Nous étions là, quand trois femmes , qui sortaient du restaurant regagnent leur voiture. L'une d'elles nous interpelle , pour savoir si nous étions des statues et immédiatement après nous demandent où nous allons. Je leur indique notre destination. Elles ne sont pas vraiment du cru et ne connaissent pas La Vernarède. Suivant probablement leur bon coeur et peut etre un peu aidé par l'euphorie d'un bon repas, elles nous proposent de nous déposer au lieu de notre hébergement .
    Devant pareille chance, pas de salamalecs . On dit oui, on monte dans la voiture et en avant.
    A La Vernarède , nous rentrons dans le bassin minier cévenole et l'hôtel , où nous sommes , est établi dans la résidence directoriale d'un patron de mine.

    Pierre

  • Villefort

    Villefort 

    Ce matin en ouvrant un oeil, j'ai cru un instant que le soleil brillait. Mais non, j'avais la chance de voir depuis mon lit un versant , proche il est vrai, de la colline d'en face,  couvert de genêts qui par ici sont en pleines fleurs.

    Mais cessons de pleurer et réjouissons nous car non seulement il n'a pas plu, mais nous avons pu randonner en T-shirt.
    Nous avons fait aussi de multiples rencontres animalières . 
    Cela commença par un chevreuil. Nous descendions dans une sorte de cirque, illuminé par ces genêts qui couvrent les pentes. Nous nous retournons pour admirer le paysage , lorsque l'animal s'élance et se met à aboyer furieusement tout en s'éloignant .
    Quelques kms plus loin, c'est monsieur goupil qui passa devant nous. Fier , il ne nous accorda pas la moindre attention. Il était pourtant bien beau dans sa livrée  beige.
    Evelyne n'a pas grande confiance dans les reptiles et ce n'est pas facile de lutter contre une telle phobie. Je ne sais pas où elle en est aujourd'hui, mais nous avons eu  la chance de voir d'abord un orvet. Une bien brave bête , qui bien que nous fuyant, s'en allait à un pas de sénateur, et il a fallu que je l'encourage du baton pour qu'il pressa le pas . Pas d'agression de sa part!
    Puis quelques centaines de mètres plus loin, une petite vipère , mais bien agile. Elle aussi le salut dans la fuite!
    Puis dans la descente , un reptile non identifié, car je n'ai pu voir que la dernière partie , mais qui n'a pas non plus demandé son reste et assez peu discrètement d'ailleurs. 

    Nous passons au village fortifié de La Garde Guerin, castrum dèja identifié au 12eme siècle et qui participait à la sécurisation de la Regordane.  Puis nous plongeons littéralement sur le lac de Villefort, par le chemin ancien , au pavage aujourd'hui disjoint . Avec un peu d'imagination, vous voyez clairement les muletiers ou les hommes d'armes , monter ou descendre , cette pente si intelligemment dessinnée. 
    A Villefort, il ne devrait pas y avoir de problème d'hebergement, il y deux hôtels . Les hôteliers sont radieux, toutes les chambres sont dèja prises. Cela se complique un peu. Nous reprenons notre guide et il indique un centre de vacances, un peu à l'extérieur. Allo, avez vous une chambre de libre pour ce soir? Oui. C'est parfait. 
    Pour demain samedi , nous nous préoccupons de cette question tout de suite.

    Pierre