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  • Monesterio

    El Réal de la Jara, puis Monesterio
    Nous quittons Almaden , ses cigognes et leur cigogneaux perchés sur le clocher de l'église et sur la cheminée d'une petite usine désaffectée . Hier , elles craquetaient de bon cœur.
    Ce matin , nous ne sommes pas éblouie par la blancheur des maisons, car il fait tout bonnement nuit quand nous partons .
    C'est une expérience que nous devrions pas reproduire. J'avais beau avoir allumé la totalité de la Voie lactée , on voyait difficilement où l'on mettait les pieds et le balisage
    n'était pas visible.
    Une heure à marcher à tâtons.
    Nous progressons toujours dans la sierra del norte (de Andalucia). Toujours beaucoup d'animaux d'élevage dans ces magnifiques prairies agrémentées de légions de chênes verts.
    À l'approche d'El Real de la Jara, apparaît dominant , je crois que l'on peut dire orgueilleusement, une superbe propriété de style mudéjar, construite sur le sommet d'une colline. Le style mudéjar est une fusion du style mauresque avec les canons d'une architecture plus classique venue du nord. Cette alliance donne des œuvres très originales.
    Le guide propose de faire étape à El Real de la Jara, mais même si le chemin est un peu exigeant, cela ne fait que quinze kms depuis le départ !!!
    Il est dix heures et nous prenons un second petit déjeuner .
    Ce petit village marque, ici, la limite nord de l'Andalousie , et pour garder cette frontière , un château fort domine le village.
    À peine plus d'un km du village, nous franchissons un ruisselet et nous trouvons en Extremadure. Nous sommes accueillis par un berger qui entame avec nous une petite conversation. De ce côté ci de la frontière se trouve aussi un château fort, mais dans un état moins glorieux que son voisin d'en face.
    Et le paysage change très progressivement.
    Les chênes verts deviennent un peu moins nombreux et les vertes prairies sont remplacées par des pâturages toujours immenses , mais maintenant colorés en jaune, par des fleurs semblables à des pissenlits, mais plus petits .
    Nous quittons aussi la sierra tout en restant en altitude autour de 700 m.
    Nous finissons par atteindre Monesterio . Nous aurons parcouru au total aujourd'hui 36 kms.
    Cela est un peu éprouvant car nous ne sommes pas encore aguerris, mais le fractionnement des étapes ne facilite pas une montée en puissance harmonieuse . Et j'ai besoin d'une bonne récupération à l'étape .
    La lecture du guide laisse entendre que le relief des jours à venir va s'apaiser.

  • Almaden

    Almaden

    Pas question aujourd'hui de reproduire notre petite plaisanterie d'hier, l'étape au programme fait 30 kms et donc nous avons l'obligation de viser droit.
    Dans la mesure où nous préférons les petits hôtels aux refuges avec dortoirs, nous sommes condamnés à quitter ces établissements sans avoir bénéficier du petit déjeuner qui sont en général proposés vers les huit heures.
    Heureusement , et jusqu'à maintenant nous trouvons un café ouvert à sept heures et nous sommes sur la route un quart d'heure plus tard.
    Cette étape est composée de deux partie bien distinctes. Les quinze premiers kms se déroulent tout simplement sur le bord d'une route départementale , heureusement peu fréquentée . Très légèrement vallonée , elle nous permis de marcher pratiquement à six kms/heure. Ce fut une succession de ces immenses exploitations agricoles appelée ici "dehesa " . Tellement vaste que l'on ne voit pas de bâtiments , seulement une entrée plus ou moins avantageuse, voire parfois un peu pompeuse, composée d'un portail toujours clos et de chaque côté un mur sur lequel est inscrit le nom du domaine.
    Comme hier , très vastes prairies piquetées de chênes verts, et ceintes d'une clôtures sur des kms. Cistes blancs et roses ,genêts , et lavandes apportent à ces paysages bucoliques les notes de couleurs bienvenues.

    Et comme annoncé au quinzième km l'entrée du parc naturel, qui va nous servir de terrain de jeu, pendant aussi quinze kms.
    Donc immense propriété ou l'on retrouve tout ce que nous voyons depuis la route, mais auquel s'ajoute des chênes lièges , des pins et comme nous nous éloignons de la zone littorale et prenons progressivement de l'altitude, les fleurs sont toujours là, mais pour beaucoup , en devenir.
    Personne en vue pendant près de trois heures, pas d'animaux non plus , à l'exception de nombreux oiseaux et pas mal de grenouilles, car l'endroit offre des ruisseaux en quantité , que nous traversons sur des plots en ciment .
    La véritable difficulté se trouve à la fin de l'étape où un raidillon vraiment pentu nous oblige à réduire la foulée .
    Cette partie du chemin passe dans une zone où paissent des bovins. Nous fûmes contraints, par mesure de prudence, de nous écarter , un peu, de notre tracé, car un superbe mâle, était allongé sur le chemin, surveillant d'un œil dédaigneux son harem et sa nombreuse descendance, broutant ou tétant à proximité .
    Quand il faut grimper, il faut souvent redescendre , ce que nous fîmes pour arriver à Almaden.
    Trente kms en moins de six heures, arrêts compris, pour des vieux , cela reste satisfaisant.
    Pierre

  • Castiblanco

    Castilblanco
    Dans mon vif désir de vous envoyer des nouvelles fraîches , j'ai oublié de vous parler des oranges de Séville. Les orangers ont partout chez eux ici. Mais il s'agit d'une variété très particulière , des oranges amères destinées à faire des marmelades d'oranges très prisées de nos amis britanniques et par nous aussi. Evelyne en achète chaque hiver pour confectionner cette confiture si spéciale .
    Et l'oranger est vraiment un arbre extraordinaire puisqu'il est simultanément en fleurs et en fruits. Et ceux ci jonchent les rues et les jardins, comme celui de l'Alcazar, puisqu'il semble qu'ici on n'accorde aucune valeur à ce fruit qui effectivement n'a pas une valeur gustative particulière.

    Ceci dit revenons à nos moutons, c'est à dire à l'étape du jour. Pour une deuxième étape , elle était parfaite. 18 kms, idéal pour récupérer , si cela devait être nécessaire .
    L'hébergement où nous étions ne nous proposait pas un petit déjeuner à notre convenance, nous allâmes le prendre dans un café très matinal. Il faisait encore nuit. Dans la mesure où nous étions un poil en dehors du chemin balisé et que par flemmardise, nous n'avons pas voulu faire les cinq cents mètres à rebours , nous demandâmes à l'aubergiste comment rattraper le chemin en allant de l'avant.
    Comme des bleus que nous sommes ,nous écoutâmes le quidam et pour la Xième fois cela nous envoyât sur une fausse piste. Il m'avait fait un petit croquis et nous devions aller tout droit, puis après un pont retrouver le chemin. Non , ce n'était pas tout droit et au second rond point , il fallait obliquer à droite.
    Nous nous sommes rendus compte de notre méprise après quatre kms, une fois avoir franchi un pont, pas de sentier balisé annoncé . Nous étions trop à l'ouest. Nous n'avions pas voulu retourner pour cinq cents mètres , pour quatre kms , alors!!!
    Nous n'avions pas fait deux cents mètres que s'offre à nous "La route de l'eau"
    C,est une route qui longe des lacs de retenue , car les pouvoirs publics ont barré les fleuves partout où cela était possible afin de produire de l'électricité et réguler le débit pour l'irrigation.
    Nous sommes au milieu d'une petite sierra, mais une sierra quand même . Donc sans trop savoir où nous allons, sinon ( un peu ) vers l'est . Car la carte présente à l'entrée de cette route , en terre battue, n'indique pas notre point d'arrivée et la carte incluse dans notre guide , n'indique pas notre point de départ . Détails que tout ceci.
    Ce cheminement à travers les collines est magnifique. Comme même ici nous sortons de l'hiver , les prairies sont vertes à vous faire croire que vous êtes dans l'arrière pays de Deauville. En fleurs les lavandes perroquets , les cistes blancs forment des massifs que l,on croiraient plantés par un paysagiste. Un peu plus loin des genêts .
    Nous arrivons au point le plus extrême indiqué sur la carte plantée sur le bord de la route, dénommé La Cantina. C'est un restaurant qui domine la gorge.
    Nous sacrifions au rituel du café . Et arrivent trois VVtistes. Nous engageons la conversation, en anglais , c'est plus facile. Déjà , le plus âgé nous confirme que nous sommes sur une route qui va bien où nous souhaitons aller. C'est déjà énorme , car nous sommes autour de 12 /15 kms . Faire demi tour , je crois qu'il aurait été préférable de divorcer sur le champ.
    Sur notre chemin ,la route est construite en couronne sur le barrage .
    Cette route serpente dans les collines à travers d'immenses propriétés . C'est une région d'élevage extensif et l'on trouve des chevaux , des bovins mais surtout la réputation du coin est basée sur l'élevage du porc noir en liberté . Ce dernier est réputé , à la bonne saison, se nourrir largement de glands.
    Nous montons, nous descendons, nous tournons à droite, puis à gauche en suivant cette route, qui si elle avait été droite , nous aurait rappelé les routes blanches de Champagne.
    Les minutes tournent, les heures passent, le soleil monte dans le ciel et nous ne sommes pas encore véritablement " forgés " ce qui signifie que nous avons des douleurs un peu partout.
    Finalement nous arrivons à l'étape à 14h45 et après avoir parcouru au moins dix kms de plus que le trajet proposé.