Saint Léger sous Beuvray
Nous étions sur la route à 7 heures et nous atteignons l'hôtel ou nous avons trouvé une chambre à 18 h 30, donc inutile de vous dire que nous sommes un peu carbonisés . Je sens que je serais bien incapable de terminer ce compte rendu ce soir.
Mais reprenons par le début.
Ce matin, l' hôtelier, au demeurant trés aimable, ne servait le petit déjeuner qu'à partir de huit heures, ce qui fait un départ vers le 8 h30. C'est bien tard.
Notre guide indique qu'à quarante cinq minutes , il existe un hôtel, l'"hôtel des pêcheurs" . Nous décidons de prendre notre petit déjeuner là bas.
Arrivés sur place, nous avons un peu de mal à localiser l'établissement, parmi les quinze bâtiments existants. En réalité, nous étions passés devant une premiere fois, mais il n'existait plus, nous nous en sommes rendus compte car la raison sociale apparaissait en négatif sur le mur....
La journée s'annonçait sous un mauvais signe mais nous le savions encore...
Nous fouillons dans nos sacs et trouvons deux bananes, du chocolat et des biscuits, que nous mangeons au soleil sur un embarcadère du lac.
Nous repartons et décidons de faire un petit détour par Planchez, pour prendre un café et reconstituer nos réserves . Indispensables mais à condition qu'elles ne pèsent rien!
Pour quitter ce village, nous aurions du faire marche arrière sur un km, je n'aime pas trop. Je cherche un chemin qui pourrait nous éviter cela et nous suivons d'abord un chemin balisé, puis bien sur, ce chemin prend une direction qui ne nous convient plus et là c'est l'improvisation avec le soleil, quand il brille, pour seul guide !
Nous retrouvons quand même notre route et traversons des forets de pins immenses 25ou 30 mètres de haut, tout cela donnant un sentiment d'oppression, accentuée par le sous bois noir comme un four.
Nous atteignons Anost, fin de l'étape officielle vers les 13 h et nous réfléchissons au reste de l'après midi.
Nous repérons un gite dont le guide donne un excellent commentaire. Pour plus de sécurité , et dans la mesure où il se situe au milieu de nulle part, nous prenons le soin d'appeler. Dammed , il est complet.
Peut être nous ne connaissez pas Anost, mais il y a toutes les commodités ( ou presque) , nous nous dirigeons , au hasard , vers la pizzeria, pour avoir un avis sur les éventuels hébergements , situés hors du couloir analysé par notre guide.
Après avoir pris un café pour lier connaissance avec la tenancière , je lui pose la question de confiance. Elle nous répond , le gite des fleurs. Pas de chance , c'est celui qui est complet. Ou nous propose des choses qui sont hors de notre carte. Je décline.
Et là un homme au physique à la Galabru, octogénaire ou pas loin, prend notre affaire en main. D'abord il utilise un téléphone à commande vocale, (j'en reste pantois ) et obtient ainsi le n° de l'hôtel du Morvan à Saint Léger , puis valide surement ce n° par un tour de passe passe et engage la conversation avec l'hôtelier. Aussitôt dit aussitôt fait. Efficaces les morvandiaux.
Le seul problème de ces solutions prises dans l'enthousiasme , c'est que un peu plus loin que loin, cela fait très loin, voire trop loin .
Mais nous n'en sommes pas encore là.
Nous marchons toujours par monts et par vaux, expression faite sur mesure pour cette région, un peu dans les prairies , beaucoup dans les bois.
Et ces chemins sont bien balisés, mais aucune indication de lieu, ou de nom de hameau , ne figure sur le terrain, ce qui fait que, quand la fatigue vous gagne un peu, la lucidité diminue et l'on se voudrait plus loin que la réalité.
Une confusion: un kms de plus!!
Nous voici de nouveau sur la bonne route, et j'estime plus sage de tenter l'auto-stop. Mais nous sommes sur une des départementales les moins fréquentées de France. Nous faisons cinq kms ( 1h15 env.) sans qu'une seule voiture ne passe dans notre direction.
Nous arrivons à la hauteur du gite imaginé au départ , donc atteignable, pas de chance, notre lit n'est pas ici. Il nous reste dix kms.
Première voiture qui passe , elle s'arrête . Elle nous fait faire 5 kms . Merci.
Nous poursuivons à pied et à deux kms du but , une seconde voiture passe et nous prend.
Petit hôtel sans étoile administrative mais à l'accueil , la nourriture et la décoration très au dessus de trois étoiles .
J'écris les trois premières lignes et capitule.
Pierre
En avant , toute - Page 107
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Saint Léger en Beuvray
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Lac des Settons
Lac des Settons
L'étape étant présentée comme particulièrement difficile? (32 kms) , l'église de Marigny sonnait 7 coups que nous avions dèja parcouru deux cents mètres .
En réalité la difficulté du jour tenait beaucoup plus aux conditions atmosphériques, il a plu sans discontinuer toute la nuit et pour faire bonne mesure la randonnée du jour fut agrémentée de quelques petites ondées sporadiques mais bien réelles . Je n'ai pas compté le nombre de gués franchis et je ne vous en parlerais plus, ni des chemins transformés en ruisseaux, à moins que ne soit l'inverse, ni, enfin , des mares qui occupent 98% de la largeur du sentier.
L'actualité du jour tient dans le fait qu'un chien a eu un rapport conflictuel avec Evelyne. Nous venions de croiser ses maitres depuis trente mètres , lui trainant derrière . Il se rapproche de nous l'air bonasse et à la deniere
seconde , tout en aboyant, il attaque le mollet de la randonneuse. Nous le menaçons avec nos bâtons et sa maitresse tente de le rappeler. Les ordres de l'une , les batons des autres, ramènent l'animal à la raison. La maitresse ne pouvant plus que s'excuser platement. Plus d'émotions que de blessure.
Nous traversons des forêts d'exploitation et le couvert est si opaque que le sol n'est que de mousse, d'un vert tendre.
Nous arrivons au lac des Settons, lac artificiel , régulant le cours de la Cure et réalisé il y a plus d'un siècle pour amoindrir les conséquences d'une inondation de Paris et du bassin de la Seine.
Nous trouvons une chambre dans un petit hotel à proximité du lac, mais nous avons décliné l'offre d'une chambre avec vue.
Pierre -
Marigny l'Eglise
Marigny l'église
Comme conseillé, nous suivons la Cure.
Après la longue étape d'hier, celle d'aujourd'hui s'annonçait un peu plus courte et peut etre plus facile. Elle fit néanmoins 30kms
Nous avions calé notre heure de départ sur l'heure d'ouverture du boulanger soit 7h 30,mais il ouvrit avec retard, et comme le petit déjeuner de la congrégation avait été un peu léger , dès le premier village rencontré, nous arrêtâmes quelques minutes.
Par monts et par vaux prends ici toute sa signification, et dans les vaux , il y a les gués et il nous faut parfois un peu de réflexion pour trouver la bonne formule et sauter comme des cabris. Pour l'instant , pas de pieds mouillés.
Ces bois sont particulièrement emmuguettés , avec plein de petites clochettes blanches partout.
Nous arrivons à Saint André en Morvan. Tout d'abord, cela vous signale que nous allons pour quelques jours arpenter cette région agreste, mais surtout sylvestre. A cent mètres devant nous je vois quelques bouteilles de gaz soigneusement rangées comme elles le sont chez les détaillants. Nous nous approchons et sur notre droite apparait l'enseigne "Au bon vin blanc" avec sur la façade la carotte , un peu défraîchie, des buralistes. La porte de la maison est ouverte. Quelques pas encore , et je distingue au dela de la première pièce, derrière une porte, au demeurant ouverte et au dessus de laquelle il y a écrit " Privé" , un monsieur assis. Après lui avoir dit un bonjour suffisamment sonore, je lui demande si l'établissement est toujours en fonctionnement et si nous pouvons avoir un café. Il me semble bien qu'il répond oui aux deux questions . Nous nous asseyons donc autour d'une table sur deux des huit chaises disposées à son pourtour.
En attendant que sa femme nous prépare le breuvage désiré , nous jetons un coup circulaire. Comme buraliste, il a mis une vingtaine de paquets dans son buffet et comme débitant de boissons, il y a une bouteille de vin blanc d'une contenance d'un litre et dont la provenance des pays de la communauté européenne est garantie . Un connaisseur a déjà eu l'occasion d'en déguster un verre.
Le café nous est servi par une octogénaire et une partie du café est déjà répandue sur le plateau, mais tout ceci reste malgré tout attendrissant, car à des années -lumière de ce que nous imaginons être le "monde".
Nous apercevons notre premier chevreuil.
Nous reprenons notre route, mais l'étape d'hier commence à peser des tonnes, trop longue, elle venait surtout trop tôt dans notre schéma de mise en condition. La dernière cote est interminable et nous avons du mal à finir ces trente kms.
Nous avions des doutes sur notre hébergement du soir. Tout se déroula à merveille au gite communal et le petit restaurant du village nous offrit , ce qui nous paru , un festin.
Pierre