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  • Alakol

    Lac Alakol

    Ce qu’il y a de bien au Kirghizistan , c’est si vous pouvez être assuré d’avoir un orage dans les montagnes avoisinantes le lac Issyk -Kul, chaque soir, le matin est presque garanti ensoleillé. Donc soleil ce matin.

    Grand challenge aujourd’hui, monter jusqu’au lac Alakol à 3500 mètres puis poursuivre jusqu’au col du même nom à 3900m .
    Et ce fut une rude épreuve , sachant que si nous avons déjà affronté une telle altitude , c’était en Bolivie et que nous étions arrivés à cette altitude en minibus, ce qui ne nous avait pas empêché d’être touché par le mal d’altitude.

    Ce matin , appréhension d’une expérience difficile, j’étais (déjà ) nauséeux .
    Compte tenu de la longueur de l’étape , le petit déjeuner est programmé à 7 h.
    À 7h30 nous sommes sur le chemin , qui se révélera traverser des pierriers sur la plus grande partie du trajet .
    Si l’on peut revendiquer le qualificatif de bons marcheurs , dans ce genre de parcours , cela ne sert pas à grand chose , car il s’agit d’un exercice très particulier, où il faut prêter une attention permanente à l’emplacement où l’on va poser le pied.
    Nous atteignons le lac en à peine plus de deux heures, ce qui semble correct mais en ayant bien piocher dans nos réserves physiques . Le lac est encore gelé . Nous étions plutôt satisfait de ce premier résultat, mais ce n’était que le premier tiers de la journée.
    Le col d’Alakol était le point d’orgue de cette randonnée et cela se mérite . Nous avions dépassé depuis longtemps la limite haute des arbres et même de toute végétation. Globalement ce n’est qu’éboulis dans quelque chose qui ressemble à un grand cirque.
    Au début le col paraît proprement inaccessible, puis progressivement, c’est le lac qui se transforme en grande mare, surtout dans la mesure où la lucidité diminue sous l’effort. Dans cet univers totalement minéral , le chemin est invisible, et comme cette expérience tente peu de volontaires, il n’y a personne pour vous aider à fixer le chemin.

    Talant n’est jamais loin pour nous prodiguer les conseils et les encouragements. Il se met parfois juste devant moi pour me fixer le meilleur tempo pour le rythme des pas. Ici il faut faire des petits pas. Je marche le nez dans son tapis de sol, tellement il me précède de peu.
    Je n’ai plus aucune force dans les cuisses, le souffle court, à cette altitude l’oxygène devient plus rare, le cœur qui bat fort et vers la fin je fais une pause tous les vingt mètres .
    Ce n’est pas de l’alpinisme , mais franchement la pente est très raide.
    Plus que vingt mètres, dix mètres, cinq mètres et enfin le sommet.
    Et une fois là, on est partagé entre la satisfaction du résultat , la nécessité de récupérer et l’émerveillement procuré par le décor fantastique.
    Il nous aura fallu quatre heures trente pour arriver au sommet , soit selon les dires de Talant trente minutes de plus que ses bons clients, mais à sa connaissance , les septuagénaires ne sont pas légion à faire cela .....
    En fait de col , c’est une étroite ligne de crête où le vent souffle et il ne faut s’attarder trop longtemps .
    Si la montée s’est effectuée sur le versant ensoleillé, la descente se fait vers l’est et , outre son côté assez pentue, pour ne pas dire à-pic, ( demandez à l’occasion confirmation de ce témoignage ) elle est couverte de neige pour au moins les deux cents premiers mètres . Une équipe espagnole est en train de chausser des crampons.
    Comme il n’est pas question de rester là trop longtemps, Talent nous engage dans la trace laissée par les quelques personnes qui nous ont précédé, Madé et Marlen entre autres.
    Il passe devant en indiquant à Evelyne, Elvira et moi, là où il convenait de mettre les pieds. En nous enfonçant parfois aussi les mains dans la neige, en glissant , nous mîmes près d’une heure pour effectuer cette partie , mais arrivé en bas , il pleuvait et le repas fut vite expédié.
    Nous nous engageames alors dans une longue descente jusqu’au refuge de
    Altyn-Arashan, dont je vous parlerai demain.

    Ce fut une étape de 9h45
    Pierre

  • Camp Sirota

    Camp Sirota

    Nous sommes dans la dernière partie de notre séjour et c’est maintenant l’heure de vérité : sommes-nous capables de franchir à pied un col de 3900 m?

    Hier soir l’équipe s’est agrandie Rima, la femme de Talent et Marlen, le frère d’Elvira.
    Ce matin, nous prenons donc la route du parc national situé au sud de Karakol.
    En peu de route nous y sommes, mais la voiture continue un peu avant de nous déposer. Hier soir Talent nous avait proposé de porter nos bagages. J’avais, en accord avec Evelyne, décider de ne pas accepter et nous avons bien car toute l’équipe est chargée comme des mulets .
    Rima repart avec la voiture vers Karakol.
    La matinée se déroule sur une piste, parfois un peu défoncée et grasse, agrémentée de passage de ruisseaux, mais rien de bien difficile, ce qui nous avait fait gagner plus de la moitié du dénivelé d’aujourd’hui.

    Nous pique-niquons sur le coup de midi.
    Et nous attaquons la vraie pente. Dés le début le sentier est tortueux , un peu humide et oblige à de grands compas, ce qui sollicite beaucoup les cuisses. Heureusement cette partie difficile ne dure pas trop, mais le pourcentage reste élevé . Néanmoins il est loisible de faire la foulée que l’on souhaite, réduisant l’effort.
    Au camp Sirota, qui signifie « solitaire « , il semble qu’une installation commerciale est en cours d’installation et nous sommes dépassés par un cavalier et deux chevaux de bat qui y monte de la marchandise. Nous avons du mal, mais les bêtes aussi, qui d’ailleurs n’iront pas jusqu’au bout, le chemin traversant un chaos impraticable à ce genre d’animal.
    Pour vous donner une petite idée de ce qu’est en réalité le camp Sirota, c’est assez proche de ND des Landes. Une baraque en bois faite un peu de bric et de broc, avec autour , disséminées des tentes , abritant des gens un peu hirsutes.

    Nous arrivons après plusieurs arrêts pour récupérer.
    Des grosses gouttes d’orage commencent à tomber , mais cela cesse rapidement.
    Le thé est rapidement servi et nous avons commencer à accumuler les épaisseurs. La tente montée , nous allons nous glisser dans nos duvets pour nous réchauffer. Mais l es biscuits et le chocolat tardent à faire leur effet.
    C’est alors que l’orage qui avait été faire un petit tour ailleurs revient en force, avec tonnerre, éclairs et grêle.
    E temps est tellement exécrable, que Talant vient nous servirez dîner dans notre tente.

  • Karakol

    Karakol

    Nous avons passé une nuit très fraîche , le ciel étant particulièrement dégagé et étoilé . Mais dès que le soleil eut dépassé les montagnes proches, une température clémente nous fut offerte, permettant le petit déjeuner sur l’herbe.

    Nous fûmes rapidement à Karakol et allâmes directement à la guest house nommée Jamylia. Trois ou quatre jours sans douche est devenu pour l’homo occidentalus quelque chose en dehors de la norme et à la quelle il faut remédier sans délai. Ce que nous fîmes.

    Propres comme des sous neufs, « Karakol, nous voilà « .
    Notre première destination fut le musée. C’est un petit musée dans lequel les responsables culturels de la ville ont rassemblé tout ce qu’il y avait de marquant et surtout de disponible sur la ville et la région.
    Pour la partie historique la difficulté est que les russes , du temps des soviétiques, ont rapatrié sur Moscou et St Petersbourg, les pièces les plus intéressantes de la période des scythes , peuplades indo-européennes à l’art métallurgique très en avance sur son époque ( une très belle exposition a eu lieu à Paris il y a quelques années)
    Une autre pièce est consacrée à l’ethnographie de la région, une autre la faune .
    Mais la partie la plus intéressante est constituée des clichés réalisés par Ella Maillard lors de son passage ici en 1932. C’est la partie visuelle de son ouvrage «  Des Monts célestes aux sables rouges « . Ces tirages permettent une compréhension de la situation économique et sociale de cette région , à cette époque encore rétive à la férule soviétique. On y voit des photos de scènes de rues, des artisans exerçant leur activité , des gens attendant sur les quais de la gare et même des prisonniers kirghizes, sous surveillance militaire.
    Figurent également des clichés de Samarcande où les monuments que nous avons vus dans toute leur splendeur, étaient quasiment en ruine.
    Nous poursuivîmes par la visite de la ville par la cathédrale orthodoxe de la Sainte Trinité. Construite en bois et sujette à plusieurs incendies , interdite de culte pendant des années , puis retrouvant sa fonction , mais avec une population russe globalement paupérisée et déclinante , elle a bien du mal à survivre. Si les mosquées sont soutenues par les états musulmans , de l’Arabie à la Turquie, il ne semble pas que les états à la population orthodoxe soient très généreux.
    Pour équilibrer les fléaux de la balance religieuse, nous sommes allés après visiter la mosquée dougane. Il s’agit d’une population musulmane chinoise , installée ici depuis la fin du 19ème siècle , et dont l’activité principale est l’agriculture, et il est vrai que nous avons vu , en route, des champs particulièrement bien tenus.

    Après tout cela , nous rentrâmes à la guest house , pour lire dans une balancelle à l’ombre , dans un jardin fleuri.

    Pierre