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  • Naryn

    Naryn

    Ce matin , une surprise au petit déjeuner, une truite !
    De prime abord cela surprend et après une interrogation d’une seconde, on y va . Et finalement , comme toujours on a bien tort d’hésiter. Elle était excellente, complétée par une tartine à la confiture de framboise sauvage et moult tasses de thé, vous voilà paré pour la matinée.
    Nous quittons la compagnie après les remerciements d’usage et entamons le tour du lac Song-Kul, par l’ouest.
    Le ciel d’habitude si lumineux le matin est déjà un peu chagrin, mais rien de grave. Si nous n’attaquons pas en chantant , c’est tout comme.

    Malheureusement les prémices d’une journée maussade ne nous ont pas trompé et à peine après une heure de marche, les premières gouttes viennent à notre rencontre .
    Notre ange gardien, Talant et son véhicule, ne sont pas très loin et nous récupèrent avant que tout cela ne devienne vraiment sérieux. Nous poursuivons notre tour du lac en voiture. Talant nous informe alors que la météo n’est pas favorable pour les deux jours à venir et que , si nous voyons pas d’inconvénient, il modifie un peu le programme. Plus de tente pour ce soir, mais une chambre d’hôtes à Naryn . Avec eau chaude et le reste. Aventuriers , oui, mais avec le confort de temps à autre.
    Une belle éclaircie s’offrant à nous , nous sautons hors du véhicule pour reprendre notre progression.
    Ce qui nous vaut la chance de tomber sur un nid d’alouette des prairies alors que le premier oisillon perçait sa coquille. Il faut bien voir que dans cette partie du territoire, il n’y aucun arbre. Je sais que 3000 m n’est pas une altitude très favorable au couvert boisé, mais entre le bétail qui joue le rôle de tondeuse universelle et l’usage comme combustible qu’en font les bergers , le bois n’a pas la partie facile. Pour en revenir au nid, j’espère que les parents n’abandonneront pas leurs futurs enfants, du fait que nous nous soyons approchés de trop près .
    Nous retrouvons notre véhicule pour un pique-nique rapide avant la reprise de la pluie.
    Dans cette partie des rives du lac , c’est l’impression de steppe qui domine, les montagnes étant très loin. Et les animaux sont rois. Et nous avons l’impression, au moins nous les touristes, de naviguer sur une mer d’herbe.
    Au hasard de la recherche d’une piste qui nous conduirait à bon port, nous tombons sur un petit troupeau de yacks et leurs malamaks . (Petits veaux yacks)
    Nous trouvons la sortie vers le col de Moldo Ashuu , 3400 m. Dans ce sens nous avons gravi 400 m et cela n’appelle aucun commentaire. Mais arrivé au col proprement dit, vous jetez un œil inquiet vers la descente d’environ 1500 m de dénivelé, par une piste plutôt rudimentaire.
    Le spectacle en lui même est franchement éblouissant, ses roches rouges et jaunes qui s’arrachent des profondeurs, ces pentes quasi verticales, mais aussi ces blocs prêts à se détacher au moindre séisme, ici très fréquent .
    Nous plongeons, le mot est à peine exagéré, dans la vallée . Ce que j’avais pressenti du sommet était parfaitement réaliste . Aucun bitume , des virages en épingle à cheveux, les filets d’eau qui traversent, et des blocs de pierres énormes et nombreux, la plupart certes sur le bas côté, mais pas tous.
    Nous descendons prudemment, et dans la mesure où je peux vous relater tout cela, nous arrivons sains et saufs.
    Nous arrivons à la rivière de Naryn, qui est un tributaire de l’Amou Daria, fleuve qui se perdra avant d’arriver à la mer d’Aral.
    Encore une quarantaine de kms et nous arrivons à Naryn, préfecture de la région.
    Naryn, qu’en dire? Les fonctionnaires en postes ici reçoivent une rémunération supérieure à la norme en raison des conditions difficiles et les salariés en général bénéficient d’une retraite anticipée. Cela vous donne déjà une idée .
    Les bâtiments de l’époque soviétique , sont toujours soviétique, mais passablement délabrés, mais on voit poindre ici ou là des maisons neuves, dont beaucoup sont construites en adobe, crépies et couvertes avec ces tôles modernes et colorées. Par effet de contraste , elles paraissent d’un modernisme attrayant. Quelques immeubles neufs ou très rénovés égayent aussi le paysage, mais ils sont encore trop rare. Je ne sais pas quel avenir sera réservé à la masse des autres, les initiatives privées sont pour l’instant trop timides pour un réel effet.

    Nous sommes logés , dans une grosse maison , qui a été semble t’il transformé en B &B. Après les jours passés , marqués par une certaine rusticité , ce confort aide à lutter contre la pluie.

    Pierre

  • Le lac Song Kul 2

    Le lac Song-Kul 2

    Après l’ascension d’hier une journée de repos et d’acclimatation à l’altitude n’est à dédaigner .
    Malgré une température nocturne des plus fraîches , nous avons bien dormi, car nous étions équipés par les propriétaires. Matelas de laine , couette locale et enfin une bonne grosse couverture , sans que nous lâchions pour autant nos propres équipements, sac de couchage et vêtements pour la nuit.

    Comme il n’y avait de programme organisé, mais au contraire une journée libre, le petit déjeuner n’avait de raison d’être servi tôt . Ce sera donc 8h30 et à cette heure le ciel est limpide et la température déjà douce.

    Au bord du lac, a été édifié un mausolée à la mémoire d’un héros kirghize de 20 ans qui a dans une bataille mémorable , en 1847, repoussé des envahisseurs kazakhs. C’est la seule construction visible autour du lac et cela nous a paru un bon prétexte pour une randonnée improvisée . Ici pas de borne kilométrique, éventuellement une indication sur temps nécessaire à cheval...

    Il nous fallut environ une heure pour joindre ce mausolée, seul point fixe dans cette mer de prairies , où les goélands ont été remplacés par des chevaux des vaches ou des moutons .
    Si l’aller avait été fait à bonne allure, la température montante et les paysages magnifiques autour de nous , nous incitèrent à un train de sénateur , prenant même le temps de nous asseoir pour admirer la rive opposée encore enneigée par une petite chute hier soir.
    Retour pour l’heure du déjeuner où l’on nous servit u « Gyan fan « , plat de riz avec une sauce à la viande, accompagné , carottes, navets , aubergines, oignons . Le tout servi avec du thé , qui est d’ailleurs présenté de façon particulière. Une sorte de concentré de thé est préparé dans la théière. Il est donc très fort. Il en est versé dans la tasse du convive une toute petite quantité , puis on allonge le tout avec de l’eau très chaude sortie du samovar.

    Le repas fini, Elvira nous demande une leçon de français à partir du vocabulaire des fleurs que nous avons croisées les jours précédents. Elle note la version française. Elle a souhaité que je reprenne une page du blog que j’avais lu où plusieurs mots lui échappaient.

    Dans la fin de l’après-midi, deux jeunes français, arrivèrent à cheval. Ils font à peu près le même circuit que nous , ce qui nous a permis d’échanger nos premières impressions.
    Encore un dîner excellent à base d’une soupe aux pâtes , la maîtresse de maison est vraiment fin cordon bleu.

    Pierre

  • Le lac Song Kul

    Le lac Song-Kul

    Aujourd’hui une belle journée de randonnée s’offre à nous. Car pour aller au lac Song-Kul, nous devons franchir le col de Jalgyz-Karagai (3200 mètres).

    Nous ne partons pas trop tôt pour ne pas être confrontés à la fraîcheur de l’altitude. Nous avions déjà marché depuis un bon quart d’heure lorsque nous retrouvons les trois jeunes britanniques rencontrés hier en fin d’après midi.
    Nous nous saluons et l’un d’eux me dit que c’est un peu difficile.
    Mais un petit match franco- britannique n’était pas pour me déplaire, mais comme entre Obelix et les romains, il n’y a pas eu de match. Dommage.

    Nous avons 900 mètres de dénivelé à gravir et si au début la fréquentation était plutôt celle des troupeaux qui eux aussi vont au lac Song-Kul.
    Nous en avions vu passer plusieurs ce matin pendant le petit déjeuner et quarante minutes après notre départ nous avions rattrapé les bovins les plus lymphatiques.
    Mais progressivement ce sont les cavaliers/ touristes qui nous rattrapent.
    Les chevaux doivent tenir compte de l’altitude et de la pente.
    Mais également les cavaliers très amateurs qui doivent avoir les muscles endoloris et une pause est bienvenue pour tout le monde.
    Ce qui fait que nous les dépassons à notre tour.
    Elvira semble avoir besoin de souffler, mais dans les 2800/2900, les arrêts sont très frais et nous poursuivons avec son assistant.
    Nous croisons les premières plaques de neige et le vent du col commence à se faire sentir.
    Les différents groupes de cavaliers nous dépassent définitivement et nous arrivons au sommet quelques minutes après eux. Elvira nous a rattrapé.
    Nous sommes au col , 3200 m , il nous aura fallu 2 heures pour y arriver.

    Le lac est maintenant devant nous , dans un décor somptueux, sachant que sur la rive opposée les montagnes bien enneigées culminent à 3850 m.

    Nous entamons notre descente, modeste puisque nous ne sommes que 200 mètres au dessus du niveau du lac.
    Le temps est splendide, seuls quelques nuages blancs ponctuent le décor , en faisant contrepoint au vert des prairies sans fin et au bleu glacial du lac.

    Arès une demi-heure, nous faisons une pause pour un pique-nique sous le soleil. Nous reprenons la route à 13 h , nous arrivions au camp de yourtes.
    Les rives du lac sont une attraction de cette partie du Kirghizistan et cela suscite une fréquentation ( modérée) de touristes et les agences en font un must de leurs programmes.
    Donc ici une quinzaine de yourtes réparties en trois groupes, sans que cette activité ne dénature le caractère pastoral de la vie de nos hôtes .
    Nous avons déjà assisté à la traite des juments, car le cheval reste le compagnon inséparable du kirghize.
    Mais derrière notre yourte , on peut entendre les meuglements des bovins venus passer l’été ici.
    Bien que nous soyons assez loin de tout, ces éleveurs disposent maintenant de pistes nombreuses. En effet les soviétiques ont construit une grand partie de ces pistes car le Kirghizistan leur fournissait viandes et lait en quantité. Et donc pour faciliter cela , ils tracèrent ces pistes qui aujourd’hui sont toujours très utiles pour l’enlèvement du lait. Et pour améliorer la vie des bergers , ils leurs avaient alloué des roulottes que l’Etat déplaçait à la demande. Mais cela coûtait très cher. Donc aujourd’hui plus personne ne déplace plus ces roulottes et elles restent où le dernier mouvement les a laissées.
    Pendant que j’écris arrive l’orage de la fin de l’après midi et il ne fait pas bien chaud.