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  • Sinuessa

    Sinuessa

    Reprise des étapes un peu plus longues, surtout quand on les rallonge involontairement, mais ceci est une autre histoire....

    Nous quittons aujourd’hui le Latium, une quinzaine de kilomètres après notre départ en franchissant le Garigliano. Je suppose que les chenus se souviennent du nom de ce fleuve et celui qui le porta dans l’histoire , le chevalier Bayard. Quand j’ai lu que les histoires de Martine avaient été réécrites car devenues trop difficiles à lire et à comprendre pour les fillettes de 7/8 ans, on peut admettre que les programmes d’histoire aient été allégés....
    Pour les férus d’histoire , le Garigliano est aussi le point de départ de la ligne Gustav, qui allait de la mer Tyrrhénienne , où nous sommes actuellement, à la mer Adriatique . Au centre de cette ligne se situait le verrou du Monte Cassino, où fut blessé un soldat français , qui ultérieurement , à Melbourne, emporta une médaille d’or en athlétisme, le marathonien Alain Mimoun.

    Pour franchir ce fleuve , vous avez au moins trois possibilités. La plus historique, c’est d’emprunter le Pont Royal Ferdinand datant de la seconde moitié du 18 eme siècle. Premier pont suspendu d’Italie. Mais cela ne sera pas sur l’original. Pour les raisons évoquées ci dessus , les allemands l’avait sacrifié. Il a été reconstruit à l’identique dès la fin de la guerre, mais c’est devenu une sorte d’antiquité dans son genre et il ne sert que pour les piétons deux dimanches par mois.
    Les deux autres ponts sont plus récents et hormis le fait qu’ils sont en usage, n’ont pas d’intérêt particulier, même si nous avons emprunté l’un d’eux !

    Et nous entrons donc dans la Campanie, dont la ville la plus connue est Naples , mais nos pas n’iront pas dans cette direction., nous allons aller vers l’est.

    Nous sommes de nouveau dans une zone de marais aménagés, dont la lisière maritime a fait l’objet d’aménagements immobiliers considérables, mais dont l’usage doit être extrêmement bref. Aujourd’hui 10 septembre tout semble fermé, pas un café d’ouvert et au centre d’une zone d’aménagement les rayons des boutiques encore en activité, sont presque vides. Beaucoup d’immeubles et de villas , clairement bon marché à l’origine , sont dans un état d’entretien qui fait triste à voir. Nous voulions y acheter des sandwiches, nous n’en avons pas trouvés , nous nous sommes rabattus sur du raisin....et une grande bouteille d’eau gazeuse .
    Le descriptif du parcours en français voulait nous faire partir sur un chemin très enherbé le long d’un canal. Franchement, nous n’étions pas chaud. Je ne dirai pas que nous quittons le chemin balisé, il n’y plus de balisage depuis bien longtemps,mais le chemin décrit. Nous nous dirigeons à l’estime dans cette immense zone , royaume des bufflonnes, dont on vante les qualités le long des routes les plus importantes.

    À un certain moment le chemin se poursuit sur la plage. Pourquoi pas ! Mais de petits ruisseaux sortent du marais et se perdent dans la mer.
    Le premier est franchi grâce à une poutre jetée en travers du flot.
    Évidement nous ne sommes pas très impartiaux en matières de plages, mais ce que nous avons parcouru aujourd’hui ne donne pas envie de revenir...entre deux plages privées ,des quasi déchèteries .

    Au second ruisseau, pas de passerelle , donc soit nous déchaussons et attendons d’avoir de nouveau les pieds secs pour repartir, ou nous faisons un petit détour en amont. Pas de chance cette option est condamnée par un verrou, et nous faisons l’erreur d’insister pour remonter vers la source. Supplément probable de trois à quatre kilomètres qui comptent toujours double en fin de journée ,
    Nous finissons par arriver à l’hôtel des thermes de Sinuessa, construit , en petite partie, sur les ruines des thermes antiques. Ici c’est l’eau est sulfureuse , je ne sais quel bénéfice cela apporte, mais l’eau a une odeur bien caractéristique.

    Des lecteurs me pose la question :quels arbres spécifiques voyez vous ?
    Au cours de la traversée il y quelques jours d’un parc naturel des fiches botaniques présentaient les espèces locales. En général ce sont des espèces que nous connaissons dans l’Europe de l’Ouest, mais figurait dans cette présentation le terebenthe , qui est un pistachier dont on prélève la sève au même titre que les pins des Landes. Et dont le sous produit le plus connu est la térébenthine.
    Un autre lecteur: vous ne parlez jamais des baignades. Il faut voir que lorsqu’ on arrive après en moyenne une trentaine de kms , nous sommes crevés et en général , après la douche on a plutôt froid. Dans mon cas je remets des chaussettes pendant une heure. Habituellement, après le dîner le corps a rétabli les équilibres, mais c’est le lit auquel on aspire.

  • Formia

    Formia

    Aujourd’hui c’est une petite étape (23 kms) mais qui fait encore la part trop belle à la SS7.

    En même temps , il faut y voir un hommage aux concepteurs de la voie Appia de la part des aménageurs des temps modernes: on peut faire des rocades , mais entre deux points ne passe qu’une ligne droite, n’était ce au programme de sixième?
    Et il faut reconnaître que quand on nous propose une variante, qui ne peut qu’allonger la distance à parcourir sous un soleil bien chaud, et en première semaine ,nous n’hésitons pas trop et restons sur la ligne droite.

    Mais l’étape d’aujourd’hui nous offre une belle friandise, une belle portion de la voie antica à travers le « parc naturel des Monti Aurunci. »
    Signe d’une réalité incontournable, lorsqu’une construction répond à un objet réel les hommes font ce qu’il faut pour que cela perdure. Et sur cette portion on trouve des dallages d’origine , donc de plus deux millénaires, un pavage de la renaissance et enfin une dernière partie qui date de l’époque bourbonienne , seconde partie du 18ème siècle.
    Sur ce trajet d’environ 4 kms , même si un petit bruit de fond dû à statale 7 se faisait parfois entendre, on avait quand même l’impression d’être seuls au monde, ce qui souvent très agréable.
    La grande époque romaine a bien marqué cette région , et peu avant d’arriver à Formia, se trouve un mausolée dédié à Ciceron, natif du pays et qui a été assassiné en cette ville. Pas une petite pierre commémorative, non ,une tour ronde d’une dizaine de mètre de haut, élevée sur un soubassement carré construit en très gros moellons. Cela ne passe pas inaperçu.

    Dans la vielle ville elle-même nous sommes tombés, un peu par hasard sur le théâtre antique, dont il ne reste que des loges intégrées dans un bâti plus récent 18/19eme , transformant ces loges en autant de balcons le tout sur trois étages . On y distingue toujours très bien encore la courbure de la salle.
    Plus haut, sur une placette en demi cercle, une fontaine débite par deux bouches plus qu’un filet d’eau. Des habitants du quartier, des vieilles femmes , au moment où nous sommes passés. viennent remplir ici des bouteilles de cinq litres pour, je suppose, assurer à moindre coût ,la consommation quotidienne.

    En ressortant dans le cours de l’après-midi, nous avons assisté au ballet des Canadair, un incendie devant se propager dans les montagnes de l’arrière pays.
    Marcher c’est sympa, mais il faut bien se restaurer, le fait de boire beaucoup, indispensable, nous coupe passablement l’appétit. Nous jetons notre dévolu sur un restaurant qui avait l’air de fonctionner plus tôt que les autres. Nous sommes toujours à la recherche de plats de pâtes , qui offrent le double avantage de fournir des sucres lents et d’être un prix raisonnable.
    Nous entrons donc , nous sommes accueillis par une charmante jeune femme qui nous propose d’utiliser le lecteur de QR code pour voir le menu. Nous lui disons que ce que nous avons vu sur le menu affiché dehors nous satisfaisait largement. Elle nous explique que ce qui est affiché n’a aucune réalité et donc ce qui est proposé n’est accessible qu’avec le fameux lecteur.
    Et comme dans cette maison ils étaient tous tri ou quadrilîngues et que c’était très bon, tout se passa très bien. L’Italie comme on l’aime.

  • Fondi

    Fondi


    Ce matin, il nous a d’abord fallu récupérer le chemin, sans revenir sur nos pas.
    Direction Terracina donc. Nous franchissons les derniers espaces des marais Pontins .
    Nous nous rapprochons de la ville et visons le centre historique car c’est de là que repart notre fil d’Ariane
    Nous cherchons donc le foro Emiliano. La ville historique est accrochée au rocher. La place , épicentre de la vielle ville se trouve entourée de vestiges d’époques très différentes, mais forme néanmoins un ensemble très plaisant.
    Quelques terrasses de café animent le forum à cette heure .
    Parmi les clients , peu nombreux il est vrai, je repère un homme , elle n’est pas loin, assis à côté de deux beaux sacs à dos. J’engage la conversation. Ils sont allemands et sont partis de leur beau pays depuis la mi juin et font route vers la Sicile.
    Beau projet...très largement réalisé.
    Une fois notre café avalé, accompagné de son petit verre d’eau , nous pouvons commencer à chercher notre chemin. Et ce n’est pas chose facile dans une ville escarpée, aux noms de rue pas toujours très explicites. Mais heureusement cela se situe quand même en début de journée et nous sommes encore plein de jus, la chaleur supportable à cette heure. Nous finissons par sortir de ce labyrinthe.
    Nous sommes à ce moment sur les pente d’un cap qui domine la mer et le chemin exige de nous que nous grimpions, non pas au sommet , mais malgré tout à une certaine hauteur, peut être cent mètres. Cela offre ainsi une vue magnifique sur la ville , la mer et les îles Ponzianes à l’horizon et les plages en contre bas.
    D’une petite route qui dessert les villas ainsi perchées , notre itinéraire se poursuit par un chemin carrossable, mais interdit à la circulation. Interdiction à l’italienne.

    Nous poursuivons sur ce magnifique balcon et faisons ainsi le tour du promontoire.
    Arrivés à un petit hameau, la voie carrossable disparaît et nous sommes invités à ouvrir une barrière assez lourde. Nous nous engageons alors sur plusieurs kilomètres sur un sentier clairement muletier voire même asinaire , déjections faisant preuves de mes supputations.
    Il est déjà onze heures et le soleil est déjà bien ardent et sur ce chemin l’ombre est très rare. Cela monte , cela descend, les pierres ou des rochers affleurant rendent la progression éprouvante.
    Nous sommes maintenant dans la plaine de Fondi, qui quasiment couverte de serres donnant sous le soleil une impression étrange . Nous verrons lorsque nous serons revenus dans la plaine combien l’activité économique autour des fruits et légumes est importante par ici. Au delà des agriculteurs et de leurs sous traitants directs, les grossistes transporteurs, fabriquant‘ d’emballages font vivre cette région. Très peu d’italiens dans les activités de au plus près de la terre mais beaucoup d’immigrés , que l’on voit circulant à vélo. A Fondi beaucoup de sikhs, identifiables à leur tête enturbanées. La municipalité de Fondi a très à propos organisée une expo cet été , » les sikhs pendant la grande guerre »

    Chose étonnante également la ville est jumelée avec Dachau .
    Les geleterias sont légions mais les restaurants plutôt rares à l’exception de deux collectionnant les stockées des guides gastronomiques. Ce n’est pas nos préoccupations actuelles et nous nous contentons d’un bar servant des planches de charcuterie.