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En avant , toute - Page 146

  • Le Bleymard

    Le Bleymard


    Aujourd'hui.hui l'étape ne fut pas cauchemardesque, ni dantesque , ni apocalyptique , mais difficile.
    Difficile parce que longue, 34 kms, avec beaucoup de dénivellé, venteuse, humide  et fraiche , 7° à 13 heures en passant à Chasseradès.
    Nous sommes à proximité de la ligne de contact entre les masses d'air froid venant du nord et à l'horizon, à portée de la main, l'anticyclone méditerranéen. Et ces deux masses d'air ont passé leur dimanche à danser le tango, un tout petit rayon de soleil, deux belles averses accompagnées d'aquilon..

    Nous avons franchi deux lignes de crêtes culminant autour de 1300 m et ces sommets étant boisés, hormis les arbres, nous n'avons pas vu grand chose de remarquable.
    Néanmoins , grâce aux personnes qui nous ont accueilli hier soir nous avons pu déroger à notre traditionnel sandwich. En effet était compris dans le prix de la nuitée , le panier repas du lendemain. Ce qui nous a permis de déjeuner de lentilles (du Puy, bien sur ) agrémentées  de truite fumée , pain et  fromage locaux et pommes. Nous avons profité de deux pierres plates pour nous poser et avons honoré ces aliments en quatrième vitesse, alors qu'ils méritaient mieux.
    Pour le moment , nous sommes fatigués et frigorifiés , sous les couvertures d'une chambre d'hôtel , rappelant, dans les coins les plus reculés de notre organisme, les dernières calories encore disponibles afin de retrouver la station de debout pour aller diner.....

    Je vous avais quitté dans un état qui pouvait paraitre inquiétant pour des personnes non averties. Mais une fois mobilisé les 100 calories nécessaires pour gagner la salle de restaurant, les hôteliers habitués à recevoir des sportifs, savent prévoir des repas roboratifs, dans le cas présent , potage vert délicieux, lasagnes, lapereaux avec du riz, nous avons décliné le fromage et une crème au caramel pour terminer.
    Ceci avalé, je retrouve la force de reprendre la tablette et ma moitié s'active en soins divers pour préparer un démarrage en fanfare demain matin.

  • Luc

    Luc

    Bien que nous fussions toujours au dessus du barrage de Naussac, nous n'en vîmes rien , car le brouillard était bien dense. Mais une carte météo entr'aperçue hier , laissait espérer une amélioration , qui vint effectivement.

    Nous descendîmes des hauteurs du plateau du Velay, pour atteindre Langogne, porte du Gevaudan. C'était jour de marché et donc une certaine animation régnait en centre ville. Nous déambulons entre les étals pour acquérir le nécessaire pour notre pique nique et arrivons sur les halles, monument emblématique de la ville.
    Nous allons voir également  l'église romane du 12 eme siècle . L'effet conjugué de la couleur trés sombre de la pierre et d'ouvertures encore moins nombreuses que dans le roman classique rendent la présence de  quelques néons ,anachoniques mais indispensables.
    Nous quittons Langogne et , nous retournant en passant le pont sur un petit ruisseau, nous apercevons une plaque apposée sur un mur, ainsi qu'une petite statue . Nous faisons dix mètres en arrière  pour lire que c'était la maison des lépreux de Langogne, appelés dans cette partie de la France "cagot (s). La statue les représente traditionnellement accroupis et une main enserrant les genoux l'autre demandant l'aumône.

    Nous repartons d'un bon pas sur un chemin qui regroupe deux itinéraires. Le notre , le chemin de Stevenson et un autre qui s'appelle la Rigordane, ou chemin de Saint Gilles. Cette voie qui relie LePuy à St Gilles en Languedoc , abbaye réputée , était la seule, au haut moyen âge, qui assurait une continuité sur le sol français. En effet la rive gauche du Rhône ne faisait pas alors partie de notre beau pays!!
    St Louis pris cette route pour rejoindre Aigues Mortes afin de rester sur territoire français. Route aussi du commerce et à ces  différents titres, route qui cherche l'efficacité , rechigne aux sommets et aspire à la ligne la plus droite possible.
    Comme la notre musarde et batifole , pour le moment, entre  haute Loire et Allier, nous croisons et recroisons cet autre itinéraire .

    Apres Langogne , nous pénétrons dans le Gevaudan. Aujourd'hui encore on peut comprendre la terreur qu'inspira la fameuse "Bête " . Plateau plus ou moins marécageux , habitat dispersé, et terreurs en tous genres pour des populations peu éduquées ....
    Ceci étant nous avons vu aussi une Bête , même deux, jamais vu auparavant , deux lamas dans un grand  parc ...
    Nous piqueniquons sur un amas de roches, qui elles aussi , devaient bien , lors des nuits sans lune , effrayer les petites bergères un peu éloignées de leur domicile.

    Apres trente kms , nous arrivons à Luc. Pour ce faire nous devons une nouvelle fois quitter le plateau pour retrouver le fond de la vallée , exercice toujours périlleux lorsque vous êtes fatigués.
    Ce soir , nous sommes hébergés en chambre d'hôte repas compris. Ces personnes ont tenu à nous faire gouter les productions ou recettes  locales
    Ce fut délicieux et bien arrosé.

    Pierre
     

  • Pradelles

    Pradelles

    Je vous le dit nettement , il a fait aujourd'hui un temps déplorable : de la pluie plus ou moins forte toute la journée et une température des plus fraiches . A midi , il ne faisait pas plus de 9 degrés . Il vrai aussi qu'à l'exemption de notre point de départ, nous fûmes toujours  entre 1000 et 1200 m. Pour une deuxième journée de marche , nous ne sommes pas encore aguerris et les muscles sont un peu raides.

    Nous avons traversés le plateau du Velay, que je pensais couvert de prairies et au contraire nous avons longés de nombreuses parcelles où les céréales poussaient hardiment . 
    Un réseau assez dense de chemins , souvent empouzzolanés ( peut être un néologisme inventé en cours de route) permet une progression satisfaisante , en effet ce matériau permet une infiltration quasi immédiate de l'eau et donc elle disparait pour nous permettre de marcher sur un sol qui semble sec.

    Nous traversons quelques villages dont souvent la caractéristique principale est la proportion très élevée de maison à vendre.
    Au passage de " Charbonniers", nous apercevons un four banal ,en très bon état . Ce genre d'équipement est  caractéristique de cette région. Il s'agissait en l'espèce d'un bâtiment de plain pied mesurant environ 3 m sur 4 . 
    En entrant une grande pièce avec table et banc , qui devait permettre d'attendre à l'abri et au chaud. Sur le mur du fond, l'ouverture du four.  Celui-ci procurant outre la chaleur nécessaire à la cuisson du pain, un confort certainement apprécié par les villageois venus cuire leurs pains et simultanément payer l'impôt .
    La pluie ne cessant pas , nous essayons de marcher d'un bon pas, même si nous n'avons pas, après deux jours de marche, le bon rythme. 

    A l'approche de Pradelles, nous apercevons au loin de barrage et le lac de Naussac. Cette retenue d'eau permet de réguler les niveaux de l'Allier
    Nous finissons par arriver au terme de notre étape. Si comme nous pourrons le constater un peu plus dans l'après midi, la bourgade a quelques beaux restes, cela ne suffit absolument pas à assurer un minimum de prospérité .
    La seule activité qui semble assurer sa subsistance est le transport médicalisé !
    L'hôtelier est tout ce qu'il y a de prévenant  et au cours du diner nous retrouvons un randonneur, belge, que nous avons vu dans les cents premiers mètres de notre périple , au Puy

    Pierre

    Ps : pour les plus jeunes lecteurs, le four et autres installations banales, appartenaient au seigneur du coin et les habitants avaient l'obligation de se servir , ici , du four. Mais bien sur ce n'était pas à prix coutant , il y avait une taxe , qui allait dans les recettes seigneuriales. Une sorte de TVA avant l'heure.