Kastelli
Nous avons eu beaucoup de mal à quitter Agios Georgios, non pas pour des raisons sentimentales, mais simplement parce nous ne trouvions pas , la sortie ou si vous préférez le début de notre étape.
Il nous a fallut près de 35 minutes pour repérer le symbole E4 qui était simplement caché à la vue et comme ils si peu nombreux , il est impératif d’être certain de partir dans la bonne direction.
Le plateau du Lasithi était à notre menu aujourd’hui. Il est situé à 800 mètres d’altitude et forme un poljé. C’est à dire que ce plateau est entouré de montagnes et que son sous-sol emmagasine l’eau de ruissellement. Ce qui en faisait un endroit très recherché pour l’agriculture.
Les vénitiens , au 13 eme siècle avaient implanté jusqu’à 8000 moulins à vent pour récupérer l’eau.
Dans les années 1970, il a été installé des motopompes trop puissantes qui ont tari la nappe .
Les quelques moulins restant ne sont là que pour amuser les touristes et l’activité agricole de cette plaine dépérit.
Une bonne partie de la matinée s’est déroulée entre averses de pluie et de petite grêle, et la chance nous a épargné les plus gros grains, un abri se présentant au bon moment.
En route nous avons pu voir quelque chose de pratiquement disparu chez nous, le commerçant ambulant. Dans le cas présent un marchant d’oranges une montagne d fruits sur son pickup et une balance à l’arrière.
Cette plaine est donc entourée de montagne et nous devons donc grimper pour sortir. Et nous devons donc reprendre de l’altitude.
Nous ne savons rien de la suite de la randonnée, mais le balisage de celle -ci laisse énormément à désirer.
Une fois sortie de cette sorte de cratère, il ne nous reste plus qu’à redescendre de l’autre côté, 650 m.
Et les premiers décamètres étaient particulièrement périlleux et je les ai fait avec mille précautions, forte pente et gravillons roulant sous les pieds. Le hasard a voulu qu’un véhicule de la gendarmerie grecque soit présent à ce moment. Cela a dû les amuser de nous voir si hésitants.
Puis assez vite nous avons rejoint un chemin muletier, encombré de cailloux plus ou moins posés sur le sol.
Bonne nouvelle néanmoins, je me suis fait un tas de copines.
Dès que nous nous arrêtions une volée de crétoises venait inspecter mes jambes . Cela devait les changer des chèvres ou des moutons.
Pendant cette descente pas la moindre balise. Et la compréhension du guide n’apporte pas toujours la lumière espérée.
Si bien qu’à un moment nous trouvons dans une propriété dont le portail, fait de grillage à béton,se trouvait fermé par un cadenas.
En avant , toute - Page 18
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Kastelli
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Agios Georgios
Agios Georgios, plateau du Lasithi
Si vous avez eu le temps de lire le post d’hier, vous avez compris que notre hôtesse est une femme formidable. Elle nous avait proposé le petit déjeuner, nous avions bien sûr répondu favorablement.
Non seulement elle était prête dix minutes avant l’heure que nous avions souhaité, le poêle en fonctionnement, mais elle nous a concocté ce petit repas avec en partie des produits de sa fabrication. Au moment de partir , elle mis dans notre sac ,orange et clémentines et deux œufs durs.
La suite de l’histoire va montrer qu’un petit déjeuner n’est jamais perdu.
L’étape du jour est vendue pour 17,5 kms, avec 1000 mètres de dénivelé positif et 1100 mètres de dénivelé négatif. Que du bonheur !.
Le petit problème, c’est que la quasi intégralité du parcours se fait hors route et hors piste.
Et vous êtes très vite tributaire du balisage.
Et très vite , celui se révèle , pour ce qui nous concerne, aléatoire.
Ici , on ne pratique pas le balisage négatif , c’est à dire que si vous sous engagez dans une direction non conforme , personne ne viendra vous le rappelez.
Et comme la distance entre deux balises est très variable, ne pas voir de balises pendant plusieurs centaines de mètres ne signifie rien de particulier, vous pouvez très bien être sur le bon chemin.
C’est ainsi qu’à trois reprises, nous avons abandonné nos sacs, pour explorer la zone concernée et retrouver le balisage. À bon port, nous avons estimé à une heure le temps mis à nous remettre dans le droit chemin.
La montée était ardue, nous avons traversé plusieurs pierriers,rendant la progression difficile, et nous n’avions jamais assez de nos deux mains pour nous hisser.
Ceux qui ont l’habitude de la montagne savent qu’au delà du col, se trouve un autre col.
Et là encore , il faut chercher sur le sol, les marques et c’est seulement quant nous marcher dessus que vous la repérer.
Hier ou avant hier , je vous faisais remarquer que l’on voyait les plaques de neige en altitude. Aujourd’hui nous pouvons les toucher…..
Partis à 8h10, nous arrivions au col, 1810 m, à 14h30 !
C’est alors que nous entamons notre descente qu’un vent furieux se lève. De ce côté , là rare végétation se compose d’épineux et à deux reprises je suis propulsé dans ces buissons. La force du vent, le poids du sac sur le dos, je suis incapable de me relever, Évelyne me tire d’affaire.
J’avais la jambe gauche en sang, lardé par un acupuncteur maladroit. On aurait pu penser que je sortais d’une boucherie, non pas comme client, mais comme morceau à griller ( de première qualité, cela va de soi)
Après une descente des plus périlleuses, notamment dans le lit d’un torrent mon pied roule sur une pierre et me voici de nouveau au sol. J’ai assez des sarcasmes de ma chère et tendre, il est donc inutile de vous étendre sur ces petits soucis, dans vos, éventuels, commentaires
La pluie qui menaçait, se mis à tomber franchement lorsque nous fûmes en vue d’Agios Georgios., mais nous avions bien encore quatre kilomètres . Entant revenus sur une route, un couple d’éleveurs de moutons nous ont pris en pitié et nous ont conduit jusqu’à l’hôtel à l’arrière du pickup où fort heureusement les déjections des moutons étaient absentes
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Selakano
Selakano
Nous quittons notre villa (grrreuhh) pour attaquer une ascension de près de trois heures.
Comme les autres jours, le spectacle est bucolique à souhait.
Dans la première partie les oliviers règnent en maîtres absolus , les ajoncs colorent les talus et une autre plante dont je n’ai pas encore le nom ( buisson d’un mètre de haut et un mètre cinquante de large, rose soutenu sans parfum et raisonnablement mellifère feuillage de type thym , sans odeur au froissement).
Un peu plus haut , nous trouvons des amandiers, mais qui semblent plus venus au hasard que dans le cadre d’une exploitation rationnelle.
Plus loin devant nous et aussi beaucoup plus haut, nous voyons des plaques de neige
Les abeilles offrent une alternative aux clameurs de la ville et nous croisons encore , j’hésite à écrire des centaines, de ruches. Mais chose , intéressante , dans ces espaces plutôt aride, lorsque nous sommes amenés à tomber sur une petite, que dis- je microscopique source d’eau, elles viennent en nombre s’y ravitailler.
Nous passons l’essentiel de la journée autour de 900 mètres en passant d’un flanc de montagne à un autre.
Le moment venu, il fallait bien retourner à une altitude compatible avec le vie courante. Et là, les créateurs du parcours se sont bien amusés. Ils ont fait passer le chemin là où il n’y pas de chemin, un peu comme nous l’avions éprouvés à la montée il y a quelques jours. Donc vous tournez à gauche, en direction de la vallée et vous tracez votre chemin dans une sorte de garrigue. Garrigue qui a pris la place de culture sur ces petites parcelles maintenues par des murettes qui courent perpendiculairement à la pente . Tout cela n’ayant plus d’intérêt économique, c’est principalement des épineux très épineux qui forment la végétation et probablement les chèvres qui courent la montagne , ne les font pas rentrer dans leur menu crétois.
Un plus bas, ayant pitié de nos errements, un minimum de balisage fait son apparition, ce qui ne facilite pas la progression dans ces broussailles , mais vous indique que vous êtes dans la bonne direction.
Nous finissons par sortir de cette sorte de labyrinthe, pour tomber sur un couple d’automobilistes qui nous interroge en anglais. Assez vite, ils se rendent compte que nous sommes tous français et nous expliquent qu’ils se sont perdus
Reste l’éternel problème de l’hébergement. J’avais appelé un numéro , mais la personne au bout du fil, m’indique qu’elle ne reçoit que le WE.
Reste une taverne qui peut , peut être , faire quelque chose pour nous.
Nous nous y rendons au moins pour prendre un café.
Nous sommes accueillis par une jeune crétoise de 85 ans peut-être un peu plus, qui parle l’anglais nécessaire, et qui répond positivement à notre demande, y compris pour le dîner.
Elle gère , probablement pour le compte de la commune, un gîte avec 7 lits, mais à cette époque nous sommes seuls.. les sanitaires sont de l’autre côté de la rue. Mais tout cela est absolument sans importance.
Nous avons demandé de dîner à sept heures.
L’établissement comporte une terrasse sous tonnelle, mais franchement la température n’y pas du tout. Nous rentrons dans la salle.
Environ 9 m2, avec des photos de la famille, dont certains sont des chers disparus. Sur la droite , un antique poêle, fonctionnant parfaitement, et il distillait dans la pièce une agréable chaleur, pouvant le cas échéant être utilisé pour des grillades.
Trois petites tables sont disposées de telle sorte les convives puissent soit échanger soit , plus probablement ,regarder la télévision.
Sol en ciment. Une petite cuisine attenante.
En plus de la maîtresse de maison, un homme que nous avons estimé être son fils.
Un dîner très correct, salade grecque , haricots verts, et des fruits , de la taille des kumquats, mais avec trois pépins noirs.
Et mesdames, messieurs, le tout , les lits et le repas pour ……35€ !!!!
Cela fait une moyenne avec hier, mais ne considérez pas que cela sera tout le temps pareil.