Gerakari
Ce matin le ciel est bas, la température bien fraîche et la pluie jouera aussi sa partition.
Nous suivons à la lettre les explications du guide, jusqu’à un ancien aqueduc certainement pluri centenaire,mais conservant une certaine allure.
Là , le chemin nous engage vers un cours d’eau non guéable. Évidemment nous faisons demi tour , et nous suivons la route ce qui nous rallonge à peine .
Nous passons à Amari, village qui possède une tour campanile datant de l’époque vénitienne,dont l’usage défensif paraît plus que probable.
Nous cheminons un pied sur la route asphaltée et un pied sur le chemin, car ces deux options se chevauchent, nous permettant en absence de balisage, de progresser dans la bonne direction.
Nous passons sur le coup de midi à Kardaki. Là, le 28 août 1944, les nazis , au cours de leur repli, se livrèrent à des atrocités similaires à celles commises à Oradour sur Glanes. ( pour rappel ,libération de Paris le 25 août, débarquement de Provence début août, de mémoire)
Nous sommes maintenant dans la vallée qui mène à notre point de chute.
Elle est réputée pour sa culture des cerises. Et des cerises, nous en voyons, mais elles sont encore vertes. Je me serais volontiers rattrapé de l’an dernier où leurs prix faisaient plutôt penser à des produits spéculatifs qu’à des produits alimentaires. Si on y pense , nous repasserons dans quinze jours….
Nous arrivons à Gerakari et nous trouvons sans grande difficulté notre hébergement. C’est d’abord une taverne qui a deux chambres à louer.
Comme il un peu plus de treize heures , en bonne commerçante, Despina, la tenancière , 75/80 ans, nous demande si avant d’accéder à la chambre , nous ne voulons pas prendre quelque chose. Après avoir donné notre accord pour deux cafés, Évelyne suggère de prendre un élément plus consistant.
Nous montrons « homemade pie » mais en dessous il y avait « crêpes ». Nous ne sommes pas très sûrs de la commande enregistrée.
Elle nous informe qu’elle manque d’œufs et qu’elle s’absente quelques secondes au poulailler pour en quérir.
Apres quelques minutés , elle nous apporte une crêpe comme je n’en avais vu: tout d’abord une crêpe très épaisse , agrémentée de fruits au sirop maison, cerises, prunes, des raisins et des amandes, des noix. Nous l’ avons partagé, car il aurait fallu un appétit d’orge pour en avaler chacun une.
Le temps étant très médiocre et frais , nous restons l’essentiel de l’après midi dans la chambre à bâtir des plans sur la comète à propos des jours à venir.
Vint le dîner
Dans la mesure où nous sommes dans un commerce intégré, l’épicerie , le restaurant , le café et l’hôtel ,au moins sa réception, tout se fait au même endroit, nous dînons dans la boutique, entre les fruits, un grand panier de citrons, des pastèques, les fûts (inoxydable) d’huile et les alcools et plein d’autres choses.
Le menu se composa d’une potée végétarienne exquise, et de l’inévitable , mais néanmoins délicieuse salade grecque . Un pichet de vin et un fruit.
La commerçante dînant ,en même temps que nous ,à une table voisine.
Nous pensons ne pas être très loin de la vie des personnes de cette région .
En avant , toute - Page 16
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Gerakari
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Fourfouras
Fourfouras
Fin du contournement du massif du Psiloritis ou mont Idi , en continuant d’emprunter de réseau routier bien calme de cette partie de la Crête .
Cela nous permet de traverser de petits villages qui tentent de retarder l’inéluctable où même le café -alimentation -cercle de jeux n’a pas réussi à trouver un exploitant ou des consommateurs.
Ces petites routes sont bien évidemment l’endroit où les pickups sont rois, et le ramassage du lait de brebis ou de chèvre à l’aide de bidon aujourd’hui en plastique, des blancs et des rouges, assure une bonne partie du trafic.
Pour la première fois nous avons vu un de ces véhicules chargé de laine, cela doit probablement sous entendre que la mauvaise saison est passée et que la tonte va battre son plein d’ici quelques jours. Je ne sais si ce régime s’applique aux chèvres , car ici elles ont le poil long, mais je n’ai jamais entendu parlé d’un » cashmere « grec !.
Vous vous êtes probablement rendus compte que nous bénéficions de toutes sortes d’hébergement et que tout hébergement est beaucoup mieux que rien du tout.
Celui d’aujourd’hui à une particularité. Les plus âgés d’entre vous se rappelleront de cette blague à propos de URSS qui se vantait d’avoir les plus grands….. y compris les plus grands nains du monde.
Ici , nous avons trouvé ici, non pas le plus grand, mais le plus petit bac à douches du monde , je ne peux pas mettre un pied devant l’autre dans ce bac.
Vous pouvez m’objecter que cet exercice est rarement à faire dans un bac à douches -
Platanos
Platanos
La journée se présente bien, nous avons un petit déjeuner et compte tenu de la modestie de l’étape, nous nous offrons le luxe incroyable de partir à 8h30.
Le ciel est d’un bleu de carte postale et nous cheminons sur une petite route qui égrenait des villages bien tranquilles.
Nous avançons quasiment à un train de sénateur et nous nous arrêtons plusieurs fois dans des cafés ,et nous constatons alors que cette partie de la Crête est moins bénéficiaire du tourisme.
Les cabaretiers ou les cabaretières ne pratiquent aucune forme d’anglais, ce qui m’empêche pas de se faire servir un café, car ce mot est dans le vocabulaire local.
Nous passons à Vorizia , qui beaucoup vécu les méfaits de la seconde guerre mondiale , mais aussi les efforts de libération de la tutelle ottomane, et qui honore jusqu’à plus soif ses héros . Statues, stèles, monuments sont appelés à la rescousse, mais malheureusement aucune inscription n’a été traduite pour les étrangers de passage.
Aujourd’hui encore quantité de chapelles et d’églises un peu partout . Et nous retrouvons la neige , certes très au dessus de nos têtes , mais elle résiste.
Nous arrivons aujourd’hui à la moitié du parcours et à un kilomètre près , nous croisons un couple d’alter égo. Eux sont jeunes et polonais , ils sont partis comme nous depuis plus de dix jours. Nous échangeons nos impressions du voyage, des populations rencontrées. , et des paysages..
Une photo, deux photos . Rencontre fugace certes mais éminemment pacifique que je souhaite à mes petits enfants et à tous les jeunes en général.
Nous arrivons de bonne heure au village où nous faisons relâche. Après quelques tâtonnements, nous finissons par trouver notre bonheur.
Nous sommes dans tout petit village et l’alimentation fait aussi office de café et vends pour les touristes de passage quelques colifichets dont quelques uns sont peut être de fabrication locale.
Quatre villageois y jouent une partie de carte, l’un d’eux s’interrompt pour encaisser nos quelques emplettes, car la localité ne possède pour le moment aucun établissement faisant restaurant.
Nous achetons pour le dîner , un paquet de pâtes et une boîte de sardines dont l’huile assaisonnera les pâtes.
Alors que nous retournions à notre appartement qui se trouve à l’étage d’une maison, je suis invité à faire la conversation avec le père de la propriétaire. Et c’est là que vous voyez combien les ressources humaines sont un art.
Le monsieur en question a travaillé en Allemagne quelques années, mais parle essentiellement le grec, et a eu une opération du maxillaire inférieur qui perturbe beaucoup son élocution. Il connaît aussi quelques mots d’italien. Personnellement je possède trois ou quatre mots d’allemand, dont heureusement « arbeit » et « kaput »et en italien « picolo » ,« capito » et « bambini « . Avec ce bagage et un petit verre de quelque chose ressemblant à de la grappa entièrement réalisé avec les vignes de la maison, nous avons tenu une conversation d’un petit quart d’heure, et avec l’aide d’un papier nous avons échangé nos âges respectifs et celui de nos épouses.