Arsonval

 

Arsonval, le jeudi 16 août

Nous avions programmé une étape d'environ 35 kms, mais elle se révéla un peu plus longue. Mais commençons par le début.

Nous n' avions pas cent mètres que nous nous apercevons que les chiens de la maison ont considéré qu'une petite balade matinale ne se refusait pas.  Et ils restaient indifférents aux rappels de leur maitresse. Il a donc fallu que nous retournions avec la compagnie jusqu'à l'entrée de la maison. Faux départ donc. Une fois les chiens prisonniers, nous pouvons partir pour de bon.

Nous marchons bon train et arrivons pour midi à Brienne le Château. Pour les bons élèves , ce nom rappelle bien évidement le lieutenant d'artillerie Napoleone Buonaparte, venu ici acquérir les connaissances qui lui seront très utiles sur tous les champs de bataille d'Europe.

Une autre figure de Brienne est un cardinal nommé Lomenie de Brienne qui me semble avoir participé au pouvoir politique dans les année qui précédèrent la révolution. Brienne le château possède une belle église et je ne dis pas cela parce qu'elle est consacrée à saint Pierre. A  l'intérieur outre de beaux vitraux, se trouve une superbe ferronnerie avec une partie en bronze doré et un blason avec la clef ,représentation classique de st Pierre, mais cette clef croise le fer avec un glaive. Cette oeuvre datant des années 1750, je n'ai pas d'explication a vous fournir.....

Nous reprenons notre chemin par un belle voie romaine, qui au début de 20 eme siècle a été "squattée " par la voie ferrée . Mais l' histoire rentre vite dans l'ordre.

Dans  la mesure où nous longeons l'Aube, nous finissons par la franchir. Nous entendons alors  des cris joyeux . Nous nous  penchons au dessus du parapet , et nous apercevons des baigneurs. Nous n'y résistons pas et descendons sur les berges sablonneuses pour profiter de l'aubaine par cette chaleur caniculaire. De belles baigneuses attendaient leur Renoir ou leur Degas. Nous ne les vîmes ni l'un ni l'autre. La chaleur est vraiment sensible, même si les petites routes que nous empruntons sont souvent ombragées . Nous voyons de très belles maisons, bien fleuries. Mais de tournicotis en tournicotons , nous arrivons enfin au terme de cette étape après 40 kms!! L' hôtel offre une agréable surprise, qu' il faudra financer.

Pierre

Eglise de Brienne

Les bords de l'Aube

Ulysse, n'y était pas passé, c'est vous dire..

 

Margerie- Hancourt

Margerie-Hancourt , hameau de Hancourt, Mercredi 15 août 

Il n'est de bonne compagnie qui ne se quitte et après des remerciements mérités, nous prenons la route.

Après deux kilomètres, la voie romaine se rappelle à notre bon souvenir et surtout nous offre une ligne droite de près de 10 kilomètres. Nous connaissions les Landes, mais ici c'est pas mal non plus.

Au village du Meix Thiercelin, l'église présente un décor assez particulier que nous avions découvert la veille , mais sans tout comprendre. Nous parlons de la "litre funéraire". Il s'agit d'une bande noire peinte sur le mur intérieur de l'église à l'occasion de la mort du seigneur du lieu. Nous repartons enrichis de cette information, qui nous permettra de briller en société lors de nos prochains diners en ville.

Comme nous ne trouvions pas d'hébergement, nous avons, sur le conseil de Jean Pierre Songy, forcé vers l'est car il y connaissait une chambre d'hôtes, opportunément disponible ce soir.  Pour y accéder nous avons traversé la plaine champenoise par une chaleur accablante aggravée d'un vent à l'égal du sirocco. Nous y avons fait une découverte qui devrait vider les avions pour Katmandou ou ceux de Kaboul dans le futur, il existe des champs de pavots en France. Avec une grande pudeur,ils sont appelés œillettes. Bien entendu , ils sont utilisés pour des usages pharmaceutiques.

Nous arrivons tout de même à bon port, mais assez fatigués, mais heureusement Mme Geoffroy est une excellente hôtesse et son époux , un agréable compagnon de table. De plus, sa profession le conduisant fréquemment sur les routes, il a pu nous donner des avis qualifiés, sur les chemins à prendre et les etablissemnts à fréquenter. Tout ceci nous fut fort utile. Pierre 

Ligne droite , vous dis je

probablement les restes d'une litre

un champ de pavots

Coole

Coole , mardi 14 aout

Nous cherchons un petit peu pour sortir de Chalons, mais globalement cela se passe bien. Aujourd'hui notre route va s'orienter plein sud en suivant une petite rivière , La Coole. Depuis quelques jours nous traversons la ligne des moissons. Il y a une semaine, vers Péronne , la moisson restait à faire. Juste  avant Reims, elle battait son plein, aujourd'hui , au sud de Chalons , elle est finie. On est même à l'épandage du lisier ce qui est moins bucolique.

Aujourd'hui, nous avons assisté à la récolte de la luzerne. L'agriculture moderne est impressionnante de productivité. Après avoir été coupée, elle est ramassée par une machine qui s'accouple à une remorque de camion. Une fois pleine, la remorque est alors attelée un camion pour former un semi remorque tradionnel qui va livrer la marchandise à l'entreprise située à 20 kms de là. Imaginez maintenant trois de ces engins travaillant quasiment de front dans la plaine!!!

Pour les plus romantique d'entre vous je peux aussi évoquer avec vous le parfum de la luzerne en fleur.Lorsque une parcelle de terre de plusieurs dizaines d' hectares couverte de luzerne en fleur dégage son parfum,,c'est puissant, et finalement assez rare.

Je veux aussi vous parler d'une situation très pratique pour les pèlerins, randonneurs et voyageurs à pied. Dans le département de la Marne il est très fréquent que les terres ne soient pas labourées jusqu'à la route ,mais qu'une bande de terrain soit laissée libre et permettant la circulation d'engins agricoles ou de piéton lorsqu'il s'en présente un. Cela permet d'avancer en minimisant les kilomètres , ce que ne font pas toujours les GR.

Ceci nous permet d'ailleurs aujourd'hui de rallier Coole avant la pluie. C'est Jean Pierre Songy qui nous accueille .Sa femme et lui reçoivent les pèlerins de passage et compte tenu qu'ils sont les seuls à proposer un hébergement à vingt kilomètres à la ronde, on peut dire sans exagération que la Francigena dans le Nord de la France, sur le chemin historique, n'existe que grâce à eux. Mais pour montrer combien ils sont hors du commun, Monique nous avait préparé un repas pantagruélique que nous avons pris seuls eux même étant invités à l'extérieur !!! Mille mercis à eux. Pierre.

Pas de petites exploitations...

Un  gout de Far West

Mais des micros mairies, qui ont fini par fermer.