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  • Gjirokastra

    Gjirokastra


    Nous avons quitté Berat la blanche à huit heures tapantes . Nous avions ,au préalable, bénéficié du petit déjeuner promis par notre hôte . Comme nous lui avions demandé ce service pour 6 h 30, il fut tout surpris de nous trouver fin prêt à 6h29....
    Puis nous avons pris le chemin de la gare routière et évidement nous étions extrêmement en avance.
    Cela nous a permis de voir le ballet des voyageurs et des bus qui se pressaient dans toutes les directions.
    A partir de 7h30 une petite agitation gagna l'espace immédiat de notre minibus ( 19 personnes officiellement ) car si pour les passagers chacun avait son espace, y compris les passagers excédentaires ( tabouret en plastique ), pour les bagages la place nécessaire est calculée de façon trop juste . Cela donna lieu à des palabres et se termina par des compressions de bagages  par fermeture des portes arrières .
    Parmi les passagers figuraient deux jeunes anglais, un italien , à peine plus âgé que les précédents, des albanais et nous.
    P1050440.JPG
    Puis le minibus s'élança . J'aurais  pu écrire qu'il se lança et que quasiment rien ne pouvait l'arrêter . Nous avons connu le bus en Mongolie sur des pistes en terre , mais cette matinée restera dans les annales.
    Le premier tiers du trajet consistait à passer d'une vallée à une autre. Petite route, étroite et sinueuse et où le bitume manque en de très nombreux endroits. Cela oblige souvent le véhicule aller de droite et de gauche afin d'éviter les très nombreux nids de poule. Pour vous donner une idée des conditions de ce parcours , le chauffeur a eu à plusieurs occasions la volonté de doubler un 4x4 en côte. Finalement il n'a pas réussi .P1050449.JPG

    Cette section achevée, nous étions sur la route qui nous conduisait à bon port.
    Nous bénéficiâmes  tout d'abord d'un tronçon totalement refait grâce à  d'énormes travaux de génie civil. Nos seules frayeurs étaient dues à la vitesse totalement excessive à laquelle nous roulions et autant vous dire que je n'en menais pas large surtout dans les descentes.
    Enfin la dernière partie est constituée d'un chantier de 30 kms , mais qui est ouvert à la circulation dans la mesure où il n'y a pas d'autre route. Et là dans une poussière , à peine endiguée par un arrosage parcimonieux, nous foncions pour rattraper d'autres véhicules.. A un moment pour gagner 50 mètres de route plate, nous avons emprunté le terre plein d'une station service!!
    Le tout avec le téléphone à l'oreille au moins 25% du temps de conduite....

    Mais notre bonne étoile est toujours là et nous sommes arrivés sains et saufs, mais légèrement contusionnés.
    Enfin Gjirokastra!! Il est midi moins le quart et nous étions contents d'avoir les pieds sur le plancher des vaches.P1050451.JPG
    Gjirokastra se situe dans la vallée de la Drinos et forme sur la rive ouest une barrière naturelle contrôlant les mouvements dans cette partie de l'Albanie. Site utilisé depuis six cents avant JC mais doté encore aujourd'hui d'une citadelle rendue nécessaire par une histoire tourmentée . Ici la  citadelle n'avait qu'une fonction militaire à la différence de celle de Berat. A l’intérieur est exposé une impressionnante collection de canons , prises de la dernière guerre
    Il y a encore peu , Athènes revendiquait cette ville et son territoire.

    Si Berat était ville blanche, Gjirokastra est ville grise. Les pierres utilisées pour la construction sont grises et les toits de lauze provenant des mêmes carrières renforcent cette palette.P1050450.JPG
    Du fait du climat déjà continental, les maisons traditionnelles comportent en général un premier étage pour l'hiver avec mur épais et fenêtres réduites, des quasi meutrieres, et un second étage pour l'été où au contraire on va chercher l'ombre et le courant d'air sur un balcon en encorbellement , la plus part des maisons étant orientées à l'est.

    Nous sommes maintenant entourés de montagnes (sommet à 1750 m en face de la ville) et la partie supérieure de cette ligne de crête est totalement dénudé .
      Cet après midi , de la fumée s’élevait de la mi pente. Est une pratique écobuage?

    Dès notre arrivée au B&B , nous nous sommes préoccupés de notre billet de bus de demain et surtout de son heure de départ ( 6h30)  car demain nous passons en Grèce .

    Pierre

  • Berat

    Berat

    Nous avions bien indiqué à l'hôtelier que nous partirions de bonne heure , il m'affirma que cela ne posait "no problem"  . A 6h15 vous nous auriez trouvé, en train d'escalader, à l'aide d'un fauteuil de jardin, la grille  donnant sur la rue..., cette grille étant fermée à clef.

    Ayant choisi la veille un hôtel excentré, il nous faut regagner le centre pour trouver un premier minibus qui nous ramènera  sur la grande route. 
    Ceci fait, nous attendîmes  très peu de temps avant d' être pris par un autre véhicule en direction de Berat. 
    Evelyne faisait la moue car ce minibus semblait  bien plein. C'est vrai qu'il ne restait que deux places. Un passager assis seul sur une rangée de deux places se lève aussitôt  pour que nous puissions être ensemble.
     Au bout de quelques kms l'humeur était de nouveau au beau fixe

    Nous arrivons à Berat . C'est une petite ville qui s'est développée sur la rivière  Osum, au              débouché d'une vallée encaissée.

    P1050401.JPG

    Historiquement une rive était musulmane , l'autre chrétienne , mais les deux sont rassemblées  par une blancheur  immaculée . 
    Le tout est dominé par une forteresse perchée au dessus de la ville musulmane. 
    Nous sommes arrivés tôt et  nous avons trouvé une chambre dans des délais incroyablement courts.  Un petit monsieur attendait l'arrivée du minibus et emballa l'affaire en deux temps et trois mouvements.
     Ceci réglé, nous avons préféré visiter la forteresse à un moment où la chaleur le permettait encore et nous attaquons la rue en pente, pavée de pierres.
    Un premier coup d’œil sur la ville nous avait séduit , mais la visite de cette forteresse, en réalité une ville fortifiée, nous a conquise. ( ce qui est rarissime pour une forteresse car c'est plutôt elle qui est conquise)
    P1050409.JPG Point de vue  incroyable sur l'ensemble des vallées environnantes, maisons dont beaucoup ont été restaurées et sont habitées , mais surtout l'église De la Dormition de la Vierge . C'est une église orthodoxe datant du 17 eme , aujourd'hui musée et présentant le prototype des églises de cette époque.un ensemble d'icônes  remarquables est exposé  dans deux pièces adjacentes .
    Un archéologue français a découvert à la fin du 19 eme siècle un ensemble de codices, ces textes éclairant la compréhension des évangiles  ,  les plus anciens  datant du IVeme siècle. 
    Tout cela est inscrit sur la liste des sites reconnus par l'Unesco et c'est ce que nous avons vu de plus intéressant depuis que nous sommes en Albanie.P1050415.JPG

    Pour retourner en ville , nous reprenons la rue pavée évoquée précédemment. Bien que fort pentue elle est ouverte à circulation pour autant que les véhicules soient en mesure de vaincre et la pente et le caractère glissant de ce pavage. Ce qui n'est pas le cas de tous !!

    Nous cherchons un restaurant indiquée dans le guide et préparant un plat de légumes , proposition pas si fréquente ici. Nous avons du mal à trouver. Je pénètre dans la boutique d'un (jeune) horloger . Je lui montre le nom et l'adresse. Il farfouille dans son ordinateur , me demande quelle langue je parle, trouve un traducteur, et me fait lire la réponse en français sur son écran. C'est une première pour moi.

    Après avoir laissé le plus gros de la chaleur, nous ressortons. Nous qui résidons devant la mosquée des célibataires, nous allons voir la mosquée des Rois. Elle fait partie d'un ensemble architectural remarquable qu'une habitante voisine , nous invite à voir de plus près .P1050432.JPG Elle nous commente en albanais ce qu'il faut comprendre du décor des pièces que nous voyons  dans le "tekke" qui est un monastère  de   bektashis,   derviches janissaires, et en dehors du fait que cela était très joli , d'une décoration particulièrement travaillée et c'était "original" nous n'avons pas totalement compris ce qui nous était dit, mais cela était fait avec une grande sincérité , bonne volonté et grand sourire, ce qui sont des qualités que l'on trouve facilement chez les albanais que nous avons rencontré.

    Nous poursuivons notre déambulation dans les rues et nous tombons sur un bâtiment universitaire, financé  les USA. C'est une reproduction à échelle un peu réduite du Capitole avec grande coupole, façade à colonnes et ailes des deux cotés . Je n'avais pas osé vous le dire, mais à Tirana ,il y a une rue Georges W. Bush. 
    Que dire de plus.....

    Pierre

    Ps : Tomor Shehu. Lagjia Mangalem. Berat   , adi_berat@hotmail.com

  • Dijvaka

    Divjaka

    Quitter une grande ville n'est jamais facile, la direction que vous souhaitez prendre est rarement indiquée au pied de l'immeuble où vous avez passé la nuit.

    Nous rallions donc la gare routière à la recherche d'un bus qui irait dans la bonne direction. Des chauffeurs de taxi nous proposent leur service, mais à des tarifs incompatibles avec notre budget . Malgre mon refus de faire affaire avec eux , l''un d'eux nous aide malgré tout à trouver la solution à notre problème . Il nous confie aux soins d'un "contrôleur" de minibus. Celui-ci , apres nous avoir fait quitter le centre ville et rejoindre la périphérie de  Durres , nous dirigera vers un collègue .
    Nous voyageons avec un couple de macédoniens . Vu de France , nous aurions tendance à penser que l'épaisseur d'une frontière ne change pas grand chose au comportement des gens. Eh, bien , si et le macédonien de maugréer après les conducteurs de minibus pour leur volonté de ne pas faire connaitre à l'avance le prix du parcours

    Le conducteur  nous déposera à l'endroit souhaité après s'être assuré une nouvelle fois que nous voulions descendre sur le bas coté de cette quasi autoroute , au niveau d'un pays qui n'a jamais intéressé le moindre touriste. Et il avait probablement raison.

    Notre intérêt à nous résidait dans la route qui partait à droite et qui conduisait apres une quinzaine de kilomètres à Divjaka. On peut qualifier cette route de départementale , son trafic étant très varié. Carrioles tirées par de petits chevaux ou par des ânes . Ces derniers sont très nombreux aussi le long de la route, attachés à une corde et broutant tout ce qu'ils peuvent dans le cercle ainsi établi. Mais également un fort trafic de  camions  et de voitures.
    C'est une région très plate, d'anciens marais, spécialisée dans les primeurs, mais on y trouve aussi des champs  de maïs. Mais globalement tout cela se fait sur des parcelles petites, voire très petites, ce qui exclue une grosse mécanisation , même si l'on voit des tracteurs verts et jaunes.P1050376.JPG
    Trop content de pour pouvoir remarcher, nous ne ferons pas les difficiles , mais ce parcours était largement composé de longues lignes droites, ce qui n'est pas tres agréable , mais surtout favorisent la vitesse excessive des conducteurs albanais.
    Nous arrivons néanmoins en à peu près bon état à Divjaka .
    Pour apprendre que l'hôtel indiqué sur notre guide se situait en dehors de l'agglomération , dans la direction de la lagune et de la plage, les deux éléments qui avaient motivé notre décision de venir ici. Bien que toujours désireux de poser nos sacs à partird'une certaine heure, nous faisons ce supplément de 3kms relativement sereins, puisque nous n'aurons pas à les faire cet après midi.  Mais à 11 h 30, la reserve de sérénité est quelque chose de précieux .
    Nous finissons par arriver devant l'hôtel . Il est fermé.
    Toujours garder une petite réserve de sérénité, cela peut servir.
    Nous sommes en limite de parc national protégé de "la lagune de Karavasta". Mais coup de chance nous venions de dépasser un autre petit hôtel , recommandé par personne , mais ouvert. Nous faisons les trois cents mètres excédentaires en sens inverse et arrivons à l'hôtel, avec piscine!!
    Je pense que c'est le dernier  WE d'ouverture pour tous ces établissements , ce que nous découvrirons plus tard en sera la confirmation.
    Oui, il y a une chambre de libre (il semble bien qu'elles soient toutes libres) , et oui le restaurant est ouvert (tant mieux car nous sommes à  trois kms du  village)
    Toute la famille s'y met pour comprendre ce que l'on veut, le père parle "restaurateur " et les deux enfants tentent de parler anglais, avec une petite avance pour la fille.

    Comme manifestement, les stocks sont au plus bas, l'armoire réfrigérante que l'on trouve absolument partout pleine à craquer, est ici au trois quart vide. Je ne sais même  pas si madame aura sa cannette de bière qui a remplacé l'Aperol Spritz depuis déjà plusieurs jours. ( pour être totalement honnête c'est plutôt une bière pression , mais ici ce serait beaucoup trop demandé)
    Comme nous avions attendu 45 minutes pour une tortilla pour déjeuner  , je pris les devants pour le diner et je convoquais les enfants pour leur dire que ce soir des pâtes , c'étaient parfait pour nous.
    Je commence par le mot"pasta" pensant que dans ce pays si proche de l'Italie, il était bien connu. Insuccès complet. J'essaye "noodles" totale incomprension.
    Le père arrive et lui , bien sur le mot "pasta" il comprend. Nous verrons quoi tout à l'heure.

    Les albanais à qui nous avions parlé de notre projet, nous avaient vivement encouragé , cet endroit étant un des plus beaux du pays . Donc après le déjeuner nous repartons pour 3/4kms pour aller à la plage et éventuellement nous baigner.P1050378.JPG
    Nous sommes au coeur du parc , belle étendue , sablonneuse, couverte de pins. Une sorte d'Arcachon, mais plus sauvage. Plus nous avançons plus notre étonnement grandi à la vue de constructions  nombreuses et franchement peu avenantes et en réalité totalement illégales . Des bars et des restaurants , des campings, le tout fait sans aucun goût.
    Puis nous finissons par arriver à la plage .
    Ce qui est terrible lorsqu'on voyage un peu , c'est que l'on fini immanquablement par comparer  .
    La plage, très longue, très profonde, est un peu triste .P1050384.JPG C'est la fin de saison et les déchets s'accumulent, les véhicules semblent autoriser à rouler sur la plage , des vaches déambulent devant la mer, et nous sommes moins de dix, plus un chien qui dort dans l'ombre d'un des cent parasols ( 10x10 ). Et pour couronner le tout, il y a sur la lisière de la plage une épaisseur d'algues ,de plus de vingt centimètres d'épaisseur sur 4/5 mètres de large, le tout,  plus ou moins en décomposition.
    Evelyne souhaite néanmoins profiter des transats. Je prends des photos"artistiques"
    Nous finissons par nous en retourner et nous croissons alors un camping car immatriculé en Gironde . Nous lui faisons bonjour , mais  bien naturellement,ne sachant  à quels olibrius il avait à faire, il poursuit sa route, vers l'eldorado que je viens de vous décrire et qui est desservi par une voie sans issue, dans tous les sens du mot.
    Dix minutes plus tard , il nous rattrape et nous discutons voyage avec le couple. Ils sont en passe de partir pour la Thaïlande avec leur camping car et leur trois enfants, mais dans un premier temps, c'est à dire demain ils seront à Berat, qui est aussi notre prochaine étape  . Peut être nous reverrons nous?
    Réponse pour les pastas : ce fut des spaghettis à la tomate fraiche. 


    Pierre.