Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 8

  • Durres

    Durres 

    Nous quittons l'hotel vers les 8 h et nous dirigeons tranquillement vers l'endroit où les bus pour Durres ont leur point de départ . C'est un carrefour sur une place en triangle. Miracle de la vie albanaise, dès que vous approchez de ce type d'endroit, c'est à qui vous indiquera le bus que vous souhaitez, ou vous qui serez hélés par le "contrôleur" de votre bus, qui est déjà en partance.
    La distance séparant la capitale politique et la capitale économique n'est que de quarante kilomètres et une fois dégagé de la banlieue , le car file bon train, sans négliger de s'arrêter pour déposer ses clients dans des endroits parfois surprenants.P1050369.JPG

    Durres est une ville multi-millénaire , toutes les civilisations méditerranéennes y ont trouvé un intérêt . Ce  port situé face aux cotes italiennes , fut de ce fait, le  point  de départ de la voie  Egnatia qui allait jusqu'à Constantinople . Mais lors de la partition de l'empire romain, Durres tomba dans l'escarcelle de l'empire romain d'orient.
    Puis le christianisme s'implanta. Ultérieurement  les turcs et l'islam arrivèrent .

    Que reste t-il de tout cela aujourd'hui?  Des ruines d'un amphithéâtre , dans lequel des fouilles viennent de débuter, et les restes du forum bien malmenés.
    Des églises et des mosquées, toutes en bon état .
    L'Albanie est une république laïque et les signes religieux dans la rue sont extrêmement  discrets. Aujourd'hui , nous sommes vendredi , jour de la prière des musulmans. Nous sommes passés devant la grande mosquée de Durres , il y avait quelques fidèles qui montaient vers l'édifice, mais beaucoup plus qui étaient attablés dans les cafés.
    Autre élément attestant d'une grande liberté de moeurs , c'est la tenue vestimentaire des femmes, rigoureusement identique à celle que l'on peut observer en France. Et l'on voit très très peu de femmes avec un foulard.

    L'histoire longue a amené des albanais dans beaucoup d'endroit du monde et les estimations donnent deux fois plus d'albanais à l'extérieur que dans la mère patrie,mais l'Italie et la Turquie représentent le plus gros contingent d'émigrés si l'on considère cette émigration sur plusieurs siècles.

    La conduite automobile est un des aspects de la culture le plus remarquable pour un européen de l'ouest. L'avertisseur est un instrument indispensable au conducteur prévoyant. Et peut être que plus qu'ailleurs, si c'est possible physiquement, c'est que cela est autorisé. En centre ville , les municipalités ont porté la hauteur des trottoirs à des niveaux impossibles à escalader pour une Mercedes, la voiture la plus répandue ici.
    A tel point que les auto écoles elles même les utilisent, ainsi les élèves ne seront ils pas dépaysés lorsqu'ils conduiront.P1050370.JPG

    Nous espérions pouvoir exercer nos membres inférieurs atrophiés par l'inaction, mais ce fut peine perdue. Outre le fait que même au bord de la mer , il fait encore très chaud, la route côtière  que j'avais trouvé sur la carte était sur le terrain un chemin de terre, et que chaque voiture qui passait soulevait un nuage de poussière !!!
    Nous décidons de nous rabattre sur la plage principale de Durres. Il y bien du sable, mais comme il y a aussi beaucoup d'algues en décomposition , l'eau est extrêmement turbide et quand on regarde les vaguelettes atteindre la plage à cet endroit, cela donne l'impression d'une marée noire. On a l’œil du poète , ou pas....
    Autre particularité de cette plage, les gens s'y allongent sur des cartons de récupération , vaut mieux avoir acheté un frigo, qu'un grill pain, sinon on est dépendant d'un estivant qui se sera lassé de son carton. 
    Le pays est en pleine phase de construction/reconstruction et il survit largement avec la diaspora et l'aide de l'Europe, soit à titre collectif, ou par des collaborations bilatérales. Une partie de bus municipaux sont français et les indications pour les voyageurs sont restées inchangées ...
    Une chose est frappante, c'est que l'on voit peu d'hommes en âge d'être actifs, par contre les retraités sont surreprésentés .

  • Tirana

    Tirana

    Comme pour le moment la marche est peu mise entre parenthèses , ce matin départ pour la capitale Tirana en transport en commun.
    Mais comme nous voulions être transportés , mais non roulés, nous avons dédaignés les minibus avec leurs couts clairement à la tête du client et sans aucun justificatif.
    Malgré plusieurs interpellations de chauffeurs qui démarraient, nous résistames cette fois ci à la facilité et nous attendimes sagement le bus. Nous eûmes la (bonne/mauvaise) surprise de constater qu'à l'aller j'avais payé 8,5 fois le prix de la descente!!!!
    Et en prime nous eûmes droit à une grande première pour moi. Le bus, apres avoir éteint, pour une raison inconnue de moi, son moteur, reparti au point mort et embraya directement en seconde pour remettre le moteur en marche. 
    Nous arrivons néanmoins à Tirana sans encombre. 

    Nous trouvons rapidement un hôtel à notre convenance et dès onze heures nous sommes sur le trottoir, libérés de nos sacs.
    Notre guide était d'un enthousiasme très modéré sur cette ville. C'est probablement une bonne approche, car chaque bonne surprise en est amplifiée . 
    Le centre est plutôt composé de larges avenues et de grandes places qui ont été plantées de dizaines voire de centaines d'arbres. Mais il faut du temps pour faire un arbre vénérable ....

    P1050343.JPG

     

    Nous avons traversé le quartier construit par les italiens, principalement des bâtiments  officiels un peu surannés maintenant , mais décorés de têtes de personnages et d'emblèmes martiaux de l'époque mussolinienne  sur les façades .
    Puis nous avons traversé la Lana pour nous diriger vers le quartier d'où le PC albanais faisait régner l'ordre. Par une ironie de l'histoire , ou peut être pour exorciser le passé, c'est maintenant le quartier le plus branché de Tirana avec une invraisemblable concentration de cafés et de restaurants. 

    P1050356.JPG

    C'est d'ailleurs là qu'Evelyne avait repéré dans le guide la présence d'une pâtisserie tenue par une française, bretonne de surcroît  La difficulté actuellement en Albanie, c'est que l'on procède à une grande lessive sur les noms de rue. On change d'époque, on change de héros. L'édition de notre guide ayant deux ans, on nage en pleine difficulté, mais pour  une madeleine de Proust, on s'acharne et l'on trouve . P1050360.JPG
    Dans la mesure où nous avions négligé , pour le petit déjeuner , la soupe à la tête de mouton, nous nous sommes rattrapés avec une très bonne salade et pour Evelyne une tarte molle, et moi un Paris-Brest. La proprio , qui est une excellente commerçante avait compris que nous étions "pays" est venue nous saluer, et a voulu savoir ce que nous pensions des produits qu'elle offrait. Tout était délicieux, mais elle le savait elle même , la crème du Paris-Brest manquait, légèrement, de fermeté. 
    Mais je lui ai aussi dit que j'étais le descendant d'un expert. Elle n'a pas voulu nous laisser repartir sans nous offrir une truffe au chocolat amer.
    Nous vous conseillons tous d'y aller lors de votre passage à Tirana.
    Pâtisserie française, Rruga Ibrahim  Rugova  -ish,   Tiranë. (rive gauche)

    Dans notre guide , il était aussi question de mosaïques à découvrir au fin fond d'un ruelle. du coté de l'ambassade de France. Nous voila partis. 
    Les rues droites et larges , c'est pour le centre, là c'était un peu moins vrai. Dans le centre d'une ville trouver quelqu'un qui parler anglais, c'est relativement facile, grands cafés, chauffeurs de taxi...
    Mais dès la première et immédiate périphérie les choses deviennent vite un peu plus compliquées. Et là la solution s'appelle "pharmacien " et si ce n'est pas l'anglais , c'est l'allemand, la langue des chimistes, ou enfin ici l'italien.
    Coup de chance , la pharmacienne est vacante et parle bien l'anglais et 

    est même extrêmement obligeante, jusqu'à venir sur le trottoir pour nous indiquer où il fallait tourner .
    Et nous arrivons sur les lieux. Des fouilles récentes  ont mis au jour les reste d'une villa romaine. Accolée à celle-ci  avait  été érigée dès le quatrième siècle une proto-église.
    La.visite est libre et gratuite, mais peut être  un peu négligée par les touristes et les albanais eux-même. Et comme je demandais à une jeune femme, qui se révéla être archéologue,  présente dans le bungalow à proximité , une information complémentaire, celle-ci nous a entretenu sur les diverses centres d'intérêts architecturaux d' Albanie.
    Elle partagea  avec nous ses réserves sur la ville Krujë que nous avions vu la veille et qui a souffert d'une urbanisation mal contrôlée dans son périmètre historique.

    P1050361.JPG 


    Nous avons repris notre déambulation dans les rues pour aller voir un pont de l'époque ottomane, dit pont des tanneurs, et heureusement aujourd'hui à l'écart de la circulation.
    Dernier info sur la ville. Un maire d'une époque récente, afin de quitter la grisaille précédente, avait eu l'idée de faire peindre un certain nombre d'immeubles avec des couleurs vives. L'idée de départ était surement excellente . Mais avec le temps la peinture s'est beaucoup affadie et l'effet recherché est moins souriant . Une nouvelle couche s'impose. 



    Pierr
    e

  • Krujë

    Krujë

    L'aventure, toujours l'aventure.
    N'ayant pas l'intention  de visiter la zone la plus montagneuse de l'Albanie et la zone lagunaire, par nature très peu peuplée et n'offrant pas de solution d'hébergement , nous décidons d'aller voir la ville de Krujë, présentée dans note guide comme la plus intéressante d'Albanie. Nous jouions déjà à quitte ou double !
    Cet objectif étant à environ 70 kms de Shkoder, nous étions convenus de faire une cinquantaine de kms en minibus et le reste à pied par un petite route que j'avais repéré sur la carte.
    Nous nous rendons sur la place des Cinq Héros , qui est un des points de départ des bus et minibus de Shkoder.P1050307.JPG
    Comme nous cherchions du regard où pouvait se trouver le bon véhicule , nous sommes....sollicités par deux hommes, le chauffeur et un rabatteur qui nous indiquent que nous sommes au bon endroit. Il est vrai que  la mention "Tirane" indiquée sur un panneau derrière le pare-brise est la direction qui nous convient.
    Pour moment nous sommes les seuls passagers. Je pose la question du prix de la course , il est question de 5 €, puis quand je sors un billet de 1000lek (7,5€), il me dit oui aussi, me rendra t-il la monnaie, la réponse sera non, mais les 5 € était -ce pour une personne seulement ? Comme les mongols, ils disent oui en dodelinant la tête de gauche à droite et non de haut en bas.
    Le minibus finit par se remplir et nous partons.
    J'ai la chance d'avoir à coté de moi  une charmante jeune femme australo- albanaise, avec laquelle j'engage une conversation. La force de la diaspora.
    Nous échangeons sur la marche, sur l'omniprésence de l'euro dans des transactions les plus banales , sur notre destination, qui me dit elle est un endroit magnifique. Elle s'est aussi inquiétée de l'endroit où nous souhaitions descendre.
    A bien des égards l'Albanie a des traits communs avec l'Inde . Le réseau routier principal correct avec ,en cours de réalisation, des routes à deux fois deux voies, mais qui peuvent être allègrement empruntées à contre sens.

    Le chauffeur nous arrête bien à l'endroit convenu.
    Et à partir de là une séquence de trente minutes va peut être résumer ce séjour.
    En Croatie et au Montenegro, nous avions été risque d'accidents, car les conducteurs étaient tellement étonnés de nous voir qu'ils faisaient faire à leur tête une rotation d'au moins 160° , tout en poursuivant leur route. Avec un véhicule à quatre roues, c'est déjà dangereux, avec un véhicule à deux roues.....
    Mais depuis ce matin, le phénomène c'est amplifié, tout le monde ou presque nous klaxonne, s'arrête pour nous proposer de l'aide, sans que l'on sache toujours si c'est bénévole ou intéressé . Ici la moitié ou presque de la population transporte l'autre moitié .
    Donc notre présence le long des routes allonge la liste déjà bien longue d

    P1050313.JPG

    es causes d'accidents. 
    Nous arrivons à un carrefour, nous prenons à gauche. Nous n'avons pas fait dix mètres que nous entendons un bruit. Nous nous retournons , un cyclomotoriste était à terre.
    Heureusement lui n'avait rien , mais la moto, roue avant très voilée , réservoir bien bousculé.
    Une voiture était elle en cause, je n'en sais rien. Mais nous ne nous sommes pas attardés sur le lieu de l'accident.
    Cinquante mètres plus loin un café . Nous décidons de nous y arrêter . 2 cafés et une grande bouteille d'eau, et au moment de payer, le garçon me dit qu'un consommateur avait réglé pour nous. Je proteste mollement, ce bienfaiteur nous demande d'où nous venons, et nous voila à parler français . Force remerciement et encouragement et nous repartons.
    Ces événements ont un peu perturbé notre lucidité, et pourtant il aurait fallu qu'elle fut à son maximum. Et nous prenons une direction qui n'est pas la meilleure.
    Nous sommes assaillis de conducteurs qui veulent nous mener à bon port. Un garçon, probablement ferrailleur (employé?) se propose d'aller vider son triporteur plein de ferrailles et de prendre sa voiture pour nous conduire à destination, un autre , mais travaillant en Allemagne et donc doté d'une Audi, s'arrête , traverse la route pour venir discuter et nous convaincre que notre projet est irréaliste et que je me trompe sur la distance à parcourir , il a raison le bougre, puisque nous ne sommes pas sur la bonne route, mais je n'en suis pas encore rendu compte.
    Nous progressons malgré tout et ce ne sont que des "hello" de la part de tous les garçons ou hommes que nous croisons. Pour les fillettes, jeunes filles et femmes , il y a clairement plus de réserve.
    Nous progressons sur le réseau secondaire et parfois la route manque de bitume, mais ne manque pas de poussière .P1050317.JPG La région que nous traversons , pas très éloignée de la capitale Tirana, est éventrée par de très grosses carrières ce qui n'apporte pas grand chose au paysage, mais apporte un trafic de camions important. 
    Sont également implantées des usines de ciments. Mais nous avons aussi vu des ateliers artisanaux de fabrication de chaux, au bois  fonctionnant sur des principes millénaires ainsi qu'une briqueterie fonctionnant elle aussi sur des méthodes ancestrales.
    P1050372.JPGDans la campagne la traction asinaire  n'a pas complètement disparue.

    Ma carte ne comportant pas de courbes isométrique , j'avais mal apprécié cet élément et lorsque cela est devenu évident , il fut pris la décision de reprendre  un minibus pour gravir le 500 nouveaux mètres de dénivelé .
    Là encore un poème , car ce  minibus à un grave problème de boite de vitesse entre la première et la seconde , mais bon , c'est la vie....

    Pierre