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  • Rocklyn

    Rocklyn

    Cette nuit a encore été copieusement arrosée , mais cette fois ci nous étions à l’abri.
    La dernière fois que vous n’avez lu, je vous avais laissé sur un souci d’hébergement. Dans la mesure où si nous suivons le Bruce trail, le vent nous porte aussi. Et en acceptant un peu plus de ceci et un peu moins de cela et en reprenant les différentes bases de données, à savoir Canadian B&B, Booking.com et les « Amis du Bruce Trail «  , nous avons jusqu’à maintenant toujours réussi à trouver un toit.

    En nous levant ce matin, nous avons constaté que la Beaver avait bien grossi des pluies de cette nuit et l’eau était devenue bien turbide. Même les oies évitaient de mettre les palmes dans l’eau. C’est dire...

    Comme la recherche évoquée plus haut avait abouti à un compromis qui faisait que le cocktail du jour se composait 90% de Bruce Trail et 10% de route pour atteindre notre hébergement, le plaisir de la randonnée primerait sur la progression .

    Mais tout d’abord, nous devons rejoindre le chemin et pour cela gagner la crête du coteau soit environ 180 mètres de dénivelé , sur une route parfaitement rectiligne, clairement construite par des ingénieurs qui n’avaient jamais utilisé un cheval, mais seulement de puissants moteurs à explosion. La pente était tellement forte que les très rares véhicules que nous avons croisé descendaient à 20/25 km/h . Il nous a fallu quatre micro-pauses pour atteindre le point haut.

    Une fois sur le plateau, nous avons retrouvé le chemin et avons entamé une superbe randonnée dans les sous bois.
    Les pluies récentes et abondantes avaient rendu tout cela très humide.
    A un moment donné le chemin plonge de six/ huit mètres à la verticale. Une échelle des plus rudimentaires, en bois a été accrochée à la paroi .
    Je demande pendant un instant au temps de suspendre son vol, afin de me préparer à me jeter dans le vide. Je ne me lance surtout pas , mais au contraire y vais à reculons, ce qui reste un moyen des plus ordinaires pour des descendre une échelle .
    Une fois en bas nous reprenons notre marche.
    A plusieurs reprises nous devons franchir des gués. Avec les pluies récentes les petits rus s’imaginent en torrents et s’ingénient à nous rendre le franchissement délicat.
    Nous croisons quelques personnes dont le responsable, bénévole, de cette section du chemin. BieN entendu c’est l’occasion d’engager la conversation sur le chemin et il nous demande si nous avons vu des arbres en travers .
    Nous lui répondons que non, mais apparemment ce n’est pas ce que lui a rapporté un «  auditor «  passé la veille. Mot prononcé en anglais, mais même sans un accent particulièrement marqué, mais dans ce contexte, nous lui disons que nous ne comprenons pas ce dont il parle . Mais comme il était passablement bilingue, il nous redit le mot en français « auditeur » qui est donc quelqu’un qui vient auditer le chemin.
    Nous repartons après que nous l’ayons remercié lui et toutes les personnes qui participent à la réalisation et la maintenance du trail. Avant cela il nous avait laissé sa carte de visite au cas où nous aurions besoin de quelque chose..
    Au bout de quatre heures nous sortons de la forêt, pour accéder à notre hébergement.
    Rocklyn, essentiellement un carrefour, quatre stops, quatre maisons, celle où nous sommes qui fait aussi débit de glaces (34 parfums ), dans l’angle opposé un général store, sur la fin; quelques biscuits maison, des friandises industrielles bourrées de sucres, des plats préparés dans le congélateur et différentes marchandises dont on se demande qui peut venir les chercher ici
    Dans les deux autres angles du carrefour deux maisons particulières, fatiguées elles aussi, mais au charme préservé par la végétation qui les entoure, voire les masque en partie. Quelques maisons supplémentaires forment à peine un hameau, malgré la présence d’une petite école.
    Puis les routes se perdent en lignes droites dans un horizon infini de champs et de bosquets
    Notre hôtesse débitant des glaces une clientèle variée s’arrête pour en acquérir , du grand père avec sa petite fille ,au biker au crâne rasé et en veste de cuir, et nous !!

    Puis nous remontons dans la chambre , et pendant près de trois heures essayons de combiner une étape de 40 kms demain vendredi, une étape samedi de 30 kms pour en faire une toute petite dimanche, la pluie étant de nouveau annoncée pour ce jour là . L’exercice est d’autant moins facile, qu’à ce moment de la journée , nous ne sommes plus spécialement lucide....

  • Kimberley

    Kimberley

    oh là là , je vois déjà les croqueuses de diamants se dire que peut être ....Kimberley...

    Vous n’y êtes pas du tout. Nous ne sommes pas en Afrique du Sud, mais au Canada, en Ontario précisément et ici les diamants sont détenues par les propriétaires des gros domaines que nous avons croisés sur notre chemin.

    Trêves de plaisanterie, après le déluge d’hier, il nous semblait téméraire de nous lancer sur un terrain gorgé d’eau qui aujourd’hui nous promettait , au moins sur une partie , de fortes pentes. Nous nous sommes donc contentés de suivre le chemin à distance en empruntant ces «  strade bianche «  ou chemins blancs de Champagne pour rejoindre Kimberley.
    Ce village se trouve au cœur de la « Beaver valley » comprendre la vallée du castor où coule la rivière du même nom. C’est endroit très touristique et donc les hébergements ne manquent pas, mais d’une certaine façon , il a concentré toute l’offre et nous avons beau chercher quelque chose pour demain , pour l’instant c’est l’insuccès complet.

    Dans la mesure où l’étape était courte et la gibecière légère , il était fort intéressant que ce village, à défaut d’une mine de diamant, posséda un général store.
    Nous nous y rendîmes donc . Autant celui dont nous vous avons entretenu , situé à Cheltenham, avait plus qu’un parfum d’authenticité, ici c’est un peu plus maniéré, jeune vendeuse , avec percing nasal et produits tous plus bio les uns que les autres.
    Néanmoins parmi ces produits se distinguait une boule de pain, de la taille d’un quasi ballon de foot, doré à souhait et pour lequel nous avons craqué et nous ne l’avons pas regretté ,bien au contraire.

    J’avais lu dans les commentaires accompagnant l’illustration de notre hébergement que 5 étoiles étaient insuffisantes pour valoriser cet établissement. Des comiques , ces américains du nord. Certes la position de la guest house près de la rivière est très agréable, mais pour le reste, il n’y a que le prix qui correspond aux 5 étoiles, enfin heureusement pas tout à fait.

    Pierre

  • Blue Mountains Bowering lodge

    Blue Mountains, Bowering lodge

    J’ai mis cette précision dans le titre , car nous avons nous même du mal à nous situer, tellement nous sommes en pleine nature.

    Je vous le laissais entendre hier, la nuit a été copieusement arrosée et ce n’était pas fini.
    A 7 h, nous avions fini de prendre notre petit déjeuner à la succursale de la société qui a nos faveurs en matière de café et sandwichs, qui se trouvait opportunément à deux pas de notre motel, mais nous décidâmes à patienter 30 minutes pour voir si le déluge ne se terminait pas ou du moins perdait un peu de sa virulence.

    Au bout d’une demi-heure, accalmie ou pas , nous nous décidâmes à mettre le nez dehors.
    Notre objectif était de remonter sur le plateau, qui est à ce moment , caché dans les nuages. Cette pente a été mise à profit pour créer un grand espace d’animation et de sports dont vous pourrez sûrement trouver une illustration en cherchant « Scenic caves » . Comme nous venions de nous farcir et la côte et une pluie battante, nous nous arrêtons au hall de la billetterie, pensant comme étant une formalité, d’obtenir un accord pour poser nos sacs. La bouche ne dit pas vraiment oui, l’expression du visage réprouvait manifestement cette idée. Nous eûmes la faiblesse de prendre un café.

    Nous reprenons la route. La pluie ne cesse aucunement.
    Moins d’un km plus loin, un doute sur l’itinéraire. Nous sommes en quasi pleine nature. Chose incroyable, une piétonne , une asiatique, vient vers nous. Je la hèle , lui pose ma question, mais elle n’a pas la réponse . Comme elle nous propose de nous conduire en voiture à notre destination, je lui réponds qu’à 17 h , j’aurais répondu favorablement, mais qu’à 9 h, cela irait à l’encontre de notre ambition. Elle nous propose alors de venir prendre un thé chez elle, à deux pas, dans une route forestière.
    Thé que nous avons sucré avec du miel de sa production.
    Cela permit à la pluie de tomber pendant 20 minutes sans nous mouiller, et en échange de nous réchauffer un peu.
    Mais le destin du marcheur est de marcher et nous repartîmes , sous une pluie parfois rageuse.

    Le simili road book était conforme et dans la mesure où le temps était pas trop à flâner, nous arrivâmes trempés et transis à destination, vers 13 h.
    Même mon passeport était humide ainsi que les vêtements de rechange.
    Dans les derniers centaines de mètres d’aujourd’hui, la pluie se décida à cesser de déverser son surplus d’énergie sur nous.