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En avant , toute - Page 140

  • Le Reclot

    Le Reclot, après Anglès

    Nous sommes à la dernière étape en altitude pour cette partie du voyage,
    Celle ci se déroulant sur un plateau parsemé de quelques reliefs, nous pûmes avancer bon train.
    Lorsque nous quittâmes l'auberge, nous fûmes un peu surpris de trouver les prés, situés dans les vallons, couverts d'une bonne gelée blanche. En effet les nuages de la veille avaient fini par se dissoudre pour laisser place à un ciel clair.

    La région que nous traversons est vraiment magnifique, avec ses  reliefs apaisés et couverts de forêts aux arbres centenaires. 
    Des exploitants travaillent pendant que nous passons. Bien sur, nous avons un peu le coeur serré de voir ces géants de la forêt tomber sous les coups des bucherons. Mais comme nous sommes également admiratifs devant de belles charpentes ou de beaux meubles, il faut se faire une raison, et laisser les hommes travailler dans l'ombre.
    Par monts et par vaux nous progressons et nous traversons encore une fois  nombre de gués .
    Nous croisons un magnifique menhir. Je n'ai pas eu encore l'occasion de vous  parler de cet aspect du paysage et de la présence humaine. Depuis plusieurs jours nous sommes encouragés par des panneaux d'information à nous dérouter pour aller voir dolmens , menhirs ou peintures rupestres, qui témoignent d'un peuplement très ancien. Mais nos contraintes propres de piétons limitent notre capacité à nous écarter du chemin....
    Les champs deviennent un peu plus nombreux et dans l'un d'eux nous avons pu observer un chevreuil qui avait décidé de rester de marbre. Bien qu'il fut un peu loin, cela nous laissa le loisir de l'observer.
    Tout ceci nous mène à Anglès , où nous découvrons une alimentation, tout droit sortie du "Bonheur des Dames " le roman de Zola.
     Pour la premiere fois depuis plusieurs jours il fait un temps suffisamment agréable pour que nous puissions pique-niquer dans les bois.
    A l'approche du gite , nous pénéttrons dans une zone où le maquis local, le Corps Franc du Sidobre , aidé par des renforts américains parachutés depuis Alger, ont pu, le 11 août 1944,faire prisonniers un nombre considérable d'allemands (+ de 2000) en garnison à Castres et quelques dizaines d'autres qui tentaient de remonter vers le nord depuis le Roussillon.
    Le bois où les combats ont eu lieu ont été baptisés par les habitants du secteur ,le "bois américain" en souvenir de ces combats.
    Nous apprenons en lisant les fiches didactiques implantées le long du chemin que la ferme du Reclot, où nous serons hébergés ce soir , était le quartier général du maquis de la région.
    En effet nous voyons, en arrivant, deux plaques apposées sur le mur de la propriété et rappelant ces faits d'armes.
    Ce gite étant le seul dans cette partie du chemin, nous y retrouvons un couple de suisses alémaniques, une allemande et une belge  qui fait le chemin depuis Menton, ce qui nous permis  de tenir un petit Conseil de l'Europe au cours du diner.

    Pierre

  • La Salvetat sur Agout

    La Salvetat sur Agout.

    Nous venons d'effectuer la plus petite étape de notre parcours , tout jusque 21 kms, mais c'était cela ou 40 kms. 
    Si le dénivelé n'était  pas vraiment un problème aujourd'hui, nous sommes néanmoins restés dans des altitudes comprises entre 750 et 950 m , le tout dans un vent toujours glacial et un soleil qui se fait trop attendre.

    Le chemin est toujours aussi sylvestre . Nous avons traversé plus d'une douzaine de gués , pour arriver au village de Villelongue.
    Au delà nous avons emprunté le sentier de l'Enfant Sauvage. C'est en effet par ici qu'avait été trouvé, vers les années 1870, cet enfant qui avait ,très probablement, été élevé par des loups jusqu'à l' âge de 7 ans , si je me souviens bien. Il avait été alors confié à un médecin qui s'était donné comme mission, tout en l'observant de façon la plus rationnelle possible  pour l'époque, de le ramener à la civilisation. Cette aventure a permis d'établir des théories en matière d'éducation.
    Cent ans plus tard , François Truffaut fit un film de cette histoire peu banale.

    Sur notre route , nous rencontrons bien quelques petits hameaux, mais pas âmes qui vivent.
    Nous arrivons à Salvetat. C'est bien la Salvetat de l'eau en bouteille.cette activité d'embouteillage permet à ce bourg d'afficher un semblant de prospérité , j'ai bien dit un semblant.

    Salvetat, Sauvetée en français, ou Villeneuve , dans beaucoup d'endroits, sont des villes ou villages qui ont été créés au moyen âge par des seigneurs du coin , laïcs ou religieux qui désiraient développer des espaces qui leur appartenaient. Et ils allaient faire du recrutement  dans les fiefs alentours promettant à ceux , dont beaucoup de serfs, qui s'installeraient chez eux ,des libertés supplémentaires, au regard de ce qui se faisait habituellement dans ces régions .

    La Salvetat, c'est le ' dernier village de l'Hérault que nous traverserons. Cela fait plus de huit jours que nous y avons pénétré . Il faut dire que le chemin a su nous faire faire des tours et des détours pour nous retenir plus que de raison. Mais c'est fini.
    Il nous faut impérativement allonger le pas et les étapes et marcher droit.

    Pierre

    Ps: nous nous sommés arrêtés à,l'auberge de Raisse, à la sortie de La Salvetat, adresse très recommandable.

  • Murat sur Vèbre

    Murat sur Vebre

    Ce matin nous savions que nous avions une belle étape devant nous. 23 kms seulement , mais un passage à 1017 m en partant de 329 m.

    Nous n'avons pas été déçus par le décor. Nous traversâmes des forêts de châtaigniers, puis de pins et enfin de hêtres. 
     Et c'est dans l'une d'elles , à proximité d'un petit ruIsseau que nous vîmes nos premiers chevreuils du voyage. Comme souvent , surpris ils détalent , puis s'arrêtent quelques dizaines de mètres plus loin, pour observer l'élément intrus. Comme il était trop tôt dans la saison pour qu'ils nous prennent  pour des fraises des bois, ils finirent par partir en sautant par dessus les petits obstacles sur leur chemin.

    Jusque sur les pentes du mont Frech, la forêt n'étant pas grande pourvoyeuse en emplois, nous ne rencontrâmes quasiment personne, et trés peu de constructions. 
    Mais ayant franchi ce point haut de notre randonnée , nous avons aussi franchi la ligne de partage de eaux. Nous sommes maintenant plutôt sur un plateau et l'activité agricole est beaucoup plus prèsente aussi bien par l'élevage que par  la culture proprement dite et nous voyons réapparaitre des petits hameaux.
    Les constructions ont d'ailleurs ici un système  de bardage particulier. Les murs sont souvent recouverts de grandes ardoises, environ un tiers de m2, ce qui est surement efficace, mais ne concoure pas à égayer ces  maisons.

     Cette randonnée essentiellement sylvestre, agrémentée de petites rivières,  de ruisseaux bondissants et de cascades jaillissantes fut un enchantement par le spectacle donné. Elle fut aussi , comme au theatre, l'opportunité pour les éléments du ciel de nous montrer ce qu'ils sont capable de faire à la mi-mai.  Bourrasques de vent, pluie et grêle , ont accompagné une température des plus fraiches, mais chaque jour la personne qui nous reçoit nous certifie que demain sera mieux.

    Encore aujourd'hui nous avons dépassé des pèlerins -randonneurs, dont un groupe d'une petite dizaine de personnes. En un tel équipage , la progression est forcement un peu ralentie.