Mesagne
Tarente - Brindisi , c’est une grande ligne droite effectuée par la SS7 , donc la voie Appia.
Et dans la section que nous pourrions emprunter, la nationale a été transformée en autoroute, ce qui lui a donné le label européen des grandes routes, dans le cas présent le E90. Et l’on doit, à mon avis , voir la , un hommage aux concepteurs de la voie Appia , que plus de 2000 ans après sa construction, elle soit reconnue comme une voie majeure de l’Europe.
Mais ceci ne fait pas l’affaire du piéton.
Mais si vous transformez une route classique en autoroute, les riverains se trouvent dans l’impossibilité de sortir de chez eux. Pour faire face à cette,situation il fut construit une route secondaire , parallèle à la route principale. Ce qui nous fut très utile.
Et ainsi nous arrivâmes à Villafranca.
D’abord cela montre que même par ici des villes franches furent nécessaires.
Et pour la première fois depuis que nous voyageons, + de quinze ans, une voiture des carabinieri s’arrête à notre hauteur. Une femme au volant, un homme comme passager.
- bonjour
- Bonjour
- D’où venez vous ?
- De France et nous sommes partis de Rome , depuis bientôt trois semaines et nous voyageons à pied. ( ici, clairement, c’est un argument qui calme )
- Et pas de problèmes ?
- Si un peu de langage, mais nous possédons les cinquante mots qui permettent de survivre
- ( petit rire )
- Arrivaderchi
Ils pourront alimenter les conversations à la brigade.
Nous avions décidé de nous offrir une toute petite escapade à Oria.
Nous sommes depuis le matin dans la plaine qui doit nous conduire à Brindisi et Oria se présente comme un pic au milieu de celle ci.
Cette situation en a fait un endroit chargé d’histoire, dont que je vais trop brièvement vous conter ,charge à vous de compléter mon court récit .
Donc ville fortifiée avec bien sûr des portes monumentales et oh surprise celle par laquelle nous pénétrons est dédié à Shabbatai Ben Abraham Donnolo , un érudit juif du début du 12 eme siècle. Et cette petite citée met clairement en valeur le quartier hébraïque qui devait abriter Donnolo. Même si cette période n’a rien eu d’un long fleuve tranquille, les intellectuels de l’époque arrivaient à se parler. En pays chrétien, il sut entretenir des contacts fructueux avec des érudits musulmans
Nous montons par les ruelles vers la place de la cathédrale, qui occupe tout de même le sommet de ce rocher , place qui sur son côté sud domine la plaine et l’on imagine facilement tous les lieutenants et capitaines Drogo scruter l’horizon, même si ici toutes les attentes n’ont pas été vaines.
Et nous reprenons la route car c’est l’une des étapes les plus longues.
La route est de nouveau plate et rectiligne, mais pas sans intérêt. En effet elle est bordée par une très longue succession de villas aux caractéristiques communes : grand terrain, grands et beaux arbres, généralement des pins parasols, formant une allée allant d’un portail plus ou moins monumental avec piliers , jusqu’à la maison. Le standing veut que la maison soit entre cinquante et cent mètres de la route et que les autres plantations rendent la maison quasiment invisible de la rue,mais pas totalement, il faut quand même que l’on sache que se cache ici une belle demeure.. La villa n’a pas d’étage et est construite pour les plus chic en tuffo romano.
Bien sûr c’est un peu la foire aux vanités, mais qui y échappe totalement ?
Sur le plan botanique, nous sommes passés devant une superbe pépinière, mais ce fut pour le plaisir des yeux.
Nous avons quand même admiré un plaqueminier dans l’une des propriétés évoquées ci dessus.
Et c’est la première journée où pour nous assoir nous choisissions le côté soleil, un vent de nord est ayant fortement rafraîchi les températures.
Pour clore cette journée , une petite rubrique gastronomique, pour vous faire saliver, tout du moins je l’espère. Nous c’était le cas.
D’abord nous prîmes un « ciceri e tria, » un plat de pâtes avec des pois chiches , zeste de citron et un filet d’huile d’olive . Cela se mange à la cuillère et c’est délicieux . Puis nous continuâmes avec un carpaccio de thon arrosé d’un jus de citron. Là aussi excellent.
Mais je ne voudrais pas terminer cette petite rubrique sans vous parler du gâteau de Lecce. Imaginez un petit pâté qui serait fait dans ces moules à forme ovale , une dizaine de centimètres long, quatre de large, une croûte en pâte sablée plutôt fine, mais qui se tient et l’intérieur fourré de crème pâtissière. Cela fait plusieurs jours que nous nous en régalons et j’avais omis de vous en informer.
En avant , toute - Page 33
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Grottaglie
Grottaglie
Nous quittons Tarente et ses 200 000 habitants. Ceci pour dire que cela ne se fait qu’après plusieurs kilomètres après avoir abandonné le centre.
La frange côtière que nous avons suivi pendant quelques temps rappelle beaucoup Nice et ses villas style fin 19ème siècle.
Cela va peut être vous paraître étrange , mais nous avons apprécié ce premier jour où la température avait baissé sensiblement. Hier 30° , je pense qu aujourd’hui nous devons plutôt être autour de 25° , avec en plus , un petit vent rafraîchissant.
Toujours aussi difficile de suivre la ligne orthogonale et donc nous nous sommes offerts une petite variante bien sympathique.
Grottaglie possède une grande réputation dans le domaine de la céramique et plusieurs dizaines d’ateliers fonctionnent au profit de cet art délicat .
Bien qu’étant maintenant aidé par un guide électronique, trouver son chemin dans ces villes anciennes aux entrelacs de rues quasi inextricables, vous fait vite tourner en bourrique et la ( petite ) crise de nerf n’est pas loin.
Avec un peu de méthode , malgré tout ,nous retrouvons notre chemin. Mais l’accueil n’est pas chaleureux et nous pourrons classer ce b&b parmi les moins agréables de notre séjour. Exemple, le WIFI existe, mais l’exploitante repart sans nous donner le mot de passe, ni bien sur, l’afficher comme dans beaucoup d’endroits . -
Tarente
Tarente
Notre hôtesse ayant l’amabilité de trouver notre petit périple plein d’intérêt , elle souhaitait en savoir toujours plus. Et pour nous retenir encore quelques instants, elle nous proposa le plus pantagruélique petit déjeuner qu’il nous a été donné de savourer.
Malheureusement, il n’est bonne compagnie qui ne se quitte et nous voici sur la route.
Comme souvent lorsqu’une ville d’un intérêt supérieur se profile, nous organisons une étape matinale afin de nous réserver l’après midi pour tenter de voir des choses intéressantes.
Le soleil est toujours radieux et cela permet de profiter de conditions les meilleures pour avancer.
Dans cette première moitié d’étape , nous sommes toujours dans cette zone arboricole extraordinaire, mais nous constatons que tout ceci s’obtient uniquement grâce à une irrigation omniprésente, y compris pour les vignes et les oliviers. La bataille pour l’eau se rapproche t- elle, comme le suggère certains?
La seconde partie de l’approche de Tarente est toute différente . Vous avez , par ordre d’entrée en scène une aciérie, actuellement propriété d’ArcelorMittal. 5000 personnes, s’étalant sur plusieurs kms de chaque côté de la SS7. Il me semble avoir lu très récemment qu’elle pourrait être à vous pour un Euro, mais à condition d’assumer des pertes annuelles récurrentes entre 10 et 50 millions d’Euro.
Et les drapeaux syndicaux flottants sur les grilles d’entrée du site, rappelle chaque jour au directeur du site , qu’ici , si ce n’est pas la cogestion à l’allemande, cela doit y ressembler un peu.
Un peu plus loin votre chemin vous amène à une raffinerie de pétrole de la société ENI, l’équivalent italien de Total. Un léger parfum de soufre dans l’air, dont seuls les écologistes voyageant à pied , pourraient se plaindre.
Puis vous découvrez, en un large regard toute l’étendue du golfe de Tarente, ce qui a l’occasion nous découvrir une nouvelle mer, la mer Ionienne .
A l’ouest le port moderne, c’est à dire celui où l’on traite les containers avec ces grues si caractéristiques.
Près de la ville , un port plus classique devant le quel sont en attente vraquiers pour le minerai de fer et pétrolier pour la raffinerie . Une dizaine de navires au total.
Mais ce qui est saisissant pour ceux qui ont la chance d’avoir vécu à Martigues , c’est que Tarente comprend trois grands quartiers celui de l’ouest, au centre une île puis à l’Est de nouveau , le continent ! L’île est rattachée à l’Est et à l’Ouest par deux ponts dont est mobile et permet ainsi l’entrée de bateaux de tonnage respectable.
Ces deux canaux alimentent une immense étendue d’eau que l’on pourrait assimiler à l’étang de Berre.
En revanche l’île d’ici présente un relief certain et une dimension conséquence ,1,5 km.
Et est constituée de quelques très beaux édifices, (cathédrale, facultés diverses, bureaux des gardes côtes....) ,en bon état s’ils ont un usage officiel , sinon le reste de l’habitat est dans un étant de délabrement considérable y compris un grand nombre de palazzos . La cathédrale revendique une partie de ses fonctions comme datant du 7ème siècle. En déambulant dans les rues , une petite pancarte nous encourage à aller vous un hypogée. Notre curiosité ayant été aiguisée, nous nous dirigeons vers l’endroit. Fermé, sans que l’on sache si c’était pour la journée, la semaine ou définitivement.
La marie y propose très officiellement des maisons à un Euro, mais avec plusieurs centaines de milliers d’Euro de travaux. Il ne semble pas que les amateurs se bousculent.
La partie Est de la ville date de la seconde moitié du dix neuvième siècle avec ces avenues larges ,se croisant à angle droit.
Ayant cet après midi de vacances , on nous avait recommandée a visite du musée ethnographique. Fermé pour travaux.
Vous savez sûrement que le nom de Tarente a qualifié une araignée appelée tarentule et que pour faire passer l’action du venin de la piqûre de cette dernière, il convenait de danser la tarentelle.