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En avant , toute - Page 35

  • Melfi

    Melfi

    Disons les choses carrément, ce fut une journée difficile.
    Et pourtant nous pensions avoir un maximum de chances de notre côté, mais le terrain reste le maître.
    Pour venir jusqu’ici, le topoguide prévoyait deux étapes, soit environ quarante deux kms .
    Nous décidons de sortir du programme et de construire notre propre chemin, sachant que le chemin prescrit faisait un large arc de cercle.

    Evelyne et moi avons regardé la carte attentivement et noté scrupuleusement les éléments du parcours, le n°des routes’, les noms des rues dans le village que nous devons traverser. Les tout premiers kms , impeccable, mais très vite plus de noms de rue , les numéros des routes ne correspondent pas à ce que Viamichelin indiquait. Mais heureusement notre destination « Melfi «  est indiquée.
    Depuis deux jours nous marchons sur un plateau où c’est créé un nouvelle mer, la mer Éolienne et encore aujourd’hui nous naviguons sur cette vaste étendue battue pas le vent.
    Le seul village traversé aujourd’hui s’appelle Aquilonia. On peut reconnaître le .patronyme d’Aquilon, dans cet Aquilonia.
    Pour y parvenir nous avions déjà connu des montées et des descentes. Mais ensuite nous eûmes une descente de 10,5 kms. Mais ce dernier exercice sollicite des muscles et des tendons particuliers . Je ne saurais vous dire comment s’appelle l’attache des cuisses au bassin, mais au pont sur la rivière , je boitais bien.

    Nous rentrons dans région nommée Basilicare .

    Devant nous restait encore 15/16 kms dont une grande partie en ascension.
    Un réglage de sac supplémentaire modifie l’emplacement des douleurs et permet de continuer.
    Ce fut l’occasion pour nous de voir un feu de broussailles, dont on du mal à saisir s’il est allumé volontairement ou s’il est involontaire mais que tant qu’il ne prend pas d’importance, les pompiers, qui ne peuvent être partout, laissent les choses se faire.

    Nous finissons par arriver à Melfi, un peu cuit, je dois l’admettre.
    Notre première action est de prendre une pâtisserie, une eau gazeuse, pour l’une , un Coca pour l’autre.
    Ayant retrouvé un peu de force, nous partons pour le couvent. Non, non nous n’étions pas sur le chemin de Damas, mais seulement celui de Melfi, mais les contingences financières du clergé local, ont transformé tout ou partie du couvent en hôtel . On y dort très bien. Nous avons juste une difficulté à faire admettre à l’aimable personne qui était à l’accueil que nous partirions à sept heures du matin et que nous manquerions le petit déjeuner.
    Ici aussi quelques difficultés à trouver un restaurant qui fonctionne à partir de 19h30.
    Je vous signale un superbe château fort , qui semble de la même époque que celui de Bisaccia.

  • Bisaccia

    Bisaccia

    Nous avons quitté l’hôtel Il Borgho tenu par un jeune couple un peu dépassé par les événements. Ils n’avaient pas vu qu’ils avaient une réservation et ont commencé par nous dire qu’ils étaient complets...
    Mais ce matin, la maîtresse de maison s’est bien rattrapée avec un petit déjeuner comme nous n’en avions jamais eu en Italie, avec entre autres des fruits en l’occurrence du raisin.

    Ceux qui nous suivent à la trace, vont penser : »quoi, une étape d’à peine vingt kilomètres , mais de qui se moque t’on? »

    Je vous l’accorde, c’est ridicule, mais nous rentrons dans une partie de notre voyage où les hébergements enregistrés sur les différents sites hôteliers ou même le répertoire des agriturimos, se font très rares, voire nuls.
    Cette courte étape doit nous mettre dans les meilleures dispositions possibles pour une première étape de plus de quarante kilomètres.

    Nous sommes donc arrivés aujourd’hui à l’hôtel prévu à 11h30 !!!!

    Pour vous donner une idée de la taille des communes par ici, nous avons quitté Guardia di Lombardi, pour entrer à Bisaccia. Deux demies communes pour vingt kilomètres.
    Au cours de ce parcours, ce fut presque exclusivement un paysage agreste constellé d’éoliennes. Et si j’ai employé le terme constellé ce n’est pas vainement, car il semble y avoir autant d’éoliennes que d’étoiles dans le ciel.
    Où que le regard se porte, les géantes d’acier moulinent l’espace. Nous sommes sur la ligne de crête , autour de 1000 m, et la ligne de partage des eaux entre la mer adriatique et la mer Tyrrhénienne, ce qui implique un courant de vent presque continu. Si l’on veux être un peu optimiste, c’est l’industrie que cette région n’avait pas, car la construction et surtout la maintenance d’un millier ou peu être plus d’éoliennes , représentent de très nombreux emplois.
    En revanche , nous avons vu assez peu de fermes photovoltaïques, ce qui est étonnant dans un endroit où le soleil est quand même bien présent.

    Bisaccia et sa région ont été affectées en 1980 par un séisme et bien que la ville elle-même n’est pas été trop affectée, une Bisaccia Nueva a été construite sur une autre colline, alors que l’ancienne continue son existence.
    J’ai eu l’occasion de vous parlé de la Grande Grèce, pré latine, mais plus de mille ans plus tard, vers 1100/1200 une renaissance était déjà en cours ici , initiée par des normands qui n’avaient pu trouver en Angleterre la satisfaction de leurs ambitions. Mais cette histoire tumultueuse, à la jonction des cultures latino-byzantines, musulmanes, juive et chrétienne a permis la transmission des textes grecs de l’antiquité. Donc à Bisaccia un château de cette époque , qui regarde vers le Nord. A méditer.

    Puisque nous sommes en ville à l’heure du déjeuner, nous allons profiter de l’occasion pour nous offrir un vrai déjeuner. Nous allons au Grillo d’Oro.
    J’ai dit plus haut agreste , mais j’aurais pu dire rural ou paysan et le repas était à l’image de ces qualificatifs.
    Après les antipastis, nous n’avions déjà plus véritablement faim tellement cela était copieux, mais après le primo piatti, nous avons dit stop. C’était excellent, mais si peu habituel pour nos estomacs. Deux bouteilles d’eau frizzante . Café et l’addition.

    Nous remontons vers le château et nous voilà sur la place de la chiesa cattedrale. Nous admirons sa façade et deux chiens pas agressifs mais trop affectueux se collent à nous. Nous avions l’intention de pénétrer dans l’édifice, mais cela nous encore plus encouragé . Édifice clair, statues de saints à profusion et chaire comme à la grande époque.
    L’un des deux chiens nous attendait à la porte, couché en travers.
    Alors que nous battions des bras pour l’encourager à aller voir ailleurs, un grand père, un autre, nous interpelle , en intimant au chien de déguerpir .
    Nous engageons la conversation. D’où venez vous? Deux trois mots de français
    Et il nous dit que son fils enseigne en France, mais surtout à Barcelone et parfois au Japon. Et nous encourage à rechercher sur internet le profil du garçon , profil impressionnant. Nous le félicitons d’une telle descendance. Et sur une telle admiration de notre part, il nous invite à prendre le café chez lui. Enfin sur la place, mais devant la porte fenêtre . Il nous raconte qu’il a été avocat et juge ici à Bisaccia, qu’il a 82 ans et nous parlons de choses de d’autres, cinéma et petits enfants. Et comme pour les bons amis , on sort la grappa. Offert de si bon cœur, cela ne se refuse pas.

  • Guardia di Lombardi

    Guardia di Lombardi.
    Nom de village particulièrement intéressant à analyser, qui devait occuper dix minutes d’un/ une retraité actif.
    Comme j’ai compris que certains lecteurs nous suivaient jusqu’à retrouver notre hébergement, pour vous faciliter la tâche, nous sommes à l’hôtel il Borgho, au second étage , chambre 21 , frapper avant d’entrer.....

    Cette journée était imaginée comme pas trop longue, mais encore une fois nous l’avons allongé bêtement le matin et le soir.

    Le matin parce que nous sommes partis en chantant, car il est vrai que nous avions dégusté notre premier repas de cuisine italienne fine.
    Nous demandons au gérant du b&b à quel endroit nous pourrions dîner de pâtes, il nous conseille un restaurant à quatre cents mètres de chez lui.
    Nous attendîmes car nos horaires ne coïncidaient pas avec les restaurants un peu chics. Mais cela valait vraiment le coup.
    Comme premier plat nous prîmes un émietté de rouget grondin avec des pâtes , chaque région, presque chaque ville a sa spécialité de pâtes ,le tout avec bien sur un sauce tomate maison....puis ensuite nous continuâmes avec un calamar grillé avec une scarole cuite, agrémentée de petites choses délicieuses, le tout arrosé d’un vin blanc du coin, vignoble d’Irpina riche bouquet floral et acidité très contrôlée . Parfait.
    Puis nous étions aussi satisfait par le rapport qualité /prix de notre hébergement. Nous étions donc sur un petit nuage, et donc pas les pieds sur terre et nous ratâmes une route à droite.....
    Le soir aussi, nous naviguons dans le cirage. Nous avions de longues recherches sur internet pour trouver un hébergement le long de la route.
    Hourra, nous trouvons la bonne distance, le long de la SS 303. Rien que des choses simples. Nous arrivons à Guardia de Lombardi, confiant dans le fait que le site de réservation indiquait SS 303, nous n’avons d’yeux que pour cette route. Nous laissons le croisement pour le centre du village, nous disant que l’hôtel doit se trouver un peu plus loin dans la campagne. Après deux kilomètres après ce carrefour et ne voyant rien, je pose mon sac et vais à la pêche aux infos auprès des derniers riverains de cette route. Après quelques tentatives, je tombe sur quelqu’un qui me dite qu’il faillait prendre la route du centre sur quelques mètres .
    D’une étape imaginée courte , nous l’avons transformée en une étape classique de 30 kms.
    Heureusement de bonnes rencontres :
    A l’occasion d’une alimentation en eau des véhicules, un automobiliste s’arrête pour nous suggérer un raccourci indiscutable et pour être sûr que tout se passe bien , il nous attend au carrefour suivant pour s’assurer que nous avions bien compris le chemin proposé.
    Plus tard en pleine ligne droite , sur la ligne des crêtes, aux alentours de 900 mètres tout de même, un autre automobiliste s’arrête et insiste pour savoir si tout allait bien et si nous avions besoin de quelque chose, mais en fin de compte , si le tout allait bien , parlait il de notre cerveau, plutôt que nos jambes,?