Byodoji, 22, Yuki, Anna city.
Cette journée était envisagée comme un peu difficile, cumulant dénivelé et longueur. Nous eûmes en supplément une vraie pluie sur la fin du parcours.
Nous venions de prendre notre petit déjeuner lorsque nous rencontrâmes la randonneuse néo-zélandaise. Elle était désolée, sa famille lui demandait expressément de rentrer, le pays s’apprêtant à couper les liaisons aériennes avec l’extérieur ? C’est dommage pour elle et pour nous , car elle semblait avoir une sacrée expérience. Elle avait parcouru, entre autre la Francigena et plusieurs chemins de Compostelle.
Nous partons pour une première ascension 500 mètres de dénivelé et 3,5 kms de long. En pratique quasiment tout en escalier. Heureusement que nous avons quelques kms dans les jambes , mais pour le souffle et le rythme cardiaque il faut faire des pauses. Pour cette ascension une douzaine. Le Kakirinji (20 ) se mérite . Petit incident lors de la visite chez le calligraphe. Un groupe de pèlerins en autobus font leurs dévotions devant le temple principal qui se trouve adjacent au bureau du calligraphe. Nous respectons les pèlerins en prière et nous attendons la fin des psalmodies. Celles ci finies je mets mes grands compas en actions et fends le groupe qui se disloque , et commence sa translation vers le calligraphe. Je me fais rembarrer par le responsable du groupe qui pour permettre à ses ouailles de passer en premier me fait dire par une femme parlant anglais que je dois d’abord aller prier.
Dans un premier temps en vue d’éviter l’incident diplomatique, je m’exécute.
Mais quand elle repasse devant moi, je lui dit que chez nous les marcheurs ont la priorité sur les gens en autobus.
Nous redescendons vers la rivière Naka.
Quelques centaines de mètres de plat et nous attaquons un second dénivelé de 500 m et 4 kms. Et pour commencer , que du bonheur . Une petite route , certes qui monte , mais c’est beaucoup moins fatiguant que des escaliers.
Cela dure pendant deux mille quatre cents mètres. Mais les meilleures choses ont une fin et pour les 1400 derniers mètres , nous retrouvons les escaliers.
Mais ces derniers hectomètres ne furent pas plus facile car la fatigue commence à se faire vraiment sentir. Au final même temps que la première ascension. Ce temple, le Tairyuji est aussi accessible par un téléphérique.
Longue descente où nous trouverons quelques dizaines de mètres de via ferrata, mais vraiment rien de bien méchant.
C’est une grande chance que nous ayons pu faire cette partie par beau temps et qu’il n’y ait pas eu de pluie depuis plusieurs jours dans ce secteur.
En arrivant dans la vallée nous fûmes tout étonnés de tomber sur un groupe de singes en liberté .
Au temple 22, Evelyne souhaite prendre un café. Surprise, il est servi avec un spéculos de la marque Lotus. Est-ce vraiment nécessaire d’aller prendre son café si loin alors que l’on le même service à 100 mètres de chez soi?
En reprenant la route nous croisons un petit jardin privé à visée pédagogique et le jardinier avait noté sur sa dizaine de parcelles les noms en japonais, mais aussi en latin. Vive les botanistes intelligents.
Plus loin une femme nous aborde en anglais avec le vif désir que cette conversation dure un peu. Ce fut un crève cœur de lui faire comprendre que nous avions un bon bout de route à effectuer.
Deux kms après , une voiture s’arrête à notre hauteur , et une femme vient nous offrir un Osetai . Cette fois ci , il s’agit deux mascottes en porte clefs .
Approchant du but , nous fûmes moins attentifs et nous nous trompons une nouvelle fois de chemin.
Nous terminons ces trente cinq kms sous une pluie battante et finissons par trouver notre hébergement.
Nous usons du truchement de notre hôtesse pour obtenir une nouvelle adresse pour demain.
Toujours pas d’internet dans ces petits établissement.
Pierre
En avant , toute - Page 48
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Byodoji ( 22 ) Yuki, Ana city
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Tatsueji (19) Katsuura town
Tatsueji, ( 19 ) Katsuura Town
Les supérettes ici ont pratiquement toutes une machine automatique à faire le café et comme elles ouvrent très tôt nous y avons acheté notre petit déjeuner, mais peut être parce qu’en ville , nous ne pouvions le prendre à l’intérieur.
Nous l’avons pris sur les marches d’un temple en face.
Petite chose vue ce matin. Ici les gens vivent très vieux et ils sont très considérés. Par exemple au distributeur de billets, le fabriquant a installé une sorte de pince un peu souple où l’on peut coincer sa canne sans risque qu’elle tombe à terre , pendant que vous réaliser une opération bancaire.
Aujourd’hui les conditions météo sont excellentes et pouvons avancer légers.
Bien sur encore quelques kilomètres excédentaires car nous avons raté de prendre à gauche .
Pour ceux qui ont eu la patience de chercher une carte un peu précise de Shikoku, ils ont du voir que jusqu’à hier nous tournions un peu en rond, mais à partir d’aujourd’hui cela est fini et nous prenons le large.
Hier je vous avait dit que si nous voyons des orangers cela ne semblait pas être une activité agricole à part entière. Jugement un peu hâtif, car aujourd’hui nous sommes dans une vallée beaucoup plus large et donc plus propice à des exploitations certes modestes. Certaines d’entre elles mettent les fruits sur un présentoir avec le prix affiché et une boîte où vous déposez la somme requise.
Nous avons pu très vite apprécier cette production locale , dans la mesure où en quittant le temple 18 nous croisons deux dames refaisant le monde sur un banc.
Elles nous ont gratifié d’un Osetai de deux oranges, que nous avons mangé peu après assis dans une hutte construite le long du chemin pour les pèlerins.
Et comme c’était probablement notre jour de chance ,en début d’après midi, une voiture s’est arrêtée près de nous et une femme nous a remis un sac rempli de cinq oranges. Nous sommes particulièrement heureux de cela car les fruits sont rares dans les supérettes ainsi que dans les repas que nous prenons le soir dans les auberges ( ryokan )
Pendant que nous dînions la néo-zélandaise qui avait partagé notre dîner il y a quelques jours est arrivée . Problème, elle n’avait pas réservé et dans ces petits établissements, ils n’achètent que les ingrédients nécessaires à satisfaire les clients qui ont réservé. Donc pas de dîner pour elle, même pas un bol de riz et/ ou de soupe , ce qui semble pousser le concept pas de réservation, pas de repas un peu loin. -
Tokushima
Tokushima city
La nuit avait été claire et cela pinçait ferme ce matin quand nous avons mis le nez dehors.
Le premier temple à voir aujourd’hui , Dainichijii, est à plus de quinze kilomètres et nous avons pu le rejoindre par de petites route bien tranquille, si tranquille que cela nous a permis de voir une harde de chevreuils d’au moins une douzaine d’individus.
L’île de Shikolu, se trouve à peu près à la latitude du sud de l’Espagne et fort logiquement sa végétation lui ressemble beaucoup. Si l’on ne voit pas d’exploitations véritables , en revanche les orangers et citronniers sont légion dans les jardins particuliers ou dans des petits terrains.
À tel point qu’une orange est offerte aux pèlerins lors de la visite du temple.
Nous progressons dans une vallée réputée pour ses cerisiers en fleurs.
Mais comme nous sommes dans une vallée encaissée si le cerisier bénéficie d’une bonne exposition il commence déjà à défleurir , au contraire sur le versant opposé, les bourgeons se forment à peine.
Je redoutais un peu les difficultés de compréhension, mais en réalité soit les personnes que nous croisons ont déjà des bases voir plus en anglais, mais surtout le commun des mortels soit son smartphone avec une application « traduction « , la personne parle à sa machine et celle ci traduit, avec plus ou moins de bonheur !!!
Parmi les petits détails de la vie que nous découvrons, c’est qu’ici les pièces se mesurent en tatamis, 7,8 ou 10 tatamis, sachant qu’un tatamis fait 1, 65 mètre carré.
Comme prévu , nous faisons réserver notre futur hébergement par l’hôte du soir. Et comme ce futur hébergement figure sur le guide, mais sa catégorisation n’est pas toujours très claire pour nous.
Donc hier soir , la guest house, s’était récemment transformée en auberge de jeunesse avec dortoir. La pèlerine faisait grise mine, mais notre budget était , lui, plutôt souriant.
Nous sommes allés chercher dans la supérette voisine de quoi nous sustenter, la quintessence de la nourriture industrielle.
Pierre