Shosanji (12) Kamiyama Town and
Le petit déjeuner est servi à 6 h....et il sensiblement plus occidentalisé que le précédent. En plus des légumes sous différents assaisonnements,soupe au tofu et le traditionnel bol de riz , il y a une demie banane et un œuf au plat. Si vous vous ennuyez, confiné chez vous , faites avec des amis ou vos enfants un concours consistant à manger un œuf au plat avec des baguettes, c’est assez réjouissant.
Cette formalité expédiée, nous sommes sur la route à 6h30 et nous découvrons que la canopée de la forêt couvrant le massif est blanche d’un voile de neige tombé pendant la nuit. Et il ne fait pas vraiment chaud.
Nous avons ce jour deux cols à franchir, le premier à 800 m d’altitude le second vers les 700 m , là où se trouve le temple de la Montagne Brûlée.
Pour les japonais ce parcours est qualifié de « Henro korogashi « qui peut se traduire par « culbuteur ou tueur de pèlerin «
La première partie se fait plutôt facilement, le chemin prenant la forme d’une allée large de deux mètres , la difficulté apparaissant quand l’allée se transforme en escalier.
Nous avions vu la neige sur la cime des arbres , mais il en avait aussi au sol dès six cents mètres . Le tout accompagné de fortes bourrasques, qui n’empêchait pas la progression, mais glaçait l’atmosphère.
Nous croisons deux chevreuils et les regardons passer , protégés par le vent qui avait masqué notre arrivée.
Puis la belle allée du début se transforma en un sentier des plus classiques.
De plus en plus régulièrement nous faisions une petite pause pour retrouver respiration et rythme cardiaque acceptables.
Nous arrivons enfin au sommet et bien évidement nous redescendons, avec prudence , car la neige cache les pierres glissantes ou les racines traîtresses.
Puis il faut attaquer le second col et là c’est une progression dans un sentier raviné dont les pierres qui le constituent en très grande part nécessitent bien souvent une petite escalade.
Nous avions repéré depuis quelques temps des traces de pas dans la neige. Nous finissons par rattraper un japonais déjà bien fourbu . Comme je lui mime des battements du cœur à un rythme élevé , il me fait signe que oui et prend la décision de poser son sac pour une pause. C’était la choses à faire en dépit du temps frais , humide et peu propice au farniente.
Nous continuons de grimper dans cette forêt magnifique, sublimée par la neige et parfois un coup de soleil furtif.
Dans un dernier effort nous arrivons au col et sommes accueillis par une allée somptueuse qui serpente à flanc de montagne. Puis après un ultime virage l’entrée du temple se présente devant nous, après une volée de marches.
Nous avons lu dans la littérature consacrée à ce pèlerinage que seulement 5% des pèlerins empruntaient cette section. Nous avons mis 4h35. Le guide nous informait qu’il fallait compter entre 4 et 6 heures . Cela reste satisfaisant pour nous.
La salle du calligraphe étant particulièrement vaste , nous demandons à y déposer nos sacs . Ce qui nous est accordé très aimablement.
Nous faisons un rapide tour , car une fois à l’arrêt, l’impression de froid vous saisit assez vite. Nous retournons vers nos sacs et demandons maintenant s’il est possible de pique-niquer ici. Là aussi aucun problème et même mieux , le calligraphe vient nous voir et nous propose du thé ,ce que nous acceptons avec empressement.
Mais ce n’est ni le temps , ni le lieu de se goberger et nous repartons après les remerciements d’usage.
Notre hébergement n’est qu’à six kilomètres et nous y serons rapidement.
À partir de demain , nous passons aux choses sérieuses et 35 kms sont à l’ordre du jour.
Surprise à la guest house, il n’y a pas beaucoup de clients , seul un japonais en plus de notre clientèle. L’établissement est agréable , mais il y fait un froid de canard notamment dans les couloirs et dans la salle de bains commune.
Pour le dîner le grand jeu, nous avons revêtu le kimono et yukata. Repas encore une fois délicieux mais servi , cette fois ci , sur une table basse. Moi qui suit souple comme un verre de lampe , une véritable torture , mais avec plusieurs positions j’ai réussi à tenir tout le dîner.
En avant , toute - Page 49
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Shosanji(12) Kamiyama Town
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Fujiidera (11) Yoshinogawa ciry
Fujiidera (11) Yoshinogawa City
Ce matin, nous partons à notre convenance puisque notre hébergeur n’assurait pas le petit déjeuner.
Nous avions pris du solide dans la chambre , mais le café a été pris dans supérette que nous avions repérée un peu plus loin.
Nous arrêtons au temple 9 qui est désert et le calligraphe absent.
Nous poursuivons vers le temple appelé Kirihataji. Celui -ci à la particularité de se trouver à flanc de coteau et il faut gravir 300 marches pour accéder au temple le plus élevé. Nous nous contenterons du temple principal qui est un peu en dessous. Ayant voulu jouer les malins en laissant nos sac en bas , pour éviter d’avoir à les porter pendant cette ascension, nous fûmes bien narri (?) quand pour présenter le livre au calligraphe , nous nous aperçûmes que le livre était resté en bas dans nos sacs. J’ai fait une ascension supplémentaire.
Alors que nous allions reprendre nos sacs, nous voyons un japonais avec des ampoules à un pied mais pas grand chose de sérieux pour y remédier.
Nous lui offrons deux pièces de Compeed que nous considérons comme souverain pour ce genre de problème. On peut dire, je crois que c’était notre « O setai » du jour. Il nous remercia chaleureusement dans un anglais très correct.
Nous reprenons la route pour traverser la vallée de la rivière Yoshino.
C’est une large vallée alluviale et la rivière est contrainte par deux digues destinées à un canaliser le cours. Néanmoins deux bras occupent cet espace avec au milieu des terres maraîchères.
Peu avant d’arriver sur les berges , une voiture s’arrête à notre hauteur et une jeune femme nous offre un « O setai » un sac dans lequel se trouvait une boîte très élégante fermée par un élastique rouge.
Elle nous demande d’où nous venons et à notre réponse , elle s’exclame : » oh oh France, bonjour « . Nous la remercions chaleureusement et elle repart comme elle était venu.
Et cette boîte contenait cinq gâteaux fourrés d’une pâte de fruit , que j’identifiais comme de la purée de marron , Evelyne penchant pour quelque chose à base de fruits. Qu’importe c’était délicieux.
Si nous nous référons au trajet prévu, nous avons fait tout juste quarante kilomètres en deux jours , ce qui est notoirement insuffisant, mais nous avons demain une étape présentée comme très difficile et il était probablement judicieux de ne pas y arriver déjà un peu entamé. Mais une fois l’obstacle franchi , il va falloir allonger le pas.
Nous sommes accueillis dans un ryokan , petit établissement familial où le repas du soir et le petit déjeuner sont assurés.
Lorsque nous descendons dîner , à 17h45, nous retrouvons avec deux américains ,une néo-zélandaise et trois japonais,dont une femme. Comme s’était la première fois que nous dînions ensemble , les échanges de souvenirs sont restés mesurés, même si vous venez de nouvelle Zélande ,des states ou d’Europe, c’est que vous avez des heures de vol.
À 18h30 le dîner est terminé et il fait nuit noire.
Pierrea
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Kumadaniji, Awa City
Kumadaniji, Awa city
Le premier mot est celui du nom du dernier temple visité, le second de la ville concernée .
Ce matin, petit déjeuner. Pas besoin d’aller si loin pour écrire cela.
Mais si, mais si. Car un petit déjeuner comme celui-ci, vous n’en ferez pas tous les jours. En fait, c’était notre dîner en , petite, réduction. Poissons ,omelette, riz et soupe miso. Dans les poissons, il y en avait des petits, deux centimètres de long, pour l’épaisseur, je n’avais pas mon pied à coulisse .
Au moment de partir , le japonais que nous avions rencontré dans le temple et qui avait choisi de dormir dans le même établissement que nous , nous fit don d’O-settai. C’est la tradition ici de faire des petits cadeaux , ce n’est pas la valeur marchande qui compte , mais le symbole.
Ne sachant que faire en retour, nous le remerciâmes en force courbettes.
Il est 7h30 et nous partons sous la pluie.
Nous passons fièrement devant les temples 1 et 2 , dans la mesure où nous les avons visité hier.
Pour les novices, comme nous il y a quelques heures, les temples que nous visitons sont d’abord de vastes parcs dans lesquels sont répartis différents sanctuaires. Ils sont magnifiques, mais restent globalement à taille humaine.rien à voir avec les temples indiens ou les cathédrales où l’homme est peu de choses face au créateur. Dans tous les cas, il s’y dégage une grande sérénité du au charme des lieux et sa très faible fréquentation.
La pluie cesse , et nous ne nous en plaindrons pas. Par contre si on peut émettre un soupçon de critique sur le balisage, je vais profiter de l’occasion que vous ne donnez. C’est un peu comme partout, il y a des moments où il est très léger. Un premier fourvoiement après qu’un changement de direction manquait ( + 4/5 kms ) puis un peu plus loin un autre avec de moindre conséquence.
Arrêt dans une boulangerie , pour acheter deux flûtes avec des barres de chocolat . Nous avions connu cela pour le goûter quand nous étions gamins.
Pour cette première journée de randonnée nous avons visité 8 temples et fait officiellement 22/23 kms en fait une trentaine compte tenu des digressions volontaires ou involontaires.
Nous arrivons à notre hébergement et notre hôte est très sympathique et prêt à se mettre en quatre pour nous rendre service, dans la mesure où il ne fait ni dîner ni petit-déjeuner.
Cette formule est beaucoup mieux que rien , mais ne facilite pas les échanges .
Nous ressortons pour faire quelques courses et pique-niquons dans la chambre.