Paris Roissy
Jusqu’à maintenant tout se déroule pour le mieux.
Les trains sont à l’heure, les RER ne sont ni en panne ni en grève . Nous avons nos cartes d’embarquement.
L’aéroport sans être désert , ne connaît pas la grande foule. Certes début mars n’est pas la période la plus chargée de l’année , mais le flux des voyageurs est , semble t’il, restreint en raison de la crise sanitaire.
Les contrôles sont passés à la vitesse de l’éclair, pas plus d’une personne devant soi.
J’avais pris contact avec un responsable de l’organisation du pèlerinage et celui-ci m’avait répondu qu’un cas avait été déclaré sur l’île et que dans la mesure du possible un report serait une bonne chose. Nous nous contenterons d’éviter la zone du malade si nous sommes informés de sa localisation.
L’heure de l’embarquement approche et nous nous dirigeons vers la porte désignée.
Surprise 99% des voyageurs portent un masque. Il y en a de toutes les formes et couleurs, mais en réalité nous sommes les seuls à ne pas en avoir.
Autre surprise l’avion est quasiment plein.
Une fois assis, un steward vient nous demander si nous avons des masques. Comme nous lui répondons négativement, il va en chercher sans délai et nous en donne.
J’essaie de laisser mon nez en dehors de cette quasi prison, mais je me fais morigéner. Ne voulant pas d’histoire avec le Régime , je finis par obtempérer.
Dans le registre des choses probablement un peu excessives, des voyageuses sont équipées de tenues chirurgicales intégrales et pour deux phénomènes, des lunettes de natation. On ne l’a pas exigé de nous...
Le personnel de bord est bien sur dûment équipé, mais leur masque est assez curieux , une forme en bec de canard, ce qui les fait ressembler à des Donald aux yeux bridés.
Nous avons pour le premier vol , 9650 kms à faire avec ce bâillon sur le visage.
Lors d’autres voyages et vols plus touristiques ( Réunion ou Antilles ) les passagers passent une partie du temps à se déplacer dans l’avion. Ici rien de tel. Les hublots ont été masqués dès le décollage et les gens sont comme scotchés à leur siège .
Nous avons eu très rapidement après le décollage , une collation, peut être doit on appeler cela un repas. Il y avait bien un plat chaud , viande, probablement bœuf, du riz bien sur et des épinards. Dans un petit récipient en plastique une salade de pommes de terre. Mais je ne saurais vous dire si c’était une entrée ou un dessert( vu de l’empire du milieu ) tout cela est parfaitement mangeable, mais le chef n’a pas à redouter de perdre une étoile au guide rouge ( le notre ) , pour le Guide rouge de là-bas, je ne sais pas ce qu’il en pense. En fait le plus agréable de cette séquence , c’est même les chinois sont obligés de retirer leur masque pour manger et cela fait un bien fou.
En cours de route , on nous reprend la température, ce qui avait déjà été fait avant de monter à bord. Je rassure les habitués des méthodes traditionnelles, pas de prise de température par la méthode rectale. Cela aurait été trop long.
Nous entamons notre descente vers Shanghai , pour une courte escale.
Pierre
En avant , toute - Page 51
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Paris Roissy
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La préparation
Un tour à Shikoku
Nombre d’entre vous savent que nous avons quitté notre précédente maison, et que la future est en cours de rénovation.
Nous quittons le chantier avant que celui-ci soit totalement achevé , en dépit de notre engagement de chaque jour.
Nous partons donc pour cette nouvelle aventure dans une condition physique sensiblement amoindrie.
Si vous ajoutez à cela , les soucis sanitaires qui agitent la planète ces temps-ci, la barrière de la langue , la différence culturelle très importante et dans un premier temps le décalage horaire, vous aurez une idée du challenge de ce circuit.
Shikoku, c’est d’abord une île qui se situe au sud de l’île principale ( Honshu, où se trouve la plus part des grandes villes bien connues du Japon, Tokyo, Osaka...). Puis c’est aussi le lieu d’un pèlerinage très ancien, initié il y a plus de mille ans par un moine bouddhiste dénommé Kobo Daishi, commu aussi sous le nom de Kukai, fondateur de la secte Shingon.
Circonstance du lieu et spiritualité orientale, le chemin épouse la forme d’un cercle . Quatre vingt huit temples à visiter et 1200 kms à parcourir à pied pour lesquels nous nous accordons quarante cinq jours.
Dans la liste de nos handicaps évoqués plus haut , j’ai omis de dire que cette île un peu à l’écart, et donc faiblement touchée par le tourisme , dispose d’un taux de locuteurs en anglais assez faible.
Enfin et en espérant que cela soit le dernier de nos soucis , la littérature dont nous disposons précise que les Japonais, s’ils sont d’une patience d’ange , n’aiment pas l’imprévu et que donc nous devrons réserver nos hébergements 24 heures à l’avance, ce qui n’est pas dans nos habitudes. Il est toujours difficile d’apprécier à l’avance le relief, notre état de fatigue et l’état de la météo, le temps que nous passerons dans les temples et l’heure de notre départ, tous éléments qui influent sur notre heure d’arrivée !!!
Et pourquoi Shikoku ? Il y a encore quelques mois , nous étions plutôt sur une randonnée en Crête ou sur le « Bruce trail « au Canada. Mais en faisant les cartons du déménagement, j’ai relu , avant de m’en séparer une collection de Géo et l’un d’eux relatait ce pèlerinage et nous nous sommes dits que plus tard cela serait peut-être plus possible.
Régulièrement le site de réservation nous informe de la disponibilité du vol et pour le moment le voyage peut se faire.
Les billets les moins chers ( Eastern China Airlines ) impliquaient une escale à Shanghai. Pour le Paris - Shanghai, je pense que les chinois maintiendront le vol coûte que coûte , mais l’entrée au Japon depuis la Chine pourrait, en fonction de l’évolution de l’épidémie, se révéler moins facile, même si l’escale à Shanghai ne dure que deux heures, dans la zone de transit.
Dans ce capharnaüm qu’est la maison actuellement, il faut que nous retrouvions nos affaires de randonnée qui sont dans un carton , mais lequel?
Quand nous avons mis tout cela au garde-meubles, nous nous imaginions dans la maison début février au pire vers le 15....mais pas dans un océan de cartons et de meubles dans tous les sens.
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Trondheim
Trondheim
Encore un mot sur la soirée d’hier .
Le bénévole de la paroisse qui était de service cette semaine, est en plus un historien amateur , et particulièrement disert sur la géologie de sa région , qui fut façonnée par les différentes glaciations, et sur l’histoire de l’église du village.
Cette dernière date du 12 eme siècle , construite à l’époque où le catholicisme était la religion du roi, donc du peuple. Vint la Réforme et la tornade qu’elle fit s’abattre sur les éléments constitutifs de la doctrine catholique. Tout fut balayé , dispersé, brûlé ou recouvert de chaux , pour ce qui était peint.
Ainsi la chaire a retrouvé ses couleurs originelles il y a seulement quelques décennies.
Un panneau du maître autel , probablement mis en lieu sur , au 16 eme siècle est réapparu mystérieusement au 20 eme siècle . Et les habitants y sont tellement attachés qu’ils ont refusé, il y a quelques temps de le prêter pour une exposition aux Pays Bas..
Et notre historien a tenu son auditoire en haleine pendant près de trois quart d’heure
Retour dans la salle paroissiale pour mettre nos matelas sur le sol, cette solution étant plus confortable que des lits de camp grinçant.
La nuit passée ,nous prêts pour l’ ultime étape de ce voyage.
Le temps est superbe et le ciel limpide.
Au cours de cette journée , nous eussions du prendre un (petit ) bateau pour traverser la rivière Gaula. Et bien que nous fîmes le nécessaire requis, à savoir appeler la veille pour informer le passeur de notre intérêt pour son activité , il me dit qu’exercer son art le dimanche matin à 10 h, lui était impossible.
Était ce les oursins dans les cheveux de la cuite du samedi soir ou les dévotions dominicales , je ne sais , mais nous fîmes le tour jusqu’à un pont qui fonctionne nuit et jour.
Nous pénétrons sur la commune de Trondheim alors qu’il nous reste à parcourir 22 kms. Et c’est très dur de savoir que l’on est presque arrivé, mais qu’ il faut encore grimper un nombre incroyable de côtes , franchir ces prairies marécageuses, de traverser des forêts interminables, de parcourir ces lacets dans les rues sur les coteaux de Trondheim.
Enfin au détour d’un virage, nous surplombons le centre de la ville et voyons distinctement les tours de la cathédrale.
Encore trente minutes d’effort et nous y sommes vraiment.
Nous sommes accueillis fort aimablement par trois dames , dont une nous invite à indiquer, à l’aide d’une épingle , sur une carte de l’Europe , notre ville d’origine. Pour le moment une seule autre épingle pour le France, quelque part du côté de Saintes.
Nous terminons un peu fatigués par ce chemin très physique, avec pas mal de dénivelé et un sol à apprivoiser à chaque instant.
Vivement le prochain
Pierre