Tashkent 2
Pour notre dernier jour en Ouzbékistan, nous voulions mettre une dernière touche à nos impressions relatives au pays où du moins sur les grandes villes .
En effet si la modernité est bien présente dans le cœur occidentalisé ou soviétisé, il ne faut pas s’éloigner beaucoup pour retrouver le vieux fond local, mâtinée par la vielle Russie.
C’est d’abord la largeur des rues et leur traitement , ainsi que l’habitat qui les borde qui vous parlent . Les vielles rues , plutôt étroites qui vous assurent une protection contre le soleil ou le vent glacial soufflant de la steppe l’hiver.
La vielle ville russe offre des rues nettement plus larges, que dans beaucoup d’endroit on qualifierait d’avenues, des arbres , souvent fruitiers, mûriers , abricotiers,cerisiers et noyers pour ce que nous avons vus, des maisons basses qui doivent cacher des jardins et puisque nous rapprochons du centre quelques immeubles pas très hauts d’ailleurs.
Pour peu que ces maisons n’ai pas fait l’objet d’un entretien rigoureux, qu’elles soient situées sur un axe menant au centre , et que son propriétaire russe soit retourné dans sa mère patrie, amicalement poussé par l’air du temps, il est fort possible, sinon probable qu’un immeuble la remplace prochainement. C’est ce à quoi nous assistons sur le chemin du centre-ville.
Enfin le centre soviétisé , avec des avenues incroyablement larges, si large que le fonctionnaire qui a calculé le temps de franchissement pour les piétons a dû prendre le temps standard , ce qui ne permet pas , même pour nous, de traverser dans le temps alloué.
Il faut parfois ajouter des contre-allées toujours arborées.
En revanche , je reviens un peu sur les immeubles qui bordent ces grandes avenues. Aujourd’hui nous nous sommes approchés de ces bâtiments et si de loin ils faisaient illusion , de près ,c’est une autre histoire.
Ce matin l’objectif était aussi d’aller voir le parc Navoï , qui paraissait susceptible de nous procurer un peu de fraîcheur sous ses frondaisons.
Sur le chemin nous avons été amenés à longer le canal Ankhor qui traverse la ville . Et nous fûmes fort surpris de voir des gens se baigner dans ce canal où flottent des bouteilles vides pour le visible. Pour l’invisible......
Le courant y est suffisamment fort pour qu’un nageur entraîné fasse du surplace contre le courant.
Pour les marcheurs, cela offre pendant un petit kilomètre un chemin frais et ombragé.
Cela nous amena au parc Navoï où très vite vous tombez sur le « palais des mariages » . Rien que cela vous encouragerait à rester célibataire . J’imagine l’usine à mariages le samedi ?
Heureusement à quelques centaines de mètres de là se trouve la medressa Abdul Khasim. Elle a fort intelligemment été transformée en centre artisanal, où chaque cellule /chambre a été transformée en atelier. Mais à la différence de ce que nous avons vu à Boukhara ou Samarcande où la partie commerciale primait très largement avec étalage des produits à l’extérieur, ici rien de tout cela . Même pendant les heures ouvrables rien ne se devine de la cour . Dans ces conditions, matinales , on fait assez vite un rapprochement avec un cloître , si ce n’est qu’au rez de chaussée, ce n’est pas un déambulatoire /galerie couverte, mais une cour carrée, avec quelques arbres, dont au moins ici, deux abricotiers de deux variétés différentes.
Déjeuner pour 22€ pour deux, il est temps de partir les additions augmentent à chaque repas...
Retour à la guest house pour préparer nos affaires( un peu )et nous reposer du soleil ardent ( beaucoup )
Nous ressortons en fin d’après-midi, la chaleur commençant à décliner.
Je souhaite prendre en photo un four à pain installé en plein air sur le plateau d’une remorque. Les fours à pain en plein air, on en rencontre facilement, sur une remorque c’est plus rare.
Lorsqu’il s’agit de prendre des individus , je demande toujours l’accord des intéressés, je dois dire que pour le four à pain , je ne lui ai pas demandé et sa propriétaire furax est venue ne dire que cela n’était pas possible. Cela ne me gâchera pas mon séjour ...
Dîner italien de nouveau et retour de bonne heure, car demain lever à 3h 15, et retour à Bishkek. Je ne sais plus très bien, si nous partons de suite ou pas.
Si la réponse est positive, ne vous attendez pas à un billet quotidien. Il sera sûrement écrit , mais restera dans la boîte, jusqu’à ce que nous trouvions une liaison WIFI et cela ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval.
Pierre
En avant , toute - Page 65
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Tashkent
Tashkent
Nous voici donc repartis
Nous quittons la guest house fort sympathique et cherchons un taxi pour nous conduire à la gare. Un chauffeur se présente à nous en nous proposant Khiva ou Boukhara, ce qui représente dans un cas comme dans l’autre une belle course. Lorsque nous annonçons « la gare » l’enthousiasme faiblit notablement.
L’hôte de la guest house nous avait indiqué qu’il fallait compter 8000 soums.
On nous en demande 10 000. Dans la mesure où le différence représente 20 centimes, nous n’engageons pas une négociation sans objet.
Nous arrivons sans encombre à la gare, monument immense où errent de rares voyageurs . Nous montrons nos billets à différents employés dans la gare et les instructions varient d’un individu à un autre , alors que si nous questionnons différentes personnes, c’est plutôt pour avoir des confirmations.
Nous avions quarante cinq minutes d’avance sur l’heure de départ , nous sommes donc relax. Sauf si quelqu’un nous précise quelque chose en anglais , il y a toujours un doute, mais nous progressons néanmoins du hall de la gare au quai. Un train est en gare , j’en déduit que le notre arrivera sur l’autre voie. En réalité le train en gare est celui que nous allons prendre. Il ne reste plus que quelques minutes et nous finissons par monter un peu en catastrophe dans un wagon précédent le notre .
En fait c’est un train de nuit et il semble que nous ayons pris deux couchettes, celles du bas. Il est 8h30, et il nous semble un peu tard pour dormir, mais le responsable du wagon nous apporte néanmoins des draps propres...
Le train n’était pas parti depuis deux minutes que deux fillettes viennent nous demander en anglais , d’où venons nous et comment nous nous appelons. Sur ce une voyageuse, qui se révélera plus tard prof d’anglais, voyant que nous pratiquions engage à son tour la conversation et sert d’interprète à un petit groupe d’hommes. Au bout d’une heure elle est demandée ailleurs et nous quitte. Elle immédiatement remplacée par une autre anglophone, mais à l’accent un peu plus difficile à comprendre, mais après quelques minutes tout va bien. Puis la première revient. Photos réciproques, photos de Saint Malo...
Au bout de deux heures , la bienséance conduit chacun sur son aventin.
Nous pouvons alors consacrer du temps à observer le paysage , plaine bordée au loin , par un relief que la brume de chaleur rend incertain.
Plaine écrasée de chaleur où travaillent , principalement des femmes sarclant les cultures à la houe. Sans eau, le désert . Avec de l’eau , toutes sortes de cultures, céréales ou arbres fruitiers.
Le wagon se transforme petit à petit en étuve , si bien qu’en quittant le train et marchant sur le quai en plein soleil, alors que 35º sont annoncés, nous avions l’impression d’une relative fraîcheur due aussi à un filet d’air.
Au portillon de sortie de la gare, l’habituelle et toujours pénible cohue des chauffeurs de taxi qui veulent capter votre attention, alors que vous êtes encore dans un état, non pas semi-comateux, mais plutôt trois quarts comateux.
Un peu après le summum du brouhaha, je finis par porter le regard sur un conducteur ( je ne dit pas chauffeur, ce qui impliquerait un côté légal) qui parle anglais, ce qui peut se révéler utile pour expliquer là où nous voulons aller.
Coup de chance , il connaît , et c’est très près de la gare.
Tout va bien , mais une petite déception attend Evelyne, car si la chambre est très correcte, les sanitaires sont collectifs ...
Le choc de la chaleur malsaine de la ville, nous terrasse plus ou moins et nous restons sagement dans la chambre agréablement rafraîchie par l’air conditionné.
Requinqués sur le coup de trois heures , nous nous remettons en marche, pour nous diriger vers le centre ville . Autant vous dire que nous marchons du côté de l’ombre portée des immeubles. Pour le moment nous n’avons vu que la ville moderne, c’est à dire globalement d’après la dernière guerre. Sur des avenues immenses, il fut construit des bâtiments à peu près acceptables et aujourd’hui encore ou toujours en bon état . C’est le deuxième rideau qui marque les horreurs architecturales de l’époque soviétique . Tout étant au rabais, de l’esthétique aux matériaux, puis de l’entretien défaillant ou/et trop coûteux .
En revanche pas mal de parcs, des avenues et des rues très boisées , même dans le centre qui ,dans un moment d’envolée lyrique , pourrait rappeler le parc de Maison Lafitte ou du Vesinet .
Justement dans l’un de ces parcs , nous flânons le long des éventaires des bouquinistes locaux, qui proposent énormément de livres en russe, mais il est bien possible que les lecteurs voient leur nombre diminuer.
Evelyne avait lu sur notre guide, le plus grand bien d’un grand magasin d’état, le TsUM, en particulier en ce qui concerne le choix de soies. Ambiance sinistre, il y a tellement peu de clients que le personnel est le nez sur son téléphone portable ,quand il ne fait pas purement et simplement la sieste .
Et le rédacteur du guide, s’il connaît bien l’Ouzbékistan, n’a jamais mis les pieds en Inde , car là bas on peut dire qu’il y a du choix.
Nous poursuivons notre découverte. Et comme nous n’avions rien pris à déjeuner et décidâmes de nous offrir un break dans la cuisine locale et passant devant un sympathique restaurant italien. Nous nous y arrêtâmes à 18h30. Il n’y pas d’heure pour les bons commerçants.
Et pas loin d’une heure pour regagner nos pénates.
Pierre.
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Samarcande 3
Samarcande 3
Une petite échappée en dehors de Samarcande va nous permettre d’apprécier plus tranquillement les charmes de la campagne environnante. Pour cela nous prenons la direction d’Ourgout. Au retour un arrêt est prévu dans une fabrique de papier artisanale et une fabrique de tapis.
Comme le beau temps est revenu , nous partons dès huit heures afin de ne pas succomber à la chaleur déjà naissante.
Nous roulons une trentaine de kilomètres et en approchant d’Ourgout nous observons quelque chose d’inconnue pour nous. Toutes les branches des mûriers ont été coupées, afin d’apporter des feuilles aux vers à soie, dans Les magnaneries alentour.
En son temps , il devait se produire la même chose dans les basses Cévennes du côté du Vigan.
Nous terminons notre trajet en buttant sur les premiers reliefs et la voiture doit escalader des chemins qui, s’ils n’étaient larges, pourraient être qualifiés de muletiers. Le transport asinaire étant encore fréquent ici, cela ne pose pas beaucoup de problèmes.
Nous descendons de voiture pour visiter un sanctuaire , dont la particularité a été d’abriter une salle de classe sous un arbre. Et quand je dis sous un arbre , je ne parle pas comme de rendre la justice sous un arbre, mais bien entre les racines d’un très vieil arbre. La surface disponible est évaluée à 21 m2!!!
La visite de l’atelier de papier se fait sur le chemin du retour. Nous reprenons les branches de mûriers maintenant dépourvues de feuilles, et dont de petites mains s’activent à retirer l’écorce . Cela se retire très facilement ,ne nécessitant aucun outillage particulier. Ces écorces sont mises à macérer huit heures dans de l’eau. Ensuite elles sont pilonner par des marteau actionnés par un axe lui même mu par une roue à aubes.
Tout cela donne une bouillie qui tamisée sur des formes , va aboutir à une feuille de papier très solide. Pour preuve on fabrique avec les feuilles ainsi obtenues ,des vêtements , dont on me dit qu’ils peuvent être lavés .
Nous repartons et prenons la direction d’une fabrique de tapis.
Pour une fois , on peut penser qu’une partie des tapis proposés à la vente sont fabriqués sur place. Il y a une trentaine d’ouvrières. Je crois avoir compris comment on fait la différence entre un tapis fait main , chaque brin de laine est attaché séparément,et un tapis fait machine.
On comprend mieux aussi pourquoi un tapis fait main ne peut pas être bon marché.
Retour à Samarcande pour déjeuner.
Puis nous poursuivons vers un lieu nommé Chah-i-Zinde, appelé l’avenue des mausolées.
Ici rien de grandiose comme ce que j’ai essayé de décrire hier, mais au contraire des lieux d’une taille beaucoup plus mesurée , et un travail de décoration des plus raffinés
C’est un peu à l’écart des lieux les plus touristiques et comme c’est aussi un lieu de pèlerinage, cela confère à cet endroit un calme et une quiétude particulièrement reposants. Les gens que nous croisons sont très aimables et insistent pour nous figurions sur leurs photos de famille ou avec leurs amis pour les plus jeunes. Quelques minutes plus tout nous avons été interpellés par un groupe de trois jeunes étudiantes qui voulaient savoir d’où venions nous , ce que nous pensions de l’Ouzbékistan, depuis combien de temps nous étions là et bien d’autres questions.
J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de ces estrades/tables /sièges particuliers que l’on trouve dans les restaurants locaux, et le chauffeur de ce matin m’a donné le nom en ouzbeque, qui traduit en français donne « quatorze jambes » . En général on s’y assied en tailleur . Je n’ai pas besoin de vous dire combien de convives peuvent participer au repas, la division se complique pour vous s’il y a plusieurs unijambistes, mais nous admettrons que ce cas est rare.
Les expériences culinaires sont renouvelées deux fois par jour et ce soir s’était très moyen. C’était un restaurant à touristes et la carte était courte. Pour changer un peu, j’ai pris des chachliks ( brochettes de viande) Ce n’était pas une bonne idée . Pour compenser, j’ai pris une baklava, elle était moins bonne de celles que j’ai déjà goûté .
Demain ce sera beaucoup mieux, à n’en pas douter.
Pierre.