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  • Bac Ha 4

    Bac Ha 4

    Voici venu le temps de notre troisième randonnée  et l'hôtelier nous avait demandé si nous acceptions que deux personnes se joignent à nous. Nous avions accepté. Et donc à 8h15 c'est un groupe de quatre personnes plus un guide qui s'élance à l'assaut des collines de la régions . 
    Ces forces supplémentaires se composaient de deux jeunes femmes, qui semblaient avoir déjà vu pas mal d'endroit. 
    En leur compagnie , nous avons grimpé plusieurs petits cols, visité des hameaux M'Hongs et déjeuné dans une de ces maisons. 

    Notre hôtelier nous avait informé qu'il ne pouvait nous héberger le samedi soir en raison de l'arrivée de groupe qui avaient réservé de longue date.Mais il nous avait trouvé un logement alternatif.
    Apres la randonnée, nous passons prendre un de nos deux sacs et partons vers ce qui nous a été réservé. Comme nous ne savions pas où cela se trouvait,  à chaque pas nous nous posions la question de savoir si cela allait être celle belle maison ou cette masure sordide!
    Et nous arrivons enfin et nous découvrons , ce qui s'appelle ici un "homestay" ce qui en français peut se traduite par maison d'accueil .
    Celle ci  est construite tout à fait dans le style rural de la région, en bois, avec un étage, où nous sommes. La couverture est faite d'une fibre naturelle, du genre feuille de mais.
    A l'étage se trouve une grande salle de 15 m sur 8 m . Elle est divisée en 13 cellules de 4m2 et fermées par un rideau. Au sol un matelas style "tatami".
    Les autres occupants sont français , japonais et vietnamiens.
    Pour le diner nous convions le couple de français avec lequel nous cohabitons à se joindre à notre table, ce qui permet d'échanger impressions et informations.

    Cette maison est tenu par un jeune homme qui parle plusieurs langues, et nous avons pu constaté qu'il pratiquait un français très correct et un anglais qui ne l'était pas moins, et il nous a avoué que ses parents n'ayant pas eu les moyens de l'envoyer à l'école , secondaire, il avait appris en fréquentant les touristes . 

  • Bac Ha 3

    Bac Ha 3

    Les jours se suivent , mais heureusement ne se ressemblent pas.

    Comme convenu, Khac Minh, notre guide est venu nous chercher à huit heures.

    Comme il avait une obligation, dont nous reparlerons plus tard, il nous a fait faire le tour de la ville , pour ne pas s'éloigner .
    Nous avons été voir une belle villa qu'un entrepreneur travaillant à Hanoi, s'est fait construire  ici. En finaud qu'il est , c'était une façon de dire, voyez mon beau pays et ses idéaux proclamés..
    Apres cette petite démonstration , nous sommes aller voir les ruine d'un fort français . Malgré mes recherches, je ne suis pas en mesure de vous donner la date de sa dernière occupation, mais sur sa fonction et compte tenu de sa position, on peut raisonnablement penser qu'il avait une double fonction, tenir le nord du Vietnam , mais également surveiller d'éventuelles incursions en provenance de  Chine ( militaires et contrebande)
    Son état de ruine avancée ne peut plus donner une idée de sa dimension qui devait néanmoins être modeste. Cela fait tout de suite penser à  l'histoire de G.Drogo, le jeune officier du "Desert des tartares" , un sous lieutenant , secondé par un sous officier à la tête d'une petite escouade d' indigènes .
    Trêve de mélancolie , nous dirigeons nos pas vers la pagode de Bac Ha. Tout un petit monde s'affaire à astiquer les dorures et passer le balais. Cette pagode est composée de plusieurs. " chapelles" dédiées à différentes divinités, dont une à  Ho Chi Minh.!!

    Nous quittons cet endroit et après quelques détours , nous retrouvons au domicile de notre guide. Car voici venu le temps de son second métier .

    Il occupe une activité que j'ai un peu de mal à qualifier, car je ne sais pas si il existe l'équivalent dans notre culture. Voici de quoi il s'agit.
    Apres donc s'être mis sur son trente et un, nous dirigeons vers un bel hôtel de la ville où va se dérouler une cérémonie de mariage. Son rôle , qui a duré environ une heure, à consisté  à tenir le micro , à parler sans arrêt  et à inviter les proches des mariés à monter sur scène pour se faire photographier avec le jeune couple. Cela à pris quarante cinq minutes . Puis les personnes qui ont offert des cadeaux, sont montées sur scène, toujours en présence des mariés, le paquet orné d' une grosse étiquette tourné vers le photographe.

    Pour notre ami le guide, de nombreux avantages à cette situation: pour le mariage, il est rémunéré , pour les touristes, il les a emmené voir quelque chose de privé, et enfin pour lui ,cela le met en relation avec un nombre incroyable de gens, qu'il nous présente ensuite au cours des randonnées . C'est malin.

    Mais vers 11 heures nous repartons vers un autre village H'mongs Fleurs sensiblement plus pauvre que ce que nous avons vu hier.
    Sur la route des travaux de génie civil, à savoir la création, probablement à partir d'un sentier, d'une route . Pour cela il faut disposer d'une quantité importante de pierres et comme le transport coute cher, l'extraction se fait le long du chemin. Certes avec des moyens rudimentaires, mais cela se fait.
     La route est interdite à la circulation pendant un certain temps chaque jour et il est alors
     procédé à un tir de mine. Cela fractionne les roches, qui sont mise dans une broyeuse pour obtenir le diamètre souhaité. En complément des hommes cassent à la masse, des blocs trop gros pour la concasseuse. Je n'ai observé aucun surveillant, donc je ne peux pas dire qu'il s'agisse de prisonniers, mais cela laisse néanmoins songeur.
    L'heure du déjeuner arrive et cette halte est prévue chez un horticulteur spécialisé en orchidées . Comme la télévision était allumée , j'ai assisté pendant  de longues minutes au journal télévisé économique de la mi journée et aux commentaires sur les évolutions des bourses , y compris celle du Vietnam. Les temps changent....
    Nous revenons vers Bac Ha et notre guide se dirige vers l'endroit où travaille son épouse . Elle exerce dans une crèche . Nous la saluons, et restons quelques minutes. C'est le seul endroit de la journée où l'on ne nous pas offert plusieurs thés 
    Nous en avons même pris plusieurs chez le menuisier. Et là, seul les convenances nous ont fait le boire. Et si nous sortons indemne de cet épisode , nous pourrons nettoyer les trottoirs avec notre langue.

    Pierre

  • Bac Ha 2

    Bac Ha 2


    Il convient de dire tout de suite que Bac Ha est un gros bourg rural , d'une région de moyenne montagne et qu'il commence à attirer des touristes, pas pour lui même , mais pour les randonnées possibles dans la région. 
    Nous sommes à la fin de la saison sèche et les sols sont couverts de poussière . Les constructions sont particulièrement dépourvues d'interet , et les bouchères proposent leurs viandes sur des étals directement sur le trottoir , rendant ainsi le pannage inutile, la poussière y pourvoyant.
    On s'est un peu demandé hier soir pourquoi on était venu s'échouer dans ce patelin. Et surtout pour quatre jours!!!

    Mais bon, les guides vantaient les randonnées du coin. Attendons avant de déprimer totalement.
    Ce matin , notre guide , Khac Minh, se prèsente à l'heure convenue. C'était déjà un bon point. Et la randonnée nous a fait découvrir plus de choses que nous pouvions l'espérer .

    Le thème de la jounée était d'aller visiter un village des H'mong Fleurs. C'est une des ethnies  de la région  qui ont été bousculée par les vietnamiens, qui avaient besoin de l'espace. Les H'mongs ( libres)  Fleurs , et bien d'autres ethnies, ont donc été cantonnés dans des espaces beaucoup moins favorables, mais le vainqueur s'impose au vaincu. Les français avaient beaucoup joué avec ces antagonismes , pour trouver des troupes supplétives .
    Nous quittons le bourg et commençons à monter dans les collines. Au bout de quarante cinq minutes, nous faisons une premiere halte dans une école . Bien que les élèves soient dans leur classe, un groupe d'adultes est en train de boire le thé, activité encore plus banale ici que de prendre un café dans le Nord, de la France.
    A notre arrivée quelques femmes s'éclipsent , mais cinq personnes restent, toutes vietnamiennes . Et on nous offre aussi du thé. Malheureusement, ces personnes parmi les plus éduquées du coin , ne parle pas anglais et c'est par le truchement  de notre guide que se noue un début de conversation. Trés vite une femme remarque, la montre Swatch d'Evelyne et s'intéresse au prix. Evelyne lui tend l'objet de sa convoitise. Elle la met à son poignet et s'étonne que les minutes ne soient pas indiquées . Je fais alors circuler la mienne et elle semble taper dans l'oeil de celui que je crois etre le directeur. Il m'indique, en souriant qu 'il va la garder. Je lui réponds alors que ce n'est pas un problème et qu'en échange j'emporte un gros tambour qui sert à marquer la fin de l'école. Il se récrie pour me signifier qu 'il ne veut pas de ce marché. Éclat de rire général. Ne voulant pas abuser de leur inactivité, nous prenons congé.
    Nous poursuivons notre ascension et arrivons devant un bâtiment présenté comme une école, mais qui s'apparenterait plutôt, à un centre social.  Et bien que nous fussions que le 6 mars, il avait été decidè en haut lieu que la journée de la femme serait aujourd'hui.
    Et là , nous avons assisté à la plus pitoyable commémoration que nous ayons vue.
    Nous sommes à plus de 1000 m d'altitude, c'est déjà la campagne et l'habitat est trés dispersé. Donc devant le bâtiment deux ,trois masures en torchis, sol en terre battue, cochon batifolant dans l'enclos et les poules en liberté. 
    A l'intérieur du bâtiment , une salle remplie de 25 personnes dont une grosse moitié de femmes H'mong Fleurs. Elles sont ainsi nommées car le costume traditionnel, porté tous les jours encore aujourd'hui, est fait de tissage multicolore magnifique. 
    L'assistance est aussi composée de vietnamiens et vietnamiennes. 
    Ces femmes vont se livrer à un spectacle disco des plus ratés, mais le plus extraordinaire, c'est que ce spectacle était retransmis dans la rue par les hauts parleurs du parti. 
    Tout cela sous la supervision d'un dignitaire qui filmait la scène avec son IPad dernier cri!!

    Heureusement nous quittâmes ce spectacle(?) pour retourner vers la nature . Quelques kilomètres plus loin nous arrivons à une école maternelle ouverte à la même population. Et là , nous avons assisté à un spectacle autrement plus attendrissant. L'heure du repas venait juste de sonner. Au moment précis où nous rentrions dans la cour les institutrices disposaient des tables dans la cour et les bambins sortaient de leur classe avec leur petite chaise, qu'ils installèrent autour des tables. La cuisinière arriva alors avec de grandes gamelles fumantes , la plus grande avec le riz, la seconde avec de la viande et la troisième avec une sorte de potage, ce qui fut pourtant servi en dernier .
    Tous voulaient etre pris en photo et c'est à qui attirerait mon attention pour cela.
    Nous poursuivîmes notre ascension, pour arriver dans une zone inhabitée . Nous nous arretâmes pour pique niquer dans une prairie offrant un point de vue magnifique.
    La saison sèche se terminant prochainement, la plus part des petites parcelles , souvent fort étroites et serpentant autour de la montagne, ne sont pas encore inondées . Seules quelques unes  le sont , lorsqu'elles se trouvent opportunément à proximité d'un de ces petits canaux d'irrigation , répartissant l'eau entre les parcelles accessibles.
    J'ai compris que lorsque la culture du riz n'était pas possible, le paysan local cultivait le maïs. 
    Le temps des labours semble venu et nous avons observé un paysan effectuer cette tache délicate sur une pente raide. La femme dirige le buffle, qui tire  une araire, dotée d'un soc plat et l'homme tente de faire passer l'engin à l'endroit désiré. Mais par ici , le mancheron est simple. Il faut donc faire pencher l'araire les deux bras sur le manche unique. Travail  difficile.
    Apres le déjeuner nous reprenons notre route en marchant sur les rebords des parcelles. Pour pouvoir les inonder, il faut prévoir à la périphérie de chacune d'elle une murette , d'une hauteur d'une quinzaine de centimètres vers l'intérieur, mais de 60 cms à 1 mètre vers l'extérieur, vers la parcelle située en dessous.. C'est sur ces murettes que nous effectuons une grande partie du chemin du retour.
    Nous arrivons chez un ami du guide. Nous nous arrêtons bien sur! Lui est menuisier, et sa femme fabrique des objets votifs . Je m'explique: avec un cadre en bois et bambous , il est fabriqué une carcasse . Celle ci  est ensuite couverte et décoré  par du papier coloré, pour représenter un  cheval. Et cet objet n'est pas un jouet , mais va servir pour honorer les temples des ancêtres et les faire participer à l'année du cheval qui vient de débuter! 
    Nous reprenons un thé.

    Nous repartons pour terminer la randonnée au  domicile du guide. Il est aussi musicien et nous fait profiter de ses dons de guitariste et nous offre à boire. Nous acceptons , mais insistons pour limiter la quantité, la rédaction du compte rendu journalier ne devant pas être trop altéré par une ébriété excessive

    Pierre