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  • Urubamba

    Urubamba

    Après la très instructive , mais épuisante journée d'hier, nous aspirions à un peu de repos.
    Ici le soleil se lève tôt, dès six heures il fait grand jour. Et comme la météo nous est favorable , quand nous allons prendre notre petit déjeuner sur la Place d'Armes, la lumière est bien claire et le flux des véhicules et des piétons encore limité. Comme beaucoup des villes de la cordillère , Cuzco s'étage sur les pentes qui la constituent. Ainsi nous pouvons voir entre les différents clochers du centre ville de cette ancienne capitale de la colonie espagnole, de beaux toits de tuiles dans une remarquable harmonie d'ocres rouges,  les murs des bâtiments anciens etant construits avec des blocs de lave .

    Notre programme pour les deux jours à venir est donc de nous rapprocher de Machu Picchu qui se trouve dans la Vallée Sacrée à 110 kms de Cuzco.
    Souhaitant étant libres de nos mouvements nous optons cette fois organiser notre affaire. Et nous voila d'abord en quête des billets d'entrée dans les sites secondaires qui parsèment la vallée . Un peu de recherche et nous trouvons . Les péruviens qui sont des malins, vendent ces tickets par lots ,un bloc de quatre sites ou un bloc de vingt et un et vous ne pouvez pas acquérir sur place une entrée unique. Ayant lu que le bloc de 21 comportait des sites trés mineurs, nous choisissons le bloc de quatre.
    Nous cherchons maintenant un moyen de transport. Au choix le taxi, compte tenu de la distance, trop cher. Reste le mini bus ou le bus dont les prix sont proches. Va pour le premier que nous croiserons et bien que nous ayons et un plan officiel de Cuzco où les lieux de départs sont indiqués, et le Guide, nous n'arrivons pas à trouver. C'est toujours plus loin. Et chacun est de bonne volonté , jusqu'à aller sur le trottoir pour nous montrer la rue à emprunter, vous voyez, là bas , à gauche aux feux.

    Urubamba ? Oui c'est ici. Une camionnette taxi est sur le point de partir, nous fait on croire. Je demande le prix de la course . Le vehicule est à moitié plein. Mais en réalité, des acolytes occupent des places qu'ils libèrent lorsqu'un client arrive. 
    Un quart d'heure d'attente et nous partons.
    Et là nous faisons connaissance du cousin de Fernando Alonso, le coureur de formule 1, mais le cousin n'a pas été pris comme coureur officiel et il se venge sur la route de montagne que nous empruntons. Cuzco est à 3400 m et la Vallée Sacrée à  2400m.
    Et ce chauffeur fou nous entraine, avec nos dix compagnons d'infortune dans une descente aux enfers. Je comprends mieux pourquoi la moitié , au moins, des passagers, s'était signée au môment du départ.

    Nous voici enfin au fond de la vallée et la conduite se calme. L'atmosphère se détend un peu.
    Nous arrivons à Urubamba, qui est au deux tiers de route totale. Nous plantons notre tente dans un trés sympathique B & B fleuri à souhaits et dont la chambre qui nous ait proposée possède une fenêtre sur l'exterieur. Nous en rêvions depuis plusieurs jours.
    Nous découvrons que la maman du propriétaire est la descendante d'un migrant  venu de France, de Romainville , près de Paris, trés précisément.  A ce titre , il nous dit qu'il nous fait un prix spécial et elle nous embrasse. 

    Nous déposons nos affaires et faisons une marche arrière d'une trentaine de kms pour visiter le premier des quatre sites pour lesquels nous avons acquis un billet.
    Chose incroyable, nous tombons sur le même chauffeur, qui lui aussi retourne vers Cuzco. Comme il nous reconnait et nous sourit , je lui recommande une conduite apaisée et là il éclate de rire. Néanmoins , nous avons droit à une vitesse raisonnable, non pas pour satisfaire notre demande, mais qu'il est en maraude pour remplir son vehicule et il traverse chaque hameau au ralenti en klaxonnnant pour avertir les éventuels voyageurs de son passage.
    Nous arrivons à Pisac, lieu où se trouve une citadelle inca , contrôlant la vallée. Elle se trouve mille mètre, d'altitude,  au dessus et à huit kms par la route. Nous décidons de prendre un taxi pour monter. Pour vous donner une idée c'est un château cathare au Pérou . Meme prouesse architecturale dans un décor vert. Car c'est ce qui est le plus frappant ici, c'est que bien que massive , beaucoup plus haute que ce que nous connaissons chez nous , les montagnes sont vertes d'une végétation qui poussent jusqu'à six mille mètres . 
    Forteresse qui domine la vallée et la contrôle de son nid d'aigle, nous sommes éblouis par le spectacle de ces montagnes et de cette architecture.
    Apres cette visite , nous choissons de descendre par le chemin des Incas. 
    En bas , nous retrouvons le marché. Puis regagnons notre sweet home avec un bus local bien cahotant, mais trés couleur locale.

    Pierre.

  • Cuzco

    Cuzco

    Pour quitter Puno et prendre le chemin de Cuzco , une belle opportunité,s'est offerte à nous.
    Nous pouvions prendre un bus classique et nous taper 380 kms d'une traite ou presque ou bien choisir  la formule que nous avons retenue. Le bus fait la même distance , mais le parcours est agrémenté d'arrêts culturels et d'un déjeuner organisé. Bien sur cela nous a pris 10 h 30 , mais nous a permis de voir des choses intéressantes que nous aurions ratées dans l'hypothèse numéro un.

    Donc départ plus que matinal , mais l'hôtelier avait prévu notre petit déjeuner à 6 h 15, ce qui était vraiment du meilleur gout. 
    6 h 30 arrivée du patron de l'agence de voyages où nous avions souscrit ce voyage qui nous embarque dans un taxi afin que tout se passe bien.
    7 h départ du bus,  haut niveau de confort  , avec guide bilingue et hôtesse de bord, largement occupée à servir des boissons.

    Notre premier arrêt fut pour le musée de Pukara, où l'on nous expliqua que le lac Titikaka, était une zone tampon entre les civilisations Aymara et Quechua, la première centrée sur La Paz et la seconde sur Cuzco, avant que les Incas viennent mettre tout le monde d'accord. 
    Bien que nous fussions à 3900 m d'altitude à Puno, il nous fallu pour sortir du bassin du lac Titicaca , grimper une nouvelle fois à 4300 m .
    Ce fut l'occasion d'un second arrêt au passage du col , cette halte fut l'occasion de respirer une gorgée d'air frais bien qu'un peu pauvre en oxygène .
    Puis environ à chemin nouvel arrêt pour déjeuner . 
    Chemin faisant , nous suivions la pente, ce qui nous allait très bien , et nous arrivâmes ainsi à 3100 m . Comme une renaissance.

    Et puis nous arrêtâmes à Raqchi. C'est un ensemble urbain inca, dont les soubassements en pierres subsistent en grande partie,  les habitants ultérieurs  ayant utilisés cet ensemble comme  carrière. Cette ville avait une fonction religieuse , où les incas tentèrent un syncrétisme entre les religions des populations autochtones et la leur. Les premiers ayant besoin d'une personnification du dieu, les incas créèrent une idole à vénérer . Cette statue se trouve aujourd'hui dans un musée madrilène . 
    Mais cette ville avait une autre fonction  importante, elle disposait de très importants bâtiments de stockage de denrées , pouvant permettre de subsister jusqu'à cinq ans de disette.
    Afin d'assurer la sécurité de ces stockages , des prêtres et des différents dignitaires un mur de huit kms entourait la ville, qui était en outre traversée par le Chemin de l'Inca, élément d'un réseau qui permettait de communiquer rapidement avec le reste de l'empire.
    Les conquérants espagnols , pour bien montrer leur nouvelle autorité, construisirent , sur cette route, une église pour le village, brisant ainsi la continuité du chemin.

    En dernier lieu deux arrêts pour deux églises extraordinaires. La première,  l'église de  Huaro , appelée la chapelle Sixtine de l'Amérique, plus de mille mètres carrés de fresques , fut commanditée par les jésuites, qui se servirent de ces décors pour éduquer les indiens . Malgré les années ces fresques restent en excellent état.  L'église d'Andahuaylillas, est dans le même esprit , avec un orgue du 17 eme qui fonctionnerait encore. 

    Tout ceci fut fort instructif, mais nous arrivâmes à Cuzco à 17 h 30 plutôt fourbus.
    Un taxi pour rejoindre le centre. Et notre première préoccupation , trouver le bureau qui délivrait les billets pour Machu Picchu. D'après le guide du R, beaucoup de demandes étaient refoulées car l'accès est limité à 2500 personnes par jour . Posséder ces fameux sésames étaient donc primordial et ce ,pour une date la plus rapprochée possible.
    Je ne sais si c'est l'administration péruvienne ou les indications fantaisistes du Guide, mais les informations sur la localisation des bureaux et l'intermédiaire qualifié, étaient erronées . Nous marchions d'un pas des plus pressés afin d'arriver avant la fermeture .
    Nous finissons par trouver le service dédié à la délivrance des billets et à notre grande surprise, c'est l'employé qui nous demanda quel jour nous conviendrait
    Nous optons pour samedi.
    Reste à trouver une chambre. Si l'on fait exception des immeubles neufs qui se trouvent rarement dans les centres villes historiques , les hôtels que nous fréquentons sont souvent installés dans d'anciens bâtiments construits autour d'un patio , que les conditions climatiques ont obligé à recouvrir . D'un coté, un plus ou moins vaste salon ,pièce commune, mais la contre partie , c'est les fenêtres des chambres donnent sur cet espace. Conclusion , il est rarement possible d'ouvrir la fenêtre qui de toute façon donne sur une autre pièce, ce salon.
    En fin de compte , nous sommes crevés, et il n'y a pas de billet ce soir. De plus les liaisons internet ne fonctionnent quasiment jamais le soir, car les gringos du nord occupent les bandes passantes.
    Nous verrons demain.

    Pierre.

  • Puno 2

    Puno 2

    Si la ville n'a rien d'extraordinaire, cela fait du bien de se poser un peu. Et donc aujourd'hui du pur tourisme pour aller visiter les iles Uros, iles flottantes sur le lac Titicaca.

    Tout d'abord , hier le tours opérateur nous avait vivement recommandé de bien nous couvrir , il peut faire très frais le matin , même à 9 h quand on est à 4000 m  sur une eau qui ne dépasse pas les 9° . Donc action:  une couche de vêtement supplémentaire . Pour ma part , j'avais ajouté , ou gardé , comme  vous voudrez, mon haut de pyjama sous un pull et le coupe vent. 
    De plus chapeau indispensable, lunettes de soleil, et enfin double ration de crème solaire sur le bout du nez.
    Je ne vous décris pas Evelyne, mais c'était le même traitement.

    Nous voici rassemblés avec une irlandaise et un couple de canadiens anglophones et un guide , jeune mais trés didactique, embarqués non pour Cythère, cela c'est tous les jours , mais pour les iles Uros.
    C'est l'image archi connue de ces villages posés sur des lits de roseaux. En fait le processus est le suivant: les roseaux , qui trouvent leur nourriture dans l'eau, agglomèrent naturellement de la matière végétale , jusqu'à former une premiere couche . Les habitants des iles détachent un bloc afin de constituer leur espace vital, qui peut être amarré à d'autres blocs existants . Chaque ile  rassemble en moyenne quatre familles et une famille peut tout à fait se séparer de la petite communauté qu'elle formait avec les autres. Résultat, le nombre d'iles est approximatif , car il peut changer d'un jour à l'autre.

    Ces iles doivent bien évidemment  être entretenues, c'est à dire qu'il faut régulièrement rajouter des roseaux, car ceux qui sont au contact de l'eau vont s'incorporer à la sorte d'eponge qui  est immergée en permanence . C'est le rôle des hommes  d'assurer la survie ( flottaison ) de l'ile, ainsi que de s'occuper de la pêche et de la chasse aux  canards. 
    Les femmes ont en charge  les enfants et la gestion de la maison. Du grand classique. Elles s'occupent également des créations artisanales, broderie sur tissus et colifichets en roseau. 
    Et même si elles n'ont pas fait de business school , elles sont de redoutables commerçantes . Faut il s'en plaindre ou faut il les féliciter? . Quelques fois la mise en scène va un poil trop loin. Exemple: un petit tour en bateau construit en roseau, expérience peu fréquente  il est vrai. Une fillette monte à bord, et après quelques minauderies, se met à chanter une chanson bien typique pour les anglophones et nous chante " Alouette Alouette" j'ai un peu regretté de ne pas avoir dit que j'étais tchèque , pour voir si elle avait quelque chose dans son répertoire ! 
    Ceci dit, comme pour la France profonde , dès que les enfants vont sur le continent pour le collège , ils ne veulent plus de cette vie par trop atypique .
    Deux nouveautés ont grandement changé leur vie , les plaques photovoltaïques qui en apportant l'electicité à considérablement réduit le risque d'incendie que provoquaient les chandelles. L'autre apport est celui qu'a fourni l'industrie pétrochimique, une mère pour tous celle là, en procurant des liens de polypropylène ( PP ) pour lier les boudins de roseaux entre eux notamment pour les esquifs. Les liens en roseaux duraient un an, en PP , 25 ans.
    Enfin si ces iles sont flottantes , elles ne sont plus dérivantes, le nomadisme même aquatique n'étant plus toléré . En conséquence , les iles sont maintenant arrimées au fond par des perches en eucalyptus . 

    Au dela de l'activité procurée  par le tourisme , ils ont un flux d'échanges commerciaux avec les terriens , qui leur procurent la plus grande partie des produits agricoles, même s'ils parviennent à produire , un peu ,sur place. En échange, ils vendent poissons ,canards ainsi que les oeufs de ces canards (avant qu'ils soient morts...)
    L'ensemble de cette population représente environ 2000 personnes.

    Pour que la manne touristique profite à tous , une rotation des accostages sur les diffèrentes iles est organisée . 

    Sur le coup de midi nous  revenons sur la terre ferme, mais l'autre l'était presque, et retrouvons une garde robe " normale " , déjeunons et passons l'apres midi à poursuivre la convalescence de l'éprouvée , en déambulant dans les rues à la recherche de l'objet singulier. 
    Ce qui nous a permis de revoir dans les rues ,des écrivains publics qui ont installé sur une petite table , et sur le trottoir , leur machine à écrire , afin d'aider les particuliers dans leurs différentes demaches administratives. Les messages plus personnels étant maintenant transportés ici, comme ailleurs , par les ondes , de ce que l'on appelle ici , un cellular.

    Pierre

    Coucou, je vais mieux. Vous pouvez décommander les fleurs !!!
    Mais il est vrai que les dernières 36h ont été redoutables. je pense que j'ai associé mal d'altitude avec insolation et lassitude alimentaire. Je ne peux vous certifier si c'était le sac qui me portait ou moi qui portait le sac !!!!!
    Et la très intéressante visite de ce matin , décrite ci-dessus par Pierre, permet de relativiser nos petits maux quotidiens. Donc tout va très bien, nous continuons de bien avancer vers de nouvelles aventures.
    Plein de bises péruviennes à tous et à toutes.

    Evelyne