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  • Puno

    Puno

    Nous quittons ce jour la Bolivie. Il n'a pas fallu un grand voyage pour cela , car je vous l'ai indiqué précédemment Copacabana se trouve sur une petite presqu'île  se détachant du territoire péruvien . Une dizaine de kilomètres couverts sous la pluie et nous arrivons à la frontière  . Pour ce qui nous concerne , les formalités sont expédiées en deux temps et trois mouvements, mais il faut compter avec les autres passagers du bus....

    Nous repartons et trés vite nous voyons le Titicaca tel que les photos ou les reportages le font connaitre au monde entier. 
    Alors que du coté bolivien l'impression générale était plutôt des collines ou des falaises se jetant dans le lac, ici c'est le règne des lagunes et d'une polderisation naturelle. On ne sait où commence le lac et où finissent les champs. C'est en effet le fond du lac qui s'est  asséché à cet endroit.
    Du fait de cet état d'entre deux, les utilisations varient de la  roseliere au contact du lac, puis la prairie humide, parcourue par différents cheptels, vaches moutons cochons et lamas, puis plus loin et probablement un peu plus haut commence les cultures. Domine trés largement le quinoa qui a cette particularité d'être dans les champs à différents stades de maturité , passant du vert au jaune puis au rouge. Comme ici les surfaces cultivées sont plus grande que celles vues en Bolivie, cela donne un camaïeu superbe , et en fermant un peu les yeux, pourrait rappeler les champs de tulipes en Hollande.
    Puis la pomme de terre et les fèves occupent les espaces jusque sur les pentes des collines.
    Sur ces espaces l'habitat est très dispersé. Il s'agit en général d'une petite maison en adobe , couverte en tôle ondulée avec une porte centrale et une fenêtre de chaque coté de la porte.

    Nous longeons le lac sur la rive occidentale sur plus de cent kms. Et nous sommes toujours à 3900 m d'altitude.
    Nous traversons quelques bourgades regroupant commerçants et services publics, écoles ..et j'ai une chose remarquable à vous signaler. Ici comme ailleurs l'état est confronté à une certaine indiscipline des conducteurs. Et commander la prudence n'a jamais produit d'effets spectaculaires. Donc pas de dépenses inutiles en panneaux exigeant une vitesse limitée à 50 kms par exemple, ou des ronds points à 700 000 € l'unité. En lieu et place vous installez un dos d'âne, appelé aussi gendarme couché à l'entrée de la zone à protéger idem à la fin, cela peut concerner les croisements ou l'approche d'une école ou pour toute autre raison. Et cela est redoutablement efficace et bon marché.

    Nous arrivons à Puno à 11 h 30. Autant le dire tout de suite , cette ville offre peu d'attrait si ce n'est d'être une étape pratique. 
    La pluie s'étant arrêtée depuis longtemps, il fait bien chaud. Nous tentons de rallier notre hôtel à pied, mais au bout de  800 m , je comprends qu'il faut changer de moyen de locomotion . Je hèle un tricycle. Il en existe à propulsion humaine , d'autres à moteur . Nous choisissons cette dernière  formule et nous sommes déjà arrivés .

    Nous déjeunons  et à cette occasion nous buvons un nouveau breuvage souverain contre le mal d'altitude: feuilles de coca réduites en poudre, miel et citron le tout allongé d'eau bien chaude..
    Nous établissons notre planning pour l'après midi , organisons une visite pour demain et retenons nos places pour notre voyage sur Cuzco, pour le surlendemain .

    Pierre

  • Copacabana 2

    Copacabana 2

    En tout début de matinée , le sorroche semblait avoir laissé tombé Evelyne .
    Ici tous les nous, mais plus encore le samedi et le dimanche, il y a une cérémonie de bénédiction des véhicules .
    Bien évidement cela m'avait de prime abord complètement loufoque, mais à la réflexion nous le faisons bien à l'occasion du lancement d'un bateau, alors pourquoi pas pour les voitures.
    Nous arpentons les rues en attendant l'heure fatidique , qui le week end se répète trois fois: 10 h, 12 h, et 16 h.
    Ceci nous fait passer par le marché, dont les étals , sont, comme presque partout dans le monde, tenus par des femmes y compris la boucherie. Tout cela est riche en couleurs et en odeurs. L'essentiel se fait en plein air. La parti ouverte est occupée par les micros restaurants, où ceux venus de loin, clients , commerçantes ou conjoints de commerçantes, se restaurent. Et comme ici, au bord du lac le poisson est abondant, il est à peine neuf heures , c 'est que l'on sert préférentiellement .

    L'heure de la première bénédiction approche et nous nous nous dirigeons vers ce qui pour nos un spectacle. Les voitures sont alignées sur deux rangées , un panneau rappelle cette obligation . Elles sont décorées de fleurs , et parfois de chapeaux.
    Le prêtre arrive , et a l'aide d'un bouquet de fleurs comme goupillon, asperge largement le véhicule selon les desiderata  du propriétaire . Bien souvent le capot est ouvert et il a alors ses gouttes d'eau bénite . Pour les portières ou le coffre , même régime .
    C'est aussi l'occasion de faire éclater des salves de pétards , probablement pour faire fuir les mauvais esprits...
    C'est un vieux prêtre qui officie, faut il en tirer la conclusion que les plus jeunes ont un avis  critique sur cette pratique? 
    Comme la frontière péruvienne est toute proche , des voitures d'outre frontière sont bien représentées.
    Les boliviennes si difficiles à convaincre à se laisser photographier, là sont très à l'aise pour prendre la pause devant les photographes professionnels , venus, contre rétribution, immortaliser l'événement . Avec le prêtre, devant la voiture, devant l'église , tout est bon pour le photographe et pour les parents.

    Ici aussi un petit marché aux sorcières . On y vend toutes sortes d'herbes et de remèdes magiques. Le plus frappant pour le touriste non avisé, c'est tout ce qui tourne autour des jeunes lamas blancs, qui sont  vendus à toutes les sauces. Jeunes lamas ou foetus de lamas sont par exemple enfouis sous les fondations de la maison, cela porte bonheur! Qu'on se le dise...On peut se poser la question de savoir si la religion pratiquée ici est un syncrétisme ou plutôt deux religions pratiquées en parallèle. La catholique qui pour s'implanter accepta , comme en Europe, de jeter un voile pudique sur les religions antérieures en en christianisant un certain nombre de manifestations . En voilà une bonne question.


    Notre Dame de Copocabana possède une aura très grande dans toute la région et le 5 aout le pèlerinage est gigantesque. Et cette renommée qu'avait imploré un prêtre pris dans tempête et qu'en cas de survie , il ferait le nécessaire pour la construction d'une chapelle dédiée à ND de Copacabana à Rio.

    Sur le coup de 11 h retours du  sorroche dans la  tête, les experts prétendent que phénomène s'estomper, il va falloir faire vite maintenant, car le séjour en haute altitude va bientôt toucher à sa fin. 

    En attendant un retour à meilleure forme un supplément de repos n'a jamais fait de mal à personne et on peut se consoler en pensant que cela donnera , enfin, une forme olympique pour demain.
    En discutant , nous évoquons peut être une insolation, nous avons fait une belle promenade, mais sans couvre chef.

    Ceci étant Evelyne préfère diner dans la chambre avec les bananes que l'hôtel met à disposition des clients, le tout sans bourse déliée . Et moi, je vais seul au restaurant pour une restauration un peu plus équilibrée.

    Pierre. 

  • Copacabana

    Copacabana

    Vous avez bien lu et je vous expliquerai plus tard la relation avec la plage de Rio.

    Nous avions pris nos billets de bus directement à l'hôtel qui faisait aussi agence de voyages, ce qui nous a valu l'avantage d'être pris en charge ce matin au pied de l'hôtel .

    Je vous racontais hier les embarras de circulation à La Paz, imaginez le cheminement d'un bus de 45 places qui doit en plus aller quérir des passagers dans ces rues aussi peu faites pour la circulation automobile.
    Le chauffeur s'en sort comme un chef et fini par quitter le cuvette capitale et arrive sur le plateau. Même si jusque là cela avait été du dantesque normal, à un certain môment le chauffeur s'engage dans une zone où le bitume ne régnait plus vraiment en maitre absolu, je me suis dit qu'il devait chercher un ultime passager ou déposer quelque chose ou quelqu'un . Rien de tout cela qui n'était que le fruit de mon imagination fertile.

    La réalité était bien plus prosaïque. Il avait été informé qu'un bouchon,  causé,semble t il par l'effondrement partiel de la route et il avait tenté trouver un itinéraire de substitution.
    Bref nous nous retrouvions avec une extreme difficulté dans le flot de la circulation qui faisait  du quasi surplace. Apres environ une demie heure pour faire trois cents mètres nous nous  extrayons de ce magna de ferrailles.

    Puis la ville s'éloigna et j'en profitais pour piquer un petit somme. 

    Nous roulions sur l'altiplano en restant globalement autour des 3800 m.
    Puis à l'occasion de l'ouverture d'un oeil, je vois de l'eau.  Dans un premier temps, je me dis qu' il y a un autre petit lac. Mais non , il faut se rendre à l'évidence c'est bien le grand lac Titicaca.  Celui qui  rassemble tous les  ( jeunes ) écoliers pour des jeux de mots de leur âge .

    Depuis Paris , Bordeaux ,Lyon ou Lille ,on se préoccupe assez peu de la forme de magnifique lac de 8700 km², dont 40% sont sous la juridiction bolivienne et reste appartenant au Pérou . Mais il a une forme un peu tourmentée puis une presqu'île partant de la zone péruvienne le coupe presque en deux parties.
    Mystère des négociations diplomatiques, cette presqu'île appartient trés largement à la Bolivie. Et donc pour y accéder et éviter des passages de frontières fastidieux, les boliviens ont donc mis en place un système de bacs pour rejoindre depuis leur rive cette presqu'île située en face.
    Mais la Bolivie reste un pays pauvre et nous sommes là , vous l'avez bien compris, aux marges du pays , zone rarement privilégiée . Donc pour franchir de petit detroit, le car se sépare de ses passagers. Le premier monte sur une barge, qui n'accepte en plus qu'une voiture et à la force d'un moteur hors bord, va cahin caha regagner l'autre rive. Les passagers doivent s'acquitter d'une petite participation de 2 bolivianos pour accéder à une navette qui embarque une vingtaine de personnes. 
    Donc ce petit detroit  est couvert de ces deux sortes d'embarcations, qui vont d'une rive à l'autre, 700/800 mètres maximum.

    Puis une fois tout le monde à terre , nous regagnons le bus qui termine son trajet vingt kms plus loin à Copacabana, sur les rives du lac Titicaca.

    Nous sommes le week end et l'endroit est assez frequanté. Malgré tout, nous n'avons aucune difficulté à trouver une chambre à notre convenance.

    Un petit repas vite fait et nous partons explorer ce territoire inconnu, en longeant le lac pour ne pas produire trop d'efforts. 
    Au retour c'est cette fois ci Evelyne qui se plaint d'une migraine épouvantable . Malgré deux heures de repos, rien y fait . Le court chemin pour aller diner semble un calvaire.
    Coup de chance de restaurant a eu la bonne idée de faire un feu de bois et nous installons  quasiment  dans le foyer. Une ambiance trés agréable , une carte appropriée , et l'aide des  pharmacopées mondiales et locales ont eu raison de ces migraines!

    Espérons que la nuit chassera le sorroche, ( mal d'altitude)

    Pierre