Loutsa beach

Loutsa beach


Le petit nuage salvateur de la mi-journée d'hier s'est transformé en gros nuage en fin d'après midi et bel orage en début de soirée . Mais nos petites activités sportives ne font pas de nous des clients fidèles des boites de nuit et autres beach bars, et donc nous étions dans notre chambrette lorsque l'orage éclata .

Ce matin , il ne paraissait plus rien de l'averse d'hier soir. Le ciel était clair et si l'on ne voyait pas le soleil c'était uniquement que sa course ne l'avait pas fait encore dépasser les montagnes avoisinantes. 
Nous trouvâmes un café ouvert, sur le front de mer. Evelyne intégra ainsi la logique des prix des établissements ainsi situés. Mais à cette occasion, j'ai aperçu le bulletin météo , où je compris que le système dépressionnaire n'était entièrement évacué et qu'il fallait s'attendre à une suite de l'épisode d'hier soir.

Et la météo ne s'était pas trompée . A 9 h , juste le temps de sortir nos capes et un déluge nous tombe dessus . Déjà que les autochtones nous prennent pour des extras terrestres en temps normal, mais imaginez avec nos capes rouges ......

Tout ayant une fin, 30 minutes plus tard, le soleil avait repris le pouvoir.
Entre-temps nous avions rejoint une route au trafic beaucoup plus important, ce qui jamais agréable. Mais je savais que cela serait bref, car nous devions descendre à Amedia. 
C'est là que l'Acheron/Styx se jette dans la mer.

 Le Styx...le Styx.. voyons n'est ce pas  le fleuve qui descendait du royaume des morts? Mais si!   Ulysse s'y présenta  et voulu revoir ses ancêtres . Charron, le batelier qui assurait le passage, lui dit qu'il pouvait se charger de le transporter. Mais quand Ulysse apprit que c'était un voyage sans retour , il renonça à son projet .
 La configuration des lieux explique probablement pourquoi le royaume des morts  a été envisagé à cet endroit par Homére. En effet lorsqu'il se jette à la mer, le fleuve est tranquille et coule toute l'année avec un débit conséquent , chose rare par ici.  Il sort d'un série de collines , relief assez banal dans le paysage hellène , mais en arrière plan, s'élève un sorte de mur ,une barrière montagneuse culminant à plus de 1500 m dans laquelle il prend sa source. Probablement que, pour un peuple de marins, cette barrière ne pouvait que marquer les limites d' un royaume interdit au commun des mortels
Nous non plus, nous ne cherchâmes point à revoir nos ancêtres , nous nous  contentâmes de traverser l'Acheron et poursuivre notre chemin.
La côte est parsemée de petites stations et j'avais calculé que Loutsa beach était à une distance raisonnable (25kms) de notre point de départ.

Une plage magnifique, du sable, oui du vrai sable, pas des pavés parisiens comme ce que nous avons vu jusqu'à maintenant. Des vagues, là aussi des vraies, mais aussi un ressac assez traître ce qui semble beaucoup décourager les estivants. Sur une plage d'un bon km , nous étions dix dans l'eau. 
Mais sachez également , qu'en dépit d'un temps que l'on a pas tous les étés en Bretagne, ici la saison est terminée et j'ai quelques inquiétudes sur les possibilités d’hébergement la semaine prochaine. La saison pourrait se poursuivre, mais il n'y a plus de clients, au moins dans les petites stations.

Parga

Parga

Comme toujours, les renseignements recueillis auprès de notre aimable hôtelier hier soir , étaient des plus optimistes. A chaque fois nous les écoutons avec plaisir , mais à chaque fois c'est une déception . Mais cela n'est pas très important car cette conversation fut un grand môment d'empathie, comme avec toutes les personnes qui veulent nous aider.

Comme partout dans le monde , les plages sont au bord de l'eau, les plages et les ports sont à l'origine des villes. Et entre deux villes il y a , ici , des montagnes.

Donc aujourd'hui , au programme , deux très belles cotes et 29 kms de randonnée. Mais ceci nous a permis dépasser au travers d' une mer d'oliviers , de longer un ruisseau qui bien alimenté, nous a chanté sa chanson pendant quelques kms et d'avoir des points de vue formidables sur les montagnes avoisinantes .
Notre progression à travers les oliveraies ayant durée un moment , nous avons pu observer les soins attentifs dont ils étaient l'objet. Dans les zones de production les arbres sont taillés en couronne pour que soleil pénètre bien dans l'intégralité du feuillage. Certaines parcelles abandonnées depuis longtemps ont vu les arbres atteindre des hauteurs impressionnantes, mais rendant la récolte difficile. Alors l'arboriculteur,qui reprend cette parcelle, procède à une taille sévère et ramène la hauteur à deux mètres environ. L'olivier se prêtant bien à la taille, il fait pousser à partir du tronc de nouvelles branches , qui seront porteuses des prochains fruits. 
D'ailleurs la période de la récolte approche et les filets de ramassage commencent à être déployés sous les oliviers. Les fruits que nous avons vus aujourd'hui sont de taille plutôt réduite , un peu plus grosse que les olives dites niçoises . Notre type de voyage ne permet pas vraiment de faire son marché, mais cela est bien dommage, car de l'huile est proposée à peu près partout à des prix évidement  très favorable.

Il y a , dans cette partie de l'Europe une pratique dont je veux vous parler, maintenant que notre hôtelier d'hier soir, m'en a donné la signification..  Donc, le long des routes nous voyons en très grand nombre des petites églises miniatures plus ou moins stylisée ( 50 cms de haut env. placée sur un piédestal faisant lui même entre 80 et 90 cms.  ), dans lesquelles se trouvent des bougies , des bouteilles d'huile
, et éventuellement une photo . Mon idée de départ était que ceci avait comme une fonction exclusive de commémoration d'un décès sur un lieu d'accident , comme en voit parfois en France. En fait, si cette fonction est aussi assurée par ces petits monuments, mais en réalité dans la plus part des cas , il s'agit d'ex-votos construits là en remerciement. 
Aujourd'hui , je pense que nous en avons vu une cinquantaine.

Par chance, aujourd'hui le temps était légèrement couvert , provoquant une baisse considérable de la température, peut être de 10 °, et c’était délicieux .
Pour être honnête ,il faut dire que les derniers kms, bien qu'en descente, ont été un peu laborieux, le soleil s'étant remis à briller sans restriction .

Que dire de Parga? C'est une petite ville aux ruelles étroites complètement colonisée par les activités balnéaires, ce qui lui fait perdre beaucoup de son charme d'origine. Un petit front de mer et un plage privatisée à 95%, ce qui toujours un questionnement pour moi ,habitué des plages de la Manche et de l'Atlantique.

Pierre

Syvota

Syvota

Apres ces quelques jours où nous avons plus usé nos  fonds de culotte que la semelle de nos souliers , nous étions impatients de voir ce que pouvions encore faire.
Nous n'avons pas été déçus 24 kms en 4h30 plus un quart de repos à la mi parcours  avec presque la moitié composée de deux belles montées.
Nous partons donc d'Igoumenitsa à la fine pointe de l'aube ici , c'est à dire 6 h45 . Il y a en effet une heure de décalage avec l'Albanie et le reste de l'Europe de l'ouest continentale . Et nous assurons d'abord une belle cote de 5 kms plein Ouest pour sortir de la baie, nous virons  plein sud sur 300/400 m et nous virons plein Est pour aller à Plataria.

 La baie de Plataria fait environ 1000m et nous repartons pour une cote de 5kms plein Ouest , puis plein Sud , puis plein Est....

Donc belle matinée de sport, avec une arrivée avec une température affichée à la pharmacie du coin , c'est vrai en plein soleil,  de 37° à 11 h 30.

Nous soufflons un peu sur le port. Mais si port il y a , c'est que la plage est ailleurs!!
Je reprends ma carte et nous reprenons la route pour faire encore un km et décidons de stopper notre course folle et de poser nos bagages dans le premier hôtel venu. Mais probablement à notre vue de routard, l'hôtel était devenu complet. Qu'a cela ne tienne, nous faisons cinquante mètres et arrivons à l'hôtel " Long Summer" qui nous fit un excellent accueil, nous proposa une chambre à un prix compétitif , nous indiqua les plages les plus près et quand l'hotelier connu notre  état  de marcheur, tout d'abord, tint à nous serrez la main , puis à ma demande , nous indiqua des étapes potentielles pour les jours à venir.

Tout ceci fait ,nous partîmes à la plage.  Comme je crois savoir que vous êtes peu nombreux à avoir fait récemment 24 kms sous le soleil , il faut que vous sachiez  que cela consomme une très  grande partie de votre énergie. Nous veillons d'ailleurs à la reconstituer à chaque occasion. Il n'est pas rare que lorsque nous allons diner, nous prenons et mettons quelques fois,nos vestes en polaire (léger), alors qu'il doit faire 24/25° et nous les retirons avant la fin du repas, les batteries rechargées .

Donc après une belle promenade matinale, vous avez la possibilité de prendre un bain , car tout vous y pousse, eau ,soleil, ...mais en prendre un second est très difficile , la tête dirait plutôt oui, mais le corps lui n'en peut plus, et c'est non.
Mais être sur la plage à emmagasiner de l'énergie solaire , permet de faire des observations . 

La côte est une succession de caps, criques et petites baies, aux eaux transparentes dues largement à une absence de sable, dans la plus part des cas, aux eaux calmes, et c'est vrai qu'ajouter à cela une chaleur encore bien présente et on comprend mieux l'engouement des européens du nord pour ces endroits idylliques y compris en septembre.

Dans les fortifiants , nous abandonnons provisoirement la bière , après avoir abandonné l'Aperol Spritz , pour l'ouzo. Mais toujours avec modération!!!

Pierr
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