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En avant , toute - Page 5

  • Kallikratis

    Kallikratis


    Le ciel était clair et pendant quelques temps nous descendîmes face à la mer pour rejoindre la vallée.
    Argiroupoli est réputée pour ses nombreuses sources formant des cascades spectaculaires dans un cadre globalement sec. Ce spectacle rare n’a pas échappé aux restaurateurs qui y ont installé leurs établissements.
    Si la Crête est réputée pour ses moulins à vent, ici , et en raison de ces chutes, un ensemble de moulins hydrauliques ont été établis depuis presque deux millénaires. L’arrivée du moteur thermique a bien sûr modifié tout cela.

    Nous avions 650 mètres de dénivelé positif à affronter et les premières chaleurs , que nous attendions, militaient pour un bon rythme . Le chemin aujourd’hui empruntait la petite route et cela nous évitait de nous poser la question de l’itinéraire.
    Pendant cette ascension nous croisons beaucoup de pickup revenant des bergeries et portant la collecte dans des fromageries. Nous en vîmes deux en pleine activité et nous pouvons témoigner que le personnel affiche la même tenue professionnelle que chez nous.
    Nous franchissons le col vers les 850 mètres et plongeons dans la vallée qui nous amènera à la mer.
    Nous croisons tout d’abord un couple de français faisant le chemin en sens inverse.
    Ils sont de la même génération que nous et comme ils viennent de quitter la côte , le problème de l’hébergement ne semble pas les soucier.
    Quelques minutes plus tard à un croisement, nous rencontrons un cycliste , jeune hellène consultant son GPS. Nous engageons la discussion autour des voyages , mais comme l’occasion se présente je lui pose une question pendante depuis hier soir , le statut légal du mariage en Grèce. La réponse ,vous pouvez vous marier à la mairie, à l’église, ces pratiques sont équivalentes, et si j’ai bien compris, le divorce d’un mariage religieux est tout à fait possible.
    Si vous nous avez lu jusqu’à aujourd’hui, vous n’aurez pas perdu votre temps.

    Reste plus que le problème du logement. Déjà hier cela avait été pénible pour localiser la chambre . Nous retombons dans la même galère.
    J’avais un accord téléphonique pour une chambre , et le propriétaire m’avait dit : «  Vous trouverez facilement « 
    Une fois dans le pays, je le rappelle pour plus de précisions et il m’explique dans une langue comportant moitié d’anglais et moitié de grec qu’ il faut rejoindre le bas du village . Aussitôt dit aussitôt fait, et nous sommes vite à l’extrémité de la zone construite et je ne vois aucune indication du type « rooms for rent « 
    Je rappelle, il me dit que nous sommes dans la bonne direction.
    Mais il n’y a plus de construction. Nous restons sur place pensant qu’il allait venir à notre rencontre. Rien.

    Je me dit qu’il faut qu’un local comprenne où il crèche et nous l’explique de vive voix ou même par geste.
    Nous remontons quelques cinq cents mètres, jusqu’à un restaurant. Le fils du patron se charge de la conversation et nous dit que c’est cinq cents mètres plus bas!!!!
    Le grand père nous offre de nous y conduire avec son pickup. Nous étions passés plusieurs fois devant, mais aucune mention de chambres à louer.

  • Argiroupoli

    Argiroupoli

    L’endroit où nous étions cette nuit était vraiment bien à une nuance près , la taverne a bien voulu nous servir à 17h30, la fermeture étant affichée à 17 h.
    Dîner très tôt, lecture , mais coucher tôt et forcément lever tôt d’autant plus que notre chambre donnait à l’Est.
    Si l’établissement fermait tôt , il ouvrait à 6 heures !!!!
    Petit déjeuner en conséquence.
    Légère ombre au tableau, le ciel est chargé et le vent donne un peu du sien.
    Mais tout ceci fut passager et le soleil revint briller comme espéré.
    Les 20 kilomètres furent avalés en un peu moins de 4h30 et compte tenu du dénivelé de 250 mètres , cela me semble attester d’un bon niveau de forme.
    Pour la première fois depuis notre départ , nous sommes contraints de réserver sur un site internet.
    Nous arrivons à destination, dans ce petit village, et dans la mesure où cette mise en location semble très récente , ni plaque, ni signalisation, nous avons un mal de chien à localiser l’appartement.
    Nous avons frappé à la porte d’un concurrent situé à moins de cinquante mètres, il ne savait rien. Et c’est par le cousin de la tante de la grande mère qui tient une boutique au centre du village que nous avons trouvé. Il a même enfourché son scooter pour nous y conduire. Nous étions passés devant à plusieurs reprises, mais sans plaque d’identification, peu de chance de trouver.
    Nous sommes installés sur une terrasse exposée sud-ouest, avec sur notre droite ( Nord) la vue sur la mer et face à nous de bien belles montagnes
    Dans la vie il faut un peu de chance et franchement nous n’avons pas à nous plaindre. En nous préparant à retourner dans le centre du bourg pour faire quelques emplettes alimentaires pour demain midi, nous avons entendu concert de Klaxons et pétards , voire coups de fusil.
    Et en nous rendant dans le centre du bourg, nous tombons sur un mariage, sur la placette devant l’église.
    Des voitures , dont plusieurs pickups , dans tous les sens. Et des invités qui arrivaient encore. L’un des pickups était orné d’un drapeau , j’imagine grec, mais comme il ne flottait pas, c’était difficile à distinguer, mais à l’extrémité de la hampe, une croix.
    Sur plusieurs véhicules un pain sous forme de galette était accroché au pare brise. On peut facilement imaginer un vœu de prospérité à travers ce symbole.
    Les hommes y compris les jeunes garçons portaient sur leurs épaules un petit fichu blanc fait au crochet. Là le symbole m’échappe.
    Ils étaient pratiquement tous habillés en noir, certains avec un pantalon, un peu à l’a cosaque avec des bottes souples et noires.
    Je ne dirai rien des femmes…….

  • Kanevos

    Kanevos/ Agios Ioanis


    Vous aurez reconnu dans Agios Ioanis, saint Johannes, notre saint Jean, Kanevos étant un petit hameau qui forme le sommet du col voisin.

    Mais revenons à ce matin.
    La bonne humeur était au plus haut, le ciel était bleu , la température plus douce que les jours précédents et surtout le bouquin annonçait un balisage complet… et effectivement sur les deux premiers kilomètres entre les explications du livre et le balisage, c’était le bonheur parfait.

    Mais, vous le saviez bien sur , le bonheur parfait n’existe pas.
    Mais après quelques fausses pistes , un certain sens de l’orientation et un soupçon de chance, nous retrouvons le chemin.
    Que nous reperdons tout de suite.
    Cela nous amène en bordure de rivière, ce qui était annoncé.
    Il y a un gué parfait ….pour les véhicules. Une quinzaine de centimètres d’eau. Impossible de traverser sans se déchausser. Nous renonçons. Et allons voir un peu plus loin.
    Un autre gué, mais des pierres pas forcément bien placées et d’aspect glissant. Nous revenons au premier gué.
    Nous nous déchaussons, traversons, et rechaussons après avoir pris soin de bien nous sécher.
    Bien que le gué semblait très emprunté, cette piste ne dessert que des champs.
    Nous sommes contraints de faire demi tour et je vous épargne le déshabillage.
    Tout reste à faire.
    Nous revenons très en arrière, à la dernière balise rencontrée et probablement mal interprétée.
    Et il nous faut de nouveau, nous déchausser…….
    Ce gué était le bon et nous repartons d’attaque en remontant une petite colline.
    Mais après une montée , il y a souvent une descente et qui semble se diriger vers une ligne de roseaux.
    A ce moment un agriculteur vient vers nous avec son véhicule.
    Nous l’arrêtons . Et il nous dit «  potami , potami » , je ne connais pas ce mot, mais je connais le «  cheval du fleuve «  . Bien qu’il nous encourage à repartir en arrière, têtus, nous décidons d’aller voir de quoi il retourne. Ce n’est pas tant l’eau qui pose problème , c’est la verticalité des rives .
    Nous renonçons.
    Nous regagnons une route bitumée bien tranquille et nous poursuivons jusqu’à notre étape.

    Avant de conclure pour aujourd’hui, il y a une chose dont je n’ai pas encore parlée , ce dont les connaisseurs de la Grèce doivent se demander dans quel pays nous randonnons.
    Il s’agit des cénotaphes, ces monuments érigés le long des routes pour honorer la mémoire des personnes décédées dans un accident de la route. Dans l’immense majorité des cas, il s’agit de la reproduction d’une église ou d’une chapelle, avec soit une icône soit la photo du défunt. Bien évidemment il s’agit de jeunes gens, quasiment que des garçons et on trouve ici toutes les causes d’accidents possibles entre les défaillances du réseau, des conducteurs ou des véhicules.