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En avant , toute - Page 10

  • Christopigi

    Christopigi


    Hier soir, dans la mesure où la taverne était le seul endroit avec une connexion , j’ai publié mon petit roman, dès nous y sommes revenus.
    Ce qui ne m’a pas permis de vous narrer l’ambiance de la dite taverne.
    Elle était pleine à craquer de petits vieux assis à une table , probablement là pour éviter d’être seul à la maison, de clients plus jeunes dont certains étaient déjà présents lorsque nous sommes passés en début d’après midi, le tout dans , dois-je le dire , un bruit assourdissant , en fait de la musique , style sirtaki, dans des enregistrements clairement piratés.
    Malgré les réserves exprimées ci dessus, cela faisait une ambiance sympathique, mettant un peu de vie dans ce village qui s’accroche pour continuer d’exister.

    Les premiers jours étant toujours rudes, nous étions venus pour dîner à 7 heures, nous regagnâmes nos pénates à 8.
    Heureusement que nous étions fatigués, car le meltem a frappé à notre porte toute la nuit. Nous avions pris soin d’appuyer nos sacs sur la porte , mais nous étions impuissants pour le claquement du volet et les portes du voisinage . Notre hébergement devrait être une bergerie qui a été transformée en chambre récemment et qui n’a pas vocation à recevoir des hôtes sitôt dans la saison.

    Mais qu’importe, ce n’est pas le confort que nous sommes venus chercher ici, mais les paysages et les contacts humains et là nous sommes gâtés .

    L’étape du jour dépasse de peu les vingt kilomètres, ce qui dans d’autres circonstances ne serait qu’une balade de santé, mais ici entre le relief, les quelques balisages placés parfois à des endroits surprenants, pour nous, et le vent qui ne faiblit toujours pas, nous encourage à partir à 7h30..
    Pas de chance les deux cafés ouvrent qu’à 8 heures.

    Aujourd’hui encore 700 mètres de dénivelé positif. Pour le moment , l’expérience était une montée = un chemin. Nous avons inauguré le concept une montée = pas de chemin. Et pour couronner le tout pas de balisage. En d’autres termes, tu sais à peu près d’où tu pars , mais tu ne sais pas où tu vas!!
    Une seule indication: Nord Ouest .
    Une nouvelle expérience. Et comme en matière de randonnée, nous aimons aller au bout, je me suis offert une chute. Un pied mal assuré, probablement une bourrasque, le poids du sac et me voila sur le dos après une sorte de roulade. Résultat des écorchures à la main et au bras gauche. Tout cela pour vous tenir en haleine.

    J’ai commencé mes cours de grec et je connais maintenant « kalimera «  ce qui signifie , bonjour. C’est très pratique pour commencer une conversation même la plus courte du style : « kalimera, ,Vori ? » le tout en désignant une direction du bras. , Vori étant un village que nous devons rejoindre. La réponse pouvant être «  né » ce qui signifie «  oui » ou encore plus simple un hochement de tête.

    Quelques kilomètres avant Christopigi nous croisons d’étonnants affleurements blancs à l’image du marbre et je suis bien persuadé que des touristes passant en février s’imaginent voir de la neige.

    Nous arrivons à Christopigi et nous constatons bien vite que ce charmant petit village ne possède strictement aucun commerce. Nos lecteurs assidus savent notre frugalité, mais le reste de nos emplettes de la veille ont vocation à assurer le repas de midi, celui du jour et éventuellement celui de lendemain. Les optimistes diront si près du départ , nous avons encore des réserves embarquées.

    Mais la providence du randonneur avait le visage de notre hôte, pour qui la préparation du dîner allait de soi. Il semble vivre seul . Il nous a dit avoir passé sa vie professionnelle à La Canee et est revenu dans son village natal la retraite venue. Et qu’accueillir des randonneurs était une façon de rester en contact avec le monde. Nous avons déjà rencontré ce genre de situation.
    Pierre

  • Chandras

    Chandras


    Chandras ou Handras selon les transcriptions du grec au français.


    Si la journée d’hier était un prologue , celle d’aujourd’hui ,un peu plus longue, 14 malheureux kilomètres , mais au relief bien crétois car nous passions d’une altitude d’environ 120m à plus de 700m, pour ensuite regagner une vallée.
    Trois éléments à prendre en compte , chers lecteurs. Tout d’abord , nous venons d’arriver et nous ne sommes pas usinés comme on dit chez les gadz’arts. Puis le dénivelé principal se fait d’emblée avec un très bon pourcentage . Et enfin, nous avions un invité surprise, le meltem , vent du Nord,extrêmement violent ,frère jumeau du mistral , que connaisse bien les martégaux .

    En plus de la sensation de froid très sensible, ce vent latéral perturbait la progression , car en levant le pied , sa reprise de contact avec le sol ne se faisait pas nécessairement où cela avait été envisagé. La prise au vent accentuée par le volume du sac , rendait tout cela plus exigeant qu’anticipé.
    Heureusement vent fort, pluie rare et même inexistante, dans le cas présent. En plus le balisage se révéla très correct, ce qui fut précieux, car nous avancions sur des pistes caprines qui sillonnent et la montagne et le plateau qui suivait.
    Plus très loin du point haut , nous arrivons au lieu d’un ancien village de Skalia dont seul subsiste l’église.
    La clef est sur la porte. Nous entrons . Elle est dédiée à saint Georges, il terrasse le dragon sur tous les murs. La cloche est toujours accrochée au clocher et la chaîne est suffisamment lache pour permettre au meltem de la faire tinter. Mécréant que nous sommes, nous pensions un peu plus bas , après l’avoir perçue , qui s’agissait d’une cloche de collier d’une chèvre .
    Le soleil montait pourtant dans le ciel, mais nous avons finit par enfiler notre capuche pour nous protéger du vent.
    Et enfin une vallée s’annonçât et le chemin devient devint asinaire, descendant par de petits lacets vers Ziros.
    Un petit café se trouvait opportunément là et nous entrâmes.
    Prévenue sur la consistance du café grec, Évelyne pris un Nescafé. Ici pas de spéculos, mais deux biscuits deux fois plus longs et trois plus épais.
    A partir de Ziros, la progression se fait sur une route , mais à la circulation très modérée .
    Notre hébergement n’était pas très clair. Un coup de fil avait bien était échangé par notre aubergiste de la veille, mais le résultat était qu’il fallait nous rendre chez Marika ,aubergiste sise sur la place de Chandras. Ce que nous fîmes.
    Depuis hier, elle n’avait toujours pas appris l’anglais et je lui fis le signe que j’espère universel, consistant à mettre mes deux mains le long d’une oreille.
    Elle prend son téléphone, tient une brève conversation et revient vers nous avec le message suivant : 1, Sitia. Que nous avons interprété de la façon suivante : merci de patienter une heure , votre hôtesse est à Sitia.

    Nous prenons chacun une chaise et nous prenons l’air détaché. Trois autres clients se font servir à déjeuner , puis deux autres arrivent.
    Le temps passe. Les deux derniers consommateurs se font servir également.
    Après quelques moments, il me semble que l’un dit quelque chose à la patronne en nous désignant de la main. Prudence avec la culture méditerranéenne, les grands moulinets des bras peuvent avoir plusieurs significations, je garde cette pseudo-information pour moi.
    Non, je ne m’était pas mépris sur le sens qu’il fallait donner à ces mouvements de bras, et Marika nous apporte un plateau avec des olives, des fèves, du pain d’orge avec un filet d’huile d’olive et surtout avec deux verres de raki. Elle m’indique que cela nous est offert par le client évoqué plus haut.
    Je sors le glossaire franco- grec , trouve le mot merci et me dirige vers lui pour lui signifier ce remerciement.
    Quelques minutes plus tard, notre hôtesse, n’étant toujours pas là, l’autre client nous offre lui, des fractions d’artichaut avec….. un verre de raki. Et là, il nous parle en anglais, nous indiquant qu’il avait travaillé dans l’hôtellerie . Cela permet une petite conversation, évoquant les produits bio utilisés par Marika et la désertification des villages loin de la côte.

    Notre hôtesse arrive. Manifestement elle connaît tout le monde.
    Je redoutais qu’elle nous emmène en voiture, nous éloignant du chemin. Lorsque c’est la seule solution, il faut la prendre avec soulagement, mais c’est toujours une contrainte, surtout pour le départ.
    C’est notre jour de chance , nous faisons le tour du, petit, pâté de maison et notre chambre est là. Micro chambre, mais avec tout ce qui est nécessaire. Et le chemin passe devant la porte.

  • Zakros

    Zakros

    Nous quittâmes notre chambre un peu avant potron-minet, pour être à l’heure du départ du bus qui devait nous conduire à Sitia, environ 150 kms à l’est d’Heraklion. Un petit quart d’heure nous suffit pour atteindre la gare routière.
    En mettant le nez dehors , nous avions bien vu que le ciel était chargé , et ce fut une très belle averse qui salua notre départ.

    Europe, notre mère à tous a bien aidé les pouvoirs publics à réaliser une belle autoroute que nous utilisâmes pendant une soixantaine de kilomètres , puis la générosité ou la nécessité fit que la route était toujours belle , mais selon un modèle plus classique. Et le dernier quart , nous bénéficiâmes du spectacle magnifique offerte par l’ancienne route.
    Vertigineux et torturé ,le parcours du bus dessert les petits villages qui sont le long de la route, permettant ainsi aux habitants de ces nids d’aigle d’avoir néanmoins accès à la ville.
    Après avoir atteint Sitia, terminus de notre car, nous cherchons un taxi .
    Avant de faire affaire, je m’enquiers du prix de la course, car il y a encore plus de 30 kms. Le prix est un peu plus élevé qu’indiqué dans le guide, mais avec l’inflation….

    Direction Zakros où j’ai retenu une chambre pour la nuit. J’y dépose mon sac et poursuivons avec le taxi jusqu’à Kato Zakros, la plage de Zakros , située à une dizaine de kms par la route.
    Le chemin part de la plage, nous partirons de la plage.
    Comme il est 11h30, nous préférons prendre d’abord une collation, fricassée d’aubergine avec des légumes de saison et un fromage blanc avec du miel.
    Outre le point de départ de la randonnée qui traverse l’île, Kato Zakros est aussi le lieu d’un important palais minoen.
    Dans la mesure où cette civilisation a disparu il y environ 3500 ans, il faut beaucoup d’imagination dans espace quadrillé de murets pour voir un palais . L’étendue du site vient au secours de l’imagination défaillante.

    Puis nous remontons vers Zakros par la vallée des morts. Attention , pas de confusion, il ne s’agit en aucun cas de randonneurs qui seraient passés de vie à trépas, mais de tombes, possiblement liées au palais évoqué plus haut.

    Mise en jambes de deux heures et cinq minutes pour ce premier jour , mais avec dénivelé et sol très accidenté, torrent à la saison des pluies.

    Pierre