Coole

Coole , mardi 14 aout

Nous cherchons un petit peu pour sortir de Chalons, mais globalement cela se passe bien. Aujourd'hui notre route va s'orienter plein sud en suivant une petite rivière , La Coole. Depuis quelques jours nous traversons la ligne des moissons. Il y a une semaine, vers Péronne , la moisson restait à faire. Juste  avant Reims, elle battait son plein, aujourd'hui , au sud de Chalons , elle est finie. On est même à l'épandage du lisier ce qui est moins bucolique.

Aujourd'hui, nous avons assisté à la récolte de la luzerne. L'agriculture moderne est impressionnante de productivité. Après avoir été coupée, elle est ramassée par une machine qui s'accouple à une remorque de camion. Une fois pleine, la remorque est alors attelée un camion pour former un semi remorque tradionnel qui va livrer la marchandise à l'entreprise située à 20 kms de là. Imaginez maintenant trois de ces engins travaillant quasiment de front dans la plaine!!!

Pour les plus romantique d'entre vous je peux aussi évoquer avec vous le parfum de la luzerne en fleur.Lorsque une parcelle de terre de plusieurs dizaines d' hectares couverte de luzerne en fleur dégage son parfum,,c'est puissant, et finalement assez rare.

Je veux aussi vous parler d'une situation très pratique pour les pèlerins, randonneurs et voyageurs à pied. Dans le département de la Marne il est très fréquent que les terres ne soient pas labourées jusqu'à la route ,mais qu'une bande de terrain soit laissée libre et permettant la circulation d'engins agricoles ou de piéton lorsqu'il s'en présente un. Cela permet d'avancer en minimisant les kilomètres , ce que ne font pas toujours les GR.

Ceci nous permet d'ailleurs aujourd'hui de rallier Coole avant la pluie. C'est Jean Pierre Songy qui nous accueille .Sa femme et lui reçoivent les pèlerins de passage et compte tenu qu'ils sont les seuls à proposer un hébergement à vingt kilomètres à la ronde, on peut dire sans exagération que la Francigena dans le Nord de la France, sur le chemin historique, n'existe que grâce à eux. Mais pour montrer combien ils sont hors du commun, Monique nous avait préparé un repas pantagruélique que nous avons pris seuls eux même étant invités à l'extérieur !!! Mille mercis à eux. Pierre.

Pas de petites exploitations...

Un  gout de Far West

Mais des micros mairies, qui ont fini par fermer.

Chalons en Champagne

Chalons en Champagne , lundi 13 août

Nous vous avons quitté hier soir, sur la survenance quasi miraculeuse, dans ce désert , de cette opportunité d'hébergement. Nous ne devrions pas faire la fine bouche, mais si, on va la faire. Alors qu'elle avait eu un appel de notre part auquel la propriétaire n'avait pas répondu , ainsi qu'un appel de sa belle soeur, elle nous accueille avec le minimum syndical, son mari invisible. Lui producteur de champagne, la bouteille était au frigo, au prix fort. Personne ne s'inquiétant de savoir ce que nous avions pour diner.....C'est vrai que si nous ne sommes pas content on peut rester chez nous....

  Mais il ne faut jamais désespérer de l'homme, dans le cas présent de la femme. En effet ce matin , notre première étape nous mène à Condé sur Marne. Nous arrêtons un instant sous les halles pour retirer notre vêtement à manches longues. Nous regrettions un instant la fermeture du café, lorsqu'une dame âgée , quand même 86 ans, vient engager la conversation. Comme nous lui faisons part de notre regret de voir le café fermé, elle nous invite à le prendre chez elle. Nous échangeons pendant vingt minutes, puis elle nous propose d'aller visiter l'église , j'ai de très belles photos à vous montrer quand vous aurez trouvé pourquoi mon bazar ne fonctionne pas.... Je ne vous donnerai pas directement son adresse, mais si vous stationnez cinq minutes avec votre sac à dos sous les halles de Condé et que Yolande est là, vous la verrez venir engager la conversation avec ceux qu'elle appelle "les compostelles" Mais je dois vous avouer qu'elle est ce qu'on appelle en Normandie, une" horsain" c'est à dire qu'elle n'est pas d'ici Néanmoins nous connaissons une certaine Chantal , qui elle, est bien d'ici , et qui est tout ce qu'il y a de plaisante et de d'accueillante.

Dans le même genre de considération , je me dois d'attirer votre attention sur un employé municipal de Juvigny sur Marne. Cet homme, la cinquantaine , était occupé à arroser les fleurs municipales, lorsque , étant arrivé à sa hauteur, il me demanda, en ANGLAIS, si je voulais de l'eau. Quand on peut constater qu'à Saint Malo, il y pas mal d'employés de bars et restaurants qui ne s'adressent à la clientèle étrangère qu'en français !!!! Ceci dit on constate également qu'il ne lui était pas venu à l'esprit que nous puissions être français .

Nous arrivons à Chalons à 13 h.  Elle ne nous parait pas très animée , mais cela s'arrange avec  l'ouverture des magasins. Après un petit repas vite pris, nous déambulons dans les rues. Beaucoup de vieilles maisons et de traces de la splendeur de son passé de grande foire commerciale européenne . Visitons  Notre Dame en Vaux, inscrite au patrimoine mondial.

Nous préoccupons pour la première fois de notre hébergement du lendemain, car nous allons entrer dans un espace où les services proposes sont très très réduits. Pierre

Nous nous doutions que nous étions sur la bonne route...

A Condé sur Marne, lorsque l'on a un bon maire , on le garde..

Jardin, probablement un ancien cimetière, autour de l'église de Condé

Ambonnay

Ambonnay, dimanche.

Nous quittons Reims par le chemin de halage du canal de liaison de l'Aisne à la Marne . Si la  réputation mondiale la Champagne vient de la production d'un vin fameux, je peux vous assurer qu'elle n'a rien à envier à la Beauce ou à la Brie en ce qui concerne la production de céréales .Le nombre et la taille des silos rangés le long du canal en témoignent.

Nous suivons ce canal jusqu'à Sillery, pour nous enfoncer dans la montagne champenoise. Nous pique-niquons à toute proximité d'un superbe moulin à vent, propriété désormais de la société Mumm.

Mais nous ne  nous attardons pas car le soleil se fait très ardent. De plus un groupe de suisses alémaniques vient de nous rattraper du fait de cette pause déjeuner .Mais 14 suisses cela n'avancent pas trés vite et nous les lâchons rapidement .  Nous progressons maintenant en sous bois, ce qui est des plus agréables . A l' occasion d'une pause, je vois filer à toute proximité un groupe de quatre, non pas suisses, mais cerfs avec des bois magnifiques. Probablement pour des raisons de sécurité le groupe se sépare en deux. A peine ai - je eu le temps de relater ce petit événement à Evelyne, qu'un gros 4x4 se glisse jusqu'à nous. Son propriétaire qui se présente comme étant aussi le propriétaire des espaces autour de nous. Il nous explique que les cerfs sont en train de faire repousser leurs bois et qu'ils ont besoin de calme , de nourriture et d'eau en abondance pendant  cette période. Et surtout qu' on ne vienne pas  les déranger , suivez mon regard... Comme il nous demande où nous allons , Ambonnay, il nous indique le chemin et nous dit que nous sommes quasiment arrivés. Il nous a fallu néanmoins une  heure pour y être . Nous y voici. Nous avons plusieurs numéros de tel à notre disposition. Nous les composons tous car aucun, fut-il portable , ne répond. Nous déambulons dans le village (un dimanche d'août ) une animation incroyable , nous rencontrons deux personnes qui nous indiquent d'aller ici ou là. Rien, nada, personne. Nous appelons dans des villages alentour , pas plus de réponse . La décision est prise , nous allons essayer de rejoindre Chalons en stop. Nous nous dirigeons vers un carrefour où la probalité d'être pris est quand même plus grande. Nous apercevons alors un petit panneau avec les cordonnées d'une  chambre d'hôtes. Nous voulons savoir si tout le monde est parti. Non, il reste encore des habitants et justement la propriétaire de ces chambres d'hotes venait de rentrer d'un déplacement. Nous faisons affaire, sans trop nous préoccuper des conditions..... Pierre.

Champagne, champ de... bataille

le moulin Mumm